Bistrot de l’histoire : Tirailleurs sénégalais, le retour tragique 1944-1945, Trévé le 2 octobre

Vendredi 2 octobre, à partir de 18h, à la salle des fêtes de Trévé, l’association « Les Bistrots de l’histoire » présentera son 45ème « Bistrot ». Il sera consacré aux Tirailleurs sénégalais de la seconde guerre mondiale, et plus précisément à leur retour tragique en Afrique, qui s’est soldé par le massacre de Thiaroye, près de Dakar.

La section Loudéac de la Ligue de droits de l’Homme est associée à cette soirée : c’est elle qui, en 2011, a organisé une journée consacrée à ces tirailleurs, dont 30 d’entre eux ont été internés pendant deux mois à Trévé, après le refus de rentrer au pays tant que leur solde ne leur avait pas été versé. Cette journée avait été précédé par un long travail de collectage de témoignages, auprès de Trévéen(ne)s  pour la plupart adolescents à l’époque, qui ont ensuite été réunis par Jérôme Lucas dans un livret édité par les éditions « Récits », intitulé « Nous n’avions jamais vu de Noirs ». Quelques-uns de ces témoignages ont été filmés et les vidéos mises en ligne dans le dossier consacré à ce sujet sur ce site (cliquer sur Dossiers, à gauche de l’écran, rubrique Oubliés d’hier, oubliés d’aujourd’hui). Ce travail avait été réalisé par Jérôme Lucas, Annie et Noël Lagadec, en collaboration avec l’historienne Armelle Mabon, auteure d’un livre sur ce sujet. Pendant cette manifestation, le film tiré de l’ouvrage d’Armelle Mabon avait été projeté, et Joseph Collet, maire de Trévé, avait annoncé l’érection d’une stèle à la mémoire de ces soldats. Elle a été réalisée par Annie Lagadec, et inaugurée le 11 novembre 2011. Cet été, des jeunes Sénégalais ont pu s’y recueillir pendant le camp international qui les a réunis avec des jeunes Allemands et Français, dans un camp organisé par les Bistrots de l’histoire.

Nous n’avions jamais vu de Noirs

L’ouvrage publié aux éditions Récits est toujours disponible, on peut le commander à l’adresse suivante :

http://vosrecits.com/histoires-de-vie-et-temoignages/article/nous-n-avions-jamais-vu-de-noirs

La souscritpion est bien évidemment fermée !

Ci-dessous, le programme de la soirée de vendredi, qui promet d’être passionnante, et à laquelle la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme participera, notamment avec un stand.

 

45ème Bistrot de l’histoire en Bretagne

2 octobre 2015 à Trévé – Salle des fêtes de 18h à 22h30

Entracte et restauration sur place – entrée libre

 

Témoins, historiens, artistes et lecteurs relatent dans un esprit convivial, un vécu commun afin de valoriser la mémoire collective dans un devoir d’Histoire.

Le sujet du Bistrot de l’histoire portera sur le retour tragique des troupes coloniales en 1944 et 1945.

De Morlaix à Trévé, puis à Thiaroye, commune proche de Dakar, où l’armée française ouvrit le feu devant des prisonniers, combattants de la Libération qui demandaient à juste titre le versement équitable de leurs soldes.

Trois cents tirailleurs sénégalais pour ces mêmes raisons, refusèrent d’embarquer sur le Circassia, en novembre 1944 et furent conduits dans des baraquements abandonnés par les troupes allemandes à Trévé, bien accueillis par la population locale puis gardés par des FFI venus du Trégor.

La mairie de Trévé a inauguré en novembre 2O11, une stèle en l’hommage de ces tirailleurs.

C’est une des rares communes de France à avoir ainsi honoré les tirailleurs sénégalais et cette stéle devient un lieu emblématique et symbolique de la participation de ces combattants à la libération.

Ce Bistrot de l’histoire exceptionnel a été préparé, du 1er au 10 août, par des jeunes âgés de 14 à 18 ans.

Cette rencontre internationale franco-allemande-sénégalaise a été organisée par la Ligue de l’enseignement des Côtes d’Armor, en partenariat avec la Mairie de Trévé, la Ligue des droits de l’homme de Loudéac, le Cac Sud 22 et l’association des Bistrots de l’histoire.
Plusieurs témoins sénégalais seront présents, dont des petits-enfants de tirailleurs et leurs professeurs venus de Thiaroye (lycée).
Des habitants de Trévé, enfants ou adolescents au moment des faits, évoqueront le souvenir de ces tirailleurs, bien accueillis par la population à l’époque.

Anne Cousin auteur, évoquera les conditions difficiles pour ces combattants venus des garnisons de Versailles, de la Sarthe et de Bretagne, lors du départ du navire Circassia à Morlaix.

L’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch, enseignante à l’Université Paris 7 Diderot, spécialiste de l’Afrique, évoquera les recherches historiques en cours, concernant le massacre de Thiaroye, lors duquel plusieurs dizaines de soldats furent tués, blessés ou emprisonnés.

