Contre le licenciement et les poursuites judiciaires à l’encontre des salariés en lutte à PSA Aulnay-sous-Bois

Depuis le 16 janvier, les salariés du l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois sont en grève pour protester contre la fermeture annoncée de leur usine. Un nouvelle fois, le patronat tente de « criminalier » l’action syndicale. Le syndicat CGT de l’usine explique que la direction « se lance maintenant dans la criminalisation de l’action revendicative : Najib Azahriou, Onay Bunul, Salah Keltoumi, Samir Lasri, Agathe Martin et Julien Méléard ont été convoqués pour entretien préalable au licenciement, avec mise à pied conservatoire, et donc sans salaire. Quatre d’entre eux, ainsi qu’Ahmed Berrazzel, Abelghani Gueram et Youcef Zanoune, ont été convoqués à la Sûreté territoriale sur plainte d’huissiers payés par PSA. Tous sont ouvriers à PSA Aulnay depuis des années. Tous sont des militants actifs de la grève : en les visant, c’est la résistance ouvrière que cible la direction ».

Le syndicat lance donc une pétition pour soutenir ces salariés et exiger l’abandon des poursuites engagées contre eux, et Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme en a été un des premiers signataires. Elle peut être signée ici.

Voici le texte de cette pétition :

Depuis le 16 janvier, des centaines de salariés de PSA Aulnay-sous-Bois sont en grève contre la fermeture de leur usine et pour qu’aucun d’entre eux ne se retrouve au chômage. S’inscrivant dans un vaste plan de 11 200 suppressions d’emplois, cette fermeture aurait des conséquences désastreuses pour les 3 000 salariés de l’usine d’Aulnay, pour leurs familles et, au-delà, pour la Seine-Saint-Denis, un département sinistré. Après avoir longtemps menti en niant ce plan de licenciements, la direction de PSA veut aller vite en besogne. Cette grève constitue pour elle un obstacle, qu’elle veut briser au plus vite. PSA s’est engagée dans une stratégie de la tension, renouant avec des méthodes dont Citroën et Peugeot sont coutumières depuis toujours : lock-out, vigiles aux portes de l’usine, mobilisation de cadres et agents de maîtrise d’autres sites pour intimider les grévistes, campagne de presse, etc.

Elle se lance maintenant dans la criminalisation de l’action revendicative : Najib Azahriou, Onay Bunul, Salah Keltoumi, Samir Lasri, Agathe Martin et Julien Méléard ont été convoqués pour entretien préalable au licenciement, avec mise à pied conservatoire, et donc sans salaire. Quatre d’entre eux, ainsi qu’Ahmed Berrazzel, Abelghani Gueram et Youcef Zanoune, ont été convoqués à la Sûreté territoriale sur plainte d’huissiers payés par PSA. Tous sont ouvriers à PSA Aulnay depuis des années. Tous sont des militants actifs de la grève : en les visant, c’est la résistance ouvrière que cible la direction.

Nous ne pouvons rester indifférents ! En criminalisant, en licenciant ces militants, c’est la liberté syndicale qu’on met en cause. Le combat des salariés de PSA Aulnay est juste. Nous exigeons l’annulation des poursuites et des procédures de licenciement contre les militants syndicaux de PSA Aulnay.

 

Une vague blanche pour la Syrie

La Ligue des droits de l’Homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, en association avec  l’ordre des avocats de Paris, ont lancé un mouvement de solidarité avec le peuple syrien, intitulé « Un vague blanche pour la Syrie ». Pour de plus amples renseignements, se rendre sur le site http://www.vagueblanchepourlasyrie.org/?cat=3, ou sur la page Facebook https://www.facebook.com/pages/Vague-Blanche-pour-la-Syrie/148989415227675.

Voici, ci-dessous, l’explication de la démarche, et l’appel qui a été lancé et déjà signé par un grand nombre de personnalités.

Chaque jour, depuis plus d’un an, radios et télévision nous distillent la même information: cinquante ou cent morts en Syrie, des enfants torturés, des blessés et des médecins torturés dans les hôpitaux, les médicaments détruits dans les pharmacies.

Que faire face à l’impuissance mondiale ?

Au minimum, briser le silence  et faire savoir au peuple syrien qu’il n’est pas seul.

« Une vague blanche pour la Syrie » est née d’une idée simple et évidente : Que le monde entier sorte dans la rue en même temps  pour dire Stop, halte aux massacres .
Il s’agit d’impulser, à travers les réseaux sociaux et les médias, une manifestation internationale géante intitulée : « Une vague blanche pour la Syrie », avec pour principe de demander à chacun de sortir  de chez soi, un tissu blanc à la main, le mot « Stop » écrit dessus.  Et de déclencher ainsi au fil des fuseaux horaires, une gigantesque «ola » mondiale de protestation, une marée humaine constituant une immense vague blanche.

Pour cela nous souhaitons faire appel aux initiatives individuelles, à la société civile, à l’imagination de chacun, pour que, de la petite à la plus grande manifestation, les tissus blancs fleurissent partout dans le monde, en une action solidaire libre de toute influence politique, étatique ou partisane.

