Rapport sur le réchauffement climatique dans les Pyrénées

Le changement climatique dans les Pyrénées: impacts, vulnérabilités et adaptation

Base de connaissances pour la future Stratégie
pyrénéenne d’adaptation au changement climatique

 

Le rapport de l’OPCC a été annoncé à Saragosse le 12 novembre  dernier.

  • La hausse de la température des Pyrénées a été de 30% supérieure à,la hausse moyenne mondiale de puis les 50 dernières années (+1,2°).  Il pourrait même augmenter entre 2 et 7,1 ° C d’ici 2100, estiment les scientifiques. « Cette augmentation des températures au cours des 50 dernières années (1949-2010) a été générale dans tout le massif des Pyrénées…
  • Fonte et la disparition de la moitié des glaciers pyrénéens. Ces 35 dernières années l’épaisseur moyenne de la neige pourrait être réduite jusqu’à 50% d’ici 2050 dans les Pyrénées centrales…
  • Château d’eau de l’Ebre comme de la Garonne et de l’Adour, la chaîne a aussi enregistré « une tendance à la baisse des précipitations de l’ordre de 2,5 % par décennie au cours des 50 dernières années…
  • Autant de facteurs de stress supplémentaire qui devraient alors aggraver les problèmes déjà connus sur le territoire pyrénéen, tels que le dépeuplement, le changement d’utilisation des terres, la fermeture des milieux, le manque de renouvellement des générations dans le secteur agricole, note en substance le rapport… sans oublier les effets sur la flore et la faune, certaines espèces d’oiseaux migrateurs ayant déjà avancé leur date d’arrivée jusqu’à 10 jours depuis les années 60….

fleche2  Pour accéder au document PDF de l’Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC) cliquer –> opcc-changement climatique ds les Pyrénées-fr

Plan du document PDF

Préface
1. Le contexte et les objectifs
2. La méthodologie
3. Le climat dans les Pyrénées
La variabilité climatique passée
Le climat actuel
Les projections du climat à venir
4. Les impacts du changement climatique sur les secteurs biophysiques et les recommandations
4.1 La biodiversité en montagne : la faune
4.2 La biodiversité en montagne : la flore
4.3 Les forêts
4.4 Les écosystèmes sensibles de haute montagne
4.5 Le cycle hydrologique et les ressources hydriques
5. Les impacts du changement climatique sur les secteurs socio-économiques
5.2 L’agropastoralisme de montagne
5.3 L’énergie
5.4 Les risques naturels
6. Les conclusions : les 10 enjeux du changement climatique dans les Pyrénées
1. Préparer la population à faire face aux phénomènes climatiques extrêmes
2. Augmenter la sécurité face aux risques naturels
3. Accompagner les acteurs du territoire pour affronter la pénurie d’eau et les sécheresses
4. Garantir la qualité des eaux superficielles et souterraines
5. Maintenir l’attrait touristique des Pyrénées
6. Faire face aux changements au niveau de la productivité et de la qualité
des cultures et saisir les opportunités émergentes
7. Prévoir des changements irréversibles du paysage
8. Envisager l’éventuelle perte de biodiversité et les modifications des écosystèmes
9. S’adapter aux déséquilibres entre l’offre et la demande énergétique
10. Faire face à la plus grande propagation de maladies, de vermines et d’espèces envahissantes

fleche2 Lire l’article publié sur le réchauffement climatiques dans les Pyrénées publié dans LADEPECHE.fr
fleche2 Voir l’accueil du site de l’OPCC

Extraits:

« …Cette augmentation des températures au cours des
50 dernières années (1949-2010) a été générale dans
tout le massif des Pyrénées, avec de faibles différences
entre le versant nord et le versant sud, et plus marquée
durant la saison estivale (juin, juillet et août).
Sur toute la série, l’année la plus chaude a été 1997,
avec des températures moyennes dépassant de 1,5 °C
la valeur moyenne de la période 1961-1990, suivie des
années 2003 et 2006. Par contre, 1972 a été l’année
la plus froide, se trouvant à 0,8 ºC en dessous de la
moyenne de référence, suivie des années 1963 et 1980… »