Monsieur Collet, maire de Trévé, fera part de son implication et celle de son conseil municipal dans l’organisation des rencontres internationales lors du chantier de jeunes en août 2015.
Le vidéaste sénégalais M’Baye Sow, présentera des extraits de son reportage réalisé en 2015 à Thiaroye puis Trévé en lien avec des jeunes des deux pays.

Un enregistrement numérique de la soirée sera réalisé tout comme un film vidéo par M’Baye Sow.

 

Josiane Lancien, présidente et Pierre Fenard, réalisateur

Les Bistrots de vie du pays briochin, 18 rue Abbé Vallée – 22 000 Saint-Brieuc

contact@bistrotsdelhistoire.com  – O7 82 51 84 38

www.bistrotsdelhistoire.com

 

 

Mineurs étrangers isolés : proscrire les tests d’âge osseux

La loi fait obligation aux conseils généraux de porter  assistance aux « mineurs isolés étrangers ». Il s’agit de ces jeunes migrants qui arrivent seuls en France, généralement au terme de parcours difficiles, souvent dramatiques, et que se retrouvent dans des situations de détresse matérielle et morale absolues. Ils sont alors, selon la loi, confiés à l’ASE, « l’aide sociale à l’enfance ». Mais cette prise en charge n’est pas éternelle : elle s’arrête à la majorité. De ce fait, le jour de ses 18 ans, le mineur est livré à lui-même, sans ressource, sans hébergement.

La diminution des budgets des collectivités locales est telle que les dépenses sont regardées à la loupe, et que celles qui sont consacrées à ces mineurs devient insupportable politiquement pour certains élus. On sait aussi que beaucoup de pays d’où viennent ces adolescents n’ont pas d’état civil, et quand ils en ont, ils ne sont souvent pas très fiables. Par ailleurs, certains de ces mineurs n’ont simplement plus de papiers. Se pose alors la question de leur âge. Les élus que leur situation insupportent s’engouffrent alors dans cette brèche, en contestant l’âge déclaré de ces jeunes. Et pour « prouver » qu’ils sont plus âgés qu’ils le prétendent, on leur fait passer « des tests osseux », qui, à partir de radiographies du poignet et de données statistiques, prétendent être capables de déterminer l’âge réel d’une personne, et par conséquent, de déterminer s’il est ou non majeur.

Cette technique est contestée depuis des années aussi bien par des scientifiques, des médecins, des juristes. Des institutions, y compris gouvernementales, parfois internationales, les dénoncent régulièrement : en vain, la technique continue d’être utilisée. Avec des conséquences tragiques : expulion du territoire, mais également peines de prison, amendes…

De nombreuses personnes, chercheurs, scientifiques, médecins, représentants d’institutions, d’associations…lancent un nouvel appel dans le journal Le Monde pour que le recours à cette méthode cesse enfin. Ils invitent à signer la pétition qu’ils ont mis en ligne. Elle peut être signée sur le site du Réseau éducation sans frontière (RESF) ici.

Mineurs étrangers isolés : proscrire les tests d’âge osseux

Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».

Soumis aux mêmes tests, d’autres jeunes, plusieurs centaines vraisemblablement, sont exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et se retrouvent à la rue.

Pris en charge par l’ASE à leur arrivée en tant que mineurs au vu des documents qu’ils ont produits, ils sont accusés d’avoir menti sur leur âge, souvent à quelques mois de leur majorité. Ils sont alors soumis à des tests d’âge osseux ainsi qu’à des examens physiologiques, notamment des organes génitaux, particulièrement dégradants pour ces jeunes filles et garçons.

Les tests osseux consistent le plus souvent en une radiographie du poignet. On compare ensuite les résultats à des données statistiques collectées dans les années 1930 et l’on attribue à ces enfants un âge fixé de manière arbitraire, parfois de 19 à 34 ans. Les instances médicales et éthiques récusent la validité de ces tests et en condamnent l’utilisation à des fins autres que médicales.

Ainsi, dès juin 2005, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) soulignait « l’inadaptation de ces méthodes », comme l’avait fait auparavant la Défenseure des enfants. Tour à tour, l’Académie nationale de médecine, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’ancien commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le Haut Conseil de la santé publique, le Défenseur des droits, ont émis sur ce point les plus expresses réserves. Récemment, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans un avis du 24 juin 2014 préconisait de « mettre fin aux pratiques actuelles d’évaluation de l’âge ».

Une intégration sociale avortée

C’est pourtant sur la base de ces examens que presque tous ceux qui les subissent sont déclarés majeurs (entre 18,5 et 35 ans). À Lyon, certains sont en outre poursuivis et emprisonnés.

Ces mineurs seraient-ils des délinquants si dangereux qu’il faille les arrêter à l’audience, les écrouer sur l’heure ? Que fait-on de leur scolarité, pourtant prévue par la loi française même en cas de présence irrégulière sur le territoire ? De leurs stages ? La justice n’en veut rien savoir, c’est à l’instant, tout de suite, qu’ils doivent payer leur prétendue dette à la société. Même s’ils n’ont commis aucun autre délit que celui, non prouvé, voire inventé, d’avoir dissimulé leur âge, ils ont été enfermés au milieu de délinquants, ont purgé jusqu’à quatre mois de prison à Lyon-Corbas.

