Photo Pierre Fénard.
Les résidents étrangers voteront aux élections de 2020… Chiche, monsieur le Président !
Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme, publié pendant le congrès de Niort, le 18 mai 2013, à la suite des déclarations du président de la République pendant sa conférence de presse du 16 mai.
Les résidents étrangers voteront aux élections de 2020… Chiche, monsieur le Président !
Mauvaise nouvelle : après trente-deux ans de débat, tous les résidents étrangers devaient pouvoir voter aux élections municipales de mars 2014. Et ainsi avoir le droit, comme tous les citoyens français et européens, de donner leurs points de vue sur l’élection du maire et la gestion des affaires courantes de la commune où ils résident. Mais le président de la République a décidé qu’il n’y aurait pas, en 2013, de révision de la Constitution pour le permettre.
Bonne nouvelle : après six mois de silence, le président de la République annonce qu’il présentera au Parlement, après les élections municipales de mars 2014, un projet de loi constitutionnelle pour accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires aux élections locales.
Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ? Comme l’affirme la sagesse populaire : « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Le président de la République et son premier ministre doivent donc s’engager sur un calendrier précis d’élaboration du projet constitutionnel et de sa présentation devant les Assemblées, puis devant le Congrès.
Nous voulons que toutes les conditions soient réunies pour permettre le débat citoyen nécessaire et pour créer les moyens d’aboutir à un accord capable de dégager une majorité qualifiée au Congrès.
Il faut donc que ces engagements soient rendus publics avant le début de la campagne des municipales de mars 2014 pour que le Congrès soit réuni, au plus tard, en juillet 2014.
Trente ans après la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », qui portait déjà cette revendication, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme que l’on peut gagner et qu’il est urgent de donner un signe fort à tous les citoyens, pour l’égalité des droits.
Le droit de vote et d’éligibilité de tous les résidents étrangers aux élections locales, c’est la démocratie, c’est la République !
Images du Congrès de la Ligue des droits de l’Homme à Niort
Le conseil constitutionnel valide la loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe !
17 mai 2013, 17h03 : un article de Libération annonce que le Conseil constitutionnel a validé la loi légalisant le mariage entre personnes du même sexe !
« Les Sages ont validé l’intégralité du texte tout en soulignant que il ne reconnaissait pas un «droit à l’enfant» et que toute adoption doit se faire dans l’intérêt de l’enfant (…) ».
C’est une date qui restera sans doute dans l’histoire, et dans quelques années, voire dans quelques mois, on rigolera bien dans les familles des gesticulations ridicules et grotesques du type « manif pour tous ».
Les premiers mariages vont être rapidement célébrés, puisque le président de la République et le gouvernement ont assuré que les décrets d’application sont prêts et vont être publiés très rapidement.
Il faudra, dans les premières semaines, être attentif à l’attitude de quelques excités capables de tout pour déstabiliser la République ; veiller à ce qu’aucun maire ne soit tenté de refuser ces mariages, et si cela arrivait, se préparer à riposter vigoureusement et rapidement.
Cette validation par le conseil constitutionnel va mettre fin à plusieurs mois d’hystérie homophobe, qui a fait des dégâts, parfois dramatiques, chez les homosexuels et leurs famille. C’est désormais, espérons-le, le temps de l’apaisement. Cela n’empêchera sans doute pas les réactionnaires de tous poils (politiques, religieux) de manifester comme ils l’ont prévu fin mai. Ils n’en seront qu’un peu plus ridicules.
Au fait, M. Sarkozy siégeait-il à cette séance ?
Dernière minute: le Nouvel Observateur annonce que le président de la République promulguera la loi dès demain, samedi !
Amina Traoré, militante altermondialiste malienne, privée de visa par la France
Une militante altermondialiste Malienne, Amina Traoré, vient de se voir refuser un visa pour venir en France, où elle devait participer à des conférences. Ci-dessous, un communiqué du Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement), dont la LDH est membre. Vous pouvez également télécharger ici un article d’Amina Traoré qui explique ses positions, et lire sur le site de politis un article de Bernard Langlois sur cette affaire, et sur le site de l’Humanité une interview d’Amina Traoré.
Communiqué du Crid :
Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture du Mali et militante altermondialiste, s’est vue refuser le renouvellement de son visa de circulation par le consulat de France, alors qu’elle devait se rendre en France et en Allemagne à l’occasion de plusieurs conférences mi avril.
