Exposition d’Annie Lagadec

Annie Lagadec est membre de la section LDH Loudéac centre Bretagne. Elle est aussi sculpteur : on lui doit la plaque de bronze de la stèle érigée à Trévé à la mémoire des Tirailleurs sénégalais qui avaient été internés dans cette commune de novembre 1944 à janvier 1945. On peut revoir ici Annie réaliser le moulage de la plaque,  ainsi que l’inauguration de la stèle.

Sa prochaine exposition aura lieu du 7 au 27 avril, à l’Explograg, Carré Rosengart, à Saint-Brieuc. Vernissage le vendredi 6 avril.

Interpellation des candidats : les questions de la Ligue des droits de l’Homme

Présidentielle, législatives… La LDH veut redonner à l’intervention de la société civile et ses organisations et associations toute sa place.

A cet effet, elle édite des lettres ouvertes d’interpellation et de présentation de ses analyses et de ses propositions.

D’ores et déjà, cinq de ces lettres sont à disposition, sur les cinq thèmes suivants :

  1. Quel état de la démocratie ?
  2. Quelles police et justice au service des citoyen(ne)s ?
  3. Les étrangers comme boucs émissaires ?
  4. Un avenir incertain pour les enfants et les jeunes ?
  5. Plus de sécuritaire, moins de social ?

Ces lettres seront bientôt rejointes par d’autres, sur d’autres thèmes, pour faciliter ce travail d’interpellation de celles et ceux qui briguent l’exercice du pouvoir.

Nous commençons la publication de ces lettres avec aujourd’hui : quel état de la démocratie ?

La Ligue des droits de l’Homme, signataire du Pacte pour les droits et la citoyenneté, s’inquiète de l’état de la démocratie dans notre pays, minée par la dégradation des droits, des libertés, des valeurs républicaines.

Elle constate une grave crise de confiance à l’égard de la représentation politique et de la capacité des forces politiques à servir l’intérêt général et à maîtriser l’avenir. L’abstention croissante en est une manifestation.

Quel état de la démocratie ?

Alors que l’essentiel du pouvoir législatif est concentré à l’Elysée, finissant par déboucher sur une véritable « monarchie élective » sans contrepoids à même de rétablir un équilibre, le Parlement, malgré la révision constitutionnelle décevante de 2008, n’exerce plus qu’à la marge le pouvoir de décider du contenu de la loi.

Le dialogue social est bousculé voire réduit à une formalité, le mouvement associatif sommé de souscrire à une logique marchande d’appels d’offres. Les collectivités territoriales sont menacées d’un retour de la tutelle, privées de l’essentiel de leur autonomie de moyens et de leur capacité à développer leurs propres politiques au-delà de la seule mise en œuvre des décisions du pouvoir central sous forme de dépenses obligatoires.

Dans le système politique français actuel, tous les présents ne sont pas représentés. La crise économique et sociale nourrit depuis plusieurs décennies une véritable crise de confiance. Elle renforce, dans le champ politique, d’anciens mécanismes d’exclusion et de discriminations. Les femmes restent largement exclues de l’exercice du pouvoir et sous-représentées au plan politique. Il en va de même des citoyens dont les origines font la diversité de la société d’aujourd’hui.

Les citoyens qui ne sont pas directement frappés par ces mécanismes d’exclusion ou de mise à l’écart ont le sentiment que leur vote se perd en route. Car les « territoires économiques et sociaux » et les réalités démographiques ne coïncident plus avec les « territoires de représentation élective ». De plus en plus, les décisions touchant au quotidien des habitants (logement, santé, éducation, etc.) ne sont plus prises uniquement par les assemblées élues au suffrage universel direct. Le pouvoir s’est déplacé vers d’autres institutions, non élues directement et moins connues des électrices et des électeurs.

Pour rompre avec cette situation, la Ligue des droits de l’Homme soutient un certain nombre de propositions qu’elle entend mettre en débat publiquement ; elle souhaite que les candidates et candidats se déterminent sur ces propositions et rendent publics leurs remarques, critiques ou accords.

Six propositions pour un sursaut démocratique :

  1. Mettre fin au cumul des mandats entre mandat parlementaire et toute fonction exécutive locale, ainsi qu’au cumul entre fonctions exécutives locales.
  2. Accorder le droit de vote aux élections locales aux résidents étrangers ayant la nationalité d’Etats non membres de l’Union européenne.
  3. Agir pour que les membres du Conseil constitutionnel et des Autorités indépendantes soient désignés par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers de ses membres.
  4. Réformer le mode d’élection des sénateurs pour rétablir l’égale représentation des citoyens quels que soient les territoires où ils résident dans la République.
  5. Elire toutes les assemblées délibérantes des collectivités territoriales au scrutin de liste et dans des conditions faisant place à la représentation de la diversité des votes émis par les citoyens.
  6. Élire les assemblées délibérantes des intercommunalités au suffrage universel direct.

