Nous accusons! Appel d’un large collectif d’universitaires contre la criminalisation du mouvement social et contre la violence d’Etat

Publié sur le club de Mediapart

Nous accusons!

Face à la dérive autoritaire du gouvernement, un très large collectif d’universitaires et de membres de la société civile s’insurge contre la «criminalisation» de toute personne s’opposant «à ses lois et à ses politiques funestes» et contre une «violence d’État» servie par l’usage d’armes de guerre. Ils appellent l’ensemble des citoyens «à se joindre au mouvement social».

Depuis le 17 novembre 2018, plusieurs centaines de milliers de citoyen·ne·s expriment leur inquiétude face à un pouvoir sourd à leurs revendications. Ils trouvent la force et le courage de prendre la parole en disant haut et clair qu’ils en ont assez et ne subiront plus les effets des politiques néfastes qui depuis plusieurs décennies pillent impunément leur travail et les biens communs.

Les voix des gilets jaunes ont permis de mettre à nu les mensonges et les pseudo-justifications « scientifiques » données par le pouvoir et la meute de ses courtisans pour couvrir l’ampleur et l’importance de la prédation. Leur soulèvement a montré le vrai sens d’une politique qui a sciemment organisé le transfert des biens laborieusement accumulés par 95 % de la population vers les 5 % des couches les plus aisées. Leur force a été de faire prendre conscience de la duplicité d’un pouvoir, osant se féliciter d’avoir multiplié par quatre les énormes richesses détenues par une infime minorité. Avec la grande majorité des Français.es, nous nous sommes reconnu.e.s dans la prise de conscience des gilets jaunes. Chacun.e de nous a pu constater que, dans tous les secteurs de la société, nous étions confronté.e.s aux effets des mêmes politiques qui tendent à aggraver constamment les inégalités sociales.

D’emblée, les demandes et les attentes de changement nées avec ce soulèvement populaire ont été clairement développées. Elles se sont aussitôt heurtées à un pouvoir qui n’a cessé d’en ignorer le contenu pour en affadir la portée déstabilisante. Ce fut d’abord le silence assourdissant d’un président et de sa cour, murés dans leur palais. Ce fut ensuite la tentative de duper la foule avec les fausses promesses et les petites aumônes concédées en faisant encore payer les moins aisés et les services publics. Ce fut aussi la mise en place d’un simulacre de consultation d’où l’on avait avait très savamment extirpé toute possibilité d’interaction et de débat. Ce fut, surtout, la décision claire et réfléchie d’empêcher par tous les moyens l’expression publique des demandes et des revendications.

Tout a été fait pour réduire au silence les manifestants. Dès les premiers actes, le pouvoir a choisi la violence en demandant aux forces de l’ordre de dégager les péages d’autoroutes, les ronds-points, de bloquer l’accès aux points de convergence des manifestations et, surtout, d’intervenir avec « fermeté ». Nous avons tou.te.s vu la traduction de ces ordres sur le terrain : nous avons constaté de nos yeux les filtrages et les arrestations arbitraires aux entrées des villes, empêchant les manifestations de se dérouler et la parole de s’exprimer. Nous avons vu les cabanes des ronds-points détruites et toujours courageusement reconstruites. Les techniques d’intervention policière consciemment choisies (nassage, lancement de gaz lacrymogène dès le début des manifestations, tirs de LBD sans sommation) provoquaient elles-mêmes les rares actes de violence en cherchant délibérément l’affrontement avec les manifestants.

Semaine après semaine, cette technique meurtrière et liberticide a été appliquée avec une intensité croissante. Protégées par le pouvoir et couvertes par l’omerta d’une grande partie des médias, des troupes policières épuisées par le travail se laissent aller aux pires exactions. Des centaines d’hommes et de femmes manifestant pacifiquement ont été attaqué.e.s sans aucune raison et très souvent avec un acharnement insensé. Depuis le mois de décembre, le nombre des blessés graves augmente sans cesse : les personnes ayant subi de graves traumatismes se comptent par centaines. Aucune parole n’a été prononcée par le président de la République ou son gouvernement à l‘égard des victimes, et en particulier de Zineb Redouane, tuée après avoir été atteinte alors même qu’elle fermait sa fenêtre. Rien ne semble plus pouvoir arrêter cette dramatique escalade et nous avons honte de devoir assister à la mise en scène des autofélicitations du pouvoir censé contenir une « foule haineuse ».

Le choix de la répression violente contre toutes celles et ceux qui osent se lever pour prendre la parole contre ces agissements n’est certes pas nouveau, il a notamment été mis en pratique dans les quartiers populaires et contre des groupes vulnérables comme les migrant.e.s et les roms ou encore contre les mouvements sociaux, mais depuis novembre 2018 un seuil a été franchi. Cette stratégie de la répression violente a trouvé son apogée lors de la manifestation du 1er mai 2019 : non seulement on a assisté au déploiement de tout l’éventail de l’arsenal répressif de l’État, mais le gouvernement s’est rendu coupable une fois de plus de mensonge avéré en criant au scandale d’une supposée « attaque » de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière par des manifestant.e.s venu.e.s trouver refuge. Ce mensonge d’État est le mensonge de trop. Il révèle l’état de fébrilité et de panique d’un pouvoir aux abois.