Narek est russe ; Mohamed, Alkasim, Carine, Chernor, Kelson, Kélétigui, Mamoudou sont Africains, du Tchad, de Guinée, de Sierra Leone, d’Angola, de République Démocratique du Congo. Des noms de pays qui parlent d’instabilité politique, de guerre civile, de misère, d’Ebola. Des zones qu’ils ont quittées pour de longs et dangereux voyages, de plusieurs mois, quelquefois des années. Ces huit jeunes sont les emblèmes du refus choquant de collectivités publiques d’appliquer la loi qui leur impose la protection des mineurs. Un scandale qui touche des centaines de mineurs isolés en France.

Interdisons cette pratique

Le président de la République souhaitait faire de son quinquennat celui de la jeunesse. La ministre de la justice avait, le 31 mai 2013, défini un dispositif de mise à l’abri, et d’orientation, imposant aux conseils généraux d’assurer la prise en charge des MIE. Une mesure positive… qui, c’est à regretter, n’interdit pas explicitement le recours aux tests d’âge osseux, devenus systématiques dans certains départements.

La place de ces mineurs n’est ni dans la rue ni en prison. Nous demandons l’interdiction des tests d’âges osseux et autres examens uniquement physiologiques qui manquent de fiabilité pour déterminer leur âge légal. On sait en effet aujourd’hui que le développement physique des jeunes qui ont subi de forts retards de croissance dans leur enfance, notamment du fait de la malnutrition et des traumatismes, ne peut être comparé à celui des jeunes qui n’ont pas eu la même histoire. C’est la raison essentielle pour laquelle la communauté scientifique se refuse désormais à leur accorder toute crédibilité.

Renonçons donc à cette pratique, comme l’ont déjà fait plusieurs pays voisins du nôtre : il y va de l’avenir de ces jeunes gens. Il y va aussi des valeurs qui, selon nous, doivent régir la société. La protection des mineurs – de tous les mineurs ! – doit s’exercer pleinement.

 

Parmi les signataires : Michèle Barzach (présidente d’UNICEF France), Thierry Brigaud (président de Médecins du monde), Barbara Cassin (philosophe, directrice de recherche au CNRS), Françoise Héritier (anthropologue, professeur au Collège de France), Jean-Pierre Rosenczveig (président du Bureau international des droits de l’enfant), Mégo Terzian (président de Médecins sans frontières). Retrouvez ici la liste complète des signataires.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/17/interdisons-les-tests-d-age-osseux-sur-les-jeunes-immigres_4558355_3232.html#YMfRjfBYXazTREoC.99

Galette des droits, samedi 17 janvier, 17h, salle de la mairie à Grâce-Uzel

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’homme organise, samedi 17 janvier, à 17h à la salle de la maiie, à Grâce-Uzel, sa deuxième « galette des droits ». L’entrée est libre.

Ce sera l’occasion pour nous de vous présenter nos actions et nos projets. Nous exposerons et projetterons également quelques posters de graphistes de nombreux pays, sur le thème de la Liberté d’expression, qui a été si violemment attaquée la semaine dernière.

A samedi !

Marseille : des triangles jaunes pour les SDF !

Le triangle jaune que devront arborer les SDF à Marseille

Mise à jour mercredi 3 décembre 2014, lire ici.

Le Samu social et la municipalité de Marseille sont très fiers de leur dernière trouvaille.

L’intention est louable : il s’agit de faciliter l’accès aux soins des personnes sans domicile, les « SDF ». On a donc imaginé une carte, qui comporte, outre l’identité de la personne, des renseignements médicaux qui peuvent permettre aux services de secours d’intervenir plus rapidement et plus efficacement, en ayant rapidement des renseignements sur la santé de l’individu, a fortiori s’il est inconscient ou incapable de s’exprimer.

Jusque-là rien à dire. Et lorsque les premières informations ont circulé sur ce projet, personne n’a rien dit. Évidemment.

Mais on a ensuite appris qu’au verso de cette carte, il y avait le logo de l’opération. Et ce logo, c’est un triangle jaune. En outre, cette carte, présentée initialement comme telle, est en fait un badge, que les personnes doivent arborer à l’extérieur… Les associations en ont été abasourdies.

D’accord, ça n’est pas une étoile !…

Ça se passe à Marseille. Marseille, où il y a désormais un maire front national. Marseille, dans une région où il y a plusieurs maires front national. Ceci expliquerait-il cela ?

Le réseau éducation sans frontière dénonce naturellement cette opération de discrimination scandaleuse des SDF. Un collectif, baptisé « le jugement dernier », a été constitué par les SDF.

Pour le moment rien n’est prévu pour les chômeurs. On ne désespère pas.

Le communiqué de RESF

Il fallait oser y penser !

