
Notre invité Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne en charge de la Migration s’exprime une semaine avant un Conseil européen consacré à l’Ukraine et aux questions migratoires.
Notre invité Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne en charge de la Migration s’exprime une semaine avant un Conseil européen consacré à l’Ukraine et aux questions migratoires.
Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens s’attaquent à la rhétorique aussi répandue que creuse qui se cache derrière le classique « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
Les désastres environnementaux forcent des millions de personnes à migrer. Résultat, le trafic d’êtres humains s’accroît, alerte l’ONU.
Face aux besoins croissants de protection à l’échelle mondiale, plusieurs ONG européennes avaient demandé en octobre aux États membres de l’UE la réinstallation d’au moins 40 000 réfugiés en 2023, en plus d’au moins 8 500 Afghans ayant besoin d’une protection.
Bien que la Commission européenne indique que le soutien aux réfugiés afghans sera « maintenu et renforcé » en 2023, le nombre de places promises pour leur réinstallation n’a pas été communiqué.
Le nombre de personnes déplacées dans le monde dépasse pour la première fois les 100 millions et les conflits sont plus nombreux que jamais depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les organisations de la société civile rappellent l’urgence de développer les voies d’accès légales et sûres, dont les programmes de réinstallation.
L’accueil de l’Ocean Viking à Toulon en France a été un soulagement face au drame terrible et indigne que vivaient ses passager.e.s depuis plusieurs semaines, balloté.e.s sur les flots en attente d’une décision sur leur possibilité de débarquement.
Un changement de modèle politique est indispensable : passer de politiques européennes fondées sur la fermeture et le repli vis-à-vis des migrant.e.s considéré.e.s comme indésirables pour prôner un autre système :
◦ permettre un accès inconditionnel au territoire européen pour les personnes bloquées à ses frontières extérieures afin d’examiner avec attention et impartialité leurs situations et assurer le respect effectif des droits de tou∙te∙s
◦ Permettre l’accueil des réfugié.e.s non pas sur la base de quotas imposés aux pays, mais sur la base des choix des personnes concernées (selon leurs attaches familiales, leurs compétences linguistiques ou leurs projets personnels), dans le cadre d’une politique de l’asile harmonisée, fondée sur la solidarité entre Etats et le respect inconditionnel des droits fondamentaux.
Signataires ADDE, Anafé, Ardhis, CMRCC, Cimade, Fasti, Gisti, LDH, SAF
La vie des étrangers sans-papiers est une vie aux aguets, raconte le chercheur Stefan Le Courant. La menace de la police s’immisce jusque dans les rêves. En cinquante ans, l’irrégulier susceptible d’être régularisé a cédé la place au clandestin, à expulser fissa.
Première réfugiée à avoir été élue députée en Nouvelle-Zélande, Golriz Ghahraman explique comment son expérience de réfugiée lui a permis de s’orienter dans la vie politique.
Actuellement âgée de 41 ans, Golriz Ghahraman est arrivée en Nouvelle-Zélande avec sa famille en 1990, après avoir fui l’Iran. Avant d’entrer dans l’histoire en 2011 en tant que toute première réfugiée à devenir députée en Nouvelle-Zélande, elle a travaillé comme avocate défenseuse des droits humains pour les Nations Unies. En 2020, elle a publié son autobiographie, Know Your Place, qui décrit les réalités associées au fait de repartir à zéro dans un nouveau pays et qui explique ce qu’il faut faire pour créer un sentiment d’appartenance. À l’approche de la Journée internationale de la femme, le HCR s’est entretenu avec Golriz pour discuter de l’impact de son statut de femme réfugiée sur sa vie politique.
François Héran, professeur au Collège de France, est directeur de l’Institut Convergences Migrations (ICM) dont l’objectif est de fédérer des efforts de recherche sur les migrations en sciences sociales, humaines et de la vie. Installé sur le campus Condorcet, il est largement ouvert sur l’extérieur avec la volonté de resserrer le lien entre sciences et société, via un éclairage sur l’actualité* et un partenariat avec des acteurs de la société civile, dont la LDH.
Droits et Libertés, la revue trimestrielle de la LDH, parue aujourd’hui, lui a donné la parole sur les questions migratoires.
Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement conservateur grec, les migrants et les passeurs cherchent d’autres routes pour entrer en Europe. Un phénomène qui s’observe particulièrement à travers les accidents.
A travers la Manche, comme ailleurs en Europe, il est plus urgent que jamais de réorienter fondamentalement les politiques migratoires européennes afin de reconnaître le droit de toute personne de circuler librement. Cette reconnaissance est la condition pour que la liste des décès aux frontières de l’Europe cesse enfin de s’allonger.
Les violences policières, la destruction des biens personnels, l’interdiction de distribuer de la nourriture, les batailles juridiques pour accéder à de l’eau potable, la fermeture des différents dispositifs humanitaires initiés par la société civile : tout a été mis en œuvre par les autorités élues, policières, administratives et judiciaires pour bloquer le parcours migratoire tout en dissuadant les exilé·e·s de se maintenir sur le territoire français. La mer est ainsi devenue l’ultime voie possible pour des personnes vivant dans des conditions insoutenables et persécutées par la police.
par Rémy Dufaut
La campagne pour la présidentielle étant déjà bien engagée pour certains, qui jouent la surenchère en matière de lutte contre l’immigration, la question à propos de la CEDH qui empêcherait de restreindre le regroupement familial, et donc sa remise en cause, nécessitent que l’on rappelle le rôle de cette commission, son caractère régalien et les chiffres réels de l’immigration en France.