Il faut que s’arrête cette violence d’État !

Nous accusons le ministère de l’Intérieur de provoquer sciemment les réactions de violence dans nos villes, sur les ronds-points et les lieux de discussions publiques, afin de criminaliser toute personne qui s’oppose à ses lois et à ses politiques funestes.

Nous accusons le gouvernement d’employer contre des civils des armes de guerre bannies dans l’ensemble des pays occidentaux en ignorant les mises en garde répétées de plusieurs organismes internationaux.

Nous accusons la hiérarchie de la magistrature d’avoir accepté de couvrir cette politique néfaste en appliquant aveuglément et servilement les ordres donnés par le pouvoir exécutif.

Nous accusons l’Inspection Générale de la Police Nationale d’avoir diligenté des enquêtes de façade et qui, à notre connaissance, n’ont débouché sur l’interpellation d’aucun membre des forces de « maintien de l’ordre ».

Nous accusons celles et ceux de la presse et des médias télévisuels qui ont accepté de se transformer en porte-voix du ministère de l’Intérieur et de la préfecture sans accomplir aucun contrôle sur leurs sources.

Nous appelons l’ensemble des citoyens à se joindre au mouvement social pour dénoncer la dérive autoritaire du gouvernement et nous exigeons la démission de M. Castaner ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les dérives des vrais responsables de sorte qu’ils soient traduits en justice.

Signataires :

Mokhtari Abdenour, chercheur en Sociologie

Marc Abélès, anthropologue, EHESS

Nicole Abravanel, historienne, université de Picardie

Maira Abreu, doctorante en sociologie, Université de Paris 8 Sadia Agsous, Centre de recherche français à Jérusalem Karen Akoka, Université Paris-Nanterre

Thomas Alam, politiste, université de Lille

Arié Alimi, avocat au barreau de paris

Manali Allen, littérature française, Université de Rutgers Paul Alliès, politiste, université de Montpellier

Horacio Amigorena, psychanalyste, ancien professeur Jean-Loup Amselle, anthropologue, EHESS

Frédéric Audard, Géographe, Université d’Aix-Marseille

Marie Auffray-Seguette, sociologue, Institut Catholique de Paris

Saliou Ba, étudiant en Master Intervention et développement social

Magali Ballatore, MCF, AMU

Marie Baltazar, anthropologue, jeune docteure EHESS

Ludivine Bantigny, historienne, université de Rouen

Jérémie Barthas, historien, CNRS, Paris

Jean-Marc Baud, doctorant à l’ENS de Lyon

Hélène Baye, enseignante en collège, Seine-Maritime

Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales

Sylvain Beck, sociologue et éducateur spécialisé, Paris

Yazid Ben Hounet, anthropologue, CNRS, Laboratoire d’Anthropologie Sociale Sami Ben Jaffel, entrepreneur, Montpellier

Henri Bensidhoum, boulanger

Christophe Benzitoun, linguiste, Université de Lorraine

Alain Bertho, Anthropologue, Université de Paris 8

Stéphane Bikialo, linguiste et littéraire, université de Poitiers

Soline Blanchard, sociologue, Université de Lausanne

Cécile Blatrix, politiste, AgroParisTech

Françoise Bloch, socio-anthropologue, CNRS

Alexis Blouet, juriste

Philippe Bobichon, historien, CNRS

Yann Boniface, Informatique, Université de Lorraine

Pascal Bonnard, politiste, Université Jean Monnet Saint-Etienne

Stéphane André, enseignant-chercheur Sciences Ingénieur, Université de Lorraine

Armelle Andro, enseignante-chercheuse démographe, Paris 1

Pascal Anger, Enseignant, Université d’Angers

Fabien Archambault, historien, université de Limoges

Christophe Bonneuil, historien, Cnrs

Véronique Bontemps, anthropologue, CNRS, Paris

Yannick Bosc, historien, Université de Rouen

Paul Bouffartigue, sociologue, CNRS, Aix-en-Provence

Ali Boulayoune, sociologue université de Lorraine

Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales, Rennes

Driss Boussaoud, neuroscientifique au CNRS, Marseille

Théo Boyadjian, enseignant, lycée Aulnay-sous-Bois

Françoise Brunel, MCF honoraire, Paris 1

Monique Buresi, documentaliste, Musée du Louvre

Pascal Buresi, historien, CNRS-EHESS, Lyon

Joel Cabalion, sociologue, Université de Tours

Joseph Cacciari, Université Paris-Est Marne-la-Vallée

Claude Calame, historien, EHESS, Paris

Adrian Calmettes, doctorant en économie, université Nice Sophia Antipolis

Romain Carnac, politiste, université de Lausanne

Vanessa Caru, historienne, CNRS

Thérèse Casadamont-B., retraité de l’Éducation nationale, Montpellier

Nicolas Castel, Sociologue, Université de Lorraine

Jean-Noël Castorio, historien, Université du Havre

Antoine Chambert-Loir, mathématicien, Université Paris-Diderot

Arnaud Chabrol, éditeur

Vincent Charbonnier, université de Nantes-ÉSPÉ

Laurence Charlier, anthropologue, MCF, Université Jean Jaurès Toulouse

Bernard Charlot, Université Paris 8 et UFS de Sergipe, Brésil.