On pourrait croire à un canular digne du 1er avril, mais non, les vidéos ci-dessous le prouvent.
La Ville de Marseille a mis en circulation les triangles jaunes : la carte de secours pour les SDF de Marseille : un triangle jaune à porter sur soi, pour indiquer ses pathologies, allergies, etc. 150 cartes ont déjà été distribuées. La présentation en a été faite publiquement, devant les médias locaux dont les TV, par l’élu en charge du dossier, en présence du conseil municipal et du maire, Mr. Gaudin qui a également pris la parole. S’il s’agissait d’une démarche uniquement technique, elle serait resté dans l’ombre, mais cette mise en avant, tout comme le triangle que les personnes dites SDF doivent arborer, en fait une opération de communication politique. Est-elle également politicienne dans un contexte où le FN a déjà un maire de quartier à Marseille et de nombreux autres dans la région ? S’agit-il de faire la course dans ce sens-là, de prendre des mesures que cette opposition serait censée prendre, dans le but de lui barrer la route ? Nous ne pouvons l’affirmer, mais la question mérite d’être posée.
Des personnes concernées ont décidé de se mobiliser dans un collectif nommé « jugement dernier » dont le communiqué suit. Nous vous tiendrons au courant. Si de telles initiatives fleurissaient dans d’autres villes, merci de nous en informer.
Cordialement  Jean-Pierre Cavalié, délégué de la Cimade pour le sud-est

2 vidéos à regarder absolument – elles sont courtes – :

Présentation de la carte de secours par le responsable du 115 :

http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes/2014/10/23/marseille-le-samu-lance-une-carte-de-secours-pour-les-sdf-577064.html

Interview de l’élu en charge de la question M. Méry, l’élu en charge de la question :

http://www.marseilletv.fr/sitevideo/jsp/site/Portal.jsp?document_id=2179&page=viewdocument&viewdocumenttype_id=2


Le collectif « le jugement dernier »
, créé pour dénoncer cette action de la mairie, appelle à mobilisation le mercredi 3 décembre à 11h devant la mairie.

Faisons-nous un appel à mobilisation, pour soutenir ce mouvement ?

Communiqué du collectif :   LE JUGEMENT DERNIER

L’élu précarité de la  Mairie de Marseille, le SAMU social et la compagnie d’assurance privée AG2R la mondiale veulent faire porter aux personnes sdf de la ville des badges.

Sur ce badge qui doit être attaché à l’extérieur et être visible sera écrit le nom, le prénom et le prénom de la personne et le numéro de sécurité sociale.

Il y a aura aussi les maladies chronique que la personne a comme le diabète, l’insuffisance cardiaque, mais aussi le VIH et la Schizophrénie.

QUELLE EST VOTRE EXCUSE ?

Quand arrêtera-ton de les stigmatiser ?

Quelle est la logique de ce dispositif? Qui donc pilote cette expérience, quel est le texte de loi qui l’encadre? Et de de quel constat naît cette expérience?

Nous ne pouvons accepter cette discrimination et nous appelons à un rassemblement pour que ce dispositif soit supprimé.

mercredi 3 décembre 2014 à 11h

devant la mairie de Marseille sur le vieux port

contact : Arnaud 06 46 35 74 17

Qui sommes-nous ?

Le collectif « le jugement dernier » a été créé par des personnes sans abri pour dénoncer ce dispositif qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire… !!!

Le collectif « anti-exhibit B » tente d’empêcher les représentations

Les opposants à la pièce de théâtre « Exhibit B » ont tenté, jeudi soir d’empêcher sa représentation. Leur manifestation s’est accompagnée de violences : portes du théâtre explosées, intrusion dans le bâtiment. Deux représentations seulement ont pu avoir lieu, le directeur du théâtre a ensuite été contraint d’annuler les suivantes. Et vendredi il a pris la décision de renoncer à poursuivre les représentations. C’est évidemment une atteinte grave à la liberté d’expression et de création, du même ordre que celles menées par les intégristes catholiques contre des films ou des pièces de théâtre. C’est une caractéristique des mouvements qui s’opposent à la représentation d’une œuvre artistique : leurs actions sont systématiquement accompagnées de violences…

« Exhibit B » : contre la violence, le TGP doit être protégé

La Ligue des droits de l’Homme, le MRAP et la LICRA ont dénoncé cette action, dans un communiqué commun, et demandent aux pouvoirs publics de prendre des mesures propres à permettre au représentations prévues de se dérouler normalement. Les réactions du public prouvent, s’il en était besoin, que les jugements portés par le collectif Anti-Exhibit (dont les membres n’ont  pas vu la pièce) ne tiennent pas : le public a parfaitement compris la démarche de l’auteur.

Hier soir, au théâtre Gérard Philipe (TGP) de Saint-Denis, seules deux représentations d’« Exhibit B » de Brett Bailey ont pu avoir lieu, alors que six étaient prévues. Cette œuvre est un spectacle majeur, car elle ne fait pas que dénoncer le racisme et la violence faite aux Noirs tout au long de l’Histoire. La mise en scène permet à des comédiens noirs de représenter ces faits tragiques avec humanité et dignité, et au public de regarder sans ambigüité possible un passé et un présent qui nous regardent, nous questionnent profondément et nous bouleversent, quelle que soit la couleur de notre peau.

