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Rassemblement unitaire à Perpignan en solidarité avec les Gilets jaunes et les lycéens réprimés (+ photos)

Le rassemblement à l’initiative de la CGT-66 le vendredi 14 décembre devant la gare de Perpignan « pour une autre répartition des richesses » est devenu une manifestation de solidarité avec le mouvement des Gilets jaunes.  Participation de plusieurs organisations (CGT, Solidaires, PCF, NPA, LO,…) et associations. Des gilets jaunes étaient présents et l’un d’eux est intervenu sous les applaudissements des 300 manifestants présents.

Comme l’a déclaré la CGT « Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont toujours rien compris : le cap libéral et l’austérité sont maintenus. Dans une allocution enregistrée de 13 minutes, le président de la République s’est livré à un véritable exercice d’enfumage ! Une opération de communication alliant menaces, misérabilisme et mea culpa hypocrite, dès les premières minutes de son intervention… »

En solidarité avec les jeunes lycéens de Mantes réprimés une minute de silence a été observée agenouillé(e)s au sol…

Des adhérents de la LDH-66 étaient présents.

Photos de Jean-Christophe Milhet

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Photos de Mélina Dufraigne

Quand le prix des Droits de l’Homme de la République française dérange les autorités de la République

Tribune de  Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH et Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH publiée sur Mediapart

La CNCDH a décidé de remettre un de ses prix annuels à deux organisations, l’une est israélienne B’Tselem, l’autre palestinienne Al Haq. Ce prix devait être remis le 10 décembre par la garde des Sceaux. A 48 heures de distance, celle-ci s’est désistée. Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH et Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH s’insurgent de cette nouvelle défausse du gouvernement.

La CNCDH [1] a décidé de remettre un de ses prix annuels à deux organisations. L’une Israélienne B’Tselem, l’autre palestinienne Al Haq. Leur particularité ? De travailler ensemble pour dénoncer les violations de droits supportées par les palestiniens, avec, pour ce qui concerne Al Haq, le fait de s’opposer aussi aux violations de droits commises par l’autorité palestinienne. Est-il besoin de dire qu’elles sont sous pression ? B’Tselem fait l’objet de menaces constantes et de mesures discriminatoires de la part du gouvernement israélien. Al Haq n’est pas mieux loti. Précision qui n’est pas un point de détail, ces deux organisations reçoivent des financements de nombreuses fondations, de l’Union européenne et de nombreux gouvernements occidentaux dont la France…

Ce prix devait être remis le 10 décembre par la garde des Sceaux. A 48 heures de distance, celle-ci s’est désistée, retenue officiellement par une entrevue avec le Premier ministre, et il ne s’est trouvé aucun ministre pour la substituer, pas même le plus obscur secrétaire d’Etat !

Tout ceci serait un non évènement si, d’une part, cette petite lâcheté des autorités françaises ne répondait pas aux injonctions de ceux et celles qui, en France, ont choisi de se faire les porte-paroles du gouvernement de B. Netanyaou et de l’extrême-droite israélienne et, d’autre part, si ce même gouvernement français ne s’apprêtait à entériner, au sein de l’Union européenne, une définition de l’antisémitisme incluant la critique de la politique israélienne.

Dès l’annonce des récipiendaires du prix de la CNCDH, le Crif est entré en action, accompagné d’un député français, ancien du Betar [2] et fidèle du premier ministre israélien, Meyer Habib. La lecture du site du Crif, dont l’actuel président est aussi un ancien du Betar, les sites de cette mouvance et l’écoute des propos du député Meyer Habib attestent d’une très grande capacité de désinformation et de fake news. Terroristes, complicité du terrorisme, antisémitisme, boycott, tout y passe. Inutile de répondre à cette volée de propos aussi ineptes qu’inexacts. Sauf peut-être sur un point parce qu’il en dit long sur le sentiment de propriété de la Palestine occupée qu’éprouvent le Crif et autres soutiens du gouvernement israélien. Notre préoccupation de faire respecter le droit, en exigeant de la France qu’elle ne participe pas au processus économique de colonisation, devient une manifestation de délégitimation de l’Etat d’Israël…

Par ailleurs, la volonté des autorités françaises d’accepter la définition de l’antisémitisme proclamée par l’IHRA [3] serait aussi sans importance tant cette définition est édulcorée et simpliste si elle ne s’accompagnait d’exemples d’interprétations qui sont, pour la plupart, relatifs à la critique de la politique israélienne !

En boycottant la remise d’un prix des droits de l’Homme qu’elles décernent et en enfourchant la démarche de l’IHRA, le tout sous la pression d’organisations dites communautaires, les autorités françaises persistent à jouer un jeu déplorable et dangereux.

On avait déjà relevé l’erreur du président de la République qui s’était aventuré à assimiler antisionisme et antisémitisme et avait intronisé M. Netanyaou comme représentant des juifs du monde entier.

On avait aussi constaté que la politique officielle de la France, fidèle à l’existence de deux Etats et à une Jérusalem partagée, n’allait pas jusqu’à reconnaître l’existence de la Palestine en tant qu’Etat.