Lucie Chartier

Francis Chateauraynaud, sociologue, EHESS, Paris

Séverine Chauvel, sociologue, Université de Paris-Est-Créteil

Sébastien Chauvin, sociologue, Université de Lausanne

Delphine Chedaleux, enseignante-chercheuse en infocom, Université de Lausanne

Luc Chelly

Stéphanie Chevrier, éditrice

Marie-Pierre Chopin, sciences de l’éducation, Université de Bordeaux

Sylvie Chiousse, socio-anthropologue

Cristina Ciucu, philosophe, EHESS

Yves Cohen, historien, EHESS

Sonia Combe, historienne, Centre Marc Bloch

Fanny Cosandey, Historienne, EHESS, Paris

Enzo Cormann, dramaturge, MCF ENSATT, Lyon

Claire Cossée, sociologue, UPEC

Annie Couëdel, sciences de l’éducation Paris 8

Pierre Cours-Salies, sociologue, Paris 8

Pascal Cristofoli, ingénieur de recherche, EHESS, Paris

Marie Cuillerai, Paris Diderot

Alexis Cukier, philosophe, université de Poitiers

Mariannick Dagois, Université Paris8

Leyla Dakhli, historienne, CNRS, Paris

Jocelyne Dakhlia, Historienne, EHESS, Paris

Aurélie Damamme, sociologue, Université de Paris 8

Jean-Marie Darbon, directeur de recherche INSERM retraité, Toulouse

Fanny Darbus, sociologue, université de Nantes

Clara Da Silva, enseignante de philosophie, Lycée Lavoisier, Paris 5ème

Anne Dauphiné, juriste à la recherche d’un emploi

Corinne Davault, sociologue, université de Paris 8

Etienne De Clara, Biologiste, Université de Columbia

Laurence De Cock, historienne, Paris

Joan Deas, doctorante en science politique, Sciences Po Grenoble

Alice Debauche, sociologue, Université de Strasbourg

Adrien de Jarmy, doctorant en histoire des débuts de l’islam, Sorbonne Université

Christian Delacroix, historien

Christian Delarue, animateur du site amitie-entre-les-peuples.org

Frédéric Delarue, docteur en histoire contemporaine

Fabien Desage, science politique, Université de Lille

Claire Desmitt, doctorante en Sciences de l’éducation, Université de Lille.

Sophie Desrosiers, historienne et anthropologue, EHESS

Victoire Diethelm, doctorante en Lettres Modernes, Université de Bourgogne Franche Comté

Nicolas Dot-Pouillard, Chercheur en sciences politiques, Beyrouth

Etienne Douat, sociologue, Université de Poitiers

Yann Dourdet, Professeur de Philosophie.

Marnix Dressen-Vagne, sociologue UVSQ UMR Printemps

Jeanne Drouet, ingénieure CNRS Lyon

Bruno Drweski, historien, politologue. INALCO, Paris

Vincent Dubois, Université de Strasbourg

Jeanne Dulyse Pasquet, enseignante spécialisée

François Dumasy, historien.

Lucie Dupré, anthropologue, INRA

Jean-Baptiste Durand, chercheur CNRS, Toulouse

Julien Durand, post-doc INSA, Toulouse

Henri Eckert, sociologue, Université de Poitiers

Nicole Edelman, historienne

Suzanne El Farra, écrivaine, professeur

Philippe Enclos, juriste, université de Lille

Didier Epsztajn, animateur du blog “entre les lignes entre les mots”

Nathalie Ethuin, science politique, université de Lille

Corine Eyraud, sociologue, Université Aix-Marseille

Jules Falquet, féministe, sociologue, Université de Paris

Patrick Farbiaz

Héloïse Faucherre-Buresi, fonctionnaire stagiaire, ENS de Lyon

Jean-Michel Faure, Pr émérite sociologie, université de Nantes

Benjamin Ferron, sociologue, UPEC

Agnès Fine, anthropologue, EHESS

Marianne Fischman, sciences économiques et sociales, Académie de Paris

Anders Fjeld, philosophe, Université Paris Diderot

Mathieu Flinois, Doctorant en sociologie, Université de Provence

Jean-Philippe Foegle, Juriste, Université Paris Nanterre

Jean-Michel Fourniau, sociologue, IFSTTAR

Lydéric France, Enseignant-Chercheur, Géosciences, Université de Lorraine Bernard Friot, sociologue, Université Paris Nanterre