… »fonte et la disparition de la moitié des glaciers pyrénéens, ces 35 dernières années »…

DÉCLARATION COMMUNE SYNDICATS-ASSOCIATIONS-PARTIS DES PYRÉNÉES-ORIENTALES

Ci-dessous la déclaration commune de quatorze organisations des P.-O., associations, syndicats et partis s’inscrivant dans la continuité de la « Marée populaire » du 26 mai dernier. (Pour prendre connaissance de la déclaration nationale unitaire de huit partis politiques de gauche et écologistes, cliquer ICI).

Chaque mois sont plus nombreux les salariés, retraités et privés d’emploi qui n’arrivent plus à boucler leur budget. La hausse régulière et conséquente du carburant inquiète et fragilise celles et ceux qui n’ont d’autres choix que la voiture individuelle pour les actes de la vie courante. Et, alors que l‘hiver s’annonce, la hausse des prix du gaz, de l’électricité, du fuel et des chauffages collectifs aggrave encore le quotidien. Alors que les profits financiers et patronaux explosent, le gouvernement Macron Philippe accentue sa politique de classe, au service des riches, et, pour la grande masse de la population, la réduction des droits sociaux et une politique fiscale particulièrement injuste et inégalitaire. S’y ajoutent la fermeture de nombreux établissements publics et la suppression de milliers de postes de fonctionnaires accentuant encore le sentiment d’abandon pour toutes celles et ceux qui vivent loin des métropoles.

Ce vent de colère est légitime et salutaire. Il met justement en cause la politique suivie par le Président de la République et son gouvernement, notamment en matière fiscale. Les groupes capitalistes, patronat et banques, avec leurs profits exponentiels, sont les vrais responsables de ce désespoir social et de la crise climatique.

Pour Macron, comme pour ses prédécesseurs, le libéralisme est un dogme. Pour nous c’est un drame. Car il fait exploser les inégalités sociales, accroît la paupérisation de larges franges de la population et accentue les atteintes à l’environnement et le réchauffement climatique.

Le gouvernement tente de justifier ses choix politiques, les augmentions des taxes sur les carburants, par l’urgence écologique. C’est un mensonge. Non seulement le pays ne réduit pas la production de gaz à effet de serre mais il l’augmente, non seulement il ne réduit pas l’utilisation des pesticides mais il l’augmente, non seulement il ne diminue pas l’artificialisation des sols mais il la poursuit. La fermeture des services publics de proximité, des gares et voies ferrées secondaires, la concentration des emplois dans les métropoles ne font que renforcer la tragédie climatique en cours et accroitre les difficultés quotidiennes de milliers d’habitants.

Le gouvernement est responsable de la crise en cours car la politique qu’il mène dans les transports comme dans les autres domaines, n’est ni cohérente avec l’urgence climatique ni juste socialement. Aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour financer les alternatives à la voiture et aider ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer autrement. Cette prétendue fiscalité écologique épargne les secteurs les plus polluants et émetteurs de gaz à effet de serre, comme le trafic aérien ou le transport routier de marchandises.

L’urgence sociale et l’urgence écologique sont aujourd’hui totalement imbriquées. La politique gouvernementale aggrave l’une et l’autre et espère diviser celles et ceux qui en sont les victimes. Et il est illusoire de prétendre répondre à l’une en tournant le dos à l’autre.