Vidéo surveillance illégale à Boquého (22)

La maire de Boquéo, Béatrice Tanguy, pensait sans doute faire un beau cadeau de Noël à ses administrés : elle a fait installer, en même temps que les illuminations de Noël, deux caméras de vidéo surveillance  dans le bourg. Le problème, c’est qu’elle l’a fait sans avoir demandé l’autorisation à la préfecture aucun dossier n’a été déposé), sans en parler à son conseil municipal, qui aurait dû être consulté, et sans prévenir le public, qui doit être clairement informé par des affichettes de la présence de caméra. Et ce n’est que trois mois plus tard que des habitants ont découvert les caméras, comme en témoigne la boulangère : « cela fait trois mois que ces caméras sont installées au-dessus de ma boutique, et cela ne fait que quinze jours que je suis au courant ». Elle poursuit : « et ce sont des clients qui me l’ont fait remarquer ! »

Mme Tanguy : « Je ne suis pas pour les caméras, c’était le temps de résoudre nos problèmes qui durent depuis un an et demi », assure-t-elle. Elle reconnaît qu’elle n’aurait pas dû procéder de la sorte, mais promet que les caméras seront rapidement enlevées, les problèmes d’incivilités ayant été résolus : « j’aurais dû les déclarer en préfecture, c’est une maladresse. La semaine dernière, à partir des images, j’ai convoqué un groupe qui se réunissait sous le porche,; ils se sont engagés à respecter les lieux ».

Roger Pioger, conseiller municipal, ne l’entend pas ainsi : il a démissionné du conseil. « On a découvert ces caméras trois mois après qu’elles ont été installées, sans qu’il y ait eu le moindre débat alors que ça concerne la vie publique. On filme les gens à leur insu. Dans une commune rurale comme la nôtre, le dialogue doit être privilégié ».

Autre argument des mécontents : « la commune n’est pas bien riche ». « Il aurait mieux valu acheter un toboggan pour les enfants ».

Outre le problème général de la vidéo surveillance (devenue « vidéo protection », et depuis quelque temps, « vidéo tranquillité »…), cette affaire pose le problème des abus de pouvoir des élus locaux, qui n’hésitent pas à bafouer les lois.

Sources : Ouest-France (site Internet et version papier, page Côtes d’Armor), et Le Télégramme. Vidéo ici.

Attaque contre des Roms dans le Rhône : la LDH dénonce leur stigmatisation et accuse Sarkozy

Source : article paru sur le site de Lyon Mag.

Ce week-end à Vaulx-en-Velin, une soixantaine de Roms ont été victimes de violences. D’après l’association de la Ligue des Droits de l’Homme, elles sont les conséquences d’une diabolisation de cette communauté.

Les Roms ne semblent plus être les bienvenus dans l’agglomération. Leur lieu d’implantation est toujours sujet aux plaintes des riverains, voyant d’un mauvais œil la proximité de cette population à la réputation sulfureuse. Après l’incendie d’un entrepôt servant de refuge rue de Catupolan à Vaulx-en-Velin, ils avaient été hébergés dans un gymnase avant de s’en faire expulser. Depuis quinze jours, soixante-cinq s’étaient installés avec femmes et enfants dans un garage désaffecté, avenue Grandclément. Les habitants du quartier ont fait savoir leur désapprobation auprès des services de police et municipaux. Pourtant aucun vol n’a été signalé, jusqu’à ce qu’un riverain les accuse samedi d’un cambriolage. Ce dernier va s’expliquer avec les Roms, le ton monte, mais on en reste là. A 23 heures, des jeunes, en provenance d’un autre quartier, viennent lancer des pierres sur le local et pénètrent dans le squat pour menacer les Roms : « On reviendra vous brûler demain », auraient-ils lancé, dans un propos rapporté par Lyon Capitale. Quand ils reviennent le dimanche soir, ils sont attendus de pied ferme par les Roms. Dans l’affrontement à distance, un cocktail molotov touche un véhicule appartenant aux squatteurs, qui explose.