Une manifestation de  préfiguration de cette vague a été réalisée à Paris, Parvis des Libertés et des droits de l’homme, le 17 Avril 2012, jour anniversaire de l’Indépendance de la Syrie, en même temps que dans plusieurs villes et villages de France dont les mairies ont pavoisé en blanc.A Paris, Bertrand Delanoë, Marie de Paris, a conduit la vague, qui fut relayée par toutes les chaines de télévision et les radios françaises, ainsi que par de nombreuses chaines arabes.

Plus de 500 personnalités ont rallié le mouvement en moins de quinze jours.
Des milliers de photos ont été envoyées sur le site  vagueblanchepourlasyrie.org
La preuve a été faite que, en moins de trois semaines, et sans aucun moyen, la mobilisation était possible. La vague internationale peut être lancée.

Pour la faire exister, il faut maintenant des relais dans les différents pays du monde, l’intervention d’une ou plusieurs grandes agence de publicité, le soutien des têtes de réseaux sociaux, les Villes jumelées, les carnets d’adresses et murs facebook de personnalités de renom international.

L’Appel

Le peuple syrien vit une tragédie depuis vingt mois. Ayant osé s’exprimer massivement et pacifiquement pour la liberté, la démocratie, les revendications sociales contre la dictature de Bachar Al-Assad, celui-ci a répondu en tirant au revolver, au fusil, à la mitrailleuse, au canon, de ses chars, ses hélicoptères, ses avions, ses navires, sans oublier l’arme blanche et les terribles bombes à fragmentations, tout cela visant les hommes et les femmes jusqu’aux enfants. L’arithmétique de la mort atteint les 40 000 personnes, 100 000 autres arrêtées, torturées, disparues, des centaines de milliers de déplacés, 450 000 ont gagné l’étranger. C’est une guerre contre les civils, une horrible tempête détruisant les maisons, les outils de travail à la ville et à la campagne, les services publics.

Le peuple syrien s’affronte à « l’ensauvagement » de sa vie par un bourreau haineux et dominateur qui recourt à des crimes contre l’humanité. Le droit de vivre en Syrie est un devoir d’humanité pour chacun de nous. Là-bas, c’est ici, là-bas agissent des compagnons simples et lumineux, ici nous devons clamer notre colère.

Chacun doit se dire : « si je ne dis pas, ne serait-ce qu’un mot, alors qui ? Si je ne le dis pas tout de suite, alors quand ? » Là-bas se trouve un peuple souffleur de conscience refusant l’intimidation et surmontant la peur, ici peut et doit se trouver un peuple qui se compromette avec la dignité, la liberté des Syriens en décidant de dire et de faire une solidarité intrépide et courageuse en direction de tous les détenteurs d’autorité en France, en Europe et dans le monde qui se font surtout remarquer par leur défaillance. Bachar Al-Assad brutalise à l’extrême la Syrie, les manifestants pacifiques la civilisent. Bachar Al-Assad et son clan ont perdu leur légitimité mais persistent dans la répression d’une société pleine d’êtres enfermés de naissance contre laquelle l’Armée syrienne libre se trouve en première ligne.

Le monde ne fait même pas le minimum. L’ONU est aphone, impuissante, incapable de la moindre réaction humaine efficace. Le Conseil de sécurité, dans sa forme actuelle, bafoue sa « responsabilité de protéger «  les civils de tous âges pris pour cible. Il se limite à enregistrer régulièrement les vetos inexcusables de la Russie et de la Chine qui, par ailleurs, contribuent à armer Bachar Al-Assad. En attendant une réforme de l’ONU, pourquoi ignorer que, lorsque le Conseil de sécurité est bloqué par un veto, il est possible de saisir l’Assemblée générale qui bénéficie alors d’un large pouvoir ? Elle peut, dans ce cadre, prendre des initiatives appropriées à la situation tragique du peuple syrien. Sans oublier la saisine de la Cour pénale internationale.

L’Europe a certes décrété des sanctions mais leur réussite est mise en cause par les diverses livraisons de la Russie et de l’Iran. L’Europe ne devrait pas oublier le conseil de Walter Benjamin : « Laisser aller le cours des choses, voilà la catastrophe. »

La France a une parole généreuse, mais qui s’est trop longtemps évanouie dans une posture velléitaire, réclamant une démocratie à l’occidentale ignorant la grande diversité ethnique et confessionnelle du peuple syrien et le travail inouï que représente son rassemblement pour lequel milite notamment un mouvement laïc très ancien. La Syrie continue de connaître des centaines de manifestations pacifiques avec un mot d’ordre d’unité : « Un, un, un, le peuple syrien est un. » C’est « sa belle manière d’être avec les autres » dirait Eluard.

Vendredi dernier, 9 novembre, les mots d’ordre des manifestations pacifiques à Alep étaient : « Non au confessionnalisme, oui à l’unité nationale », « Non à la défiguration de notre révolution syrienne », « La Syrie est pour les Syriens », « Un seul pays pour un seul peuple », « L’unité nationale est notre boussole », « Le confessionnalisme est une balle contre notre révolution », « On va reconstruire, fils de martyrs, ta mère, la patrie », « Je suis un Arabe mais je défendrai les droits de mes frères kurdes et je salue la fraternité entre Arabes et Kurdes »… Chacun peut en avoir la preuve en consultant les sites des comités de coordination de la révolution syrienne.