Des mesures d’urgences sociales et écologiques comme priorités :

• L’augmentation des salaires, des pensions, des indemnités chômage, et des allocations sociales et leurs indexations sur les prix pour permettre à tous/toutes de vivre dignement

• L’arrêt des suppressions de postes et des fermetures des services publics, et la réouverture de services publics et sociaux de proximité pour permettre une organisation équilibrée des territoires

• Mettre un terme à une politique centrée sur la voiture. Mettre un terme à la défiscalisation du kérosène dans le transport aérien, au profit du fret ferroviaire pour les transports de marchandise et les transports collectifs. Par la mise en place d’un réseau de transports en commun gratuit sur le département

• La lutte contre l’étalement urbain et la diversification des modes de transport dans tous les territoires

• Le soutien à une agriculture paysanne privilégiant les circuits courts et les productions bios pour permettre à toutes et tous l’accès à une alimentation de qualité

• L’augmentation de tous les budgets sociaux (culture, éducation, enseignement, santé, etc.)

• La réduction des dépenses militaires

Associations, syndicats et partis politiques engagées dans le département pour la justice sociale et climatique, nous appelons ensemble à la mobilisation sociale, écologique et citoyenne contre la politique de Macron-Philippe, tout en refusant les boucs émissaires habituels des discours racistes, antisémites ou xénophobes.

Premiers signataires (les organisations signataires s’inscrivent dans la continuité de la « Marée populaire » du 26 mai) :

CGT, FSU, Solidaire, ASTI, Coup de Soleil, En Commun, Femmes Solidaires, Mouvement de la Paix, CUP, ERC, GDS, Génération.S, PCF, NPA

(Perpignan, le 16 novembre 2018)

Brésil : le fascisme environnemental hante l’Amazonie

Article publié sur le Club de Médiapart

Le fascisme environnemental hante l’Amazonie

En déclarant qu’il en finira avec les institutions étatiques qui s’occupent de l’environnement et avec tout activisme politique, Bolsonaro déchire la Constitution brésilienne de 1988, que tout candidat à la présidence a le devoir de protéger. Bolsonaro en Amazonie est un rappel des fantômes anciens et nouveaux. Par Marcos Colon, universitaire et auteur du film Beyond Fordlândia.

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L’année 2018 est symbolique pour la forêt amazonienne. Un fantôme rôde dans la région. C’est l’attente du candidat à la présidence, Jair Messias Bolsonaro, sur le point d’être élu président du Brésil.L’Amazonie est à la fois l’une des premières et des dernières utopies de la planète Terre. Avant même la découverte du Nouveau Monde, l’Amazonie était un lieu perdu dans l’imaginaire social comme lieu de repos et d’agitation des peuples du monde entier, perdu à travers des thèmes et épisodes fantastiques. L’ignorance de l’actuel candidat à la présidence à l’égard de la région réside dans la pauvreté manifeste des idées économiques et politiques avec lesquelles il entend guider son éventuel mandat.

L’Amazonie est une partie spéciale du Brésil dont l’intégration entre la forêt, l’hydrographie et la diversité socioculturelle et historique présente des problèmes et des solutions pour le pays et le monde. Pour Bolsonaro, l’Amazonie n’est qu’une partie du Brésil peu développée et éloignée, qui, dans son discours, ne compte que comme « un lieu d’Indiens [ignorants], de Quilombolas et de Caboclos ». C’est un lieu qui doit céder la place au progrès par l’abattage de la forêt pour l’essor de l’agrobusiness ouvert aux investisseurs étrangers.

Cette perspective ignore des millénaires de capacité d’adaptation des personnes et des nations reconnues par les organisations multilatérales du côté de la solidarité dans le monde entier. Il ignore la pensée scientifique sur la région. Il ignore la résistance et la résilience des cultures tropicales humides. Il ignore que la forêt amazonienne est composée de neuf pays – Brésil, Venezuela, Colombie, Pérou, Bolivie, Equateur, Surinam, Guyane et Guyane française.