Cette accumulation de gestes de confiance à l’égard de l’extrême droite israélienne et de ses relais en France finit par faire question.

Quel est, en effet, le sens exact de la politique française si celle-ci ressemble de plus en plus à un pâté d’alouette ? Des affirmations de principe ne suffisent plus à compenser des actes qui les démentent.

Une telle attitude confère une sorte d’impunité aux agissements des autorités israéliennes qui, de la colonisation en « Etat juif » en passant par leurs attaques répétées contre une partie de la société civile israélienne, tentent de rendre impossible la solution à deux Etats et divisent les citoyens d’Israël en ceux disposant de la plénitude de leurs droits et les autres.

C’est ainsi que l’on encourage la grande majorité des israéliens à cultiver l’idée folle qu’ils pourront maintenir indéfiniment sous leur domination un autre peuple, au risque d’accumuler tant de haine et de ressentiment qu’ils empêcheront toute solution rationnelle.

S’il ne peut s’agir de décréter le boycott de M. Netanyaou, ne peut-on espérer que les signes donnés par la France ne le renforcent pas ?

De la même manière, céder de manière répétée au chantage qu’exerce le Crif, c’est accréditer que toute critique de la politique israélienne est une manifestation d’antisémitisme.

Doit-on rappeler au gouvernement français comme au Crif que l’Etat d’Israël a ses propres intérêts qui le conduisent, par exemple, à soutenir V. Orban et ses campagnes antisémites contre G. Soros ou à cautionner, contre l’avis du comité scientifique de Yad Vashem, la loi négationniste du gouvernement polonais ?

En donnant satisfaction au Crif, le gouvernement français donne d’abord satisfaction au gouvernement israélien et ne lutte en rien contre l’antisémitisme.

Les petites lâchetés peuvent aussi avoir de grandes conséquences.

 

Patrick BAUDOUIN                                                                         Michel TUBIANA

Président d’honneur de la FIDH                                           Président d’honneur de la LDH

 

[1] La Commission nationale consultative des droits de l’Homme a été créée par René Cassin. Elle est une autorité indépendante installée auprès du Premier ministre et elle est chargée de donner son avis et de faire des propositions en matière de droits de l’Homme.

[2] Mouvement d’extrême droite sioniste.

[3] International Holocauste Remembrance Alliance.

LES 7 DE BRIANÇON LOURDEMENT CONDAMNÉ-E-S PAR LE TRIBUNAL DE GAP

Communiqué du Comité de soutien aux 3+4, Gisti, La Cimade et l’Anafé, dont la LDH est membre

 

Le 13 décembre 2018, le tribunal correctionnel de Gap a déclaré les 7 de Briançon coupables d’aide à l’entrée sur le territoire d’une personne en situation irrégulière. Si la circonstance aggravante de bande organisée a été abandonnée, la lourdeur des peines prononcées (conformes aux réquisitions du parquet) marque un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires.

Benoit, Théo, Bastien, Lisa et Eleonora ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple. Juan a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 8 avec sursis simple et 4 fermes et Mathieu à 12 mois d’emprisonnement dont 4 fermes et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve.

Nos organisations sont scandalisées et indignées par ce jugement qui criminalise encore une fois et de manière inédite des militant-e-s agissant en faveur des droits des personnes migrantes.

Le droit fondamental constitutionnel de manifester a donc été nié au profit d’une pénalisation toujours plus forte des personnes solidaires. Aussi, ce jugement va-t-il à l’encontre de l’obligation légale qu’a chacun·e de porter secours à une personne en danger. C’est un signal alarmant pour les défenseurs des droits humains en France qui font l’objet de pressions de plus en plus fortes de la part des forces de l’ordre et des autorités judiciaires.

Nos organisations se dressent aux côtés de Bastien, Benoît, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo et continueront de les soutenir et de dénoncer la situation de péril imminent des personnes migrantes dans les Alpes.

Lors de l’audience du 8 novembre 2018, les avocat-e-s et les prévenu·e·s ont pu dénoncer les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu·e·s mais aussi des personnes exilées.

Le Ministère public avait demandé au tribunal de condamner respectivement à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoît, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

Au-delà de la condamnation des 7 solidaires, le tribunal est resté sourd aux témoignages et preuves apportées par la défense, faisant le jeu ainsi des pratiques illégales de l’administration, les violations des droits et la traque des personnes migrantes. Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité.

Ce jugement est rendu alors que la Cour de cassation a annulé hier des décisions condamnant des militants pour « délit de solidarité ». L’occasion de rappeler que d’autres militants solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier et en mars 2019.

Par ailleurs, les associations alertent sur la militarisation de la frontière qui contraint les personnes migrantes à se mettre en danger en montagne dans le froid et la neige. La présence policière permanente entrave le déroulement des maraudes visant à secourir les exilé-e-s.

Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont signé la PÉTITION, nos organisations demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

Rappel des faits  :
Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo étaient poursuivi·e·s pour avoir participé, en avril dernier, à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon et pour protester contre la militarisation de la frontière franco-italienne. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ».

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