Nos organisations considèrent que le droit à l’expression est indispensable au débat démocratique, y compris quand il s’agit d’un point de vue critique sur la politique menée par le pays concerné par l’octroi du visa. Doit-on penser qu’il y a un lien entre les positions publiques d’Aminata Traoré sur l’intervention de la France au Mali et ce refus de visa ?
Nos organisations, alors même que leurs appréciations et positions publiques sur l’intervention de la France au Mali et ses prolongements actuels peuvent être différentes, désapprouvent unanimement qu’une personne dont les apports dans les débats internationaux et les liens avec les mouvements de solidarité internationale sont incontestables, soit ainsi privée de parole en étant privée de visa.
Elles réaffirment leur attachement à la liberté d’expression, à la nécessité de débats citoyens et transparents sur des questions aussi graves qu’une intervention militaire de cet ordre et au droit de circulation des personnes.
La Fondation du mémorial de la traite des Noirs porte plainte contre Vialatte
La Fondation du mémorial de la traite des noirs a porté plainte contre le député UMP du Var, Jean-Sébastien Vialatte. Ce brave homme avait posté, après les graves incidents qui ont marqué la fête du club de football Paris-Saint-Germain, un tweet qui a enflammé immédiatement le réseau social, et dans lequel il écrivait :
Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves ils ont des excuses. #Taubira va leur donner une compensation !
Le tweet faisaint bien entendu allusion au souhait de Christiane Taubira, garde des sceaux, de donner des compensations foncières aux descendants d’esclaves.
Le député a assez rapidement effacé son tweet, mais trop tard cependant : les copies d’écran se sont diffusés très rapidement sur la toile.
La Fondation du mémorial écrit : « Trois jours après la 8è commémoration de la traite des noirs et de l’esclavage en France, ces propos constituent une insulte inacceptable à la mémoire des victimes de la traite des noirs et de l’esclavage mais aussi constituent une incitation à la haine et à la discrimination raciale au moment où le pays a besoin d’unité devant les enjeux économiques et sociaux dévastateurs ».
La fondation ajoute : « En s’attaquant à la mémoire des millions de Français descendants d’esclaves, à l’identité des millions d’étrangers issus de territoires mis en coupe réglée pendant 350 ans, au crime contre l’humanité que la République a décidé de nommer par la loi Taubira de 2001, le député Vialatte franchit une ligne rouge inacceptable pour un représentant du peuple français et l’image de la Nation. La Fédération du mémorial de la traite des noirs a décidé de porter plainte contre le député Jean-Sébastien Vialatte pour fausses accusations, diffamation et incitation à la haine raciale. Une plainte sera déposée au procureur de la République du Var, au président de l’UMP, ainsi qu’au président de l’Assemblée nationale et au Président de la République » (source : Nice-matin).
Le député de son côté a déclaré qu’il regrettait ce tweet « maladroit », mais la seule « maladresse » qu’il reconnaisse est d’avoir fait un lien entre deux événements : la déclaration de Christiane Taubira et les incidents liés au matche. Lire aussi sur le site de la section LDH de Toulon.
Ce « dérapage » ( ?) s’ajoute à tous ceux auxquels on assiste depuis le mois de septembre avec les débats autour de la loi sur le mariage des couples de même sexe. Pendant ce temps-là, Mme Boutin a une nouvelle fois affiché sa délicatesse, et postant un tweet dans lequel elle s’interroge sur la démarche de l’actrice Angélina Jolie qui a choisi l’ablation des deux seins en raison d’une anomalie génétique qui la rendait susceptible d’être victime d’un cancer : « pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n’était triste à pleurer »…
La Ligue des droits de l’Homme soutient le film « Entrée du personnel » de Manuela Frésil
Nous avions annoncé sur ce site la sortie en salle du film de Manuela Frésil, le 1er mai 2013, et en avions dit tout le bien que nous en pensions : « Entrée du personnel » avait été projeté à Saint-Barnabé en novembre 2012, en présence de sa réalisatrice, et le débat qui avait suivi la projection avait été passionnant, grâce notamment à la présence de nombreux salariés d’abattoirs industriels. C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous venons d’apprendre que la Ligue des droits de l’Homme soutient officiellement ce film. Voici la critique qu’elle en fait :
Si l’on pense qu’en France les conditions du travail à la chaine n’ont plus rien à voir avec ce que décrivait Charlie Chaplin dans Les temps modernes, il faut aller voir Entrée du personnel.