Hier soir, la manifestation du collectif Anti-Exhibit B et de la Brigadeanti-négrophobie, qui a rassemblé une centaine de personnes, est devenue violente, les portes du théâtre ont volé en éclats et des manifestants déterminés ont envahi le théâtre en hurlant. Malgré cela, et après une intervention tardive de la police, deux représentations ont eu lieu dont une pour des lycéens, qui ont témoigné de leur incompréhension de la polémique après avoir vu, de leurs yeux, ce qu’une centaine cherchait à interdire. Les manifestants ont réussi à empêcher le reste
du public d’accéder au théâtre et les autres représentations n’ont pu avoir lieu. Le personnel du théâtre, pourtant sous le choc de la violence, s’est comporté de façon exemplaire.

Nous demandons au préfet de Seine-Saint-Denis de protéger efficacement le TGP afin que les représentations et le débat prévus ce soir puissent avoir lieu sans incidents. Nous demandons que les spectateurs, insultés hier soir par les manifestants, soient protégés et puissent entrer dans le théâtre.

Nous demandons à madame la ministre dela Culturede donner des consignes claires et précises, dans la suite de son remarquable communiqué, pour que le TGP puisse accomplir son travail dans une sérénité retrouvée.

 

Les 25 ans de la convention internationale des droits de l’enfant : la France à la traîne…

Ce 20 novembre, on célèbre le 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant. On ne sait pas si Manuel Valls a prévu quelque chose… Peut-être lui reste-t-il suffisamment de pudeur pour ne pas trop se manifester. Parce que les droits de l’enfant, en France, en 2014, sous un gouvernement « de gauche », ça fait quand même un peu rêver… Enfants en rétention, malgré les promesses, mineurs isolés abandonnés, dans le meilleur des cas, expulsés… Enfants Rroms condamnés à l’errance… Enfants handicapés non scolarisés (enfants autistes notamment)… le tableau est sombre. Et on n’a pas vu de progrès par rapport à la triste période sarkozyque.

Le réseau éducation sans frontière est évidemment bien placé pour dresser un bilan à l’occasion de cet anniversaire. Il le fait dans communiqué publié ce jour, et diffusé également par la Ligue des droits de l’Homme. Nous le reproduisons ci-dessous. En lien ici, le texte de la déclaration avec les réserves émises par la France.

25e anniversaire de la CIDE
La France piétine allègrement les droits des enfants

 

25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France en 1990. Au cœur de ses principes, la non-discrimination, la recherche de l’intérêt supérieur de l’enfant et la participation de celui-ci aux décisions qui le concernent.

Dans ce pays, de nombreux mineurs n’en bénéficient pas, ou pas autant que d’autres. Parce qu’ils font partie des pauvres, ceux que l’on ne veut pas voir, qui font peur. Parmi eux, certains en sont encore davantage exclus.

Des enfants ballotés d’un hébergement de fortune à l’autre, qui dorment dans la rue, changeant d’école au gré des hébergements insalubres, déplacés, refusés d’inscription scolaire (forcément, ils sont roms)

Des enfants cachés, des enfants qui redoutent le jour, où avec leurs parents déboutés de leur demande d’asile, la Police viendra en force les chercher pour les arracher au quartier, à la ville où ils avaient repris l’espoir d’une vie normale. Des enfants qui voient leurs parents menottés, certains subir des violences lorsqu’ils refusent l’expulsion vers un pays où ils sont menacés.

Des enfants privés de liberté des jours et des jours, enfermés dans un Centre de rétention administrative, vivant eux-aussi l’angoisse de l’expulsion annoncée

Des adolescents isolés étrangers, pris en charge par l’Aide Sociale parce qu’ils sont mineurs, soupçonnés au moment de leurs 18 ans d’avoir menti, sur leur âge, leur vie : convoqués à la police, conduits à l’hôpital sous escorte policière, ils subissent des tests osseux, des examens physiologiques humiliants destinés à les caractériser comme majeurs, quelle que soit la réalité de leur parcours ou des documents fournis, et leur attribuent un âge compris entre 19,7 et 35 ans… En les disant majeurs, on fait d’eux des menteurs, profiteurs, coupables, et certains sont emprisonnés. La plupart sont « seulement » rejetés, mis hors des circuits d’accueil. Parfaits boucs émissaires de fantasmes sur l’étranger parasite. D’autres encore, mineurs ou jeunes majeurs isolés, pourtant scolarisés, vivent dans la rue.

Nous exigeons

  • Que soient vraiment appliqués tous les droits fondamentaux prévus par la Convention Internationale des Droits de lʼEnfant.
  • Qu’une politique d’accueil et d’asile, véritablement protectrice, assure aux mineurs et à leurs familles des conditions de vie décentes et durables dans ce pays.

Le 19 novembre 2014

Mort de Rémi Fraisse : la LDH crée une commission d’enquête avec plusieurs associations

La conférence de presse annonçant la création d'une commission d'enquête sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse s'est tenue au siège de la Ligue des droits de l'Homme.

Ajout lien vers Reporterre en fin d’article.

« Dans la foulée de son communiqué du 28 octobre 2014 sur la mort de Rémi Fraisse, la LDH a organisé une conférence de presse, ce 14 novembre 2014, avec Benoît Hartmann (FNE), Florian Borg (SAF), William Martinet (UNEF), Fabrice Ferrier (RAIDH), ainsi que l’avocat de la famille Fraisse, Arié Alimi afin d’annoncer la création d’une commission nationale d’enquête sur les conditions de la mort de Rémi Fraisse ».