En confirmant que « l’Amazonie n’est pas à nous », et en défendant l’ouverture de la région à l’exploration, le candidat Bolsonaro marche sur des terres d’un discours généralisateur éhonté : « C’est vital pour le monde », a-t-il déclaré. « L’Amazonie n’est pas à nous et c’est avec une grande tristesse que je le dis, mais c’est une réalité et nous avons les moyens d’explorer cette région sous la forme d’un partenariat. »

Lors d’une réunion à São Paulo avec des cadres, Bolsonaro a indiqué qu’il était favorable à l’exploration de la richesse de l’Amazonie. Selon les estimations présentées à la réunion, les ressources naturelles de la région – y compris les minéraux et le pétrole, entre autres – sont évaluées à 5 milliards de dollars. Les responsables participant à l’événement ont déclaré qu’il y avait une volonté de « remettre l’Amazonie à l’ordre du jour ». Cela ne peut signifier que l’agenda des intérêts prédateurs visibles.

L’exploration économique de l’Amazonie sous la forme proposée par le candidat se heurte à de nombreuses résistances de certains secteurs de la société. L’année dernière, le gouvernement de l’actuel président Michel Temer a tenté d’ouvrir Renca (une zone de l’Amazonie conçue par le gouvernement militaire pour l’exploration des ressources minérales et qui jusqu’à présent n’a pas d’exploration minérale légale), mais a abandonné cette idée après des répercussions négatives.

Bolsonaro, qui, dans divers domaines, a un discours similaire à celui du président des États-Unis, Donald Trump (qui a retiré les États-Unis de l’accord mondial sur le climat), a confirmé qu’il est également contre l’accord parce que le Brésil devrait « payer un prix élevé » pour satisfaire les demandes. Selon Bolsonaro, l’accord porte atteinte à la souveraineté du pays. « Ce qui est en jeu, c’est la souveraineté nationale, parce qu’il y a 136 millions d’hectares dont nous avons perdu le contrôle », a déclaré Bolsonaro aux journalistes. Dans le même entretien, il a ajouté : « Je quitte l’Accord de Paris si celui-ci continue d’en faire l’objet. Si pour notre part, nous devons remettre 136 millions d’hectares de l’Amazonie, alors je me retire. »

L’Accord de Paris a été approuvé par 195 pays en 2015 et l’un de ses principaux objectifs est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin d’éviter le réchauffement climatique. En juin de cette année, les États-Unis ont abandonné l’accord par décision du président Trump, qui s’était engagé à retirer le pays du pacte international pendant sa campagne présidentielle. Bolsonaro, s’il est élu, soumettra au Congrès un débat sur la délimitation des terres indiennes et l’autorisation de la titularisation des terres et de l’exploration commerciale des aires protégées actuellement occupées par les Indiens et les Quilombolas. Cela aurait des répercussions sur l’utilisation durable des terres par l’agriculture riveraine et autochtone en Amazonie et menacerait les modes de vie de leurs populations indigènes, les plus vulnérables au Brésil.

« Il y a beaucoup de réserves surdimensionnées et les Indiens veulent faire sur la terre ce que les agriculteurs font sur leurs terres. Nous voulons aussi titulariser les zones indigènes et Quilombolas, si cela dépend de moi ; bien sûr [l’approbation pour l’exploration commerciale dans ces zones] devra passer par le Parlement. »

C’est sur cet aspect en particulier que le fascisme environnemental de Bolsonaro comme Président menace les terres et les peuples amazoniens. Les exemples historiques de fascisme (Mussolini et Hitler) sont considérés comme antidémocratiques, car la relation entre l’État et la société ne respecte pas les médiations sociales et n’admet ni divergence ni débat. La protestation, l’opinion et la participation active de la société civile sont ignorées, tandis que le pouvoir et les choix sont concentrés entre les mains de quelques-uns sans droit à la contradiction, ainsi que l’opinion publique et la presse libre. Compte tenu de ces caractéristiques, comment peut-on définir le fascisme environnemental que l’on perçoit chez Bolsonaro?

