Triste semaine pour Claude Guéant : perquisitions mercredi, procès perdu contre Sihem Souïd jeudi…

 

Sihem Souïd avait présenté son livre "Omerta dans la police" en novembre 2011 à Paimpol.

Sihem Souïd avait publié en 2011 un livre intitulé « Omerta dans la police », dans lequel elle dénonçait certains comportements de membres de la police aux frontières (PAF), et du harcellement dont elle était victime depuis qu’elle avait dénoncé ces agissements (lire ici).

A la suite de cette publication, Claude Guéant, ancien ministre de l’intérieur de sinistre mémoire, n’a eu de cesse de chercher à nuire à Sihem Souïd. Non content d’avoir obtenu sa suspension pour une période de 6 mois, il l’a poursuivie pour « violation du secret professionnel », sur la base de courriels donnant à un journaliste des informations confidentiels sur la visite en France de Barak Obama. Courriels envoyés depuis la boîte commune du service de la jeune femme, mais qu’elle nie avoir envoyés.

Cet après-midi, la justice a rendu son verdict : Sihem Souïd a été relaxée en appel (appel de Guéant qui avait déjà perdu en première instance !).

Triste semaine pour le triste Guéant : il subit cette défaite le lendemain de la perquisition de son domicile et de son bureau dans le cadre de l’affaire « Lagarde – Tapie ».

Ligue des droits de l’Homme : Stéphane Hessel reste vivant

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Paris, le 27 février 2013

Stéphane Hessel reste vivant

Pourrions-nous croire à sa mort, après quatre-vingt-quinze années d’une vie plus riche qu’un roman ? Commencée dans deux patries successives, elle s’est poursuivie au milieu de la poésie, du surréalisme et d’une profonde culture humaniste et européenne. Puis ce fut la Résistance, Buchenwald, d’où il réchappe quasi miraculeusement, et la France libre. Ensuite, après le compagnonnage avec Mendès France à Londres, Stéphane Hessel est à l’ONU, avec René Cassin, pour la préparation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La suite, c’est son combat inlassable pour la conquête de tous les droits, pour tous et partout.

S’il fut un diplomate reconnu jusqu’à devenir ambassadeur de France, c’était aussi un homme alliant l’esprit de résistance et la volonté de construire « un monde solidaire et organisé », « une structure de l’économie mondiale plus équitable ». Donc à la fois le club Jean-Moulin, il y a cinquante ans, pour penser « une République moderne », mais aussi en 1997, le Collège des médiateurs pour la régularisation des sans-papiers ; le refus de la colonisation des territoires palestiniens, qui lui valu d’être traité d’antisémite, lui, le survivant des camps, par ceux que leur bêtise et leur haine aveuglent ; et encore, après la honte du « ministère de l’Identité nationale », la fondation de Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, et le rendez-vous du printemps, chaque année, aux Glières.

Lui-même l’a toujours répété, le fil conducteur de ce parcours fascinant, c’est son « investissement dans les droits de l’Homme » : « l’opposé de ce qui avait failli me faire mourir », mais aussi « le fil conducteur d’une histoire qui a un sens et qui donne de plus en plus de responsabilité et de liberté aux individus ». Son autobiographie, il l’avait appelée Danse avec le siècle, parce qu’« à force de déséquilibres, l’histoire est susceptible de produire des équilibres plus riches ». Et pour construire ces nouveaux équilibres, regrettant trop souvent chez les hommes politiques « le manque de courage, le désir de flatter l’électorat plutôt que d’aller de l’avant », il appelait à « ne pas compter seulement sur les gouvernements pour poursuivre les objectifs auxquels nous tenons », à miser, comme il l’a fait si intensément, sur « la mobilisation de la société civile ». Comme nous.