Au départ du projet de Manuela Frésil il y a eu la volonté de connaître les procédures de l’industrie agro-alimentaire de transformation des animaux en viande proposée aux consommateurs, et la visite sidérante du plus grand abattoir industriel de Bretagne. Au-delà de cette sidération ce qui l’a émue c’est le sort des travailleurs qu’elle a décidé de raconter. Témoigner de leurs conditions de travail aurait certainement nuit aux salarié-e-s. Manuela Frésil a donc filmé les images de ces grands abattoirs industriels, accompagnée par des cadres. Les voix off qui racontent sont celles de comédiens mais les propos sont ceux des salariés rencontrés dans les locaux syndicaux.
Au-delà des images qui donnent la nausée : cadavres d’animaux sanguinolents pendus à des crocs, vaches dépecées, porcs coupés en deux à la « tronçonneuse », poulets s’abattant dans des bacs à un rythme soutenu pour être découpés ou ficelés et emballés, l’enjeu de ce documentaire est bien la question des conditions de travail de ces hommes et de ces femmes, « emballés » eux-mêmes dans leurs tenues blanches. Il montre comment le geste de tuer, dépecer, couper, désosser, répété à longueur de journée use leur propre corps.
Pendant huit heures ils font les mêmes gestes et peu importe que les corps en souffrent, l’important c’est le rendement : 800 porcs tués à l’heure, un toutes les quatre secondes et demi, 7 000 par jour, 1 500 000 par an. Un ouvrier saigneur tranchera d’un coup de couteau 3 500 carotides au cours de sa journée de travail.
Sur la chaîne, chaque nouvelle machine fait espérer une amélioration, mais au lieu de soulager elle détruit un peu plus les corps, la direction augmentant les cadences pour rentabiliser l’investissement. S’engage alors un cycle infernal : produire plus, trouver plus de clients, vendre moins cher, la variable d’ajustement étant l’ouvrier soumis à ces cadences démentes. Les corps souffrent, les ouvriers tombent malades plus souvent et plus rapidement que dans d’autres secteurs industriels. Peu importe, la crise fournit rapidement de la « chair fraîche », ainsi que sont désignés les intérimaires par un dirigeant.
Paroles d’ouvrier-e-s :
« On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps.
On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus.
C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent.
Alors l’usine vous licencie.
On ne peut pas imaginer comment travailler, ça pourrait être pire…
La retraite, oui, on aimerait bien en profiter au moins deux ans. »
Si, dans Les temps modernes, Charlot pouvait « arrêter le bouton » et partir, aujourd’hui la mécanisation n’a pas forcement apporté la libération ou l’amélioration des conditions de travail aux ouvrier-e-s, surtout quand la rentabilité est le seul moteur des industriels.
Entrée du personnel
Film documentaire, 2011 – sorti en salles le 1er mai 2013
Durée : 59 mn
Réalisation : Manuela Frésil
Production : Ad Libitum
Distribution : Shellac
Retrouvez ci-dessous la programmation du film dans votre ville :
Rendez-vous publics
Paris / Espace Saint-Michel
vendredi 10 mai à 20h10 : projection-débat avec Manuela Frésil
et Dominique Lanoë (ergonome, expert auprès des CHSCT – Comités Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail)
dimanche 12 à 15h40 : rencontre avec Manuela Frésil
Montreuil / Le Méliès / mardi 14 mai à 20h30 : rencontre avec Manuela Frési
Programmation
Avignon, Utopia : mer. 15h15, jeu. 16h30, ven. 20h30, sam 13h40, dim. 14h10, lun. 19h30, mar. 13h45
Caen, Le Lux : jeu. 18h15, ven. 18h30, sam. 14h30, lun. 20h15, mar. 20h30
Dijon, L’Eldorado : tlj à 16h
Montpellier, Le Diagonal : ven., mar. à 18h, lun. 14h
Montreuil, Le Méliès : mer. 21h15, jeu., ven. à 18h30, sam., dim. à 18h15, lun. 18h30, mar. 20h30
Nantes, Katorza : tlj à 18h45 sf jeudi
Orléans, Les Carmes : tlj à 18h10
Paris, Espace Saint-Michel : tlj (sauf vend.) à 12h05, 15h40, 18h35, 21h30 ; vend. 13h05, 14h45, 20h10
MK2 Beaubourg : tlj à 11h20
Saint-Etienne, Le Méliès : ven. 19h, dim. 21h15, lun. 12h15, mar. 19h
Toulouse, Cinéma Utopia : mer. 11h, ven. 19h50, sam. 16h20, lun. 16h20, mar. 11h
Tours, Le Studio : tlj à 16h sf sauf lun.et mar.