Pour la Ligue des Droits de l’Homme, cet évènement est symptomatique du contexte de peur qu’a provoqué Nicolas Sarkozy avec « une politique démagogique et discriminante, qui force à traiter ostensiblement les Roms comme une population à part ». Le discours de Grenoble et les différents ministres de l’Intérieur « inventant des statistiques ethniques » ont « abouti à légitimer pour les esprits faibles leurs phantasmes et le fait qu’il s’agit d’une population indéfendable, non-défendue donc attaquable ». « Les Roms sont devenus le défouloir de tous les refoulements accumulés, les victimes idéales pour tous les abrutis en manque de haine », diagnostiquent les représentants de la fédération du Rhône. La Ligue appelle les responsables politiques à prendre leurs responsabilités en terme de protection des Roms comme des citoyens et à la poursuite en justice des agresseurs. Elle demande aussi de prendre des mesures « d’intégration par l’emploi, le logement et la scolarité ».

Débat sur le vote des étrangers avec des représentants de candidats

J’espère que ça sera filmé !

2012 : une année décisive pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales

Débat public

Témoignages et engagements : table ronde avec les candidat(e)s ou leurs représentant(e)s à la présidentielle. Avec :

  • Esther Benbassa pour Eva Joly (EELV),
  • George Pau Langevin pour François Hollande (PS),
  • Danielle Simonnet pour Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche),
  • Fadila Mehal pour François Bayrou (Modem),
  • Nathalie Arthaud (LO),
  • François Morvan pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).

sous la présidence d’Henri Leclerc et la contribution de Catherine de Wenden

Vendredi 16 mars de 18h à 22h, Bourse du travail de Paris, 29 bd. du Temple, Paris 3éme, salle Eugène Hénaff, Métro République / Filles du Calvaire.

18h 30 : Présentation : Cadre et enjeux du débat

Soirée-débat sous la présidence de Henri Leclerc et avec la contribution de Catherine de Wenden.

19h : Engagements et témoignages

  • Citoyenneté de résidence, cohésion sociale, vivre ensemble…
  • Prises de parole de maires, de représentants du Conseil français de la citoyenneté de résidence (CoFraCiR), de militants d’associations issues de l’immigration et de syndicats.

20h-21h30 : La parole aux candidat(e)s

  • Pour ou contre le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales ? Quand ? Comment ?
  • Table ronde et débat avec les candidats à l’élection présidentielle et/ou leurs représentants.

Pauvre Klarsfeld…

Sans commentaire.

(Source : Europe 1)

L’avocat suggère d’ériger un mur entre la Grèce et la Turquie contre l’immigration clandestine.

Les États-Unis et Israël ont leur mur, Arno Klarsfeld propose que l’Union européenne construise le sien. Celui que Nicolas Sarkozy a nommé le 12 septembre dernier, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration a eu, lundi, une idée originale pour contrer l’immigration illégale en Europe.

Invité de BFM TV, Arno Klarsfeld a proposé d’ériger un mur de 130 km entre la Grèce et la Turquie, sur le modèle de celui entre les États-Unis et le Mexique. Une manière de rebondir après la récente annonce de Nicolas Sarkozy à Villepinte. Le président-candidat a menacé dimanche, s’il était élu au mois de mai, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation des personnes dans l’UE afin de pallier une immigration clandestine, selon lui, mal contrôlée par certains pays européens.

« Du bon sens »

Mettant en exergue « une Europe prospère » face au « reste du monde qui a les guerres, qui souffre, qui a des privations, etc… », l’avocat a expliqué l’importance de bloquer l’entrée de l’Europe aux immigrants. « Il faut que les gens ne puissent pas passer, il faut pouvoir décider de qui rentre », a-t-il asséné.

« Entre les États-Unis et le Mexique, il y a une grande barrière sur toute l’étendue du territoire, avec des patrouilles qui patrouillent sans cesse », s’est justifié Arno Klarsfeld, devant l’historien spécialiste de l’immigration Patrick Weil. « C’est ce qu’il faut faire aux frontières européennes, c’est-à-dire en Grèce », a-t-il ajouté.

Pour Arno Klarsfeld, il s’agit de « bon sens ». « S’il y a un espace qui est libre et s’il y a une porte entrebâillée, il est nécessaire qu’elle soit refermée et que les citoyens européens qui ont quand même depuis des générations bâti l’Europe (et qui) aujourd’hui ont la paix, les régimes sociaux, une Europe apaisée et relativement prospère, décident de qui vient sur son territoire ».

Des barbelés contre un second tour Le Pen-Mélenchon en 2017

Interrogé afin de donner des précisions quant à la construction dudit mur, Arno Klarsfeld a aussitôt répondu : « un mur c’est fait avec des fils, des barbelés, un mur quoi, comme à Rome, il y avait un mur. La paix a duré quatre siècles », en référence au mur qui marquait les limites de l’Empire contre les barbares venus du Nord.