Laurent Gabail, anthropologue, Université Toulouse Jean Jaurès

Jérôme Gaillaguet, sociologue, EHESS, Paris

Claire Gallien, MCF études anglophones, UPVM3, Montpellier

Juliette Galonnier, sociologue, Ined

Edith Galy, PU en ergonomie, Université Nice Sophia-Antipolis

Camille Gardesse, sociologue urbaniste, Université Paris Est

Médéric Gasquet-Cyrus, sociolinguiste, Université d’Aix-Marseille

Pascal Gassiot , Fondation copernic, Toulouse

Vincent Geisser, chercheur CNRS, président CIEMI

Frédérick Genevée, historien, responsable de musée

Julie Gervais, politiste, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Mehdi Ghouirgate, Historien, Université Bordeaux-Montaigne.

Laurence Giavarini, enseignante-chercheuse, Lettres, Université de Bourgogne Pascale Gillot, philosophe, université de Tours.

Tommaso Giuriati, doctorant en sociologie, Université de Corse

Boris Gobille, politiste, Ecole Normale Supérieure de Lyon

Josua Gräbener, politiste, Bruxelles

Maurizio Gribaudi, historien, EHESS, Paris

Pascal Guibert, enseignant-chercheur, Université de Nantes

Michelle Guerci, journaliste

Caroline Guibet Lafaye, sociologue, philosophe, CNRS

Pierre Guillemin, doctorant en géographie, Université de Caen Normandie

Elie Haddad, historien, CNRS

Hugo Harari-Kermadec, économiste, ENS Paris-Saclay

Samir Hadj Belgacem, sociologue, Université Jean Monnet, Saint-Etienne

Iulia Hasdeu, anthropologue HETS Genève

Jean-Marie Harribey, économiste, Université de Bordeaux

Ingrid Hayes, historienne, Université Paris-Nanterre

Benoit Hazard, anthropologue, CNRS, IIAC

Anaïs Henneguelle, économiste, Université de Rennes 2

Jacqueline Heinen, sociologue, UVSQ

Odile Hélier anthropologue

Mélanie Henry, historienne

Odile Henry, Sociologue, Université Paris 8

Etienne Hubert, historien, EHESS, Paris

Romain Huret, historien, EHESS, Paris

Sabina Issehnane, économiste, Université Rennes 2

Mila Ivanovic, Docteure en sciences politiques sans poste, Paris

Lloyd Izard, Institut Méditerranéen d’Océanologie, Université d’Aix-Marseille Louis Jachiet, informaticien, CNRS, Lille

Nicole Jacques-Lefèvre, Professeur des Universités émérite Nanterre, lettres Lionel Jacquot, Sociologue, Université de Lorraine

Sébastien Jahan, Historien, Université de Poitiers

Anne Jollet, Historienne, Université de Poitiers

Nicolas Jaoul, Anthropologue, CNRS/IRIS/EHESS

Pierre Jardon, Professeur, Université de Grenoble

François Jarrige, Historien, université de Bourgogne, Dijon

Marc Jeanmougin, informaticien, Télécom Paris

Fanny Jedlicki, sociologue, université du Havre

Samy Johsua, Professeur retraité Université Aix-Marseille

Elise Julien, historienne, Sciences Po Lille

Lama Kabbanji, chercheuse, IRD-CEPED

Damien Keller, bibliothécaire, Rennes

Danièle Kergoat, sociologue, CNRS

Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic

Michel Kokoreff, sociologue.

Jean-Luc Kop, psychologie, Université de Lorraine

Isabelle Krzywkowski, Université Grenoble Alpes

Claire Lacour, mathématicienne, Université Paris-Est Marne-La-Vallée Rose-Marie Lagrave, sociologue, EHESS

Bernard Lahire, sociologue, ENS de Lyon

Ouida Lambert Bordji, enseignante en anglais – St Germain en Lay

Michel Lanson, professeur retraité

Mathilde Larrère, historienne

Sabine Laurent, maîtresse de conférence à la retraite

Christian Laval, sociologue, Université Paris Nanterre

Hervé Le Crosnier, éditeur, Caen

Gildas Le Dem, journaliste

Eric Lecerf, philosophe, Université Paris 8

Chloé Leprince, journaliste

Julien Léonard, historien, Université de Lorraine

Erwan Lehoux, enseignant en sciences économiques et sociales à Rouen Benoît Leroux, sociologue, Université de Poitiers

Brice Le Gall, sociologue et photographe, EHESS

Frédéric Le Roux, mathématicien, Sorbonne Université Université Paris 8 et 7 Emir Mahieddin, anthropologue, CNRS

Pascal Maillard, Littérature française, Université de Strasbourg

Jean Malifaud, mathématicien, syndicaliste FSU

Jean-Claude Mamet, syndicaliste

Léopoldine Manac’h, étudiante en anthropologie, EHESS.