Laissons-lui la parole une fois encore. Voici la conclusion du chapitre qu’il avait donné à L’état des droits en France, publié en 2012 par la Ligue des droits de l’Homme : « secouer la chape de plomb du pessimisme, du défaitisme et du déclinisme », retrouver « la capacité non seulement de s’indigner, mais encore d’espérer et d’entreprendre. Proposer, rassembler, agir pour construire d’autres rapports de forces que ceux de la domination oligarchique ; ne plus déléguer le choix de notre avenir à un « sauveur suprême » ou à des experts porteurs d’une prétendue rationalité fauteuse de crises ; dépasser les mirages de l’individuation et de la marchandisation en retrouvant le chemin de la solidarité, en « reconsidérant la richesse » pour remettre la valeur à l’endroit ; se rappeler que ce sont les Hommes qui font l’histoire, qu’aucune fatalité n’oblige à ce que l’humanité, dont les capacités augmentent sans cesse, subisse la régression de ses droits et de ses acquis au point de perdre espoir en l’avenir. Car si nous le pouvons, si nous le voulons vraiment, cet avenir est entre nos mains à tous. »

La Ligue des droits de l’Homme est fière d’avoir cheminé avec Stéphane Hessel. Elle est triste de l’entendre encore réciter Apollinaire : « J’ai cueilli ce brin de bruyère, L’automne est morte, souviens-t’en, Nous ne nous verrons plus sur terre », mais elle se rappelle qu’il chérissait aussi Hölderlin : « Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »

« Ce qui sauve », il l’a porté, il nous le lègue. Faisons-le vivre.

 

Le droit à l’IVG menacé par des officines qui avancent masquées

8 mars, journée internationale des femmes. Une journée pour conquérir des droits. Mais pas seulement. Il s’agit aussi de sauvegarder des droits acquis, et qui, son on n’y prend pas garde, pourraient être gravement menacés.

Un exemple ? Le droit à l’avortement. Certes, on a un arsenal législatif et réglementaire qui protège ce droit. Mais il n’empêche qu’il est attaqué, et par des gens et des officines qui disposent de moyens incomparablement plus importants que les forces militantes des défenseurs de ce droit.

Le journal Le Monde a publié, lundi 25 mars, un article que explique les méthodes utilisées par ces officines, avec, en tête de gondole, « l’alliance Vita », qui s’est illustré pendant le débat sur la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe à l’assemblée nationale.  Ces militants de l’arrière garde ne cherchent pas à faire modifier les lois. Ils utilisent des méthodes beaucoup plus pernicieuses. La première consiste à parasiter les référencements sur Google. Si vous tapez IVG, la réponse de Google va vous diriger vers des sites anti IVG, mais qui ne le disent pas ouvertement : ils donnent l’impression de livrer des informations objectives, et, incidieusement, amènent le lecteur à douter. Et nulle part vous ne trouverez trace de l’alliance Vita.

Alors, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes garde tout son sens, y compris en France, où des progrès incontestables ont naturellement été accomplis, y compris très récemment. Une manifestation est prévue le 8 mars à Saint-Brieuc : lire ici.

Non à une collaboration policière et judiciaire avec la Turquie !

Pinar Selek

Sevil Sevimli

Sevil Sevimli, une étudiante franco turque, a été arrêtée le 10 mai 2012 pour « des liens supposés avec des groupes d’extrême gauche » : condamnée à 5 ans et 2 mois de prison pour « propagande terroriste » par un tibunal de Barsa, dans le nord-ouest de la Turquie. Elle a fait appel, et a pu quitter la Turquie en attendant le nouveau procès.

Pinar Selek, sociologue turque, a été condamnée le 24 janvier 2013 à la prison à perpétuité par un tribunal d’Istambul pour terrorisme. Elle va demander l’asile politique à la France.

C’est dans ce climat de répression aveugle que la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale va étudier un « projet d’accord de collaboration policière et judiciaire » entre la Turquie et la France.

Ce projet date de l’ancienne législature. Il est assez savoureux, lorsqu’on se souvient que l’ancien président de la République était farouchement opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne…

Cette situation, qui va être dramatique si ce projet est adopté, a conduit Pierre Tartakowksy à adresser une lettre ouverte aux membres de  la commission des affaires étrangères, pour lui demander instamment de s’y opposer. Copie a été adressée à Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères.

Voici le texte de cette lettre qui est téléchargeable ici au format PDF.

