Tapage nocturne, insultes, menaces de mort: des amis de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Pendant sa campagne des municipales Aliot n’a cessé de se targuer de s’être éloigné du Rassemblement national (ex FN). Cet article démontre, une fois de plus, les liens étroits entre Aliot et des responsables peu fréquentables qui ont beaucoup travaillé avec l’extrême-droite . Comme par hasard le prochain congrès national du RN pour investir la nouvelle candidature de Marine Lepen aux présidentielles se tiendra les 3 et 4 juillet à Perpignan…

Tapage nocturne : des proches de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Publié sur oeilsurlefront.liberation.fr le 13/01/2020

PAR TRISTAN BERTELOOT

Des cadres du RN se sont réunis le 13 décembre pour un dîner très animé à Paris, chez le député européen Jérôme Rivière. L’événement, où étaient présents des proches du maire de Perpignan s’est plutôt mal terminé : une enquête a été ouverte pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort».

Des nouvelles des deux hommes qui accompagnaient l’eurodéputé RN Jean-Lin Lacapelle à la petite sauterie organisée chez un autre élu du parti, Jérôme Rivière, le 13 décembre, en plein reconfinement. Nous vous en parlions hier : cette soirée a débouché sur l’ouverture d’une enquête pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort», a révélé Mediapart. Il s’agit, selon plusieurs sources, d’Arnaud Folch et de Nicolas Lesage, deux proches de Louis Aliot.

Le premier a récemment été nommé directeur de la communication par le maire RN de Perpignan. Selon le site d’information local Made in Perpignan, Folch a signé un contrat de onze mois pour «communiquer sur les enjeux territoriaux forts» en vue des régionales. Il a également la particularité d’avoir été directeur adjoint de la rédaction du magazine Valeurs actuelles, en charge des hors-séries. Egalement passé par l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, il est décrit comme un «obsédé par Gabin et la France de cette époque-là», nous raconte un ami d’Aliot, qui le considère comme assez «littéraire». L’avant-dernier article de Folch dans Valeurs traite d’ailleurs du maire de Perpignan. Son titre : Aliot, dynamiteur du «front républicain».

Lesage est lui aussi un homme de l’ombre du clan Aliot. Ami très proche de l’ex-député des Pyrénées-Orientales, il a été son directeur de cabinet, avant de rejoindre celui de Marine Le Pen. Elle s’en est séparé après la présidentielle 2017, le jugeant «peu fiable», selon une source. Celle-ci précise que Lesage n’est aujourd’hui «pas en odeur de sainteté» auprès de la présidente du RN. Spécialisé dans les «problématiques de défense et sécurité», nous dit-on, il assurait à ce titre pendant longtemps le rôle de «logisticien et coordinateur» du cercle des Horaces, ces hauts fonctionnaires au service du RN. «C’est lui qui était chargé de trouver les lieux de réunion, explique un ancien membre. Il faisait la navette entre le cabinet de la présidente et les Horaces, orientant des personnes qui cherchaient à interroger Marine Le Pen sur des sujets techniques vers nous.» Bref, du beau monde.

Un producteur de musique passé à tabac à Paris: une police raciste qui réprime les citoyens? (vidéos)

Cet évènement grave s’est passé samedi dernier. Il est une preuve supplémentaire du racisme qui gangrène la police parisienne comme pendant la longue séquence de la guerre d’Algérie. Des syndicalistes policiers proche de l’extrême-droite en influencent certaines franges. La police instrumentalisée par le président Macron pour le protéger contre le mouvement des Gilets jaunes depuis fin 2017, serait-elle en train de s’autonomiser sous la protection d’un préfet particulièrement autoritaire dont la politique répressive rappelle celle du préfet Papon pendant la guerre d’Algérie…LDH combat cette dérive raciste comme elle l’a fait dans le passé et dans l’unité la plus large.

Passage à tabac d’un producteur à Paris : quatre policiers suspendus, une enquête ouverte

Publié sur lemonde.fr le 25/11/2020 avec AFP

Samedi 21 novembre, des policiers ont été filmés par une caméra de vidéosurveillance en train de rouer de coup un homme noir, et lançant une grenade lacrymogène dans son studio de musique, sans motif apparent. L’IGPN est saisie.