La France doit s’engager concrètement et ardemment aux côtés de la société civile, des réseaux sociaux, des comités locaux dans les quartiers populaires et les villages, de la coordination nationale entre le mouvement insurrectionnel et la continuation de la société civile. Les Syriens ont besoin de nourriture, de médicaments et de matériel hospitalier, de fournitures scolaires, de matelas, de couvertures contre le tout proche hiver, très froid en Syrie.

La France, l’Europe, le monde doivent apporter la bonne réponse à l’agitation de l’épouvantail djihadiste, si précieux pour Bachar Al-Assad. La présence djihadiste encore marginale en nombre est un danger réel si le peuple syrien est abandonné à lui-même. Ne pas céder à la peur est la meilleure arme contre l’islam radical. Les journalistes courageux qui sont allés là-bas le confirment. Bien meilleure encore est l’arme d’un appui à tous ceux dont nous approuvons la lutte, celle de leur liberté contre un régime tortionnaire.

Ne laissons pas détruire ce pays dont l’histoire a été si précieuse pour toute l’humanité. C’est là qu’a été construite la première maison, qu’est apparu le premier alphabet, qu’ont été construits des édifices classés par l’Unesco Trésor de l’Humanité. Le peuple syrien, traditionnellement si hospitalier et pacifique, réclame et espère un appui rapide, efficace, sur place et dans les camps de réfugiés, une aide logistique et financière, et la reconnaissance de sa capacité à se créer un avenir de paix, de justice et de liberté.

Ajoutons qu’aujourd’hui, l’opposition syrienne évolue en se structurant mieux et en améliorant sa coordination. L’élection à la présidence du Conseil national syrien de Georges Sabra, figure historique de la résistance, qui a passé huit ans dans les prisons du régime, ainsi que la création d’une coalition  réunissant  d’autres formations et de grands résistants de l’intérieur, tels Riadh Seif, marquent une étape importante qui pourrait précipiter la chute du régime de Bachar Al-Assad. Dès lors qu’une bonne partie de la communauté internationale aura considéré, à l’instar de la France,  cette coalition nationale comme seule représentante légitime du peuple syrien, tous les moyens doivent lui être fournis pour assurer sa protection.

Il y a un an, beaucoup d’entre nous étaient au  Théâtre de l’Odéon, archi plein, dans une première action de solidarité avec le peuple syrien. Nous n’avons cessé depuis d’exprimer cette solidarité. Aujourd’hui, notre devoir est de continuer et de faire plus.

 

Rapport de Thierry Tuot : « laissons prier les musulmans ! »

Le rapport sur l’immigration réalisé par Thierry Tuot à la demande du premier ministre est d’une richesse impressionnante, autant par l’étendue du domaine qu’il balaye que par l’originalité et la pertinence des mesures qu’il préconise.

Thierry Tuot aborde un sujet particulièrement sensible, et qui n’est généralement abordé que dans la polémique : quels rapports avoir avec la religion musulmane. Il emploie bien l’adjectif « musulmane », et non « islamiste » : la nuance est d’importance, et on avait semble-t-il un peu oublié cet adjectif dans le débat public. Si les islamistes sont tous musulmans, l’inverse est naturellement faux. De la même façon, tous les catholiques ne sont heureusement pas intégristes, et on n’a pas créé l’adjectif « catholiciste », en symétrie « d’islamiste ».

L’idée fondamentale de Thierry Tuot  sur ce point est très simple : fichons leur la paix ! Et le chapitre qu’il lui consacre s’intitule « laissons prier les musulmans ! » et il l’introduit par ce paragraphe, qu’il est intéressant de citer in extenso : « La “question musulmane”, pure invention de ceux qui la posent, ne cesse d’enfler et de soucier, de polluer le débat public, et de troubler jusqu’au délire les meilleurs esprits. À l’islamisme – revendication publique de comportements sociaux présentés comme des exigences divines et faisant irruption dans le champ public et politique – répond un laïcisme de combat, furibond et moralisateur, qui mêle dans un étrange ballet les zélotes des racines chrétiennes de la France, qu’on n’attendait pas au chevet du petit père Combes, et républicanistes tout aussi intégristes, qui semblent n’avoir de la liberté qu’une idée terrifiée, où, hélas, souvent terrifiante ».

Ce que Thierry Tuot demande, c’est qu’on passe, vis-à-vis de la religion musulmane, d’un comportement de stigmatisation dont on a pu constater les dégâts depuis une dizaine d’années en France, à des relations apaisées, fondées sur la « bienveillance ». « Bienveillance » : le mot revient souvent sous sa plume.