C’est par ce communiqué que la Ligue des droits de l’Homme a annoncé, vendredi 14 novembre, la création d’une commission nationale d’enquête sur la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, dans la nuit du 25 au 26 octobre.

Cette création intervient après la révélation des conversations qui se sont déroulées entre les gendarmes au moment de la découverte de Rémi Fraisse, dont le décès a été rapidement constaté. Conversations qui rendent inadmissible le temps qu’il a fallu aux responsables pour reconnaître que le jeune homme avait été victime d’une grenade lancée par un gendarme, et qui révèlent par ailleurs que le premier souci, au moment de la découverte du drame, avait été de retarder la diffusion de l’information.

Lors de cette conférence de presse, Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, a déclaré : « Nous avons commencé à récolter les témoignages sur place, et notre commission nationale d’enquête les confrontera aux discours institutionnels ». Il a poursuivi : « Il ne s’agit pas d’une démarche de suspicion à l’égard de l’instruction menée actuellement par la justice, précise-t-il, Nous n’entendons pas jouer comme un contre-pouvoir mais comme un complément civique, faire monter la pression pour que les éléments dissimulés de cette affaire soient mis en lumière. La vérité a besoin d’accoucheurs. » (source, Politis).

L’avocat, Me Arié Alimi a justifié la vigilance des associations par le « traitement judiciaire spécifique des violences policières » en France, qui consiste à « soutenir mordicus les forces de l’ordre » (Source : L’Humanité).

Parmi les commentaires les plus odieux qui ont entouré ce drame, on peut noter celui du président du « syndicat » agricole FNSEA, l’agrobusiness man, Xavier Beulin, dirigeant de la société Sofiprotéol, qui a osé parler de « djihadistes verts ».

Des extraits sonores de la conférence de presse, dont une déclaration du père de Rémi Fraisse lue par l’avocat de la famille, sur me site Reporterre.

La chasse à l’enfant continue : deux ados en rétention à Rennes Saint-Jacques

En mai 2012, lorsque Sarkozy a été renvoyé, on ne pensait pas avoir à s’occuper de mineurs isolés placés en centre de rétention administrative par un gouvernement socialiste.

Eh bien si…

Et les ministres de l’intérieur de ce gouvernement n’ont pas grand-chose à envier à leurs sinistres prédécesseurs…

Ainsi, aujourd’hui, deux mineurs sont enfermés au CRA de Rennes. Les jours derniers, c’est un bambin de 15 mois qui était enfermé dans un autre centre.

Le Cimade, qui assiste ces adolescents, a envoyé un communiqué à la presse pour dénoncer ces pratiques odieuses.

Deux mineurs en rétention au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Rennes

 

Ces derniers jours, ce sont deux jeunes qui ont été placés en rétention par la préfecture de Loire Atlantique, au mépris de leur situation de mineurs isolés arrivés en France quelques jours auparavant.

Il s’agit d’un jeune homme âgé de 16 ans et demi en provenance du Mali et d’une jeune fille âgée de 14 ans et demi en provenance d’Angola. Ils ont tous deux présenté des documents d’état civil attestant de leur âge, mais ont malgré tout été assimilés à des majeurs par les autorités françaises. Une prise d’empreintes a en effet révélé une fausse identité de personnes majeures, identité utilisée par des tiers pour obtenir de faux passeports.

Si les conditions de leur arrivée en France ne peuvent être élucidées, les autorités françaises font délibérément le choix de traiter ces jeunes sans tenir compte de leur jeune âge, ni des documents qu’ils présentent pour en attester. Aucune procédure d’authentification n’a été diligentée avant leur placement en rétention en vue de leur expulsion. Ce, au mépris de leur situation de grande vulnérabilité.

Le jeune homme a été remis en liberté par le Juge des libertés et de la détention mardi 28 octobre. La jeune fille va être présentée aux juges administratif et judiciaire ce jeudi 30 octobre.

Tous ces éléments démontrent l’acharnement dont sont victimes ces deux jeunes. La toute jeune fille est privée de sa liberté depuis cinq jours, dans un lieu d’enfermement où elle n’a pas sa place en tant que mineure, en attente de son expulsion vers un pays où elle a été victime de traitements inhumains et dégradants.

La Cimade dénonce l’acharnement de la préfecture de Loire Atlantique à l’égard de ces deux jeunes. C’est la marque d’une politique aveugle menée contre les personnes étrangères, notamment les plus vulnérables.

La Cimade demande la régularisation de leur situation, c’est-à-dire leur protection, à laquelle ils ont droit en tant que mineurs.

Rennes, le 30 octobre 2014

 

« Forcené » de Rennes : rassemblement du collectif de soutien aux sans-papiers

On ne disposait jusqu’ici que de la version de la préfecture et de celle de la police, reprises par le journal Ouest-France : « Rennes : le policier tire pour maîtriser le forcené ».

