[COMMUNIQUÉ UNITAIRE] Halte au massacre à Gaza ! La France doit demander un cessez-le-feu immédiat

Publié sur france.attac.org le 19/10/2023

Communiqué du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, le 19/10/2023, à Paris

Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza. L’offensive menée par l’Etat d’Israël contre la population de la Bande de Gaza, ses habitations, ses infrastructures est d’une violence sans précédent.

Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens, crimes qui ont coûté la vie à plus de 1400 personnes dont des centaines de femmes et d’enfants. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit de résister, mais rien ne peut justifier de tels actes.

Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est à déplorer. Chaque vie compte autant qu’une autre à nos yeux. Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage.

Des quartiers entiers de la Bande de Gaza ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux détruits. On compte ce 18 octobre, 3 478 personnes tuées dont 853 enfants et 6 journalistes, dont des centaines de morts dans le bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza, 12 500 blessés, et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri. Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Déjà durement touchée, la population de la Bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire majeure. Ce sont des crimes de guerre et qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants de la Bande de Gaza, au nombre de 2,2 millions.

Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix.

La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié du territoire de la Bande de Gaza. Au-delà de la catastrophe humanitaire que nous dénonçons, rien ne peut justifier la destruction massive des infrastructures civiles qu’impliquerait une telle opération.

Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.

Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international devant les dénis des droits du peuple palestinien : occupation sans fin et colonisation de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, blocus destructeur et inhumain de la Bande de Gaza depuis 16 ans…

Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien.

Nous appelons à se rassembler partout en France sur les bases de cet appel.

A Paris, nous appelons à un grand rassemblement le dimanche 22 octobre à 15 heures à République.

Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.

Paris, le 19 octobre 2023

Signataires

Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – AILES Femmes du Maroc – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération générale du Travail (CGT) – Droit-Solidarité – Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – La France Insoumise (LFI) – le Mouvement de la Paix – les Femmes en noir (FEN) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) –Sortir du colonialisme – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires

HALTE AU TERRORISME ET À L’ESCALADE SANS FIN DE LA VIOLENCE

Communiqué de la LDH le 8 octobre 2023

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) condamne de façon absolue l’attaque militaire déclenchée ce samedi 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de Gaza contre l’Etat et la population d’Israël. Cette agression, qui a d’ores et déjà fait plusieurs centaines de morts et au moins deux mille blessés, relève d’une violence inacceptable et injustifiable.

Aujourd’hui, l’urgence absolue est de faire respecter le droit international humanitaire, d’assurer la protection de tous les civils et d’exiger la libération de tous les otages.

La réaction des autorités israéliennes d’en appeler à une guerre totale ne peut aboutir qu’à une escalade de la violence en Israël, en Palestine (où on compte déjà plusieurs centaines de morts et de blessés) et dans toute la région comme le font déjà craindre certaines réactions.

La LDH en appelle au gouvernement français, aux institutions européennes, au Conseil de l’Europe et à l’ONU pour se mobiliser afin d’éviter le pire. Il est urgent qu’ils agissent pour faire respecter le droit international dans cette région à commencer par la résolution n°242 des Nations unies en date du 22 novembre 1967.

Il n’est pas trop tard pour trouver une solution durable à ce conflit qui n’a que trop duré. Les peuples israélien et palestinien ne pourront vivre dans un espace apaisé qu’en respectant les droits des uns et des autres.

Israël : la colère des Bédouins du Néguev menace la coalition de Naftali Bennett

Les bédouins d’Israël souffrent depuis des décennies d’une discrimination d’Etat. Leurs villages, situés pour la plupart dans le désert du Néguev,  ne disposent d’aucun statut légal et manquent de toutes les infrastructures publiques. Aujourd’hui le gouvernement israélien veut expulser les familles et détruire leurs villages.

Publié sur liberation.fr le 14 janvier 2022

Un projet de boisement controversé sur des terres revendiquées par des Bédouins a déclenché cette semaine de violents affrontements. Le débat s’est invité au parlement israélien.

Lorsque les équipes du Fonds national juif (FNJ, Keren Kayemet Yisraelen hébreu) sont arrivées dans le Néguev dimanche dernier, afin d’y planter des arbres sous la protection de la police, elles s’attendaient probablement à rencontrer des protestations. Mais la situation a rapidement dégénéré.

