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Israël-Palestine : les conclusions d’un rapport des Nations unies sur les causes du conflit « pointent dans leur immense majorité vers Israël »

Publié le 7 juin 2022 sur lemonde.fr avec AFP

Le document a été rédigé par une commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce rapport « est partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’Etat d’Israël », a réagi le ministère des affaires étrangères israélien.

L’occupation de territoires palestiniens par Israël et la discrimination envers la population palestinienne sont « les causes principales » des tensions récurrentes et de l’instabilité, estime une commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) dans un rapport publié mardi 7 juin.

« Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes [de ce conflit] pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un Etat qui en occupe un autre », écrit la présidente de cette commission, la Sud-Africaine et ancienne haut-commissaire aux droits de l’homme, Navanethem Pillay.

Israël, qui a refusé de coopérer avec la commission, a estimé, de son côté, « que le rapport est partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’Etat d’Israël et reposant sur une longue série de rapports partiaux et biaisés », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

Israël dénonce « des organisations terroristes létales »

« Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences », peut-on lire dans ce premier rapport rédigé par cette commission.

Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d’un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël.

Le rapport précise que le document de 18 pages a été soumis avant publication aux autorités palestiniennes comme israéliennes. La commission internationale a été mandatée l’année dernière par le Conseil des droits de l’homme pour enquêter sur les violations présumées des droits humains commises dans les territoires palestiniens et en Israël, depuis le 13 avril 2021.

L’Etat hébreu, qui accuse Mme Pillay d’être « une militante anti-Israël », estime encore que l’enquête « a ignoré les véritables raisons qui ont amené Israël à défendre ses citoyens contre des organisations terroristes létales qui commettent un double crime de guerre : tirer sur des civils israéliens à partir de zones civiles dans Gaza ».

Recommandations « largement ignorées »

La commission a été mise en place à la suite de la « guerre de 11 jours » que se sont livrés Israël et le Hamas en mai 2021, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait treize morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.

Pour l’heure, la commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes, mais elle a souligné qu’elle devrait mener sa propre enquête. Toutefois, Mme Pillay estime que ces recommandations passées « ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens ».

« C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est, qu’en Israël », accuse la présidente. Pour dénoncer la publication du rapport, une vingtaine d’étudiants et de réservistes de l’armée israélienne ont manifesté mardi devant le siège des Nations Unies à Genève.

Le Monde avec AFP

« La disparition de Dom Phillips et Bruno Pereira marque un basculement dans la guerre contre l’Amazonie »

Publié sur Basta! le 16 juin 2022

Le journaliste Dom Phillips et le chercheur Bruno Pereira ont disparu depuis une semaine en Amazonie, probablement assassinés. Pour l’écrivaine Eliane Brum, « ils sont les toutes dernières victimes de la guerre menée par Bolsonaro contre la forêt. »

Tôt, le lundi matin du 6 juin, j’ai été surprise par un message sur WhatsApp. On me demandait si Tom Phillips, le correspondant du Guardian au Brésil, était porté disparu dans la vallée de Javari, l’une des régions les plus dangereuses de l’Amazonie. Mon mari, Jonathan Watts, qui est rédacteur en chef de la rubrique environnement du journal britannique, vit en Amazonie avec moi. Tom, qui était chez lui à Rio de Janeiro, a rapidement répondu au téléphone. Si ce n’était pas Tom, qui avait alors disparu ? Nous avons immédiatement pensé à Dom Phillips.

La différence d’une lettre à peine dans les noms de deux journalistes qui écrivent pour The Guardian au Brésil prête souvent à confusion. Dom est un gars adorable, excellent journaliste, reporter expérimenté et responsable. Nous savions que Dom travaillait à la rédaction d’un livre sur la forêt. J’ai donc demandé à un dirigeant autochtone de la vallée de Javari de m’envoyer une photo de la personne disparue, afin que nous puissions en être sûrs. Avec l’image s’ouvrant à l’écran du téléphone, la certitude nous tordit l’estomac. C’était bien Dom. Notre Dom bien-aimé, avec le visage ensoleillé de celui qui n’a rien à cacher au monde, vêtu du vert de la forêt qui l’entourait.