Autre citation qui mérite de ne pas être tronquée : « La seule limite que nous posons donc aux religions est l’ordre public. La notion est vague, et, pour tout dire, politique dans ses extrêmes et ses frontières. Elle est surtout, rappelons-nous en, variable, immensément, avec le temps : au pourfendeur effarouché du statut qu’il pense diminué de la femme en islam, rappelons que les églises dont certains d’entre eux se réclament parfois, avaient il y a cinquante ans tout au plus et même un peu moins, une idée de la femme assez peu égalitaire ; et on ne se souvient pas les avoir entendu nous parler du péril catholique ou de la menace protestante ; aux féministes de la vingt-cinquième heure invoquant notre conception, sacrée, de la place de la femme, rappelons quand même qu’elle est assez récente – le droit de vote date de 1946, celui de faire des chèques des années soixante ; et celui de jouer un rôle dirigeant dans l’économie et la société leur est, qu’on sache, encore souvent refusé. »

C’est le moment d’aborder un sujet qui fait régulièrement polémique depuis quelques années : le port du « voile ». Voici ce qu’écrit Thierry Tuot à propos de la burqa, qui a alimenté le « débat » public pendant des mois : D’abord, nous pouvons regarder ensemble la réalité plutôt que les fantasmes. Qu’on sache, aucun mouvement de fond n’est venu exiger que les femmes de confession musulmane puissent déambuler en Burqa. C’est le gouvernement qui a décidé de cibler les quelques femmes ainsi vêtues pour les dévêtir de la toute-puissance de la loi, inventant ce slogan, qui laisse encore perplexe, selon lequel la République se vit à visage découvert (à supposer qu’un mode politique d’organisation “se vive”, le rapport avec le visage des citoyens, a fortiori de ceux qui ne sont pas des citoyens, échappe au sens. Pour l’essentiel, la revendication fondamentale des religions, islam compris, est qu’on leur fiche la paix – ce qui est à peu près ce que veulent d’ailleurs ceux qui ne les pratiquent pas à leur encontre. Il est possible que telle ou telle confession ait des voeux supplémentaires, entendons-les, plutôt que de leur prêter des intentions.

La position de la Ligue des droits de l’Homme est très claire à ce sujet :

La Ligue désapprouve l’obligation qui serait faite aux femmes de porter le voile ou la burqua

La Ligue s’oppose à « toute loi excluante, stigmatisante et empiétant sur les libertés publiques ».

Voici le texte intégral du communiqué qu’elle a publié le 21 mars 2010 au moment du débat sur le « voile intégral ».

Prise de position de la LDH dans le débat sur le voile intégral

Prise de position du Comité central de la LDH

Depuis l’affaire de Creil en 1989, la LDH a maintenu avec constance sa position, joignant la critique du port du foulard et du voile, au nom de l’émancipation des femmes, au refus de toute loi excluante, stigmatisante et empiétant sur les libertés publiques. Or, il se trouve qu’aujourd’hui cette position est celle de nombreux citoyens et responsables politiques et en particulier celle de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, alors même que le débat s’est crispé.

Bien plus rédhibitoire que le foulard, on a vu apparaître le port ultra-minoritaire mais spectaculaire du voile intégral ; le gouvernement a lancé un débat sur l’identité nationale, très vite identifié par l’opinion comme un débat sur l’Islam ; le premier ministre nous annonce une loi interdisant le port de la burqa. Disons tout de suite, pour sortir de la confusion, que parler de « burqa » est un abus de langage : le mot désigne le costume généralement bleu, entièrement fermé, avec un grillage devant les yeux, imposé aux femmes par la société afghane. Le voile intégral, noir, d’origine saoudienne, est une négation rédhibitoire de la personne, mais il ne renvoie pas à l’horreur meurtrière des talibans. Dramatiser le débat, s’il en était besoin, n’est pas innocent.

Nous tenons à affirmer un certain nombre d’éléments essentiels.

1- La laïcité n’a rien à voir dans la question du voile intégral

Les législateurs de 1905 s’étaient résolument refusés à réglementer les costumes, jugeant que c’était ridicule et dangereux : ils préféraient voir un chanoine au Parlement en soutane plutôt qu’en martyr. La laïcité qu’ils nous ont léguée et à laquelle nous sommes fortement attachés, c’est la structure du vivre ensemble : au-dessus, la communauté des citoyens égaux, la volonté générale, la démocratie ; en dessous, des communautés partielles, des syndicats, des associations, des Eglises, une socialisation multiple et libre qui peut même se manifester ou manifester dans l’espace public, mais en aucun cas empiéter sur la volonté générale, et enfin la singularité des individus qui choisissent librement et combinent entre elles leurs croyances et leurs appartenances.

En conséquence, le politique n’a ni à se mêler de religion, ni à traiter une religion différemment des autres ; la loi n’a pas à régler les convictions intimes qu’elle suppose chez les individus ; la République n’a pas à dire ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas mais à protéger également tous ceux qui résident sur son territoire, sauf s’ils mettent en cause l’ordre public.

Le pluralisme religieux et culturel est constitutif de l’unité de la France, qui a toujours connu à la marge des dérives fanatiques, intégristes ou sectaires déplorables mais éphémères. Donc laissons la laïcité tranquille.

