Rassemblement à Perpignan samedi 17 décembre à 17h place Arago en solidarité avec les migrants – face à la chasse organisée par Darmanin-Macron

Ce rassemblement est organisé par un collectif d’organisations dont la LDH-66 dans un contexte où la chasse aux migrants orchestrée par Darmanin-Macron fait le jeu de l’extrême-droite et la renforce chaque jour plus. Il est temps réagir!

Suède : La droite en quête d’un gouvernement avec l’appui de l’extrême droite

Un scénario se dessine proche de celui qui se déroule en Italie… Sans oublier ce qui se passe en Grande Bretagne avec l’arrivée de Liz Truss, une thatchérienne de choc, au poste de 1er ministre prête à s’attaquer aux syndicat anglais. L’extrême droite accède au pouvoir dans un nombre grandissant d’états en Europe…(Pologne, Hongrie, Roumanie, Grande Bretagne, …)

Le scrutin a été marqué par la nouvelle percée du parti anti-immigration des Démocrates de Suède.

20 Minutes avec AFP   Publié le 15/09/22

Droite et extrême droite se frottent les mains au lendemain de leur victoire inédite aux élections législatives en Suède. Le chef de file des conservateurs suédois entame pour de bon ce jeudi la tâche délicate de former un gouvernement avec l’appui de l’extrême droite. Le scrutin a été marqué par la nouvelle percée du parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) dirigés par Jimmie Åkesson, devenu deuxième parti du pays nordique et première formation du bloc de droite avec 20,5 % des suffrages.

Défaite au terme d’élections ultra-serrées et malgré un bon score de son parti social-démocrate, la Première ministre de centre gauche Magdalena Andersson a remis jeudi matin sa démission au président de la Chambre, après avoir reconnu sa défaite mercredi soir. Le poste de Premier ministre revient traditionnellement en Suède au principal parti de la majorité, mais seul le chef du parti conservateur des Modérés, Ulf Kristersson, est en position d’avoir le soutien de tous les partis du nouveau bloc de droite et d’extrême droite.

« Nous allons remettre de l’ordre en Suède »

A 58 ans, ce tenant du rapprochement inédit de la droite avec les SD, doit se voir confier officiellement la semaine prochaine la tâche de trouver une majorité par le président de la Chambre. « Je commence maintenant le travail pour former un nouveau gouvernement efficace », avait annoncé dès mercredi soir le dirigeant en réaction à ce succès inédit, qui évince du pouvoir la gauche aux commandes depuis huit ans.

« Maintenant nous allons remettre de l’ordre en Suède ! », a-t-il promis, au terme d’une campagne dominée par les prix de l’énergie et les meurtriers règlements de comptes entre gangs qui noircissent sans interruption l’actualité suédoise. Le défi d’Ulf Kristersson consiste à trouver un accord réunissant quatre partis allant du centre droit à la droite nationaliste, où des lignes divergentes existent sur de nombreux dossiers.

Des semaines de négociations

Les SD affichent leur ambition d’entrer au gouvernement, mais les trois autres partis de droite traditionnelle (Modérés, Chrétiens-démocrates, Libéraux) y sont opposés, tout particulièrement le parti Libéral. Les négociations pour le retour de la droite au pouvoir après huit ans de gauche devraient durer plusieurs jours voire semaines, selon les analystes.

Le scénario le plus probable est que les Modérés et les chrétiens-démocrates, voire les Libéraux, forment un gouvernement, et que SD se contente de faire partie directement ou indirectement de la majorité au Parlement. En échange de quoi ? Avec une voix sur cinq, la formation peut faire valoir ses muscles pour peser dans la balance

Une majorité fragile

« Le processus prendra le temps qu’il faudra », a dit Jimmie Åkesson mercredi dans une déclaration sur Facebook, promettant d’être une « force constructive et d’initiative ». Mais la majorité reste fragile, d’autant que des députés libéraux pourraient être tentés de se rapprocher de la gauche en cas d’influence trop forte des SD.

Avec 176 sièges, dont 73 pour les Démocrates de Suède, le bloc de droite formé de quatre partis devance de très peu celui de gauche (173 sièges). La Première ministre Magdalena Andersson, qui va rester cheffe du parti sociale-démocrate, a réaffirmé jeudi en présentant sa démission que sa porte était ouverte à une collaboration avec la droite si la formation d’une majorité avec SD échouait.