La douleur est alors devenue plus poignante. Il fallait dire à sa femme, notre amie Alessandra, et à sa famille en Angleterre que Dom avait disparu depuis 24 heures. Il était également nécessaire d’informer le Guardian, le journal avec lequel Dom collabore le plus fréquemment. La personne qui voyageait avec Dom, Bruno Pereira, était l’un des leaders indigènes les plus importants de sa génération, démis de son poste à la FUNAI (Fondation nationale de l’indien) en 2019, par l’ancien ministre de la Justice Sergio Moro, pour avoir commandité une opération de répression des exploitations minières illégales. Bruno avait dû demander congé pour continuer à protéger les autochtones : sous le gouvernement de Bolsonaro, la FUNAI est devenue un organisme hostile aux autochtones.

Nous devions agir très rapidement, car nous savions que le gouvernement Bolsonaro ne ferait rien sans forte pression. Notre crainte allait bientôt s’avérer légitime : le retard délibéré du gouvernement dans la mobilisation des ressources humaines et matérielles pour retrouver les disparus est devenu une évidence dès le premier jour. « L’ordre » de déclencher les « missions humanitaires de recherche et de sauvetage » a mis longtemps à arriver. En tant que journalistes qui couvrons et vivons en Amazonie, nous savons que dans la forêt, le temps est un élément crucial. Chaque seconde compte.

Ce lundi 13 juin, je me suis réveillée d’une mauvaise nuit en apprenant que les corps avaient été retrouvés attachés à un arbre. Depuis la découverte du sac à dos, des vêtements, des bottes, restes matériels d’une vie, de gestes interrompus et de désirs, un froid s’est installé en moi, de l’intérieur vers l’extérieur, et j’ai passé la nuit à frissonner. Pour ce froid, il n’y a pas de couverture. Pour ce froid, il n’y aura jamais de couverture. Un peu plus tard, la nouvelle a été démentie. Les objets leur appartenaient, mais il n’y aurait toujours pas de corps. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne savons toujours pas si les corps ont été retrouvés ou non. C’est une obscénité de plus de la situation actuelle du Brésil.

Depuis la semaine dernière, ma plus grande crainte était que les corps ne soient pas retrouvés car je partage la douleur déchirante des membres des familles de disparus politiques de la dictature militaro-entrepreneuriale que Jair Bolsonaro vante tant. Ne pas avoir de corps à pleurer, c’est la torture qui ne s’arrête jamais, c’est le deuil qui ne peut se faire et qui ne sera donc jamais surmonté. Pourtant, j’ai découvert ce lundi matin, qu’il y avait quelque chose en moi qui attendait un miracle parce que j’ai craqué. Il m’a fallu quelques heures pour rassembler ma colère et me remettre sur pied pour écrire ce texte. Et puis, j’ai craqué à nouveau devant l’horreur de ne pas savoir ce qui est vrai ou pas.

Bolsonaro en guerre contre l’Amazonie

Dom et Bruno sont probablement morts. Ils sont les toutes dernières victimes de la guerre menée par Bolsonaro contre la forêt, ses peuples et tous ceux qui luttent pour défendre l’Amazonie.

C’est ça le problème.

La disparition de Dom et Bruno n’est que la dernière violence en date dans une Amazonie piégée dans ce pays appelé Brésil, dirigé par un partisan de la dictature, des exécutions et de la torture appelé Jair Bolsonaro. Nous sommes en guerre. Et affirmer cela n’est pas de la rhétorique.

C’est désespérant de continuer à crier que nous sommes en guerre et de ne pas être compris. Parce que comprendre, ce n’est pas être d’accord, retweeter ou liker ; c’est quelque chose de plus difficile : c’est agir comme des gens qui vivent une guerre. Si, au Brésil et dans le monde, les gens ne comprennent pas cela, les vies de ceux qui se trouvent sur le sol de la forêt, avec leurs corps en première ligne, auront encore moins de valeur qu’aujourd’hui. Et lorsque les leaders des peuples de la forêt, les environnementalistes, les défenseurs et les journalistes en première ligne seront morts, la forêt le sera aussi. Sans la forêt, l’avenir sera hostile pour les enfants déjà nés. Enfants, neveux, petits-enfants, frères et sœurs de ceux qui lisent ce texte. Vos proches. Vous.

Il est indéniable que l’émoi national et international suscité par cette disparition est plus important du fait que Dom Phillips est blanc et citoyen britannique. C’est un fait facilement vérifiable si on le compare aux meurtres qui ont ouvert la saison des exécutions cette année en Amazonie, à São Félix do Xingu, la municipalité qui possède le plus grand troupeau de bétail du Brésil. Protecteurs anonymes de la forêt, sans amis influents, José Gomes, Zé do Lago, sa femme, Márcia Nunes Lisboa, et leur fille de 17 ans, Joane Nunes Lisboa, ont été peu pleurés et le crime reste impuni à ce jour. De même, en 2019, Maxciel Pereira dos Santos, collaborateur de la FUNAI depuis plus de dix ans, a été exécuté de deux balles dans la nuque sans que le monde ne bouge. Comme la plupart des crimes contre les personnes invisibilisées, le sien reste également impuni.