Jimmy Markoum, enseignant en histoire-géographie, Lycée Angela Davis – Saint-Denis Anne Martel, Biophysicienne – Grenoble

Antoine Lévêque, ATER en science politique, Sciences Po Lyon

Wenceslas Lizé, sociologue, Université de Poitiers

Gaëlla Loiseau, sociologue, université du Havre

Camille Louis, philosophe,

Gilles Martinet, géographe, doctorant à la Sorbonne Nouvelle – Paris 3 Gustave Massiah, économiste

Gutierrez Beatriz Hispaniste

Béatrice Matrot, enseignante lycée Chalon-sur-Saône.

Gérard Mauger, sociologue, CNRS

Guillaume Mazeau, historien, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne

Véronique Melchior, Psychologue clinicienne

Lamia Mellal ITRF, IREMAM

Eléonore Merza Bronstein, anthropologue, co-directrice de De-Colonizer.

Noufissa Mikou, professeure retraitée, Université de Bourgogne

Christophe Mileschi, professeur, université Paris Nanterre

Lamia Missaoui, Sociologue, Université de Versailles St-quentin-en yvelines

Sylvie Monchatre, sociologue, Université Lumière Lyon2

Vincent Monfort, STAPS, Université de Lorraine

Marc Moreigne, écrivain et enseignant Arts du spectacle, Université d’Evry Val d’Essonne Danielle Moyse, chercheuse associée IRIS ( EHESS, CNRS, INSERM)

Laurent Mucchielli, CNRS, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Aix-en-Provence Mustapha Nadi, PU 63ème, Electronicien, Université de Lorraine

Yvan Najiels, enseignant.

Philippe Nabonnand, Enseignant, Université de Lorraine

Erik Neveu, science politique, Université de Rennes

Norig Neveu, histoire, CNRS, IREMAM, Aix-en-Provence

Olivier Neveux, Ens de Lyon

Gérard Noiriel, historien, EHESS, Paris

Vincent Nyckees, linguiste, Université Paris Diderot

Anne-Claudine Oller, sociologue, UPEC

Julien O’Miel, politiste, Université de Lille

Claude Paraponaris, économiste, Université Aix Marseille

Alain Parrau, chargé de cours littérature française, Paris 7

Frédéric Perdreau, EC sciences de gestion, Université de Saint-Etienne

Stéfane Paris, informaticien, université de Lorraine

Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie

Bastien Pereira Besteiro, sociologue, Université Lumière Lyon 2

Anne Petiau, sociologue, Paris

Roland Pfefferkorn, sociologue, Université de Strasbourg

Anne-Laure Piallat, professeur, Paris

Béatrice Pinat, professeur des écoles, Créteil

Michel Pinault, historien des sciences et des milieux scientifiques

Dominique Plihon, économiste, université Paris 13

Raphael Porteilla, politiste, université de Bourgogne

Paul Platzer, physicien, université Bretagne Loire

Marion Plault, sociologie, université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Clyde Plumauzille, historienne, CNRS, Paris

Pierre Puchot, écrivain, journaliste

Jean Puyade enseignant en espagnol retraité Paris

Pablo Rauzy, informaticien, Université Paris 8

Gianfranco Rebucini, anthropologue, EHESS

Candice Raymond, historienne, université Paris 1

Manuel Rebuschi, philosophie, université de Lorraine

Yannick Reix – directeur cinéma Jacques Tati – 93

Eugenio Renzi, enseignant, journaliste

Michèle Riot-Sarcey, historienne

Fabrice Riceputi, enseignant et historien, Besançon

Marie-Pierre Rousseau Boileau, AED, lycée Les Pannevelles 77

Nicole Roussel, retraitée

Valérie Roussel, Enseignante, Philosophie. Académie de Limoges

Laura Ruiz de Elvira, politiste, IRD-CEPED

Valérie Sala Pala, politiste, Université Jean Monnet Saint-Etienne Alessandro Sarti, mathématicien, CNRS-EHESS, Paris

Daniela Scancella, Ingénieur d’études EHESS

Michel Seigneuret, Biophysicien, CNRS, Université Denis Diderot-Paris 7 Nicolas Sembel, Sociologue, Université Aix-Marseille

Silvia Serrano, politiste, Sorbonne Université

Thomas Shaw, comédien, Paris

Catherine Simon, journaliste, écrivain

Patrick Simon, démographe, Ined, Paris

Maroula Sinarellis, retraitée, LaDéHiS/CRH/EHESS

Rémi Sinthon, sociologue, Paris

Michèle Soriano, latino-américaniste, Université Toulouse Jean Jaurès Paul Sorrentino, anthropologue, EHESS