L’avocat a argumenté que de cette mesure dépendait l’avenir de la France. En effet, celui-ci n’a pas hésité à ajouter « sinon dans cinq ans, au deuxième tour, ça ne sera pas Sarkozy-Hollande, mais Le Pen-Mélenchon ».

Hébergement d’urgence : passer de la charité au droit

Une ordonnance  du Conseil d’État du 10 février 2012 (saisi par le DAL), mis en application  à plusieurs reprises par le Tribunal Administratif de Paris, confirme que le Droit à l’hébergement d’urgence s’adresse à toute personnes sans abri, quelle que soit sa situation administrative, que sa mise en œuvre est une obligation de l’État. Selon la loi, toute personne hébergée doit être maintenue jusqu’à une orientation vers un hébergement stable, de soin ou un relogement.

Des associations et syndicats tels que DAL, LDH, Syndicat de la magistrature, Syndicat des Avocats de France, Solidaire, Sud santé sociaux, RESF, ACDL, CAL, CNAFAL, Fondation Copernic,  Union Syndicale de la psychiatrie, Advocacy, …   lancent mercredi 14 mars :

  • un site de ressource juridique, nommé « 115juridique.org« , afin de mettre à disposition de tous des modèles de recours, et des explications sur les procédures à suivre,
  • un appel unitaire soutenant cette initiative et toute action favorisant l’accès à un hébergement stable, sans remise à la rue, des sans-logis (permanences juridiques, téléphone vert …)

Cette initiative vise à lancer en grand nombre des recours en référé liberté qui ouvre l’accès à une procédure gratuite et la plus rapide qui soit en matière de justice administrative, sur le modèle de ceux introduit par le DAL, et de tenir à jour la jurisprudence qui en sortira.

Il s’agit également  de mettre cet outil à la portée de tous,  avant la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives, (qui n’ont jamais été aussi nombreuses dans notre pays), et avant le 31 mars, date de la fin du plan d’accueil hivernal, qui va entraîner la remise à la rue de milliers de sans-abri, ce qui doit  désormais être considéré comme illégal.

Trente organisations veulent « libérer les élections »

La Ligue des droits de l’Homme est associée à l’appel lancé par plus de trente associations : « Libérons les élections ».

« LIBERONS LES ELECTIONS » :

Mode d’emploi pour la mobilisation des réseaux

– Quels sont les objectifs de la dynamique collective ?

– Tous les thèmes peuvent-ils être abordés?

– Comment se mobiliser ?

– Quand se mobiliser?

– Quels moyens ?

Quels sont les objectifs de la dynamique collective « Libérons les élections » ?

  • rendre visible les propositions des mouvements citoyens

Dans le cadre des élections de 2012, plus de 30 organisations, réseaux et plateformes ont décidé de réunir leurs forces, leur diversité et leur créativité pour donner à voir combien les alternatives pour une société plus solidaire existent déjà et comment les organisations/mouvements citoyens en sont porteurs. (Cf. Appel en annexe).

Nous souhaitons les faire connaître :

  • aux militants et sympathisants des autres organisations
  • aux médias nationaux et locaux
  • à tou-te-s les citoyen-ne-s

Ainsi, notre démarche ne vise pas spécifiquement l’interpellation directe des candidats ; en effet nos réseaux/organisations le font déjà en portant leurs propositions dans le cadre de leur propre stratégie de plaidoyer. Nous comptons néanmoins sur le fait que les candidat-e-s aux élections s’intéressent à notre démarche parce que nous aurons réussi à toucher le grand public et les médias.

  • donner envie aux citoyen.ne.s de débattre aussi des questions qui les concernent

Pour les organisations signataires partie prenante de l’initiative collective « Libérons les élections », il est essentiel de lutter contre le sentiment d’impuissance qui gagne de plus en plus de citoyen.ne.s qui ne se sentent pas entendu.e.s, ou qui ne voient pas comment être acteur.rice.s dans notre société. La confiscation du débat public par des cercles étroits de « décideurs », politiques, économiques, financiers ou de médias,… appauvrit en effet la vie démocratique de notre pays. Cette situation met à mal notre capacité à vivre ensemble et favorise les campagnes invitant à la peur de l’autre, à la stigmatisation des plus faibles, des exclus, au rejet des altérités.