2- L’égalité hommes-femmes attend une vraie politique

L’argument principal, et tout à fait justifié sur le fond, contre le port du voile, c’est qu’il signale de manière radicale l’infériorisation des femmes. C’est bien le cas si le port du voile est imposé par le mari ou un autre homme de la famille. Dans ce cas, la France dispose des outils législatifs permettant à une femme de déposer une plainte pour contrainte ou séquestration et d’obtenir le divorce aux torts de son mari ; sachant bien sûr combien cette démarche peut être difficile pour elle.

Mais il peut s’agir aussi, comme l’attestent de nombreux témoignages, d’une servitude volontaire. Or la liberté ne s’impose jamais par la force ; elle résulte de l’éducation, des conditions sociales et d’un choix individuel ; on n’émancipe pas les gens malgré eux, on ne peut que leur offrir les conditions de leur émancipation. Pour faire progresser l’égalité et la mixité entre les hommes et les femmes, ce qui est urgent, c’est de promouvoir des politiques dans les domaines éducatifs, salariaux et professionnels, des droits sociaux, un meilleur accès à la santé et à la maîtrise de la procréation. Ces problèmes concernent des millions de femmes dans la France d’aujourd’hui et ne sont en rien traités de façon prioritaire. Un abcès de fixation sur quelques centaines de cas ne fait certainement pas avancer l’égalité, qui appelle au contraire à revenir à la solidarité entre toutes les femmes.

3- Une surenchère de discriminations n’est pas la solution

La question du voile intégral renvoie en réalité à un profond malaise des populations concernées, auxquelles la République n’a pas pu ou pas été capable de faire une place. D’où l’apparition de vêtements et de coutumes dont la signification est très complexe, depuis le port du foulard par des adolescentes des banlieues comme signe identitaire jusqu’à ce voile intégral qui est un paradoxe : à la fois dissimulateur de la personne et signe ultra-visible, provocateur, d’un refus de la norme sociale, sous prétexte tantôt de religion, tantôt de pudeur. Même si nous réprouvons ce choix, ce n’est pas une raison pour essentialiser et déshumaniser des femmes qu’on réduit à un signe abstrait et que l’on exclut de toute vie publique.

Interdire le voile, c’est conforter la posture de ces femmes, c’est en faire doublement des victimes : résultat absurde d’une volonté soit-disant émancipatrice. Elles porteraient seules le poids d’une interdiction imposée en grande partie par la domination masculine, et cette interdiction les exclurait à coup sûr de la cité. En revanche tous les musulmans, hommes compris, se sentiraient blessés par une loi qui ne toucherait que l’islam.

4- Droits et libertés

Ce serait en plus ouvrir une voie extrêmement dangereuse en termes de libertés publiques. Réglementer les costumes et les coutumes est une pratique dictatoriale ; que ce soit de façon discriminatoire, pour signaler une population donnée, ou au contraire par l’imposition d’une règle universelle. Obliger les femmes à porter le voilecomme leur interdire de cacher leur visage (sauf dans les cas prévus où l’identité doit être prouvée) est également liberticide.

Si une telle hypothèse est présente, c’est que la société française a été profondément intoxiquée par des idées venues de l’extrême-droite et qui se sont infiltrées jusque dans la gauche : la peur de l’immigré, de l’étranger, les relents de notre histoire coloniale, la tentation de l’autoritarisme.

La LDH a une tout autre conception de la démocratie, des droits, de l’égalité et des libertés.

4- Vivre ensemble

La LDH refuse les termes d’un débat instrumentalisé, qui risque de déboucher sur une loi perverse et dangereuse.

Des millions de musulmans vivent en France, et pour beaucoup vivent mal. Ce n’est pas un ministère de l’Identité nationale qui résoudra leurs problèmes et qui leur offrira un avenir, mais des politiques sociales et anti-discriminatoires ; c’est un travail politique, citoyen, de réflexion sur les conditions du “vivre ensemble“.

C’est aussi leur responsabilité individuelle et collective, qui attend par exemple, pour ceux qui sans en avoir la nationalité résident en France, le droit de vote pour pouvoir s’exercer.

Rapport Thierry Tuot sur l’immigration : des mesures pour aller vers une société « inclusive »

Le site de France Terre d’asile publie un rapport sur les politiques d’immigrations menées en France depuis une trentaine d’année. Commandé par le premier ministre, il a été réalisé par Thierry Tuot, conseiller d’Etat et ancien directeur général du Fond d’action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS).

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il remet en question bon nombre de clichés sur l’immigration. Cité par le journal La Croix, Thierry Tuot estime par exemple que les responsables politiques, « tous partis confondus », ont « oublié jusqu’au mot même d’intégration » et ont « détruit les outils » de cette politique.

Mais le plus intéressant dans ce rapport, ce sont les propositions. Elles sont nombreuses, précises, argumentées. Chacune part d’un diagnostic, et s’appuie sur des faits précis.

La première de ces propositions, demande « la vérité des flux maintenant » : « les chiffres de l’immigration restent parcellaires et ne font l’objet que de peu de publicité ». D’où la difficulté pour « l’élaboration de politiques publiques », et les âneries véhiculées, et rarement contredites, notamment par les officines d’extrême droite. La proposition ? « Confier au Haut conseil à l’intégration refondé la mission d’établir et de rendre publics, au moins annuellement, les chiffres des flux migratoires », qui permettront d’établir clairement les besoins et de cibler les mesures.