Pour la troisième journée consécutive, jeudi, des affrontements ont opposé manifestants bédouins, dont certains jetaient des pierres, et forces de l’ordre israéliennes, qui ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes. Plusieurs dizaines de Bédouins, qui font partie de la communauté des Arabes israéliens, ont été arrêtés, et au moins douze protestataires, et plusieurs policiers, blessés.

Mardi, des Bédouins ont tenté de déposer des pierres le long d’une voie ferrée dans la perspective de faire dérailler un train. La voiture du correspondant du quotidien Haaretz dans le sud du pays a été incendiée. Signe de leur gravité, le Shin Bet, les services de renseignement intérieur israéliens, s’est saisi de ces deux affaires.

«Cela fait partie de la vision sioniste»

Le FNJ, un organisme fondé en 1901 et qui relève de l’Organisation sioniste mondiale, possède et supervise 13 % des terres d’Israël. Au début du XXe siècle, cette institution se chargeait du rachat de terrains aux Palestiniens. Le plan de reboisement mis en œuvre dimanche dernier prend place en partie sur une zone qui n’est pas reconnue par le droit israélien, et pourrait conduire à l’expulsion des dizaines de familles qui s’y trouvent. C’est du moins l’argument des chefs des communautés bédouines.

Même si les plantations sont limitées à des zones agricoles, ils estiment qu’il s’agit d’un plan plus large destiné à dépeupler la région des Bédouins, du moins à limiter leurs revendications sur cette zone. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs refusé les propositions de relogement du gouvernement, arguant que ces terres leur appartenaient depuis des générations.

De son côté, le président du FNJ Avraham Duvdevani a déclaré mercredi sur la chaîne Kan : «Nous avons planté des arbres dans le Néguev pendant quinze ans, de la même manière que maintenant. […] Nous continuerons à planter dans tout le Néguev. Cela fait partie de la vision sioniste.» Il a toutefois rappelé que son organisation n’était qu’un exécutant de l’Etat, sans vision politique. Pour le gouvernement, il s’agit de terres publiques.

S’il n’est pas rare que cette région soit en proie à des conflits entre les 280 000 Bédouins qui y vivent et la police, le contexte politique est cette fois quelque peu différent. Au sein de la coalition hétéroclite formée par Naftali Bennett, arrivée au pouvoir en juin dernier, siègent quatre députés du parti musulman Ra’am (Liste arabe unie), dirigé par Mansour Abbas. Lors du dernier scrutin, 46 % des voix de Ra’am venaient des Bédouins du Néguev, ce qui explique la réaction immédiate du leader.

Reconnaissance de villages bédouins

Il a promis, mardi, que sa formation politique cesserait de voter avec la coalition en signe de protestation. Sauf qu’avec une très faible majorité de 61 députés (sur les 120 qui composent la Knesset, le parlement israélien), cette coalition dépend du soutien de Ra’am et pourrait être sérieusement fragilisée par cette défection.

Le ministre des Affaires Etrangères, Yaïr Lapid, a quant à lui appelé à un compromis et à la suspension du programme de reboisement : «Les politiciens des deux côtés doivent calmer les choses au lieu d’alimenter l’incendie.» Des négociations, en cours, prévoient la reconnaissance de dix villages bédouins. Discussions durant lesquelles les plantations dans les zones les plus litigieuses sont suspendues.

Une douzaine de localités bédouines demeurent illégales au vu du droit israélien. Lors de sa prise de fonctions, Mansour Abbas affirmait qu’avec le ralliement de son parti à la coalition, le processus de reconnaissance s’accélérerait et les besoins des populations arabes d’Israël seraient mieux pris en compte. Pour l’instant, seuls trois villages ont été reconnus, Rahma, Khashm al-Zennah et Abdah, peuplés de 4 000 personnes, tandis que les démolitions de maisons bédouines se sont poursuivies, à rythme soutenu.

Ra’am vient de faire voter une loi visant à fournir de l’électricité à des habitations construites illégalement, mais celle-ci ne touche quasiment pas les logements bédouins. Fin octobre, le gouvernement israélien a approuvé un plan de développement socio-économique de 30 milliards de shekels (environ 8,4 milliards d’euros) sur cinq ans destiné uniquement aux citoyens arabes d’Israël. Un plan inédit, qualifié d’«historique» par Mansour Abbas. Mais qui ne représente qu’environ 1 % du budget total israélien.