Face à ce constat, il est urgent de redonner du sens au politique et d’encourager chacun.e individuellement et collectivement à retrouver le goût de la « chose politique », l’envie de se questionner et de s’investir dans le débat public.

Tous les thèmes peuvent-ils être abordés?

A l’image de la diversité des organisations qui animent cette initiative, ces propositions concernent des domaines très différents. Sans être exhaustive, la liste qui suit recense quelques-uns des thèmes phares de mobilisation de nos réseaux :

  • l’enjeu démocratique : citoyenneté, participation, éducation, enjeux institutionnels, culture, éducation populaire, vie associative
  • les questions de migration, de racisme, d’interculturalité
  • les nouveaux modèles de développement (production, consommation, transport, énergie…) pour assumer les transitions écologique sociale et démocratique
  • la politique étrangère et de coopération de la France, dans une optique responsable, transparente et respectueuse des populations
  • la garantie de l’accès aux droits fondamentaux et aux services publics.
  • la régulation financière et économique : justice fiscale, redistribution, normes contraignantes de responsabilité sociale et environnementale…

Comment se mobiliser ?

  • Mettre en place / rejoindre des dynamiques collectives au niveau des territoires

Bien que cela ne soit pas un « impératif » nous encourageons les acteurs locaux à s’inscrire dans des dynamiques collectives, voire les initier… L’originalité de cette initiative est en effet dans ces passerelles proposées entre des enjeux locaux, nationaux et des enjeux dits internationaux.

  • Favoriser la créativité et l’expression citoyenne

En fonction du public et de l’objectif recherché, différentes formes d’animations peuvent être privilégiées, des plus classiques aux plus originales. Les idées ne manquent pas et nous ferons en sorte qu’elles puissent être mutualisées, notamment sur le site. Nous encourageons les acteurs locaux à privilégier les modes d’animations qui favorisent l’appropriation de l’espace public. Nous pouvons citer d’ores et déjà, à titre d’exemple : le théâtre forum ; les marches ; les murs de parole ; etc.

Pour ce qui est des débats, nous attirons l’attention sur le fait que la qualité d’écoute et du dialogue sera un élément clé. L’émergence des paroles et préoccupations doit constituer le pendant concret de nos souhaits de faire monter la question et les exigences démocratiques. De nombreuses techniques d’animations peuvent être utilisées pour faire en sorte qu’un débat reste constructif et permette à chacun de s’exprimer librement.

  • Et enfin, valoriser le label commun « Libérons les élections »

L’enjeu étant d’élargir la base des participant.e.s et d’accroître notre visibilité, nous proposons la mise en place d’un label commun qui facilitera l’identification des initiatives et leur cartographie. Il montrera que les initiatives/propositions portées par nos réseaux sont complémentaires et participent d’une même vision de la démocratie.

Chaque groupe, collectif ou antenne local des organisations qui ont signé l’Appel peut par conséquent affirmer son adhésion à la démarche collective, en se saisissant du « label » « LIBERONS LES ELECTIONS » : nous invitons les groupes, collectifs ou antennes locaux à inscrire leurs initiatives dans l’agenda commun du site web et à utiliser les supports de communication du label.

Quand mobiliser ?

Bien que la mobilisation ait parfois déjà commencé sur certains territoires, il semble que c’est globalement à partir de maintenant qu’elle va prendre corps et durer jusqu’à la fin des élections législatives.

Voici d’ores et déjà quelques repères qui peuvent aider à définir les choix que vous ferez localement. Les initiatives peuvent en effet s’organiser autour des temps suivants :

Dès maintenant : vous pouvez inscrire vos activités sous le label « Libérons les élections »

  • le 31 mars : un temps fort à Paris et en région

Le détail de cet événement vous sera communiqué ultérieurement mais il est d’ores et déjà acquis que vous pourrez le reprendre localement.

  • avril et mai : le temps de l’élection présidentielle
  • mai et juin : les élections législatives

Quels moyens au service de l’initiative ?