Un groupe néonazi

Héritier d’un groupe néonazi à sa création en 1988, le parti d’extrême droite s’est peu à peu banalisé dans le paysage politique suédois, entrant au parlement en 2010 avec 5,7 %, puis grimpant à chaque élection, sur fond de forte immigration et de problèmes de gangs criminels en Suède. Mais il reste un repoussoir pour de nombreux Suédois.

« L’alternance, ça me va. Je suis juste inquiète que les partis de droite soient plus ouverts à collaborer avec SD, et comment cela va peser sur la politique menée », explique Ninnie Tägtström, une étudiante à Stockholm. Pour Axel Lundström, un psychologue de la capitale, « il y a beaucoup de grandes questions dans notre société qui n’ont pas été prises en compte correctement et je pense que beaucoup de gens attendaient un changement ».

Montée des partis nationalistes en Europe

« Même si ce changement implique une bascule vers la droite et l’extrême droite des Démocrates de Suède ». Les élections de dimanche étaient si serrées qu’il a fallu attendre le comptage d’environ 200.000 voix manquantes mercredi.

L’arrivée de l’extrême droite dans une majorité en Suède est le dernier chapitre de la montée des partis nationalistes dans de nombreux pays européens. Une coalition de droite et d’extrême droite est également grande favorite des élections italiennes du 25 septembre.

Gérald Darmanin, avez-vous déjà rencontré ces « étrangers délinquants » que vous souhaitez expulser ? Moi oui

Le ministre de l’intérieur de Darmanin a préparé un projet de loi qui va faciliter l’expulsion des « étrangers délinquants », une des terminologies favorite de l’extrême-droite dans sa campagne pour expulser les jeunes mineurs étrangers. Une fois de plus Darmanin légitime les thèmes de campagne de l’extrême-droite et contribue ainsi à la renforcer avec l’aval du président Macron. Une réaction unitaire de toutes les associations de défense des migrants s’avère nécessaire et urgente. La LDH y est prête.

Publié sur Rue89Strasbourg le 30/07/2022

Présidente de la section strasbourgeoise de la Ligue des droits de l’Homme et bénévole de l’association d’aide aux réfugiés et migrants La Cimade, Ingrid Boury a découvert avec stupeur le projet de loi qui vise à faciliter l’expulsion des « étranger délinquants ». Elle a écrit cette lettre ouverte destinée à son auteur, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin rencontre souvent des policiers. Mais a-t-il rencontré ces « étrangers délinquants » qu’il veut expulser ? (Photo Jacques Paquier)

Monsieur Darmanin,  

En me réveillant ce matin, j’ai découvert votre projet de loi « Étrangers délinquants ». Il a suscité en moi des sentiments de colère et d’incompréhension. Pourquoi ? Hier, j’ai passé mon après-midi à la maison d’arrêt de Strasbourg pour une permanence juridique en droit des étrangers. Je vous écris aujourd’hui du fait de mon expérience de bénévole au sein de La Cimade depuis plus de cinq ans. Par ce biais, j’ai rencontré des centaines d’ « étrangers délinquants » comme vous les qualifiez. Mais est-ce que vous vous les avez simplement rencontrés avant d’avoir l’idée de votre future loi ?

Avez-vous rencontré Monsieur Y ? Moi oui.

M. Y est arrivé à l’âge de 13 ans en France, seul, du Sahara occidental. Il n’a jamais été déclaré à la naissance. Il a été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et a fait un apprentissage dans un restaurant strasbourgeois réputé.

« Vous dites que la France est généreuse »

Mais sans papier d’identité, impossible de le régulariser. M. Y s’est retrouvé majeur, sans emploi, à vivre dans la rue. M. Y est un « ni ni » comme vous dites, « ni expulsable ni régularisable ». Il est dans un « cercle vicieux », comme il l’a compris lui-même. La préfecture envisage, encore une fois, de lui notifier une obligation de quitter le territoire français. M. Y aimerait bien avoir un papier d’identité pour faire des demandes de régularisation. Il aimerait pouvoir travailler avec sa formation, pour laquelle l’État français a investi. Il aimerait pouvoir s’occuper de son enfant français alors qu’il n’a pas eu de parents.  

Vous dites que la France est généreuse. Vous trouvez cela généreux de former un jeune mineur puis de le laisser à la rue à sa majorité ? Vous trouvez cela généreux de le mettre dans une situation où il risque de devenir un « étranger délinquant » alors qu’il pourrait simplement travailler ?  

Je vous invite à faire des recherches sur l’homosexualité en Biélorussie

Avez-vous vu les cicatrices de Monsieur U ? Moi oui.

