Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Appel de 58 médecins hospitaliers

Publié  le 23 MARS 2020  –  PAR JEAN-PIERRE BOUDINE  BLOG : LE BLOG DE JEAN-PIERRE BOUDINE

Appel de 58 médecins hospitaliers

Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Était-ce réellement l’urgence ? Mais rien sur les usines réquisitionnées pour fabriquer masques, respirateurs… Rien sur la réouverture des lits nécessaires. Rien sur le dépistage systématique qui a fait ses preuves en Allemagne et en Corée du Sud. Qu’en est-il aujourd’hui, dans notre pays, de cette logistique nécessaire pour gagner le combat contre le coronavirus ? Le pouvoir exécutif semble en décalage entre les annonces rassurantes, la volonté affichée de transparence et la réalité du terrain que les soignants font remonter sans cesse et de tous lieux. Deux exemples, ils sont aussi simples que vitaux.

Alors que depuis des années les structures hospitalières sont matériellement asphyxiées par les enveloppes budgétaires, on nous annonce la fabrication de masques sans que soient donnés d’éléments précis : combien sont produits ? Où ? Quels délais ? Quels moyens de livraison ? Quels modes de distribution ?

Alors que depuis des années, les politiques gouvernementales ont supprimé des milliers de lits de réanimation et soins intensifs (passant d’environ 26 000 lits à 13 000), le pouvoir exécutif nous annonce la mise en œuvre de moyens exceptionnels. Soit, mais la logistique étant cruciale, la confusion est mortelle : combien de respirateurs sont en cours de fabrication ?

À ce jour, quel préfet est en mesure de répondre aux soignants qui sont sur le front? La responsabilité, l’urgence, du gouvernement est de fournir les armes et les moyens de combattre. La transparence est d’en rendre compte précisément. Nous, médecins, refusons de devoir choisir entre un malade grave que nous allons soigner et un très grave que nous allons laisser mourir.

Nous, médecins, refusons d’exposer nos équipes avec des recommandations qui ne reposent pas sur les données acquises de la science mais sur les possibilités réduites de recours aux meilleurs soins. Nous faisons nôtres ces propos d’une collègue cheffe de service le 14 mars 2020 après une réunion à l’ARS et nous nous souviendrons quand viendra l’heure de la reconstruction des hôpitaux que nous n’avons pas pu compter sur vous, Messieurs et Mesdames du gouvernement :

« Madame la Directrice générale du CHU, Monsieur le Directeur général de l’ARS

Auvergne-Rhône-Alpes, je veux bien après cette réunion de crise retourner dans mon hôpital organiser les services différemment pour accueillir la médecine à la place de la chirurgie, fabriquer un service de dix lits de réanimation de toutes pièces et en urgence, nous avons d’ailleurs déjà commencé depuis vendredi, je veux bien risquer ma vie et celle de mes équipes en soignant tous ces malades qui vont arriver. Jamais je ne vous ai attendus pour prendre une telle décision. Mais, s’il vous plaît, ne me parlez pas d’union nationale, ne me parlez pas de votre efficacité, ne parlez pas de vos responsabilités ni de l’implication des ministres qui ont fermé tous ces lits et laissé périmer tous ces masques.» 

À grands coups d’« il y a trop de lits hospitaliers en France… La télémédecine va résoudre les problèmes des déserts médicaux… Le tout ambulatoire et les filières de soins régleront le problème de l’engorgement… Il faut choisir entre les malades et tenir compte du rapport bénéfice/coût », ils ont considérablement détruit notre système hospitalier depuis des années et des années.

Nous ne pouvons pas attendre la fin de l’épidémie, c’est maintenant, tout de suite qu’il faut prendre les mesures pour le rétablir. Et pour cela on ne peut compter que sur la mobilisation en direction du gouvernement