Un déchaînement de violence inexplicable. C’est le sentiment laissé par l’enquête du média Loopsider mise en ligne jeudi 26 novembre qui révèle le passage à tabac d’un homme dans la soirée du samedi 21 novembre par trois policiers, à Paris. Dans cette enquête, le journaliste David Perrotin revient sur des événements qui se sont déroulés dans le 17e arrondissement de la capitale et révèle les conditions d’une interpellation plus que violente d’un producteur de musique dans l’entrée de son propre studio.

Les images publiées montrent un homme appelé Michel qui subit une volée de coups assénés par des policiers alors qu’il se trouve à l’entrée d’un studio de musique. Selon leur procès-verbal consulté par l’Agence France-Presse (AFP), les policiers ont tenté de l’interpeller pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils.

Photographies de Michel faites par son avocate afin de constater les blessures dans la nuit du samedi 21 novembre. Hafida El Ali

Mais les images de vidéosurveillance de ce studio ne montrent pas cela. On y voit les trois fonctionnaires de police entrer dans le studio en agrippant l’homme puis le frapper à coups de poing, de pied ou de matraque. Dans leur rapport, les policiers ont écrit à plusieurs reprises que l’homme les avait frappés. Or, selon ces mêmes images, Michel résiste en refusant de se laisser embarquer, puis tente de se protéger le visage et le corps mais ne semble pas porter de coups. Loopsider a publié l’intégralité de la scène d’une durée de 13 minutes.Par ailleurs, l’homme, noir, affirme avoir fait l’objet d’insultes racistes de la part des agents, déclarant avoir été traité de « sale nègre » auprès de nos confrères.

Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio parviennent à rejoindre l’entrée, provoquant le repli des policiers à l’extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers tentent ensuite de forcer la porte et jettent à l’intérieur du studio une grenade lacrymogène qui enfume la pièce. D’autres images dévoilées par Loopsider et tournées par des riverains montrent les policiers pointer leurs armes dans la rue et intimer à Michel l’ordre de sortir du studio.

« Violences par personnes dépositaires de l’autorité publique »

A la suite de son interpellation violente, le producteur avait, dans un premier temps, été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». Mais le parquet de Paris a, finalement, classé cette enquête et ouvert, mardi, une nouvelle procédure pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique », confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN).

Moins de deux heures après la publication de cette enquête, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a réagi et fait savoir qu’il avait demandé au préfet de police de « suspendre à titre conservatoire » ces policiers. « Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la justice dès mardi. (…) Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais », a écrit Gérald Darmanin dans un message publié sur Twitter.

Ça s’est passé samedi à Paris. 15 minutes de coups et d’insultes racistes. La folle scène de violences policières… https://t.co/uZqrA5IbZh— Loopsidernews (@Loopsider)

« Afin d’établir précisément les circonstances de l’interpellation de [cet homme], le préfet de police a saisi l’IGPN sur le plan administratif et a demandé au directeur général de la police nationale de suspendre à titre conservatoire les policiers impliqués », a précisé, dans la foulée, la Préfecture de police.

Quatre policiers suspendus

A la mi-journée, le procureur de Paris, Rémy Heitz, a déclaré qu’il demandait à la « police des polices » d’enquêter « le plus rapidement possible » sur cette affaire. « C’est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi », a déclaré le procureur de la République.

Un quatrième policier a été suspendu de ses fonctions jeudi après le passage à tabac du producteur, a appris l’AFP jeudi de source proche du dossier. Ce policier, arrivé en renfort, est accusé d’avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique où a eu lieu la violente interpellation. Les trois policiers ayant procédé à l’interpellation ont, eux aussi, été suspendus de leurs fonctions par le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux.

Gérald Darmanin était invité du « 20 heures » de France 2, jeudi. « Ces images sont inqualifiables, choquantes, j’ai demandé la suspension de ces policiers », a annoncé le ministre de l’intérieur, ajoutant : « Si la justice conclut à une faute, je demanderai la révocation des trois policiers, ils ont sali l’image de la République. Lorsque des gens déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République. »

« Ces images sont insoutenables »

« Mon client a fait quarante-huit heures de garde à vue de manière injustifiée sur des propos mensongers des services de police qui l’ont outrageusement violenté », a dénoncé son avocate, Me Hafida El Ali. Si nous n’avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison. » Michel bénéficie d’une incapacité totale de travail (ITT) de six jours.