Contact : Philippe Hagué, philippe.hague@gmail.com
Squat de Lyon, Médecins du monde : « Protéger les plus précaires plutôt que les précariser »
Trois personnes mortes dans l’incendie d’un squat à Lyon… Un squat occupé par des Rroms, à qui on avait coupé le courant quelques jours plus tôt. Ils ont utilisé des bougies. Le feu s’est déclenché.
Manuel Valls, qui s’est rendu sur les lieux du drame (il était à Lyon pour parler des zone de sécurité prioritaires) n’a rien trouvé d’autre à dire que ceci : « ce drame conforte notre politique » (source, Libération) . Ce qui dans sa bouche, signifie que cela conforte sa politique de démantèlement des camps Rroms.
Ce n’est évidemment pas l’avis des associations. Ainsi, Médecins du monde, qui accompagne les Rroms, a-t-il publié un communiqué intitulé : « Squat à Lyon : protéger les plus faibles plutôt que les précariser ». On est tous pour la disparition de ces camps, insalubres, dangereux, inhumains, ignobles. Mais à une condition : c’est que, comme le stipule la circulaire parue cet été, des solutions alternatives soient simultanément proposées aux personnes expulsées. Ce qui est loin d’être le cas…
Voici le communiqué publié par Médecins du monde :
A Lyon, un incendie s’est déclaré la nuit dernière dans un squat où vivaient environ 200 personnes en majorité Roms. Le bilan provisoire fait état de trois morts dont un enfant. Face à cette tragédie, Médecins du Monde rappelle que l’urgence n’est pas d’expulser mais bien de protéger les personnes les plus précaires et trouver des solutions de logement pérennes comme le prévoit la circulaire du 26 août 2012.
Situé dans le 8ème arrondissement de Lyon, le camp abritait environ 200 personnes dont beaucoup d’enfants. L’incendie a entrainé la mort d’au moins deux femmes et un enfant. Médecins du Monde y réalise des consultations médico-sociales depuis sa création en octobre 2012. A l’heure actuelle, les équipes de MdM, composées de médecins, d’infirmières et de travailleurs sociaux, sont présentes sur place et apportent un soutien médical et psychologique aux familles.
La situation préoccupante dans ce squat était connue de tous, notamment l’absence d’approvisionnement en eau et de ramassage des ordures. Le coût humain de ce drame témoigne une nouvelle fois de la mise en danger des populations précaires installées dans des bidonvilles et de l’urgence à améliorer leurs conditions de vie comme le prévoit la circulaire du 26 août 2012.
Médecins du Monde, qui doit rencontrer demain le Premier ministre Jean-Marc Ayrault au cours d’une réunion avec Romeurope et le Collectif des Associations Unies (CAU), rappelle que l’urgence n’est pas d’expulser mais bien de protéger les personnes les plus précaires.
J’ai jeté ma baleine à la mer, la Saga de Contis : la rentrée de la section LDH Loudéac centre Bretagne
La rentrée 2013 sera active pour la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme : deux manifestations sont déjà prévues.
La première, ça sera une représentation théâtrale, l’après-midi du dimanche 27 octobre, à la salle des fêtes de Plumieux. La troupe de théâtre engagé de Cac Sud 22, Les Poules qui lèvent la tête joueront une de leurs pièces phare, « J’ai jeté ma baleine à la mer ». Une pièce originale à plus d’un titre, née d’une rencontre entre une femme victime de violence conjugale et une troupe de théâtre qui la pousse à raconter son histoire, puis qui la met en scène. La pièce a déjà été jouée de nombreuses fois, et la troupe continue à la jouer : elle sera par exemple à Concarneau au mois de novembre, et il arrive aux acteurs de se déplacer plus loin encore. La représentation du 27 octobre sera suivie d’un débat, avec des spécialistes des violences conjugales, un sujet qui est malheureusement toujours d’actualité. L’histoire a aussi été publiée par les éditions Récits, de Jérôme Lucas. Vous pouvez voir faire une idée de l’atmosphère de la pièce et de l’originalité de la mise en scène en regardant la vidéo bande annonce (cliquer sur la miniature).