  • Dés maintenant : une adresse mail : mobilisation@liberonsleselections.org
    Le groupe de travail chargé de la mobilisation des réseaux dans le cadre de l’initiative propose la mise en place d’une adresse unique pour toutes les questions que vous pouvez vous posez :  qui contacter localement ? qu’est-ce qui se passe sur mon territoire? Etc.
  • Fin février : un site internet spécial www.liberonsleselections.org
    Destiné à être l’outil principal de la mobilisation, le site permettra aux acteurs d’identifier les personnes référentes des différents réseaux sur leur territoire, de faire connaître leur initiative, de mutualiser les expériences. Il constituera aussi une source d’information sur toutes les propositions des différentes thématiques et répertoriera les initiatives prévues dans un agenda avec géolocalisation des événements.
  • Des supports de communication facilement appropriables par les acteurs locaux : visuel, logo…
  • Une campagne de communication nationale pour faire connaître l’initiative : outils vidéos, relations médias…

En annexe : l’appel « Libérons les élections » et la liste des signataires à ce jour

Libérons les élections

Des alternatives pour réinventer la démocratie

Les élections présidentielles et législatives de 2012 vont être l’occasion de choix majeurs. Le contexte de crise et la gravité des effets sur les citoyens des mesures censées y répondre rendent ces choix aussi difficiles qu’essentiels pour l’avenir, selon qu’ils chercheront ou non à redéfinir les bases de notre contrat social.

Parce que nous sommes des organisations associatives, des réseaux, des collectifs divers, nous ne voterons sans doute pas pour les mêmes candidats. Cette diversité est normale, elle s’inscrit dans la démocratie vivante. Mais nous nous rassemblons dans le refus d’un discours basé sur la peur, prônant des mesures régressives et discriminantes. Nous pensons au contraire que ces élections doivent être l’occasion de proposer une ambition politique et démocratique au pays et à ses habitant-e-s fondée sur la défense et la promotion des droits fondamentaux partout et pour tou(te)s ainsi que des réformes institutionnelles profondes dont notre pays a besoin.

Depuis de trop longues années, les principes de respect de l’altérité et de solidarité sont régulièrement sapés au profit d’un discours qui fait du tout sécuritaire et de la concurrence de tous contre tous le fondement de toute richesse et de la crainte de l’autre le fondement de la vie sociale.

Citoyens en actes, nous ne nous résignons pas à cette conception mortifère des rapports entre les êtres humains. Nous n’acceptons pas que la concurrence soit le seul horizon de nos vies. Nous ne voulons pas que le chacun pour soi détruise la noblesse de l’engagement collectif, pas plus que nous n’acceptons que l’action publique ne se réduise à des mesures sécuritaires ou à l’accentuation des inégalités de revenus et de positions sociales.

Il est possible de vivre bien sur la planète, non pas malgré les autres mais avec les autres, non pas de la spéculation mais de son travail, et sans qu’il ne soit nécessaire pour cela de piller les ressources naturelles et de fouler aux pieds la dignité des personnes.

Nous pensons que la recherche du bien-être peut se passer du moteur de l’avidité et de l’illusion de l’accumulation infinie de puissance et de pouvoir révélée par la crise financière de 2008.

Nous pensons que la conquête des droits fondamentaux n’est pas une option, mais une urgence pour toutes les femmes et tous les hommes partout dans le monde, et que la paix ne peut être garantie sans le respect du droit à l’autodétermination de tous les peuples.

Nous sommes confiants dans l’avenir parce que nous sommes convaincus que nous pouvons faire en sorte qu’il réponde aux aspirations et aux espoirs des peuples. Encore faut-il pour cela promouvoir d’autres politiques que celles qui ont failli. D’autres voies, d’autres expériences sont possibles, sur la base de notre diversité, de nos débats, de nos initiatives.

A cet égard, la discussion, la participation, la recherche du bien commun, sont plus pertinents et plus efficaces que les solutions imposées et les critiques muselées.

Nous pensons que la participation à la vie démocratique ne se résume pas aux échéances électorales mais qu’elle s’exerce aussi au quotidien, par des débats, des propositions d’alternatives et des actions comme celles que nous portons.

Pour le dire et le montrer à l’occasion de ces élections, nous souhaitons organiser des évènements publics visibles et médiatisés pour que le maximum de résonance soit donné aux initiatives issues de la société civile, de manière à ce que nos valeurs et les perspectives qu’elles ouvrent pour nos sociétés soient présentes dans le débat public électoral et ce, en toute indépendance.

Nous appelons toutes les organisations, mouvements, collectifs, réseaux de citoyens qui se reconnaissent dans ces valeurs et cette démarche à nous rejoindre pour la concrétiser.