M. U est biélorusse. Il a fait partie d’associations qui luttent contre le pouvoir en place. Il a été frappé par la police biélorusse. Il a des cicatrices sur le corps, les avez-vous vues ? Moi oui.

Il a été en prison en Biélorussie. Il a des séquelles qui nécessitent des soins réguliers. M. U est rejeté par sa famille car il est  homosexuel. Je vous invite à faire des recherches sur l’homosexualité en Biélorussie. 

Vous dites que la France est généreuse. Vous trouvez cela généreux de vouloir expulser une personne dans un pays où il  trouvera des conditions de prison inhumaines pour des crimes qu’il aurait commis pour défendre la démocratie et  les droits de l’Homme ?  

S’ils retournent au Sénégal, leur fille risque l’excision

Avez-vous rencontré Monsieur N ? Moi oui.

M. N est sénégalais, il est arrivé en France avec sa femme et sa fille. Leur fils est né ici. M. et Mme N se sont mariés au Maroc, après avoir fui le Sénégal. Ils n’avaient pas le droit de se marier dans leur pays car ils viennent de deux ethnies différentes. Ils sont menacés par leurs propres familles et sont ici car ils parlent français et voulaient vivre leur amour librement.

S’ils retournent au Sénégal, leur fille risque de subir l’excision. M. N travaille « au noir » et sous-loue un logement pour sa famille.  

Vous trouvez cela généreux de séparer une famille ?

Vous dites que la France est généreuse. Vous trouvez cela généreux de séparer une famille et de risquer l’excision de leur petite fille ? Vous trouvez cela généreux de ne pas régulariser une famille qui travaille et vit sans aucune aide de l’État ?  

Avez-vous vu une personne de 20 ans être expulsée dans un pays qui lui était inconnu alors qu’elle était arrivée en France à l’âge de sept ans et que son père s’engageait à s’occuper d’elle ? Avez-vous vu des personnes en prison car elles s’étaient rebellées contre les forces de l’ordre pour ne pas monter dans un avion tellement elles avaient peur de retourner dans leur pays d’origine ? Avez-vous vu une mère, désemparée, face à son obligation de quitter le territoire alors que sa fille est en France ?

Moi oui.

Avez-vous quitté votre maison pour fuir la guerre ? 

Êtes-vous partis de l’Iran, en traversant la Turquie, la Grèce, l’Italie pour arriver en France deux ans plus tard, en manquant de mourir chaque jour dans la rue ou en passant les frontières ? Avez-vous quitté votre maison et laissé votre vie derrière vous pour fuir des guerres ? 

Moi non. Vous non plus. Eux si. Ils ne le font pas par plaisir.  

Il serait difficile d’être exhaustive. Ce ne sont que des exemples qui représentent des milliers de situations.

Je vous souhaite de ne jamais être un « ni ni »

Je suis sortie de la maison d’arrêt de Strasbourg hier, outrée par la violence psychologique que cela engendre quand une personne sort de prison et qu’en 24 heures elle se retrouve au Kosovo. Je me suis réveillée ce matin encore plus outrée par votre projet de loi alors que je pensais à ce que j’allais faire pour aider M. Y.  

Il y a quelques semaines, nous avons perdu M. S. Ce fut un choc, à Strasbourg. M. S a été retrouvé mort, victime de ce système, après des années et des années dans le cercle vicieux de la rue et de la prison, malgré toutes les personnes et associations qui se sont démenées pour l’aider. Le système avait fait de lui un « ni ni ». Je vous souhaite de ne jamais être un « ni ni ».  

Je ne parlerai des violations des droits de l’Homme

Je suis juriste, vous aussi, mais je ne ferai pas de droit ici. Je ne parlerai pas des violations des droits de l’Homme, de la convention européenne, des traités internationaux, que provoque cette future loi. Je ne parlerai pas de toutes les entraves juridiques que nous rencontrons déjà et de tous les moyens abusifs que vous employez, de tout ce qui pourrait être mis en place pour améliorer plutôt la réinsertion, du système carcéral qui va mal…

Je vous parlerai seulement d’humains. Et je vous demanderai seulement d’arrêter de parler d’eux avec des statistiques dans les médias, et d’arrêter de chercher les responsables là où ils ne sont pas.  

Je vous invite à venir rencontrer les « étrangers délinquants » pour connaître les parcours de ces personnes avant de juger de leur sort.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Darmanin, mes sincères salutations.

Ingrid Boury

Présidente de la section strasbourgeoise de la Ligue des droits de l’Homme et bénévole de l’association d’aide aux réfugiés et migrants La Cimade