Karim Souanef, sociologue, université de LIlle

Jacques Testart, biologiste, INSERM

Marie-Thérèse Têtu, sociologue, CNRS Lyon

Charles Thibout, chercheur, IRIS

Gérard Tollet, enseignant, université P12-UPEC

Christian Topalov, sociologue, EHESS, Paris

Marc Tomczak, automatique et traitement du signal, université de Lorraine Jean-Louis Tornatore, anthropologue, université de Bourgogne

Jean-Luc Tornero, retraité, enseignant, syndicaliste

Jocelyne Tournois, retraitée, Université de Lorraine

Michel Touzet, libraire

Maryse Tripier, sociologue Université Paris-Diderot

Vanessa Tico Rivera, Ergonome Toulouse

François Valegeas, urbaniste, Université Paul-Valery Montpellier 3

Patrick Vassallo, économie sociale et solidaire, Paris 8

Mélanie Vay, Université de Paris Panthéon-Sorbonne

Carlo Vercellone, économiste, Université de Paris 8

Frederic Verhaegen, MCF psychologie, université de Lorraine

Pauline Vermeren, philosophie, Paris 7 / Paris 8

Bernard Vernier, anthropologue

Sébastien Vignon, politiste, Université de Picardie

Christiane Vollaire, philosophe, Paris

Sophie Wauquier, linguiste, Université Paris 8, Université pour la Paix.

Pierre-Olivier Weiss, ATER en sociologie, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Aix-en-Provence

Sylvie Wharton, sociolinguiste, Université d’Aix-Marseille

Carole Yerochewski, sociologue, Université du Québec en Outaouais

Michelle Zancarini-Fournel, historienne, université de Lyon

Nadjet Zouggar, islamologie, Université Aix Marseille

Elisabeth Zucker

Nepthys Zwer, germaniste, Strasbourg

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/040519/nous-accusons-0

Suite à la manifestation parisienne du 1er Mai, Communiqué des unions régionales Ile de France (URFI) CGT, FO, FSU, Solidaires avec UNEF, UNL et MNL

COMMUNIQUÉ des URFI  CGT, FO, FSU, Solidaires avec UNEF, UNL et MNL

En dépit des intimidations annonçant le « chaos » et malgré la brutalité inouïe des violences policières organisées méthodiquement par le gouvernement, les unions régionales Ile-de-France (URIF) CGT, FO, FSU, Solidaires, avec l’UNEF, l’UNL et le MNL, se félicitent de la forte mobilisation de ce mercredi 1er mai 2019, en particulier en région parisienne qui enregistre la plus importante manifestation de cette dernière décennie à l’occasion de la journée internationale des travailleurs.

Les URIF CGT, FO, FSU, Solidaires, avec l’UNEF, l’UNL et le MNL, apportent leur soutien total à tous ceux qui ont eu à subir les violences policières au cours de la manifestation parisienne.

Les URIF apportent en particulier leur soutien au service d’encadrement de la CGT qui a eu à faire face à des charges successives des forces de l’ordre, aux coups de matraque, aux tirs tendus de LBD, de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement, aux canons à eau, tout comme à celui de FO, de la FSU et de Solidaires, qui ont eu à subir des affrontements violents avant même que la manifestation ne débute, entraînant une dizaine de blessés.

Les URIF réaffirment leur soutien aux dizaines de milliers de Gilets jaunes venus manifester avec les organisations syndicales aux cris de « On est là pour les travailleurs ! On est là pour un monde meilleur ! », au péril, eux aussi, de leur intégrité physique.

Nous ne sommes pas dupes de la stratégie dangereuse ordonnée par le gouvernement qui, au prétexte de lutter contre les « casseurs », établit dans les faits un climat de terreur, visant à disloquer les cortèges syndicaux et interdisant en réalité toute possibilité de manifester démocratiquement, ce dans l’unique objectif de tenter de faire refluer les mobilisations sociales, ce qu’il n’est pas parvenu à faire jusqu’à présent, en témoigne la puissance de la manifestation parisienne de ce mercredi.

Les URIF condamnent avec la plus grande fermeté le dispositif décidé par le Préfet de police de Paris, qui a failli à la mission républicaine de garantir le droit à manifester, contrairement à ses déclarations.

Parler de « dialogue social » dans ces conditions relève d’une véritable provocation. A l’inverse, les URIF exigent à nouveau que s’ouvrent immédiatement de véritables négociations à partir des revendications suivantes :

POUR :

·         L’ARRET IMMEDIAT DE LA REPRESSION POLICIERE – Retrait total du projet de loi « anticasseurs » 

·         La HAUSSE immédiate du SMIC à 1800€ – AUGMENTATION générale des salaires et des pensions

·         La REVALORISATION immédiate du point d’indice pour les fonctionnaires

·         La RÉINDEXATION des salaires, des pensions et des retraites sur le coût de la vie

·         Le RETOUR à la retraite à 60 ans à taux plein et ABANDON de toute réforme de retraite par points

CONTRE :

·         Les LOIS « Rebsamen », « El Khomri », « Macron » qui cassent le droit du travail

·         LES REFORMES DANS L’EDUCATION : Bac, lycée, lycée pro et projet de loi « Blanquer »

·         L’AUGMENTATION des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, la sélection à l’Université.