Signataires au 23 janvier 2012 :

Accueil Paysan, les Amis de la Terre, Fédération Artisans du Monde, ATTAC, CCFD-Terre Solidaire, la Cimade, Colibris, Collectif Citoyen Ile-de-France non-aux-gaz et pétrole de schiste, Collectif des Innovations/Illuminations politiques, Collectif Ethique sur l’étiquette, Comité National de Liaison des régies de quartier, Convergence citoyenne pour une transition énergétique, Convergence nationale défense et développement des services publics, CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement), Des Ponts pas des murs, Fondation France Libertés , Fondation Sciences Citoyennes, Ingénieurs Sans Frontières, IPAM (Initiatives pour un autre monde), Ligue des Droits de l’Homme, MES (Mouvement  pour l’Économie Solidaire), Oxfam France, Pacte civique, Peuple et culture, Peuples Solidaires, Récit, Ritimo, Sauvons la Recherche, Secours Catholique-Caritas France, Terre des Hommes France, UJFP (Union juive française pour la paix).

Procès des violences policières à Nantes : déclaration de Dominique Guibert

Mercredi 7 mars, avait lieu le procès intenté contre un fonctionnaire de police responsable d’un tir tendu au flash Ball sur un jeune homme à l’époque lycéen de 16 ans. C’était à la fois la mise en cause d’une arme dangereuse, de la responsabilité de l’utilisateur, mais aussi de sa hiérarchie, et au-delà de l’autorité politique. Vous trouverez l’intervention faite devant le Palais de Justice de Nantes par Dominique Guibert, secrétaire général de la LDH.

Quand une garde à vue, une interpellation, un contrôle d’identité, une opération de maintien de l’ordre se termine par une atteinte corporelle irréversible ou par la mort d’un homme, la question est légitime de connaître les conditions dans lesquelles les forces de police responsables de l’acte ont opéré. Non pas pour systématiquement les transformer en coupables, mais parce que la mise à la disposition de personnes de moyens physiques et techniques pour pratiquer la coercition implique une croyance absolue des citoyens dans la légitimité de l’usage. Le « lanceur de balles de défense », dit flash Ball, en accusation ici à Nantes est l’une de ses armes des plus dangereuses : 4 jeunes gens en vivent aujourd’hui les effets.

Ces dernières années à Colmar, à Strasbourg, à Cannes, à Nantes, et il y a peu à Clermont-Ferrand, la police a fait un usage disproportionné de la force. On ne peut pas dès lors se réfugier derrière l’état de santé présumé déficient des victimes ou de leur présence dans une manifestation pour arguer de l’innocence des méthodes. Car s’il y a eu blessure ou décès, c’est parce qu’il y a eu violence.

Les rapports de feu la CNDS, Commission nationale de déontologie de la sécurité, dont les tâches ont été transférées au Défenseur des droits ont affirmé sans ambiguïté, tant dans celui qui a eu à connaître de la mort d’Hakim Ajimi que dans celui qui concernait l’utilisation du flasball à Nantes que la violence utilisée par les services de police était disproportionné. Plus, la CNDS avait prévenu le gouvernement de la dangerosité du flash Ball, en particulier dans le maintien de l’ordre et avait recommandé de ne pas l’utiliser. Un principe de précaution, très en vogue habituellement dans les sphères du pouvoir, et qui en l’occurrence n’a pas été retenu.

Mais qu’est qui fait que les forces de police, comme le montre les nombreux blessés par l’usage de moyens dangereux ou les décès après une interpellation fatale, se croient autorisées, voire légitimées, dans cette disproportion des faits et des moyens ? Même s’il faut juger de la responsabilité individuelle de chaque fonctionnaire de police impliqué, le gouvernement ne peut se défausser de sa responsabilité principale, celle du donneur d’ordre. La Ligue des droits de l’Homme affirme que la stigmatisation permanente de certains composantes de la population, jeune, sans-papiers, militants, opposants, Roms, l’assimilation hâtive et fausse de toute une communauté à la fraude, l’accumulation de petites phrases insultantes en raison de l’origine supposée ou réelle, l’égalité proclamée jusqu’à la nausée entre l’immigration et les banlieues et délinquance et le crime, la criminalisation des acteurs des mouvements sociaux, la transformation des jeunes en classe dangereuse, délivrent les policiers d’une analyse critique de l’exercice de leur métier. Dans des situations de tension, comme celles que peuvent entraîner des manifestations, celles que peuvent connaître les quartiers d’exil des grands métropoles, dans des moments de montée des effets sociaux de la crise, le gouvernement, du président au ministre de l’Intérieur, jouent les boutes feux du rétablissement de l’ordre à tout prix, et légitiment une violence illégale.

La LDH constate qu’il règne un climat délétère et dangereux. Aux fins électorales de son maintien au pouvoir à tout prix, le gouvernement choisit de développer une stratégie de tension pour resserrer les rangs d’électeurs apeurés. C’est dans ce climat que la répétition d’une utilisation disproportionnée de la force provoque des « bavures » dont le nombre et la répétition font sens. La question, au-delà des actes personnels, est : quels ont été les ordres donnés et qui en sont les auteurs ?