Dr Alliot Marie-Josée, médecin, 69 ; Dr Anton Johannes, anesthésiste-réanimateur, Laval ; Dr Baali Kader, président CME, Saint-Laurent-du-Pont ; Dr Bah Thierno, gériatre SSR, Saint-Geoire-en-Valdaine 38 ; Dr Balasanu Oana, hématologue CHR Metz-Thionville ; Dr Belucci Sessa Sylvia, maître de conférences honoraire des universités, médecin hématologue AP-HP; Dr Ben Maklouf Wisse, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Benet Blandine, pharmacien biologiste CHR Metz-Thionville ; Dr Bernard Isabelle, neurologue libéral, Cholet 49 ; Dr Borel Isabelle, gastro-entérologue ; Dr Brinnel Heiner, addictologue CH L’Arbresle 69 ; Dr Bruneau Catherine, médecin du travail, Lyon ; Pr Canis Michel, chirurgie gynécologique, chef de service démissionnaire CHU Clermont-Ferrand ; Dr Cardine Mathieu, PH Puma-Urgences Samu 38; Dr Carpentier Geoffrey, psychiatre, Paris ; Dr Chabernaud Jean-Louis, pédiatre réanimateur, AP-HP ; Dr Chaillet Antoine, interne, 69 ; Dr Crimu Daniela, interniste, CHU Grenoble-Voiron ; Dr Crova Philippe, réanimateur médical, CHPO Bourgoin 38 ; Dr Delon Jacques, médecin du travail, Lyon ; Dr Doguet Marie-Hélène, psychiatre, Le Havre ; Dr El Khebir Mohamed, médecin urgentiste, Samu 60 ; Dr François Patrice, département santé publique CHU Grenoble ; Dr Francony Gilles, réanimation chirurgicale CHU Grenoble ; Dr Gaillard-Régnault Jean-Luc, médecin honoraire anesthésiste-réanimateur AP-HP ; Dr Gréani Yves, médecin généraliste Propriano ; Dr Giloux Nathalie, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Guenin Monique, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Houchois Émeline, interne Lyon ; Dr Khitri Yasmina, urgentiste 38 ; Dr Lemaitre Ilona, interne 69 ; Dr Lemonnier Marie-Paule, hématologie cancérologie AP-HP ; Dr Lesouple Chantal, PH retraitée Guéret ; Pr Lorin de la Grandmaison Geoffroy, chef du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Raymond-Poincaré, 92 ; Dr Marquet Jean-luc, urgentiste CH Riom 63 ; Dr Martin Jean-Max, médecin généraliste, 44 La Haïe-Fouassière ; Dr Martin Charles-Antoine, PH ORL CH La Chartreuse Villefranche-de-Rouergue ; Dr Mesnil Adeline, gastro-entérologue CHU Grenoble-Voiron ; Dr Miroux Patrick, PH urgentiste CHU Angers ; Dr Okamba Patricia, biologiste Metz-Thionville ; Dr Pangrani Marc, médecin généraliste, Fréjus ; Dr Paquet Cyrielle, chirurgien CHU Grenoble ; Dr Paraire François, médecin légiste APHP, syndicaliste ; Dr Pichon Hervé, chirurgien 38 ; Dr Prunayre Gaspard, psychiatre CH Vinatier ; Dr Riboud Romain, chirurgien CHU Grenoble-Voiron ; Dr Rivière Pierre, psychiatre Paris ; Pr Roujeau Jean-Claude, Paris ; Dr Ruynat Luc, anesthésiste-réanimateur Hôpitaux de Lyon ; Dr Salvaing-Clauzier Pierrette, médecine scolaire, Paris ; DrSchweitzer Marc, pédopsychiatre, Paris ; Dr Tranchant Lionel, gériatre CH Saint-Laurent-du-Pont 73 ; Dr Varnet Olivier, PH neurologue au CH de Gonesse, secrétaire général SNMH FO ; Dr Venet Cyrille, anesthésiste-réanimateur CHU Grenoble-Voiron ; Dr Vienot Patrice, PH anesthésiste 39 ; Dr Woerlé Jean-Louis, psychiatre.

Municipales 2020 : communiqué de la LDH des Pyrénées orientales

Communiqué de la LDH-66 envoyé au quotidien unique L’Indépendant qui ne l’a pas publié à ce jour.

Communiqué de la section de Perpignan/Pyrénées orientales de la LDH

La commune est le premier échelon de notre organisation démocratique institutionnelle. Il est donc essentiel que tous.tes ses habitant.es puissent exprimer leur choix du programme et de l’équipe qui va le mettre en œuvre. C’est pourquoi la LDH défend la démocratie participative et citoyenne dans les quartiers et la cité.

La LDH regrette d’autant plus que les ressortissants étrangers non communautaires (hors UE) qui y vivent, y participent à la vie locale, y scolarisent leurs enfants et y font vivre les associations n’aient pas le droit d’y exprimer leur choix

Nous souhaitons par ailleurs que les aspirations des moins de 18 ans, récemment exprimées sur la défense du climat et de l’environnement et sur l’égalité des droits dans la scolarité, soient entendues à l’avenir.

Pour la LDH les élections municipales sont aussi l’occasion de reconquérir les services publics indispensables aux citoyens (transports publics, régie publique de l’eau, logement social) contre toute privatisation du bien commun et public.