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s’est dite sur Twitter « profondément choquée par cet acte intolérable », tandis que son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, a jugé « ces images insoutenables »« Terribles et injustifiables images », a commenté de son côté le député écologiste ex-LRM Matthieu Orphelin.

L’Assemblée nationale a voté cette semaine la proposition de loi sécurité globale, dont l’article 24 punit d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » de membres des forces de l’ordre en intervention, quand elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique ». Ce texte, qui doit être examiné au Sénat, a suscité de vives critiques de la part des journalistes et des défenseurs des libertés.

Enquêtes sur des soupçons de violences policières dans un commissariat du 19e arrondissement de Paris

Publié sur lemonde.fr le 13 novembre 2020

Dans le sillage de la parution du livre « Flic », « Streetpress » et « Mediapart » publient des témoignages mettant en lumière des violences policières. L’IGPN a été saisie.

Deux mois après la sortie du livre Flic, un journaliste a infiltré la police (éditions Goutte d’Or), le commissariat du 19e arrondissement de Paris fait à nouveau parler de lui pour des soupçons de violences en son sein. Des enquêtes ont été ouvertes en juillet en raison de soupçons de violences de la part de policiers sur des gardés à vue dans ce commissariat parisien, a appris l’Agence France-Presse (AFP), auprès du parquet de Paris, après la publication jeudi 12 novembre de témoignages par Streetpress et Mediapart.

Parmi les récits publiés par Streetpress, celui d’un dénommé Moha, 37 ans. Interpellé dans la nuit du 7 au 8 juillet à la suite d’une altercation dans la rue alors qu’il avait bu, il dit avoir été roué de coups par des policiers dans la voiture des forces de l’ordre et au commissariat.

Cet homme, incarcéré jusqu’à la mi-août pour l’altercation, a déposé plainte contre les agents. « Une enquête a été ouverte le 22 juillet du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique », a fait savoir le parquet de Paris à l’AFP, précisant que les investigations avaient été confiées au service de déontologie de la préfecture de police de Paris (SDSE).

Plusieurs affaires, l’IGPN saisie

Le site reprend le témoignage d’un autre homme, également placé en garde à vue dans ce commissariat en juillet 2020 avec d’autres jeunes qui participaient à une soirée privée dans un appartement. Les policiers, intervenus pour tapage, avaient interpellé plusieurs fêtards, les accusant de « violences » envers eux. Plusieurs interpellés, affirmant de leur côté avoir été victimes de coups et d’insultes au commissariat, avaient ensuite déposé plainte.

Sur cette affaire, déjà révélée dans la presse, une enquête a été ouverte le 13 juillet et confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique », a précisé le parquet à l’AFP. Le même jour, une enquête a également été ouverte pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et outrages ».

Streetpress évoque aussi le cas de deux hommes placés en garde à vue dans la même cellule qui racontent au site avoir assisté à des violences et des insultes de la part de policiers.

Ce commissariat, situé dans le nord-est de Paris, est déjà visé par d’autres enquêtes. Début septembre, le parquet avait notamment ouvert une enquête après la parution du livre Flic, dans lequel Valentin Gendrot raconte deux années d’immersion au sein de ce commissariat, évoquant des « tabassages » et des pratiques « racistes ».

Interrogée par l’AFP, la préfecture de police a rappelé avoir signalé les faits rapportés dans le livre Flic au procureur de la République et avoir saisi l’IGPN à titre administratif. « Toute personne peut signaler les faits dont elle s’estime victime auprès des services de police ou de l’institution judiciaire », a ajouté la préfecture.

Pour sa part, Mounir Mahjoubi, député La République en marche (LRM) du 19e arrondissement de Paris, a interpellé le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, « pour que toute la lumière soit faite sur ces agissements ».

Je condamne fermement les faits rapportés par plusieurs médias concernant des policiers de #Paris19. J’ai écrit à… https://t.co/SmduCjZBkA— mounir (@Mounir Mahjoubi)