Perpignan : Gilets jaunes, syndicats et associations dans la rue pour la liberté de manifester (article et vidéo)

Sur lindépendant.fr

Perpignan : Gilets jaunes, syndicats et associations dans la rue pour la liberté de manifester

Main dans la main, Gilets jaunes, syndicats et associations humanitaires ont défilé en chaîne humaine ce samedi 13 avril, au centre-ville de Perpignan. Au nom de la liberté d’expression et des droits fondamentaux.

Ils n’étaient pas descendus en centre-ville depuis plusieurs semaines. Deux à trois cents Gilets jaunes sont venus grossir les rangs d’un collectif de trente syndicats et associations humanitaires ce samedi 13 avril à Perpignan pour protester contre « la dérive autoritaire du gouvernement et sa loi anti-manifestations. C’est un texte liberticide qui vise à étouffer la contestation sociale », dénonce Anne Gaudron, porte-parole de l’action locale qui en exige l’abrogation.

Macron décroché

Ouvert par une banderole réclamant « l’Amnistie pour les Gilets jaunes », le cortège s’est ainsi gentiment déroulé en fin de matinée du Castillet à la place Arago où un portrait du président Macron, décroché de la mairie de Lansac en Fenouillèdes, a été déposé aux portes du palais de justice.

« Rien ne justifie qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs exorbitants. Nous refusons pour chacun d’entre nous le risque d’être violenté, interpellé, fiché et condamné, tant pénalement que financièrement », a martelé la représentante, avant de demander à tous les participants de se bâillonner. Derrière le symbole, un combat pour la liberté d’expression.

A l’issue du défilé, certains Gilets jaunes ont alors quitté Perpignan pour rejoindre un autre groupe de contestataires déployés autour du rond-point de l’autoroute A9, au Boulou.

Corine Sabouraud

 

Sur Youtube

Pour la liberté de manifester | Perpignan | 13.04.2019

par Isidore Poireau (Youtube)

« Manifestation dans les rues de Perpignan pour réclamer le retrait de «loi anti-casseurs» et pour défendre le droit de manifester. »

LIBERTÉ DE MANIFESTER : ABROGATION DE LA LOI « ANTI-CASSEURS »

Communiqué commun signé par plus de 50 organisations, dont la LDH

Si la loi est votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne peut et elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du peuple. La loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester reste, malgré la censure partielle du Conseil constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs.

Les violences contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu lieu ne peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs exorbitants. Participer à une manifestation ne saurait signifier le risque pour chacun et chacune d’entre nous d’être poursuivi, fiché et condamné pénalement comme financièrement.

Soumettre les participants et les participantes à une manifestation à une fouille systématique, faire d’un visage en partie couvert un délit, persister dans l’usage d’armes qui mutilent, voici l’esprit et la lettre de mesures qui sont autant d’empêchements à l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion.

Cette loi de circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de demain, nous en demandons l’abrogation. C’est pourquoi nous appelons à manifester partout en France le samedi 13 avril 2019.

Une conférence de presse se tiendra au siège de la Ligue des droits de l’Homme (138 rue Marcadet 75018 Paris) le jeudi 11 avril à 11h.

Paris, le 8 avril 2019

 

Signataires : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ; Amnesty international France ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) ; Agir ensemble pour les droits de l’Homme ; Association France Palestine solidarité (AFPS) ; Attac ; Centre de recherche et d’information pour le développement(Crid) ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Confédération générale du travail (CGT) ; Confédération paysanne ; Confédération nationale du logement (CNL) ; Droit solidarité ; Emmaüs France ; EuroMed Droits ; Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des motards en colère (FFMC) ; Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ; Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ; Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération nationale des Francas ; FSGT ; Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Femmes Egalité ; France Nature Environnement (FNE) ; Gilets jaunes de Commercy ; Gilets jaunes signataires ; Greenpeace ; La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le Planning familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ; Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mémorial 98 ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Mouvement national lycéen (MNL) ; Mouvement pour une alternative non-violente Ile-de-France (MAN) ; Oxfam France ; Pas sans nous ! ; Réseau Euro-Maghrébin citoyenneté et culture (REMCC) ; SOS Racisme ; Syndicat de la magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ; Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ; Union juive française pour la paix (UJFP) ; Union nationale des étudiants de France (Unef) ; Union nationale lycéenne (UNL) ;  Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (UTAC).

Soutiens : Association des communistes insoumis-e-s, la Coopérative Politique écologie sociale, Gauche démocratique et sociale, La France insoumise, Parti communiste Français, Parti communiste des ouvriers de France, Parti ouvrier indépendant (POI),

 

TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ EN FORMAT PDF

Samedi 13 avril, manifestons tous ensemble pour la liberté de manifestation, d’expression et les droits fondamentaux

Manifestation unitaire samedi 13 avril – à 10h30 – Perpignan – place de la Victoire – devant le Castillet

à l’appel de: ORDL, LDH-66, CGT-66, USR-CGT, FSU, Solidaires, CNT,  ASTI, MRAP, Mouvement de la Paix, Femmes solidaires-66, Coup de Soleil, Gilets jaunes-66 unitaires, PCF, NPA, PG,FI, EELV, Generation S, GDS, ERC

L’appel national ci-dessous a été repris à Perpignan par plusieurs organisations des Pyrénées-Orientales suite à la réunion unitaire de lundi 8 avril au siège de la CGT 66
Un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi « anti-manifestant·e·s » qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, les préfectures ont multiplié les interdictions de manifester partout dans le pays et le gouvernement a décidé samedi dernier de recourir à l’armée avant de reculer pour le moment devant la pression. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée. Jamais.L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque.Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique. Les blessures subies dernièrement par la militante pacifiste Geneviève Legay sont le symbole de la violence sourde que le gouvernement a décidé d’employer contre le peuple. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé.La baisse des tensions suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Les inégalités sociales ne reculent pas, elles explosent. Face à ces revendications légitimes, face à l’ensemble de ces violences sociales et environnementales le gouvernement ne sait répondre que par d’autres formes de violences et infliger aux citoyennes et citoyens d’autres humiliations.Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le premier ministre. Nous encourageons tous les mouvements à créer des liens de solidarité et de protection, pour que toutes et tous, quel que soit notre âge, notre fragilité, notre condition, nous puissions prendre part au débat public.

Nous appelons d’ores et déjà à rejoindre les différentes initiatives organisées partout en France le 13 avril pour défendre le droit de manifester, si fragilisé par le gouvernement.

Signataires :

ANV-COP 21, ATTAC, Comité Justice pour Adama, Coopérative Ecologie Sociale, Là-bas si j’y suis, CGT, Le DAL, L’Humanité, L’UNEF, L’Union Nationale Lycéenne, La Chapelle Debout, La FSU, Le Mouvement National Lycéen, Le SNES, Le Syndicat de la Magistrature, Le Syndicat des avocats de France, Regards, Solidaires, Sud Postes 92, Union Syndicale Solidaires, Association des Communistes insoumis, EELV, Ensemble, Génération.s, Gauche démocratique et sociale, La France insoumise, Le groupe parlementaire de la Gauche démocrate et Républicaine, Le groupe parlementaire de la France Insoumise, Le Parti Communiste Français, Le Nouveau Parti Anticapitaliste, Le Parti communiste des ouvriers de France, Le Parti de Gauche, Le Parti Ouvrier indépendant, Le Parti Ouvrier indépendant démocratique, PRCF…