Au sujet de la sécurité nous ne voulons pas que la police municipale empiète sur les compétences de la police nationale c’est pourquoi nous nous opposons à son armement.   

​Souhaitons nous comme premier magistrat de notre ville un candidat mis en examen pour détournement de fonds publics, de surcroît prônant la division plutôt que le vivre ensemble. Nous appelons donc toutes les citoyennes et tous les citoyens à s’informer au mieux sur les propositions concrètes des programmes et à voter en connaissance de cause, non pour un bénéfice individuel, mais pour le bien de l’ensemble de la population.

Vendredi 14 février – journée nationale de mobilisation usagers-personnels pour la défense de l’Hôpital public

la LDH soutient l’initiative commune des collectifs suivants pour la journée nationale de défense de l’hôpital public le jeudi 14 février 2020. Le droit à la santé pour tou(te)s est un droit humain essentiel, élémentaire et indispensable.

Appel conjoint de : Notre Santé en Danger, Convergence des collectifs de défense des services publics, Coordinations des collectifs de défense des hôpitaux

Le 14 février 2020,
usagères, usagers, professionnel-le-s de la santé et du médico-social mobilisons-nous ensemble pour l’hôpital public !
Pour une politique garante des soins et d’une prise en charge de qualité accessible à toutes et tous, partout.

Après des années de restrictions budgétaires, l’hôpital public s’effondre. Il n’est plus capable d’assurer pleinement son rôle de service public. Cela remet en cause l’égalité d’accès aux soins et une prise en charge de qualité sur tout le territoire. (Services d’urgence fermant la nuit ou le weekend, comme à St Nazaire, nouveau-nés transférés en réanimation pédiatrique sur Orléans, Rouen… par manque de place sur Paris, maternités fermant brutalement pour plusieurs mois, comme à Tourcoing, prise en charge des malades du cancer interrompue comme à Cherbourg, …les exemples se multiplient.) Des centaines de lits d’hospitalisation, des services sont fermés par manque de personnelle-s ou sur décision des agences régionales de santé.

Depuis des années les professionnel-le-s de l’hôpital public, de la santé et du médico-social alertent et se mobilisent. Des EHPAD aux services d’urgence, de la psychiatrie à la prise en charge du handicap, tous secteurs confondus usager-es et personnels s’organisent pour dénoncer cette casse. Depuis un an une lutte inédite s’étend dans tous les secteurs de l’hôpital. Face à ce mouvement et à la gravité de la situation, les réponses du gouvernement, comme celle de ses prédécesseurs ne sont que des effets d’annonce. L’accès aux soins et à l’accueil est de plus en plus restreint. La situation continue de se dégrader pour les personnels comme pour la population en besoin de soins, de prise en charge ou d’accompagnement.

Nous appelons l’ensemble de la population, à s’engager aux côtés des professionnel-le-s afin d’exiger du gouvernement les moyens nécessaires à une refondation du service public hospitalier et du secteur médico-social, nous exigeons des mesures immédiates :
• L’augmentation du budget consacré aux établissements de santé et médicaux-sociaux au moins égal à l’évolution naturelle des dépenses (4,4%) dès 2020 !
• La revalorisation salariale des carrières soignantes, éducatives, techniques et administratives, notamment en début de carrière. Ceci afin de rendre ces carrières plus attractives, de reconnaître l’utilité de leur mission de service public et d’éviter que les professionnel-les démissionnent.
• Le recrutement immédiat de professionnel-les supplémentaires associé à un plan de formation à même de pourvoir aux besoins.
• L’arrêt des fermetures de services, d’établissements, de structures et la réouverture de lits et de places.
• Une organisation démocratique qui permette une large participation pour l’élaboration de la politique de santé.
• L’égalité d’accès, d’accueil et une prise en charge de qualité pour toute la population sur tout le territoire sans forfait, franchises ni dépassement d’honoraires.
• La reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin.

Pour les retraites, comme pour la santé, une Sécurité sociale solidaire (assurant une prise en charge à 100% des soins de santé), démocratisée est plus que jamais nécessaire. Nous rappelons notre rejet de la marchandisation de la santé et de la protection sociale. Nous rejetons le système de retraite par capitalisation tout comme l’hospitalisation privée lucrative.

Nous appelons la population et les personnels à participer en nombre à la journée nationale d’action du 14 février 2020, à soutenir les différentes initiatives prises d’ici là et à s’organiser pour se donner les moyens d’imposer une autre politique.

 fleche2 Lire le communiqué au format PDF