Journée internationales contre les violences faites aux femmes : Pourquoi le 25 novembre ?

Journée contre les violences faites aux femmes : pourquoi le 25 novembre ?

C’est la date de l’assassinat, en 1960, des trois sœurs Mirabal en République dominicaine. La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été instaurée par l’ONU en 1999. 

Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54-134, l’Assemblée générale des Nations unies proclamait le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La date avait été choisie en Colombie, en 1981, par des militant-e-s des droits des femmes en hommage aux trois sœurs Mirabal, combattantes contre la dictature de Rafael Trujillo en Ré Patria, Minerva et María Teresa Mirabal étaient issues d’une famille de la bonne société dominicaine, dont les biens avaient été confisqués par le dictateur Trujillo, au pouvoir entre 1930 et 1961. Mariées à des opposants, Minerva et María Teresa furent à plusieurs reprises emprisonnées, battues et violées.

En mai 1960, elles sont condamnées à trois ans de prison pour atteinte à la sécurité de l’Etat, mais sont libérées trois mois plus tard par une grâce présidentielle. Le 25 novembre, après avoir rendu visite à leurs époux détenus, elles sont arrêtées sur une route de campagne et massacrées à coups de machette, en compagnie de leur sœur aînée Patria (sans engagement politique) et de leur chauffeur. L’ordre est venu du dictateur en personne, et a été exécuté par des militaires.

L’émotion provoquée par le quadruple assassinat est énorme et précipite la chute de celui qui se fait appeler El Benefactor («le bienfaiteur»). Lâché par les Etats-Unis qui l’avaient soutenu jusque-là, il est abattu le 30 mai 1961 par un groupe de militaires dissidents, avec le soutien de la CIA.

Dans la clandestinité, les sœurs Mirabal étaient surnommées las Mariposas («les papillons»). A la fin de la dictature, elles étaient reconnues comme des symboles du combat pour la liberté du pays. A Ojo de Agua, le village où elles ont été tuées, un musée et un mausolée rappellent leur martyre. Une station du métro de Santo Domingo, la capitale, porte leur nom. La romancière Julia Alvarez leur a consacré un roman, Au temps des papillons (Métailié, 1997), adapté au cinéma en 2001 (Salma Hayek interprétant Minerva Mirabal).

François-Xavier Gomez     Libération  25 novembre 2016

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