Il serait d’abord défini par la défense de l’utilisation prédatrice des ressources naturelles dans l’activité économique et, en outre, par l’inadmissibilité de l’opinion extérieure (conseils communautaires, universitaires, ONG) sur le sort de ces ressources, qui seraient sous la responsabilité exclusive du gouvernement national. Cette inadmissibilité pourrait également être renforcée par la loi en intervenant pour éteindre les forces de l’activisme, en particulier par la répression des mouvements sociaux ruraux.

Ensuite, il y a l’intervention déclarée restreignant l’utilisation de la terre par les minorités ou les groupes qui la possèdent traditionnellement et dont les pratiques limitent le modèle de développement prédateur. Le zonage économique imposé aux écosystèmes et aux biomes, augmenterait l’impact environnemental et les risques d’une catastrophe environnementale.

L’ensemble du cadre règlementaire des restrictions à l’exploitation des milieux naturels serait minimisé ou éliminé par la rhétorique fasciste. Il existe un risque de « délégitimation » des progrès scientifiques portant sur l’application des lois de la physique aux phénomènes naturels, culturels et historiques, car cette connaissance affaiblit l’idée d’une souveraineté nationale sur ces territoires – ce qui serait impossible pour un État monolithique et omnipotent.

Le patrimoine naturel, culturel et historique de l’humanité protégé par la science serait soumis à une perspective différente, dévalorisé et discrédité face aux intérêts nationaux. Ces intérêts nationaux, imposés sur des idées divergentes, prospèrent dans une logique fasciste, excluant d’autres significations et visions d’un monde futur.

Des déclarations peu cohérentes ou peu diplomatiques démontrent que le candidat a déjà renoncé au droit et au devoir souverain de l’État et de la société brésiliens de garantir la présence du Brésil sur l’avenir de la région. Cela va à l’encontre de la Constitution brésilienne qui, dans son article 255, § 4º, stipule la marque réglementaire fondamentale: Art. 225. Toute personne a droit à un environnement écologiquement équilibré, ainsi qu’à l’usage commun des personnes et aux usages essentiels à une qualité de vie saine, imposant au public et au pouvoir collectif le devoir de le défendre et de le préserver pour les générations présentes et futures. 4º La forêt amazonienne brésilienne, la forêt atlantique, la Serra do Mar, le Mato-Grossense Pantanal et la zone côtière font partie du patrimoine national et leur utilisation doit, conformément à la loi, se faire dans des conditions garantissant la préservation de l’environnement, notamment en matière d’utilisation des ressources naturelles.

Le profond manque de connaissance de Bolsonaro sur le Brésil menace les Brésiliens du bassin amazonien, qui est à la fois brésilien et continental, comme d’autres pays d’Amérique du Sud. L’abandon de l’Amazonie au profit des intérêts mondiaux de l’exploration prédatrice a déjà été considéré par la dictature militaire et d’autres gouvernements comme le paiement de la dette extérieure du Brésil. Ce sont les populations brésiliennes et amazoniennes continentales, aux côtés de la communauté scientifique et des institutions nationales informées, qui ont dénoncé ce faux discours du salut national et lutté pour l’intégrité de la terre et de ses ressources pour les générations actuelles.

Cependant, l’Amazonie fait partie du monde contemporain complexe dans ses composantes physiques, environnementales, socioculturelles et historiques. En tant que biome et écosystème d’états et de sociétés contemporains, il peut être synthétisé comme suit:

– L’Amazonie est un complexe d’écosystèmes interconnectés qui, en tant que système de vie, ont une influence sur le maintien de l’équilibre de la Terre. Le développement des sciences naturelles et des domaines interdisciplinaires du savoir permet à la région d’être considérée comme une entité décisive dans la transformation chimique de l’atmosphère, dans la dynamique du cycle hydrologique et dans le changement climatique;

– Les écosystèmes amazoniens ont la plus grande biodiversité du monde. Cependant, toutes ses espèces ne sont pas encore connues scientifiquement, et bien qu’elles soient encore uniques dans leur environnement naturel, elles sont pour la plupart dans une situation fragile ou en voie d’extinction. La menace qui pèse sur les ressources naturelles de l’Amazonie provient, d’une part, du manque de connaissances scientifiques sur son fonctionnement interne, qui interfère dans la gestion de sa flore, de sa faune et de ses populations indigènes et, d’autre part, des influences extérieures des processus naturels planétaires, physico-chimiques et biologiques sur ses impacts locaux, temporaires et permanents.