La Cour européenne des droits de l’homme est une juridiction du Conseil de l’Europe chargée de veiller au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les 47 États qui l’ont ratifiée.
Rappelons que cette convention, signée à Rome le 4 novembre 1950 par les États membres du Conseil de l’Europe, ratifiée par la France en 1974, s’inscrit dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
«La jurisprudence fait fi de la loi nationale. D’une certaine manière, le juge s’est mis à faire la loi» Philippe Juvin
«Aujourd’hui on a un droit (…) au regroupement familial. Il faut que ce soit la France qui retrouve le droit de choisir qui elle accueille. Je propose tout simplement d’arrêter le regroupement familial, en tout cas son caractère automatique, a déclaré sur BFMTV Éric Ciotti lors du deuxième débat de LR. Mais il y a la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment son article 8 qui garantit la continuité de la vie familiale et qui prive le législateur français de toute capacité d’action.»
Michel Barnier, quant à lui, propose d’instaurer un «moratoire sur l’immigration» et de créer un «bouclier constitutionnel» pour le mettre en oeuvre…
Pour Marine Le Pen, « Il faut arrêter le regroupement familial et l’immigration, supprimer le droit du sol, modifier le code de la nationalité. »
Manuel Valls et Eric Zemmour ont également proposé de suspendre le regroupement familial.
Le polémiste, qui prône cette mesure depuis plusieurs années, estime qu’il faudrait l’arrêter pour réduire « les flux migratoires » qui ont « explosé ». Comme Brice Hortefeux en 2016 et Eric Ciotti en 2019, il brandit le chiffre de « 90 000 personnes par an » entrant en France chaque année par la voie de l’immigration familiale.
C’est ne pas tenir compte de la distinction entre deux notions : l’immigration familiale et le regroupement familial.
Hors, le regroupement familial constitue seulement 13 % de l’immigration familiale, comme le rappelait le ministère de l’intérieur (2019), qui concernait effectivement 90502 personnes.
Il n’a concerné que 12 113 personnes (époux et enfants d’étrangers résidant en France) en 2019, selon le ministère de l’intérieur : un chiffre stable par rapport à 2018 (12 149 personnes).
En 2020, la primo-délivrance de titres de séjour était en baisse de 20,9% en 2020 par rapport à 2019 et, en particulier, de 16,6 % pour le regroupement familial.
Nous sommes encore loin du « grand remplacement »
En 2020, 6,8 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,2 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.
La population étrangère vivant en France s’élève à 5,1 millions de personnes, soit 7,6 % de la population totale. Elle se compose de 4,3 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.
1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (6,8 millions), au total, 8,5 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,7 % de la population. (INSEE)
Les forces de l’ordre françaises procédaient mardi au démantèlement d’un campement d’environ un millier de migrants à Grande-Synthe, dans le nord de France, sur fond de tension entre Paris et Londres autour de la question migratoire et de contestation du traitement réservé aux exilés sur le littoral français.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a assuré, mardi, vouloir éviter que la crise migratoire à la frontière avec la Pologne, qu’il est accusé d’avoir orchestrée, ne dégénère en confrontation avec ses voisins européens.
L’arrivée de plusieurs milliers de migrants à la frontière polonaise, orchestrée par le régime d’Alexandre Loukachenko, provoque une situation humanitaire dramatique et des tensions diplomatiques entre Minsk et l’Union européenne.
Retour en images en images sur une semaine de tensions.
Un film qui fait le point sur une réalité prégnante, mais méconnue : le mauvais accueil fait à ceux qui rentrent, soupçonnés d’avoir démérité et souvent mis au ban de la société.
La honte de l’échec forme ainsi comme une sorte de prison mentale pour les migrants, auxquels il faut un grand courage pour rentrer et affronter l’opprobre. Beaucoup n’y parviennent pas, préférant vivre une vie de misère dans un « eldorado » qui se referme sur eux comme un piège.
La réalisatrice camerounaise Mary-Noël Niba montre un aspect des migrations rarement pris en compte par les commentateurs en donnant la parole à ceux, plus nombreux qu’on le croit, qui reviennent au pays, laminés par leur expérience.
A l’approche de l’hiver, la situation s’aggrave encore à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, où des milliers de migrants tentent d’entrer.
Les tensions sont très vives entre les deux pays et la frontière est en voie de militarisation avancée.
Des centaines de tentes formant un vaste camp de fortune, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants entassés, et des tentatives de plus en plus violentes de forcer les barrières et les rouleaux de fils barbelés de la frontière est de l’Union européenne (UE) : la tension à la frontière polono-biélorusse n’a cessé de croître, tout au long de la journée du lundi 8 novembre.
La France n’expulse pas directement vers l’Afghanistan, mais renvoie en Croatie, en Autriche… des pays qui eux vont exécuter les mesures d’éloignement et où il n’y a aucune garantie sur l’examen des demandes d’asile. Hypocrisie…