Deuxième rendez-vous, qui promet aussi d’être un grand moment : la section est actuellement en contact Eglantine Stasiecki, programmatrice du film de Xavier Palteau, « la Saga des Contis ». Ce documentaire retrace les mois de lutte des salariés de l’usine Continental, de Compiègne, pour empêcher la fermeture de l’établissement, qui n’était justifiée que par le souci des actionnaires d’augmenter leurs dividendes. La date de la projection ni le lieu ne sont pour le moment fixés : ce sera sans doute au mois de novembre, et cela dépendra de la disponibilité de Xavier Matthieu, qui était délégué du personnel pendant cette lutte, et que nous avons invité pour animer le débat qui suivra la projection. Cette bagarre dure, si elle n’a pas permis de redémarrage de l’usine, a néanmoins abouti à ce que le plan social soit très sensiblement amélioré. On peut avoir des informations sur le site du film. Nous vous informerons évidemment des modalités pratiques de cette soirée dès que nous aurons les informations.
Dernière info, qui réjouira ceux qui ont participé à la première édition : nous reconduirons les Droits en fête en 2014 !
Le viol comme arme de guerre : « les proies », d’Annick Cojean
Annick Cojean est grand reporter, et a reçu le prix Albert-Londres en 1996 pour une série de reportages réunis sous le titre « les mémoires de la Shoah », publiés dans le journal Le Monde.
Elle s’est rendu en Lybie, au moment de la chute et de la mort de Kadhafi, avec en tête une question : « Pourquoi n’entend-on jamais parler des femmes dans cette révolution ? ». Elles avaient été très actives, et très visibles en Tunisie, puis en Egypte, et là, rien, silence absolu.
Et elle a trouvé la réponse. Le régime lybien utilisait le viol comme arme de guerre. Et le principal souci des hommes était d’épargner les femmes.
Les femmes ont bien été présentes dans la révolution lybienne, mais en coulisse, jamais en première ligne. Et on le comprend facilement en lisant le livre qu’Annick Cojean a écrit à son retour de Lybie, « Les proies, dans le harem de Kadhafi ».
Le viol était une institution, d’un bout à l’autre de la chaîne dictatotriale. Au plus haut niveau, d’abord : Kadhafi était un malade, un obsédé sexuel, qui vivait en permanence sous l’emprise de la drogue. Il se faisait « livrer » des jeunes filles, souvent adolescentes, qu’il transformait en esclaves sexuelles, et qu’il séquestrait pendant des années. Sous couvert de féminisme, (les fameuses « Amazones », « formées » dans une « académie militaire »…), il les soumettaient à sa volonté, leur faisant subir viols, tortures… Et ces jeunes filles, une fois passées entre les mains du « guide », étaient perdues à jamais : leurs familles les rejetaient, parce que le viol était une honte irréparrable et que si la famille n’avait pas pu l’empêcher, elle était indigne. Et cela pouvait se terminer par la mort de la victime : « crimes d’honneur… ». La victime devenait coupable, et un silence de plomb recouvrait ces exactions pourtant connues de tout le monde, bien que personne n’en imaginait l’horreur tant elle était grande. Les femmes n’étaient pas les seules victimes de ce malade : il pouvait aussi violer des hommes. Il était aussi capable d’utiliser des femmes de tous les milieux, y compris de son entourage : ce faisant, il asservissait en même temps les maris, parfois dignitaires du régime.
Le viol était aussi pratiqué par la police et l’armée. Après la chute du dictateur, on a retrouvé des factures de viagra, qui était distribué aux mercenaires et aux soldats, qui avaient l’ordre de pratiquer le viol systématiquement, de préférence en groupe et en public, devant la famille…
Le livre d’Annick Cojean s’ouvre sur le témoingnage d’une jeune femme de 22 ans, Soraya, enlevée par Kadhafi quand elle avait 15 ans. Un témoignage incroyable, tellement incroyable que personne ne peut la croire dans son entourage. Annick Cojean a bien entendu recoupé ce témoignage, et explique le mécanisme utilisé par le dictateur.