C’est notamment sur ces bases que les URIF appellent à agir, aux côtés des fédérations de fonctionnaires, pour renforcer la mobilisation unitaire jeudi 9 mai prochain.

Montreuil, le 3 mai 2019.

Les mensonges de Christophe Castaner : « A la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital »

Paru dans marianne.net

« A la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital » : Christophe Castaner démenti par les faits

Par Louis Nadau

Publié le 02/05/2019 à 18:00
Le 1er mai est décidément à marquer d’une pierre noire pour le gouvernement d’Emmanuel Macron. Un an après l’affaire Benalla, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner est accusé de « mensonge » après avoir dénoncé une « attaque » de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière mercredi à Paris. Or, les vidéos et témoignages contredisent cette version.
 

Un assaut sur un hôpital lors d’une manifestation réunissant les deux bêtes noires du gouvernement, gilets jaunes et black blocs ? Assurément une aubaine politique pour le ministre de l’Intérieur. Si bien que Christophe Castaner n’a pas attendu que les faits soient clairement établis ce 1er mai pour dénoncer publiquement une attaque de la Pitié-Salpêtrière à Paris en marge de la manifestation parisienne tendue mercredi. « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République« , a ainsi tweeté le premier flic de France. « Nos forces de l’ordre sont intervenues pour sauver le service de réanimation« , a même ajouté le ministre devant la presse.

Or, tous les éléments réunis au lendemain des faits indiquent que ceux-ci ne peuvent pas être qualifiés comme tels. Si un groupe de manifestants a bien tenté d’entrer dans le service de réanimation de l’hôpital public, les vidéos et témoignages rassemblés, ainsi que le bilan des dégâts, contredisent la version d’un raid.

DEUX VIDÉOS À LA PITIÉ-SALPÊTRIÈRE

Alors, que s’est-il passé ? Mercredi, alors que des heurts opposaient black blocs et forces de l’ordre entre la place d’Italie et le boulevard de l’Hôpital à Paris, des manifestants en marge du cortège ont pénétré dans l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière. Tandis que plusieurs d’entre eux enjambaient les barrières de l’hôpital, d’autres ont forcé la grille d’une entrée secondaire, située 97 boulevard de l’Hôpital, laquelle n’est pas identifiée comme l’entrée de la Pitié-Salpêtrière mais comme celle d’une résidence universitaire du Crous.

Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux attestent une certaine confusion. Elles montrent des manifestants – avec ou sans gilets jaunes – stationner sans agressivité dans l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière et tout près de l’entrée d’un des bâtiments. On y voit ensuite des policiers arriver par la même entrée et faire ressortir les manifestants vers le boulevard. Une journaliste de l’AFP a rapporté avoir vu à cet endroit des manifestants se réfugier dans l’enceinte, vaste de plusieurs hectares, afin d’échapper aux gaz lacrymogènes sur le boulevard, avant d’être poursuivis par les forces de l’ordre.

L’une des vidéos de la scène, tournée par un médecin et relayée par un journaliste de Libération, montre effectivement un groupe de manifestants, pourchassé par la police, emprunter la passerelle conduisant au service de réanimation. Le personnel de la Pitié-Salpêtrière bat en retraite à l’intérieur et empêche un unique manifestant de forcer le passage. « Non ! Il y a des malades ici ! Vous ne rentrez pas ! On ne peut pas !« , crient les médecins. Le reste de la colonne de manifestants s’agglutine sur la passerelle avant d’être évacué par des policiers.

Un autre document, relayé par le journaliste David Dufresne, montre la même scène tournée depuis l’autre côté de la rue. Outre l’interpellation violente d’un individu, on y voit des policiers venir depuis le sens opposé de l’entrée par laquelle les manifestants sont entrés, de sorte que le groupe se trouve pris en tenaille avant de se précipiter vers la passerelle. Au terme de la séquence, 32 personnes ont été interpellées, a indiqué la préfecture de police de Paris.

Contacté par Marianne, Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat SGP-Police, confirme cette version des faits : « Les manifestants n’ont pas eu le temps de pénétrer complètement dans les locauxCertes, ils ont détruit un peu de matériel mais ils n’ont pas pu aller plus loin. Un système de tenaille a été mis en place par la Brigades de Répression de l’Action Violent (BRAV) et la CRS 27″.