– L’Amazonie constitue une région complexe, avec des processus économiques continus d’importance mondiale, composée de zones urbaines, rurales et autochtones et de populations d’occupation ancienne, ainsi que de réserves écologiquement protégées de gestion traditionnelle et récente. Il est urgent que l’Amazonie se développe par le libre exercice de ses sociétés locales et des Etats-pays qui la composent, dans le respect de leurs stratégies environnementales respectives.

Dans son discours emblématique à la télévision nationale, après le résultat du premier tour de scrutin, Bolsonaro a déclaré, « Nous voulons mettre fin à cette industrie des amendes pratiquées par l’Institut Brésilien de l’Environnement et des Ressources Naturelles (IBAMA) et l’Institut Chico Mendes pour la Conservation de la Biodiversité (ICMbio) ensemble sur les champs. Nous allons mettre un terme à tout activisme au Brésil.»

Il n’a pas parlé aux sans-terre, aux locataires ou aux petits producteurs ; il a clairement assumé, dans ce cas-ci, un engagement envers la capitale agricole du pays.

Bolsonaro démontre une fois de plus non seulement son ignorance, mais aussi son mépris pour la vraie valeur de l’Amazonie et son importance dans la vie de ses peuples indigènes et dans la vie des Brésiliens ordinaires. Ce qu’il ne comprend pas, c’est que des millions de Brésiliens défendent l’Amazonie comme un lieu où la relation entre la nature et la culture est emblématique dans sa représentation du Brésil que nous voulons et non du Brésil prêché par Bolsonaro, le prédateur.

Parce que la conquête de l’Amazonie brésilienne et d’autres pays sud-américains n’est pas seulement la reproduction du colonialisme, c’est la lutte politique de ses peuples. Les Brésiliens du Nord au Sud, les populations traditionnelles, les Indiens, les Quilombolas, les Pantaneiros, les Ripariens, les Caboclos et d’autres dénominations d’Amazoniens autochtones comme peuple de la forêt ont déjà construit un consensus, qui est que la protection nationale de la nature amazonienne est aussi importante que la politique publique comme Fome Zero (Faim zéro) et Bolsa Família (Allocation familiale).

Dans ce contexte, les fausses nouvelles et les réseaux sociaux fonctionnent comme une force politique supplémentaire, renforçant l’obscurantisme et le fondamentalisme des idéologies raciales, les préjugés de tous ordres et l’ignorance sur la durabilité des politiques de protection environnementale en Amazonie.

En déclarant qu’il en finira avec les institutions étatiques (IBAMA e ICMbio) qui s’occupent de l’environnement et avec tout activisme politique, il déchire effectivement la Constitution brésilienne de 1988, que tout candidat à la présidence a le devoir de protéger. Bolsonaro en Amazonie est un rappel des fantômes anciens et nouveaux, rappelant un épisode du livre de Karl Marx Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, dans lequel le neveu imite l’oncle, d’abord sous la forme d’une tragédie puis d’une farce.

Le candidat Bolsonaro est également privé d’authenticité. En prenant Donald Trump comme modèle, il ne fait qu’incorporer une farce historique et en substituer une autre, ce qui sera aussi une tragédie pour le peuple brésilien de l’Amazonie.

(*) Marcos Colón est assistant d’enseignement (TA) at Department of Spanish and Portuguese, et collaborateur diplômé du Center for Culture, History and Environment (CHE) de Nelson Institute for Environmental Studies de l’University of Wisconsin-Madison; Il est également réalisateur et producteur de Beyond Fordlândia: An Environmental Account of Henry Ford’s Adventure in the Amazon.

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