Son livre va paraître ces jours-ci en Lybie, et risque de faire grand bruit bien entendu. Il a déjà eu une conséquence : une des « gardiennes » des jeunes esclaves de Kadhafi, qui s’était enfuie en Algérie après la chute de son maître, et avait négocié son retour et l’impunité en échange d’informations, s’est à nouveau enfuie de Lybie quand elle a appris la prochaine parution du livre.
Le sinistre colonel, qui ne se déplaçait jamais sans son « harem » (les fameuses Amazones) a dû exercer ses talents sous les fenêtres de l’Elysée, pendant son séjour en France, à l’automne 2007…
Vous pouvez écouter Annick Cojean, reçue par François Busnel dans son émission « le grand entretien », jeudi 9 mai, à cette adresse.
Les Proies, dans le harem de Kadhafi, Grasset, le Livre de poche, ISBN 978-2-253-17416-5.
Scolarisation des enfants Rroms : la schizophrénie du gouvernement
« Alors que les gendarmes allaient dans les hameaux, chercher les enfants, pour convaincre les parents de les mettre à l’école, on a aujourd’hui des gendarmes qui détruisent les camps Rroms et qui chassent les enfants, qui les empêchent de venir à l’école. Ce qui est quand-même une situation surprenante ! » (Véroniqe Decker, directrice de l’école élémentaire Marie-Curie à Bobigny (93), membre de l’association Défense de Enfants International).
Cette phrase, Véronique Decker la prononce dans un reportage produit par la Délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées (DIHAL). Un organisme gouvernemental. Donc un film produit par un gouvernement capable d’édicter une circulaire rappelant l’obligation faite à l’Etat de scolariser les enfants Rroms au même titre que tous les autres enfants. Et un gouvernement capable, en même temps, de « démanteler » des camps, sans solutions alternatives pour leurs occupants… Ubu n’est pas loin.
Voici le texte d’introduction à cette vidéo, que vous pouvez regarder en cliquant sur la miniature en fin d’article.
Nombre de familles Roms s’attachent a faire en sorte que leurs enfants puisse être scolarisés et maintenir ainsi un pont culturel entre leur communauté et « le reste du monde ». Pourtant, la vie itinérante, le démantèlement régulier des campements et le rejet dont sont objet les communautés sont un lourd handicap dans leur parcours d’intégration. L’école de la République permet de maintenir ou ce créer ce lien social et certaines familles l’ont bien compris.
Avec Véronique Decker directrice de l’école Marie Curie à Bobigny (93) qui est aussi membre de l’association Défense des Enfants International, nous parcourons trois camps à la rencontres des enfants Bulgares et Roumains scolarisé dans son établissement.
Denise, Stivan, Simona, Manuel, David, Samuel, Manuela, Salomon et Sofia témoignent leur joie et leur fierté d’apprendre.
Elle nous rappelle la loi et les principes fondateurs de l’école républicaines : l’école est obligatoire pour tous les enfants français et étrangers âgés de 6 à 16 ans vivant sur le territoire. Elle parle du racisme envers ce peuple et la solution européenne à trouver à cette question.
Suite à la circulaire du ministère de l’Éducation relative à la scolarisation et scolarité des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs. Les communes sont obligé d’inscrire les enfants de 6 à 16 ans même si les parents ne peuvent justifier d’un titre de propriété nationale du 2 octobre 2012
Circulaire du ministère de l’Éducation nationale du 2/10/2012 :
http://www.education.gouv.fr/pid25535…
Il s’agit de montrer des initiatives mises en place par des associations ou des collectivités locales et qui vont dans le sens de l’intégration et à l’encontre des idées reçues en matière d’intégration des populations Roms présentes sur le territoire français. Il s’agit de mettre en lumière que dans leur très grande majorité les Roms sont en demande d’intégration et de sédentarisation, et que des solutions existent et sont à l’œuvre partout en France.
Reportage projeté jeudi 7 mars 2013 à Paris lors du 18ème atelier. DIHAL (Délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées) intitulé : Roms, tziganes, gens du voyage : problématique de l’itinérance
Réalisation et montage du reportage : Jérôme Couroucé
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