Méditerranée : plus de 700 migrants secourus durant le week-end par plusieurs navires

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C’est un signe de l’intensité des départs d’embarcations de migrants depuis les côtes nord-africaines. Plus de 700 migrants ont été secourus, au cours du week-end, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée, a annoncé dimanche 1er août l’ONG SOS Méditerranée.

L’organisation qui affrète le navire humanitaire Ocean Viking a effectué six sauvetages, samedi et dimanche, dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un bateau surchargé au large de Malte.

Cette ultime opération est intervenue quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de Sea-Watch et de l’ONG allemande Resqship sont venus en aide, dans la nuit de samedi à dimanche, à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée centrale.

Plus de 550 personnes à bord de l’Ocean Viking

Ce sauvetage particulièrement « périlleux », qui a duré jusqu’au petit matin, a permis de secourir des personnes se trouvant dans une grande embarcation en bois qui prenait l’eau, a expliqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée.

Les rescapés ont ensuite été répartis sur le Sea Watch 3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des soins.

L’Ocean Viking avait déjà recueilli 196 personnes suite à différents sauvetages au large de la Libye samedi. Le navire compte désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. Parmi eux figurent au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont 66 non accompagnés, avait précisé lors de son avant-dernier sauvetage SOS Méditerranée.

Le navire humanitaire réclame désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.

De son côté, le Sea Watch 3 a désormais 257 personnes à son bord. « Ces personnes ont vécu l’horreur et ont besoin d’un port sûr de toute urgence », a insisté dimanche l’ONG.

Les départs depuis les côtes libyennes et tunisiennes sont très nombreux ces dernières semaines et les drames se multiplient. Le 26 juillet, 57 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Depuis le début de l’année, ce sont au moins 792 personnes qui sont mortes en Méditerranée centrale, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Mécanisme de répartition

SOS Méditerranée assure de son côté avoir secouru plus de 34 000 personnes depuis février 2016, d’abord avec l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.

Dans le même temps, plus de 15 000 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye, contre 12 000 pour l’ensemble de l’année 2020.

La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus.

« Si on regarde la Méditerranée centrale, l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent », avait-elle souligné.

« C’est totalement gérable au regard de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes », relevait la porte-parole.

L’Union européenne promet 30 millions d’euros à la Lituanie pour contrer les arrivées de migrants

InfoMigrants

À l’occasion d’un déplacement en Lituanie, dimanche 1er août, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures a annoncé un soutien de 20 à 30 millions d’euros aux autorités pour renforcer leur contrôle frontalier. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’augmentation des arrivées de migrants sur le territoire européen, via la frontière extérieure entre la Lituanie et la Biélorussie.

Alors que la Lituanie durcit sa politique migratoire face à un accroissement des arrivées, l’Union européenne (UE) vient de lui promettre un soutien financier dans sa lutte contre l’immigration. Vingt à trente millions d’euros seront débloqués afin d’appuyer les autorités dans le contrôle de leur frontière avec la Biélorussie, qui constitue un point d’entrée sur le territoire européen.

Cette annonce a eu lieu à l’occasion d’un déplacement, dimanche 1er août, de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Par ce financement, l’UE « soutient la Lituanie afin de défendre notre frontière extérieure commune avec la Biélorussie » a-t-elle déclaré, rapporte Associated Press (AP). « Nous devons montrer qu’il n’y a pas de libre accès au territoire de l’Union européenne », a-t-elle ajouté.

La Commissaire européenne a également indiqué qu’une délégation serait dépêchée sur place quelques jours, afin de « discuter en détails des possibilités de financer un système de contrôle frontalier efficient, incluant une surveillance et une protection contre les migrants illégaux ». L’allocation de ces dizaines de millions d’euros, les objectifs poursuivis et le circuit par lesquels ils transiteront seront alors précisés.

La Biélorussie accusée d’être responsable des arrivées

Le jour de la venue de la Commissaire européenne, 287 migrants sont entrés sur le territoire européen depuis la Biélorussie, soit trois fois plus de personnes que sur toute l’année 2020 – un record. Au total, plus de 3 800 migrants ont été interceptés depuis le début de l’année en Lituanie, contre 81 en 2020, selon les autorités. « Nous avons atteint nos limites » en termes de capacités d’accueil et d’hébergement des arrivants, a affirmé lundi 2 août le directeur des garde-frontières, Rustamas Liubajevas, devant AP.

Les deux-tiers des personnes entrant sur le territoire sont irakiennes. C’est la raison pour laquelle, au-delà de la réduction du nombre d’arrivées, la « plus grande attente » des autorités lituaniennes vis-à-vis de l’Union européenne reste que celle-ci « utilise sa force de négociation avec le gouvernement irakien », a souligné la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte.

Le gouvernement biélorusse voisin, mené d’une main de fer par Alexander Lukashenko (exerçant son sixième mandat depuis août 2020), est accusé d’être responsable de cette augmentation des arrivées. Pour les autorités lituaniennes, celui-ci organise cet afflux avec le soutien de la Russie, en représailles aux sanctions économiques de l’UE et parce que la Lituanie accueille nombre d’opposants au régime. Sur place, Ylva Johansson a validé cette version, évoquant une « provocation du régime de Lukashenko ».

« Nous finirons par construire le mur »

Le 9 juillet, les autorités lituaniennes ont annoncé la construction d’un mur le long de la frontière avec la Biélorussie. La première étape consiste à dérouler des barbelés, avant d’établir un mur long de 550 kilomètres. Coût de l’opération, selon le gouvernement lituanien : plus de 100 millions d’euros.

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