« (…) Il y venait (à la préfecture) pour renouveler son titre de séjour qui avait expiré, à a fin août, mais son dossier n’était pas complet. Très énervé, il a insulté le personnel et dégradé du mobilier. Une fois à l’extérieur, sur un petit chemin, à 500 mètres de la préfecture, il a menacé un policier avec sa barre de fer. Le policier a alors fait usage de son arme pour le maîtriser. L’homme a été blessé à la jambe. Il  a été évacué vers le centre hospitalier régional. Vendredi, il avait déjà été expulsé de la préfecture ».

En lisant cet article, pas de doute : on avait bien affaire à un forcené, à un homme dangereux, qu’il fallait mettre hors d’état de nuire.

Sauf que…

Sauf que ce Congolais est arrivé en France en 2002. Voilà donc 12 ans.

Sauf que ce Congolais est un réfugié politique, que l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (l’OFPRA) lui a reconnu ce statut, et lui a délivré un titre de séjour de 10 ans, ce qui n’est pas si fréquent.

Il venait donc à la préfecture pour obtenir un nouveau titre de séjour.

« Son dossier n’était pas complet », disait le journal en début de semaine. Jeudi 9 octobre, curieusement, le même journal (Ouest-France), s’étonnait : « la préfecture a depuis remis les documents que l’homme était venu chercher, vendredi, à la préfecture de Beauregard. On lui avait pourtant dit, la semaine dernière, que le dossier était incomplet et qu’il ne pouvait obtenir de récépissé » (le récépissé est un papier officiel remis aux étrangers qui déposent une demande d’asile, et qui vaut titre de séjour pendant la durée d’instruction de leur dossier). Vous avez dit bizarre ?

Ce fait divers, qui aurait pu être dramatique, n’a pas étonné les militants qui accompagnent les migrants dans leurs démarches à la préfecture de Rennes : ils sont très souvent victimes d’un véritable harcèlement, alors qu’ils sont, pour la plupart, dans des situations de détresse et de précarité telles qu’ils sont épuisés nerveusement.

C’est ce qui a poussé le collectif rennais de soutien aux personnes sans-papiers à organiser un rassemblement, vendredi 10 octobre, devant la préfecture de Rennes. Une centaine de personnes avaient répondu à l’appel. Ci-dessous, vous pouvez lire la déclaration faite par le collectif pendant ce rassemblement. Collectif qui appelle les sympathisants à venir assister à l’audience au cours de laquelle ce demandeur d’asile sera jugé, le vendredi 24 octobre.

La déclaration du collectif

RASSEMBLEMENT PREFECTURE BEAUREGARD

VENDREDI 10 OCTOBRE 2014

 Nous voudrions expliquer pourquoi nous avons appelé à ce rassemblement suite à ce qui s’est passé lundi dans cette préfecture et qui a été beaucoup relayé par la presse.

En tant que militant-e-s solidaires des personnes sans-papiers et de leur combat pour les papiers, nous avons toujours dénoncé la politique migratoire restrictive qui, selon nous, est la première cause des milliers de cadavres qui parsèment les frontières de l’Europe.

La politique migratoire tue à nos frontières mais aussi dans les pays européens, y compris en France « socialiste ». En témoigne ce sans-papiers algérien qui est mort durant son expulsion en août. Un de plus.

Mais ce qui s’est passé lundi nous semble constituer, sinon une nouveauté, une originalité car, au lieu de subir la politique migratoire, un étranger a osé s’attaquer physiquement, avec une barre de fer, à la préfecture, tout en menaçant de se suicider avec un bidon de liquide mal identifié.

La presse a parlé d’un « forcené » et la presse d’extrême droite a écrit qu’un « immigré clandestin », en situation illégale, était venu exiger « sa régularisation comme si c’était un droit acquis ».

Mais aujourd’hui nous savons que ce forcené, cet immigré clandestin, était en fait un réfugié politique, un étranger là depuis 2002, qui avait une carte de séjour de 10 ans en 2004, donc en situation régulière, et qui était juste venu renouveler sa carte.

Alors nous avons voulu organiser ce rassemblement pour redonner du sens aux gestes violents de ce monsieur.

Comment un étranger, intégré, là depuis 10 ans, a-t-il pu péter les plombs au moment de renouveler ses papiers, au moment de faire ses démarches dans cette préfecture ?

Notre collectif organise des actions contre l’accueil en préfecture depuis près de 15 ans mais il faut reconnaître que, depuis 2 ans environ, nos actions se sont multipliées.

Comme nous sommes un peu naïfs, nous avons cru que tout était de la faute du dernier secrétaire général qui a tant fait parler de lui pour ses pratiques ahurissantes et sa manière très particulière d’habiter la fonction de secrétaire général.

Ce secrétaire général est parti en juin et nous avons espéré une amélioration. Mais c’était sans compter sur tout ce que ce secrétaire général a réussi à faire avant de partir et qui est à l’origine du drame de lundi.

C’est difficile de tout raconter alors concentrons-nous sur ce droit fondamental qu’ont les étrangers de faire une première demande de carte de séjour ou de renouveler leurs papiers.

Nous allons vous parler d’Arthur, un jeune étranger arrivé mineur en France, devenu majeur en 2014 et qui est lycéen.