UN VOL SANS LIEN ÉTABLI AVEC L’INTRUSION

Sur la base de ces images, qui ne restituent cependant qu’une partie de l’agitation du moment à la Pitié-Salpêtrière, il paraît très exagéré de parler « d’attaque » de l’hôpital et « d’agression » de son personnel. De même, les manifestants filmés ne correspondent pas aux « individus ultra violents » décrits sur CNews par la porte-parole de La République en marche, Aurore Bergé, qui a déploré que « des hommes et des femmes politiques légitiment cette violence« , désignant notamment Jean-Luc Mélenchon. Yves Lefebvre est plus nuancé sur le profil des manifestants qui se trouvaient là : « Manifestement, c’est indéniable, certaines personnes, une bonne partie, se sont introduites dans les allées de la Salpêtrière pour se protéger des gaz lacrymogènes, on l’a vu et on le voit sur les images », convient-il, avant d’ajouter néanmoins : « Certaines personnes n’ont absolument pas un profil de casseurs. Mais une petite part était malgré tout là pour casser ».

Un médecin, le professeur Mathieu Raux, a effectivement fait état de dégradations dans les locaux : « Dans d’autres services de l’hôpital, il y a eu des exactions. Dans le même bâtiment, on a eu à déplorer, deux heures plus tard, la perte de l’ensemble du matériel informatique du service de chirurgie digestive », a-t-il expliqué sur BFMTV. Un bilan matériel de l’incident qui paraît cependant devoir, également, être tempéré : selon le témoignage d’un chirurgien du service recueilli par CheckNews, seul un vidéoprojecteur a été arraché du plafond d’une salle de repos entre 16h et 18h. « Dans le courant de l’après-midi d’hier, un vidéoprojecteur se situant dans la salle de staff du service de chirurgie digestive a été arraché de son socle et dérobé. A ce stade aucun lien ne peut être fait entre cette constatation et l’intrusion des manifestants », nous confirme l’AP-HP.

LE PERSONNEL SUR PLACE « PAS DU TOUT CHOQUÉ »

La directrice de la Pitié-Salpêtrière, Marie-Anne Ruder, a expliqué ce mercredi sur France Inter que le personnel était « profondément choqué que l’hôpital puisse devenir une cible » et que « cette intrusion violente et brutale » a été « très douloureuse pour toutes les personnes qui l’ont vécue« . Martin Hirsch, directeur général des hôpitaux de Paris (AP-HP), a quant à lui estimé sur Franceinfo que la situation était passée « au bord de la catastrophe« . « Vous vous rendez compte, si j’étais là ce matin devant vous pour expliquer qu’il y a des patients qui ont été bousculés et qui ont pu mourir au sein d’un des meilleurs hôpitaux d’Europe ? Je n’ose pas l’imaginer« , s’est effrayé a posteriori l’ancien président d’Emmaüs, qui a parlé de « vidéos édifiantes » remises à la justice dans le cadre d’une plainte de l’AP-HP.

La tonalité des témoignages recueillis par plusieurs médias auprès des principaux intéressés détonne pourtant nettement avec ces propos. « C’était extrêmement court, ça a duré deux, trois minutes environ. Avec la porte vitrée, on voyait l’intervention, ça s’est passé dans le calme, il n’y avait pas de débordements en tout cas. Pas d’intrusion. Pas de matériel dérobé. L’équipe n’est pas du tout choquée, il n’y a pas de réel traumatisme« , a ainsi témoigné sur BFMTV l’interne Mickaël Sebban. « Je rejoins mon collègue« , a confirmé sur la même chaîne Gwenaëlle Bellocq, aide-soignante : « Ça a été très court, on ne s’est pas senti en danger, c’était plus pour sécuriser la structure de réanimation (…). C’est l’effet de masse qui a été la surprise au début et très vite, ils ont été à l’écoute. Il y a même des gens qui ont essayé de calmer le jeu, qui ont compris qu’on ne pouvait pas les laisser rentrer ».

 
Au sein du gouvernement, le ministre de l’Intérieur n’a pas été le seul à se précipiter pour manifester son indignation, malgré le flou qui régnait encore sur le déroulement précis de l’intrusion. « On voudrait ne pas y croire. On voudrait se dire que la violence ne peut pas tout prendre pour cible. S’en prendre à un hôpital est inqualifiable », a tweeté la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. « Quand on connaît La Pitié, la thèse selon laquelle il s’agissait de ‘se réfugier’ ne tient pas une minute », s’est avancée Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie.
Seul Jean-Luc Mélenchon a appelé à ne pas aller trop vite en besogne, dénonçant au passage le « mensonge de Castaner » : « Prudence. Dans quelques heures, on découvrira que la soi-disant attaque de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière est une manipulation du système. Comme naguère avec le pseudo-saccage de l’hôpital des enfants malades« , a tweeté le député des Bouches-du-Rhône. Une référence au bris de vitres de l’hôpital Necker en juin 2016, en marge d’une manifestation contre la loi Travail, imputé à l’époque par le gouvernement de Manuel Valls à une « horde » de casseurs, avant que des vidéos prouvent qu’il ne s’agissait au maximum que de quelques individus. Manifestement, la leçon n’a pas été retenue.