La LDH dénonce la stigmatisation des déviants de toute espèce qui les désignent comme les fauteurs de troubles et semble justifier l’utilisation à leur encontre  d’une violence démesurée de la force publique. La LDH demande que toute la lumière soit faite lors des procédures judiciaires intentées par les victimes et ou leur famille sur les responsabilités respectives des différents échelons de la police nationale, pas seulement du fonctionnaire final, premier responsable mais dernier échelon d’une chaîne de commandement qui remonte au plus haut de la hiérarchie. La LDH attend enfin de l’organisme qui a pris la place de la CNDS auprès du Défenseur des droits, qu’il prenne toute sa place dans la définition d’une doctrine républicaine de l’utilisation de la force publique.

Dominique Guibert, secrétaire général de la LDH.

Monde arabe, quel printemps pour les femmes ?

À l’occasion de la journée internationale des femmes, la FIDH lance une publication sur le rôle des femmes dans les mouvements de contestations, les révolutions et les transitions dans le monde arabe et propose 20 mesures pour consacrer l’égalité. On peut lire ce texte sur son site.

Les femmes, aux côtés des hommes, ont été actrices des mouvements contestataires qui ont secoue le monde arabe en 2011. Avec les hommes, elles ont demandé vainement de sociétés démocratiques fondées sur la liberté, l’égalité, la justice et le respect des droits humains.

« Pour cet engagement en faveur de la démocratie, les femmes ont elles aussi payé le prix fort, elles doivent aujourd’hui participer pleinement é la vie politique de leur pays », a déclaré Souhayr Belhessen, présidente de la FIDH. « Nous n’aurons d’ailleurs de cesse de rappeler que la participation égale des hommes et des femmes dans toutes les sphères de la société demeure une condition essentielle à la démocratie et la justice sociale, revendiquées par l’ensemble des manifestants », a-t-elle ajouté.

Le rapport est disponible au lien suivant : http://arabwomenspring.fidhnet (en anglais).

Les révolutions et les mouvements de contestation représentent de véritables opportunités pour faire évoluer les droits des femmes dans des pays ou semblait régner un ordre immuable. Mais les événements récents montrent aussi qu‘il faut rester vigilant, car les femmes font face à des risques accrus de confiscation d‘une révolution qui était aussi la leur.

Lire les 20 mesures pour consacrer l’égalité : httg://arabwomensgringfidh.nst/ind… (en français).

« Alors que tous les efforts se focalisent aujourd’hui sur la chute des régimes et le démantèlement des anciens appareils d’État, les revendications relatives aux droits des femmes ont tendance ai être marginalisées. Cela nous inquiète au plus haut point », a déclaré Sophie Bessis, Secrétaire générale adjointe de la FIDH. « L’histoire récente montre que la présence massive des femmes dans l’espace public pendant les révolutions ne leur garantit en aucun cas un rôle dans la vie politique. Nous savons que ces moments d’effervescence peuvent même conduire à un véritable recul de leurs droits », a-t-elle poursuivi. Si la situation des femmes varie selon les pays concernés, les menaces convergent. Les femmes sont aujourd’hui confrontées à des tentatives d’exclusion de la vie publique.

Dans les pays en transition, les femmes se trouvent d’ores et deja marginalisees de la vie politique. En Égypte, aucune femme n’a intégré les deux Comites charge de rédiger la nouvelle constitution. Une nouvelle loi a abroge les dispositions législatives qui garantissaient une représentation minimum des femmes au parlement et les femmes n’ont obtenu que 2% des sièges lors des élections récentes. En Libye, le code électoral adopté par le Conseil national de transition (CNT) en janvier 2012 ne prévoit aucun quota de représentation des femmes au sein des nouvelles instances élues. Au Maroc, une loi adoptée en octobre 2011 établit un quota de seulement 15 % de femmes et en Tunisie, le nouveau gouvernement de 41 ministres nomme en décembre 2011 ne compte que 3 femmes.

« Dans ce contexte de transition, ou l’on observe déjà une montée en puissance des forces conservatrices, il est plus que jamais nécessaire de prendre des mesures pour consacrer l’égalité entre hommes et femmes, fondement indispensable d’une société démocratique. Nous voulons alerter les gouvernements, les opinions publiques et la communauté internationale et leur adresser ce message : les droits des femmes sont une priorité qui doit être au cœur des reformes politiques », a conclu Khadija Cherif, Secrétaire générale de la FIDH.

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