Deuxième proposition : « l’acquisition de la nationalité (française) est présentée comme la consécration d’une intégration réussie. Elle est pourtant rendue difficile » pour « les enfants d’étrangers ayant suivi l’intégralité du parcours scolaire français », et les « ascendants de Français résidant sur le territoire depuis une longue période ». Pour ces deux catégories, Thierry Tuot préconise l’attribution de la nationalité  « sur simple déclaration ».

Les mots aussi ont leur importance : Thierry Tuot préfère parler « d’inclusion » plutôt que « d’intégration » ; et il a titré son rapport : « La grande nation, pour une société inclusive ». Tout au long de son rapport, il cible toutes les couches de population concernées : les jeunes, mais aussi les personnes âgées, pour qui il demande davantage de respect et de considération : cela passe par la reconnaissance des « braves », ces « anciens combattants issus des anciennes colonies », la rénovation des foyers pour leur permettre « de vivre en paix ».

Les clandestins ? Il faut en finir avec l’hypocrisie. Il y a deux catégories de clandestins : les expulsables, et les non expulsables. Les premiers sont minoritaires : l’expatriation n’est pas une promenade de santé, et il est rare de quitter son pays, sa famille, ses proches, par simple confort. Les « non expulsables », ce sont ceux dont le retour chez eux mettrait leur vie, et / ou celle de leurs proches en danger. Que se passe-t-il aujourd’hui ? « ils sont maintenus plusieurs années sans statut sur le territoire, avant de se voir attribuer un titre de séjour sans qu’aucune action d’intégration n’ait pu être menée à leur profit dans l’intervalle ». Les propositions : pour les « expulsable », mettre en place « des aides à la réinsertion conditionnées à des projets professionnels durables dans le pays d’origine » ; pour ceux qu’on ne peut pas expulser, « créer (…) un statut de tolérance permettant l’inscription dans un parcours d’intégration pouvant mener, moyennant le respect d’engagements de la part de l’intéressé, à une régularisation programmée au terme de cinq ans ».

Il ne s’agit donc pas d’un régularisation immédiate et massive des sans-papiers, mais d’une véritable politique d’intégration.

Autres mesures souhaitée par le rapport : davantage de respect pour la religion musulmane, avec par exemple l’aménagement de carrés musulmans dans les cimetières ; une aide accrue aux associations sur lesquelles l’Etat s’est massivement déchargé tout en procédant à des coupes budgétaires et en miltipliant les contraintes administratives. Enfin, Thierry Tiot met également l’accent sur l’importance de la politique du logement. Et sa dernière proposition s’intitule : « point de respect des jeunes sans respect des vieux » : « la présence ‘d’anciens’ dans les quartiers a d’évidentes vertus pacificatrices. Inversement, laisser les immigrés les plus âgés vivre dans la misère entame la foi des plus jeunes en l’avenir et exacerbe leur sentiment d’exclusion ».

On va maintenant, naturellement, être impatients de voir ce qui va être fait de ce rapport : aboutira-t-il à des mesures concrètes ? Réussira-t-il à inverser une politique basée sur l’exclusion ? Il va y avoir beaucoup de travail à faire pour y parvenir !

En tout cas, merci Monsieur Tiot pour ce rapport !

Deux enfants en centre de rétention à Rennes Saint-Jacques : le tribunal administratif libère la famille

Photo Ouest-France.

Suite à l’évacuation d’un squat de migrants ce matin à Brest, mercredi 6 février, une famille tchétchène, avec 2 enfants de 3 et 5 ans (dont 1 petite fille malade), a été arrêtée et enfermée au CRA de Rennes pour une réadmission vers la Pologne. Le réseau éducation sans frontière (RESF) et le mouvement contre le racisme et l’antisémitisme (MRAP 35) ont organisé, jeudi, une manifestation pour demander la libération de la famille. Vendredi 8, le tribunal administratif de Rennes examinait le cas de cette famille, et a décidé de la libérer.

Cette affaire, même si elle se termine bien (pour le moment…), pose tout de même problème.

Manuel Valls avait envoyé une circulaire aux préfets pour qu’il n’y ait plus d’enfants en centres de rétention (pratique condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’Homme). Mais la circulaire de M. Valls n’interdit pas formellement cette pratique : elle demande qu’elle soit remplacée dans la mesure du possible par une assignation à résidence par exemple. Le préfet du Finistère s’appuie sur cette « fenêtre » pour justifier cette situation : la famille n’aurait pas respectée l’assignation qui lui avait été signifiée.

Mme Marie-Anne Chapdelaine, députée d’Ile et Vilaine, défend avec beaucoup d’obstination et de courage le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Samedi 2 février, à l’assemblée nationale, elle a interpellé l’opposition, qui accusait la majorité de ne pas tenir compte des droits des enfants dans ce projet. Elle l’a fait dans ces, termes, qu’on peut lire dans le compte-rendu de séance publié par l’Assemblée nationale (à lire ici) :

« Je ne peux par ailleurs m’empêcher de faire un parallèle avec ce qui se passait sous le précédent gouvernement. Lorsque des enfants étaient en centre de rétention, derrière des barbelés, ça ne vous choquait pas, et vous n’aviez que faire du droit des enfants ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Vous n’étiez pas là pour invoquer les droits de l’homme, alors qu’il aurait suffi, comme l’a fait Manuel Valls, d’assigner les parents à résidence dans un hôtel ».