Ce que je veux dire, c’est que cet immense mouvement, si fort et si puissant, qui a été lancé pour Dom et Bruno, et dont j’ai fait partie dès la première minute, doit maintenant être animé par tout le monde.

Tous. Toutes. Tou.tes.

Ou nous succomberons. Ceux qui se trouvent sur le sol de la forêt, dans le sang. Ceux qui vivent dans les grandes villes du Brésil et du monde, impactées par le climat, dont la pandémie de covid-19 n’a été qu’un des premiers moments de la catastrophe.

…/… (la suite sur le site Basta!)

Une histoire franco-algérienne falsifiée : l’instrumentalisation FN/RN de la nostalgérie par Aliot

Communiqué de presse Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée

L’instrumentalisation RN de la nostalgérie : les faits

Le Cercle algérianiste des Pyrénées-Orientales, association nostalgérique financée à hauteur de 100 000 euros par la mairie RN de Perpignan en sus des 10 000 euros de frais de fonctionnement au titre de l’exercice 2022
(subventions votées à l’unanimité lors du conseil municipal du 24/03/2022) organise son congrès national du 24 au 26 juin prochains à Perpignan en cette occasion déclarée « capitale des Français d’Algérie », elle qui
n’était déjà plus « la Catalane ».

Ce congrès, présenté comme un « temps d’hommage et de transmission », investit complétement la ville avec 19 expositions dans cinq lieux différents, un « village des retrouvailles », une procession assortie d’effigies religieuses en centre-ville et une « prière pour les Nôtres », l’élévation au rang de citoyens d’honneur de la ville de représentants de familles de puschistes (putsch des généraux, 21 avril 1961) condamnés par la justice
française (Hélie Denoix de Saint Marc, Edmond Jouhaud, André Zeller…), l’inauguration d’un square au nom de Mourad Kaouha (1919-1989), un proche de Jean-Marie Le Pen, membre du bureau politique du Front
national et secrétaire départemental du FN pour les Pyrénées-Orientales, pour ne citer que quelques points du programme.

Le tout avec le soutien et la participation active de Louis Aliot, et en l’absence de consultation de ses administrés.

L’objectif de Louis Aliot
Sur un terrain déjà fertilisé par ses prédécesseurs UMP/LR à la mairie de Perpignan (stèle OAS en 2003, Mur des disparus en 2007, Centre de documentation des Français d’Algérie en 2012), Louis Aliot a organisé en
2021 et 2022 des contre-commémorations du 19 mars destinées à « rétablir la vérité » sur la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), et consacrées exclusivement aux victimes du FLN.

A ce jour, l’entreprise de réhabilitation du passé colonial s’amplifie, prend en otage l’ensemble de la ville et de sa population, et vise à en détourner l’identité en y inscrivant une lecture de l’histoire au service de l’idéologie
FN/RN dont l’Algérie française fut la matrice idéologique.
Louis Aliot valorise ainsi les fondamentaux du FN/RN tout en travaillant à consolider son ancrage territorial.

Nous, Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée*, dénonçons cette véritable insulte au peuple algérien et à son combat victorieux pour son indépendance contre le colonialisme français. Nous dénonçons la vision biaisée de l’histoire portée par les algérianistes et instrumentalisée par le maire RN de Perpignan.

Nous dénonçons l’emprise exercée sur Perpignan, ville sacrifiée à la gloire de la colonisation et des criminels de l’OAS, sacrifiée socialement (en effet, quand 100 000 euros sont octroyés à une association qui ne participe en rien à la vie culturelle ou économique locale, des immeubles s’effondrent dans le quartier Saint-Jacques), sacrifiée culturellement (quand la disqualification de la recherche historique est discours officiel).

Non, Perpignan est une ville multiculturelle, elle ne doit pas être la capitale des français d’Algérie, mais celle de l’amitié entre toutes les communautés qui la composent et entre tous les peuples !

*Premiers signataires : L’Alternative ! Endavant, ANPNPA (Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis), AFPS, ASTI, Association Coup de soleil, CGT, FSU, LDH, Mouvement de la PAIX, MRAP, Génération.s, NPA, Solidaires …

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