  • file d’attente de plusieurs heures au guichet, pour déposer demande, on exige passeport = ABUSIF
  • obtient un passeport au bout de cinq mois
  • retourne à la préfecture et découvre sur la porte que maintenant tout se fait par Internet
  • comme il n’a pas d’ordinateur et comme il ne sait pas utiliser Internet, il va dans l’organisme indiqué par la préfecture pour l’aider
  • il faut s’y prendre à plusieurs reprises mais il finit par obtenir un RV 2 mois plus tard en août
  • en août il arrive au guichet à l’heure car 5 minutes de retard et c’est l’annulation ; en ayant imprimé sa convocation car, sinon, le RV est annulé
  • il va au RV avec son dossier complet pour une demande de carte vie privée et familiale qu’il a le droit de déposer
  • là, au guichet, un fonctionnaire modifie au blanco sa demande et la transforme en demande de carte étudiant (on a les preuves)
  • et une fois la demande transformée au blanco, on lui dit : pour une demande étudiant, tu dois retourner dans ton pays chercher un visa !!! (référé à venir)

Arthur n’a pas attaqué la préfecture à la barre de fer mais, franchement, avoir autant obéi et avoir été autant humilié pour obtenir le simple droit de déposer une demande sans y parvenir, si Arthur avait attaqué la préfecture, nous ne l’aurions pas justifié mais nous l’aurions compris !!]

Cette histoire n’est pas isolée. Elle est celle de dizaines d’étrangers que nous rencontrons chaque semaine dans nos permanences juridiques.

En particulier, ce qui rend fous les étrangers en ce moment, c’est la mise en place du tout Internet dans cette préfecture.

On se dit : le tout Internet, ça facilite beaucoup les démarches car plus besoin de se déplacer.

C’est vrai mais, quand on s’aperçoit que le tout Internet veut dire en fait obligation de passer par Internet et donc disparition de toute possibilité de faire ses démarches de rendez-vous au guichet, et quand on sait que seuls les guichets étrangers ont droit à ce traitement de faveur, ça commence à méchamment puer la xénophobie d’Etat, la manipulation d’Etat et donc la violence d’Etat !

Aujourd’hui, toutes les associations et même l’organisme vers lequel la préfecture renvoie les étrangers pour les aider à prendre RV sur Internet – cet organisme s’appelle PIMM’s – sont unanimes : la prise de RV par Internet est d’une telle complexité ou d’une telle inefficacité que l’intervention d’avocats devient de plus en plus nécessaire pour seulement obtenir un RV, pour renouveler ses papiers !

Nous n’allons pas énumérer toutes les pratiques préfectorales qui rendent fous les étrangers. Nous vous renvoyons vers le tract que nous avons distribué et aux prises de parole qui vont suivre.

Nous voudrions juste conclure en expliquant pourquoi nous parlons de « sévices publics » et de « violence d’Etat » pour caractériser le fonctionnement des guichets réservés aux étrangers.

En théorie la France est un Etat de droit et tout usager des services publics – même un étranger – a le droit d’attendre que le fonctionnement de ces services publics soit transparent, prévisible, rationnel, juste.

La continuité du service public et l’égalité de traitement des usagers d’un service sont des principes constitutionnels.

Pourtant, l’Etat ne cesse de contourner ces principes, de les violer, de rendre les démarches administratives pleines d’arbitraire, d’aléatoire, d’incertitude. L’Etat joue avec l’Etat de droit.

Et en plus cet Etat ose en même temps afficher une charte Marianne dans laquelle il s’engage à ne pas faire ce qu’il fait.

Une telle hypocrisie mais surtout le recours quotidien aux pratiques illégales et abusives, c’est ce que nous nommons « violences d’Etat ».

Et nous accusons cette violence d’Etat d’avoir provoqué, d’être directement à l’origine, de ce qui s’est passé lundi.

Alors, SVP, arrêtons de traiter l’usager maltraité de lundi comme un forcené, comme un fou !

Et révoltons-nous contre les violences d’Etat qui sont encore susceptibles de fabriquer le drame de lundi !

 

Journée mondiale du refus de la misère : le programme à Loudéac

À Loudéac, la journée mondiale du refus de la misère aura lieu vendredi 17 octobre, organisée par la maison du département.

Du mardi 14 au vendredi 17 octobre, des expositions sur les droits de l’enfant seront visibles salle Malivel, de 14h à 16h. La section Loudéac centre Bretagne y exposera des posters tirés de l’exposition « le droit à l’éducation », et assurera une permanence chaque après-midi.

Jeudi 16, à 20h30 séance de théâtre d’improvisation par l’association Yaka, salle Malivel.

Vendredi 17 octobre, nous installerons un stand au foyer municipal, où une soupe partagée sera servie à partir de 11h30, avec des animations : scène ouverte, jeux, ateliers…

Plusieurs associations sont partenaires du projet : ADALEA, Familles rurales, Vacances Familles 22, l’UTL, la société Saint-Vincent de Paul, Caritas France, la maison familiale rurale, le lycée Xavier-Grall, et bien entendu ATD Quart monde.