Ben oui. Nous non plus, depuis l’élection du nouveau président de la République, nous ne pensions pas être obligés de continuer à nous indigner du placement d’enfants en centre de rétention. Alors, Mme Chapdelaine (dont encore une fois nous ne mettons en cause ni la bonne foi ni la sincérité dans les combats qu’elle mène), ne pourriez-vous pas user de votre influence auprès du ministre de l’Intérieur pour qu’il décide définitivement de mettre un terme à ces pratiques, ne serait-ce que vous puissiez à nouveau utiliser cet argument contre l’opposition ?

Situation inquiétante en Tunisie : communiqué du REMDH

La veuve de Chokri manifeste avec les opposants au régime après l'assassinat de son mari.

La situation en Tunisie est inquiétante depuis quelque temps, et l’assassinat de l’homme politique Chokri Belaïd agrave cette inquiétude. Pour les opposants au parti islamique au pouvoir, Ennahdha, il ne fait aucun doute que cet assassinat a été sinon commis, du moins suscité par certains responsables de ce parti qui, depuis plusieurs jours, désignaient Chokri Belaïd comme responsable des manifestations qui perturbent la vie du pays. Interviewé sur France Inter ce jeudi midi, le philisophe franco tunisien Abdelwahab Meddeb, (qui anime l’émission Culture d’Islam, le vendredi après-midi sur France-Culture) s’est montré particulièrement sévère pour ce parti et ses responsables. Il estime que ces militants, affolés par la perspective d’être devenus minoritaires après quelques mois d’exercice du pouvoir, s’y accrocheront désespérément, et il n’exclut pas un risque de guerre civile. « Ils veulent installer un Islam dont personne ne veut », dit-il en substance.

Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) a publié hier un communiqué, dans lequel il livre son analyse et son sentiment après le drame qui secoue le pays, et appelle les autorités à « mettre un terme au climat d’intimidation et de violence qu’elles ont laissées s’installer ».

Lire aussi sur Rue 89 et Libération.

Le communiqué du REMDH :

Le REMDH condamne l’assassinat de Chokri Belaïd

Tunis/ Le Caire/ Bruxelles, le 6 février 2013 – Le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) condamne l’assassinat de Chokri Belaïd et présente ses plus sincères condoléances et sa solidarité à sa famille, à ses proches et à tous les démocrates tunisiens.

Cet évènement dramatique s’inscrit dans un contexte où le gouvernement a laissé s’installer un climat d’intimidation et de violences contre le mouvement démocratique tunisien.

Les attaques répétées provenant des responsables gouvernementaux comme de certains dirigeants du parti Ennahdha désignant Chokri Belaïd comme le principal responsable des manifestations ouvraient la porte à son assassinat. L’usage partial de la Justice et des forces de l’ordre accompagne ce processus qui voit un seul parti s’emparer des principaux leviers de l’Etat.

Le peuple Tunisien n’a pas mis à bas le régime de M BEN ALI pour cela.

Bien entendu, c’est la première responsabilité des autorités publiques que d’arrêter rapidement les auteurs et les commanditaires de cet acte insupportable.

Mais, c’est tout autant la responsabilité des autorités publiques tunisiennes de mettre un terme au climat d’intimidation et de violence qu’elles ont laissées s’installer.

A défaut, c’est la perspective d’élections démocratiques et loyales qui est remise en cause.

Pour plus d’information sur le REMDH, visitez notre site www.euromedrights.org/fra/

L’imagination débordante des opposants au mariage des homosexuels

Ils font preuve d’une créativité sans limite, les opposants au projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. La séance de la nuit de mercredi à jeudi a été merveilleuse.

Deux exemples.

Le premier, c’est une députée UMP qui en est l’auteure. Avec des trémolos dans la voix, cette brave femme réussit à contenir son émotion, et prédit que ces deux merveilleuses journées que sont la fête des mères et la fête des pères vont disparaître, avec la disparition des mots « mère » et « père ». Elle aurait pu aller un peu plus loin : avec cette loi scélérate, les catholiques ne pourront plus réciter le « Notre père » ni le « je vous salue Marie » ! Ridicule ou tragique ?

Le deuxième exemple nous vient d’un personnage que nous connaissons bien dans la région : le député UMP de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor. Lui aussi, avec des trémolos dans la voix, nous conte une histoire. Celle de deux lesbiennes. L’une accouche. Et quelque temps plus tard, elle vient trouver le député à sa permanence, accompagnée du père, qui a reconnu l’enfant, et avec qui elle veut désormais vivre. Mais elle est angoissée : « l’autre » (le député insiste : « c’est ainsi qu’elle désigne son ancienne compagne ! ») n’aura-t-elle pas des droits sur l’enfant ? Le député rassure la jeune femme, mais ajoute, devant l’assemblée nationale, en substance : « heureusement, cette loi n’était pas passée » !

Alors, deux observations :

Les deux femmes n’étaient pas mariées, et pour cause. Mais de toute façon, le père ayant reconnu l’enfant, il n’était plus adoptable : la compagne de la mère se trouvait donc dans la position de belle-mère, et non de mère adoptive. Et le père, même si les deux femmes s’étaient mariées, aurait conservé ses droits sur l’enfant. Quelle différence avec un couple marié hétérosexuel ? Strictement aucune !

Le mélodrame a ses limites…

 

Europe : une initiative citoyenne en faveur d’une législation européenne sur l’eau


L’eau est un droit humain : Soutenez l’initiative citoyenne en faveur d’une législation européenne sur l’eau

Une initiative citoyenne a été lancée pour mettre à l’agenda politique européen la « concrétisation du droit humain à l’eau et à l’assainissement ». Il est possible de soutenir cette initiative en cliquant ici.

Cette initiative citoyenne est relayée par la députée européenne Europe-Ecologie  Nicole Kiil Nielsen, et il nous semble utile et légitime de lui apporter notre concours.

Pourquoi signer cette initiative citoyenne?

Actuellement en Europe, près de 2 millions de personnes ne disposent pas de services d’eau et d’assainissement adéquats. Par ailleurs, beaucoup de personnes à faible revenu sont menacées de coupure d’eau parce qu’elles ne peuvent payer leurs factures.

Nous refusons que se mette en place un marché des services de l’eau au sein duquel ceux qui ont les moyens bénéficieraient de meilleurs services tandis que ceux qui ont moins de moyens seront mal desservis. C’est au contraire aux gouvernements des états membres qu’incombent  l’obligation et la responsabilité d’assurer la fourniture de l’eau et l’assainissement pour tous.

Les objectifs de cette initiative :

  • Les institutions européennes et les États membres doivent être tenus de faire en sorte que tous les habitants jouissent du droit à l’eau et à l’assainissement.
  • L’approvisionnement en eau et la gestion des ressources hydriques ne doivent pas être soumis aux « règles du marché intérieur » et que les services des eaux soient exclus de la libéralisation.
  • L’Union européenne doit intensifier ses efforts pour réaliser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement.

 L’eau est un bien public, pas une marchandise !

 Pour info : Qu’est-ce qu’une initiative citoyenne?

On  reproche souvent à l’Union Européenne son déficit démocratique, l’incapacité pour les citoyens européens de s’impliquer dans la vie politique européenne. Pour pallier cela le traité de Lisbonne a mis en place un nouvel instrument : l’initiative citoyenne. Celle-ci permet de mettre une question au programme politique de la Commission européenne puisque celle-ci détient au sein des institutions l’initiative législative en rassemblant un million de signatures venant d’au moins sept États membres. La Commission veut donner ainsi aux citoyens un rôle plus actif dans le processus politique européen.

Apporter dès à présent votre soutien pour permettre d’atteindre les 1 millions de citoyens européens : « Signez maintenant ».

Pour plus d’infos sur cette initiative citoyenne: Rights 2 water.

La page de la Commission européenne dédiée à cette initiative ici.

 

Accessibilité pour tous dès 2015 !

Communiqué de Hactions

En référence à la convention internationale des droits de la personne handicapée ratifiée  par la France le 17 février 2010 et des directives européennes 2000/43/CE et 2000/78/CE, le principe d’égalité des citoyens et de non-discrimination a été renforcé.

L’association Hactions www.hactions.org se propose d’intervenir dans tous les domaines où la discrimination est manifeste pour les personnes en situation de handicap.

Le 1er Janvier 2015, tout devra être accessible à tous. Les administrations, les commerces doivent impérativement réaliser les travaux nécessaires avant cette date.

Les boucles magnétiques, les parkings (2%), les banques adaptées, les accès, les bandes rugueuses etc. Tous les aménagements qui favorisent le « vivre ensemble » doivent être entrepris dans les plus brefs délais.

Des retards sont signalés alors que la loi de 1975 prévoyait l’accessibilité qui a été confirmée par la loi de 2005. La date du 1er janvier 2015 est une échéance incontournable, sous peine de procès.

Aussi dure que soit la loi, c’est la loi. Elle s’impose à tous.

Signez cette pétition, pour affirmer à tous les contrevenants que c’est le moment d’agir pour que le 1er  janvier 2015 constitue le départ de la vraie vie pour tous.

Accès pour tous, accès pour nous !

http://www.hactions.org

 

Brest, du 13 au 19 février, 3ème Festival des Libertés

Le « festival des Libertés » présente cette année sa troisième édition. Coorganisé par la section brestoise de la Ligue des droits de l’Homme et le cinéma les Studios, il aura lieu du mercredi 13 au mardi 19 février, et programme des films soutenus par la Ligue des droits de l’Homme, et qui ont été reconnus et pour la plupart primés dans des festivals internationaux. Un festival destiné à la fois aux militants, et aux cinéphiles !

Dépliant festival des libertés 2013 bis