Ligue des droits de l’Homme

 

LE PRÉSIDENT

Réf : 138/13/PT/FS

Aux membres de la commission

des Affaires étrangères

Paris, le 25 février 2013

Monsieur le Président,

Votre Commission va examiner un projet d’accord de coopération policière et judiciaire entre la

Turquie et la France.

Cet accord a été préparé sous l’ancienne législature et n’est pas acceptable en l’état.

Instituer une coopération policière et judiciaire avec la Turquie, c’est aujourd’hui s’exposer à collaborer avec un appareil judiciaire et policier qui, malgré les quelques progrès enregistrés, reste en deçà des normes du Conseil de l’Europe, ce qui vaut à la Turquie de nombreuses condamnations.

L’usage à des fins politiques de l’incrimination de terrorisme, dont la définition n’est pas la même en

France et en Turquie, conduit à ce que des centaines de personnes soient détenues sous cette incrimination, alors qu’elles n’ont fait qu’user de leurs droits constitutionnels à la liberté d’expression et de réunion. Ce sont, pêle-mêle, des enseignants, des chercheurs (dont une de nos compatriotes…), des syndicalistes, des avocats, des militants des droits de l’Homme qui sont l’objet de cette politique qui tend à annihiler toute voix dissonante.

L’existence d’une clause de sauvegarde n’est pas de nature à nous rassurer. Elle conduit, en effet, à

mettre entre les mains des gouvernements le soin de décider de l’application de cette clause, alors qu’en même temps la coopération policière, notamment, s’exercera sans contrôle.

Comme vous le savez, la LDH a toujours été partisane de l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne. Mais cette intégration ne peut se faire que dans le cadre d’un système démocratique incluant une justice et une police répondant aux critères de la Convention européenne des droits de l’Homme. À ce jour, tel n’est pas le cas.

C’est pourquoi, nous vous demandons de bien vouloir refuser la signature de cet accord.

Vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Pierre Tartakowsky

Les Droits en fête : le programme

Les Droits en fête : l’échéance approche, et nous entrons dans la dernière étape de la préparation de la manifestation. Le programme est maintenant pratiquement bouclé, il reste quelques confirmations à obtenir, et quelques réglages à opérer.

Les Droits en Fête se dérouleront du vendredi 29 au dimanche 31 mars, salle Athéna à La Motte (N48°14’5.4’’, W2°,44’,1.3’’).

L’affiche, qui a été créée par Fabrice Anzemberg, va être imprimée prochainement, ainsi que le flyer programme, qui sera distribué sur tout le territoire et même au-delà.

Nous avons tenu à ce que l’accès à l’ensemble de la fête soit gratuit, exceptée la soirée couscous, bien entendu.

Pendant toute la durée de la fête, les visiteurs pourront découvrir :

  • des expositions, parmi lesquelles « le Maroc une créativité millénaire » de l’Institut du monde arabe, et une centaine de posters de l’association « Poster4tomorrow« , œuvres de graphistes du monde entier sur le droit à l’éducation ;
  • des travaux d’élèves des écoles de La Motte, de collèges et de lycées ;
  • des ateliers pour les enfants (la Cabane d’Amélie, jouets buissonniers, l’Oasis de Cécile, contes, musique et maquillage à partir de 3 ans), création de posters avec Hervé Matine de Poster4tomorrow et Tief, artiste de La Motte ;
  • des vidéos sur les droits de l’homme ;
  • des stands d’associations d’amitié internationale (enfants de Bao-Thi, (Viet-Nam), Tche Kanam (Sénégal), Amal et Attadamoune (Maroc) ;
  • une librairie sur les droits de l’Homme par l’espace culture Leclerc de Loudéac ;
  • le « souk des assos » : vente de spécialités par les associations internationales (à leur profit)
  • le stand des 15 sections bretonnes de la Ligue des droits de l’Homme (dont le comité régional se réunira sur le site samedi matin 30 juin);
  • le camion roulotte de l’association Itinérance 22, qui apporte aide et soutien aux gens du voyage dans le département, qui sera installée devant la salle Athéna.

Le programme :
Vendredi 29

  • matinée réservée aux écoles primaires de La Motte, après-midi aux collèges et lycées puis au foyer Roger-Jouan de La Motte, avec visite des expos et animations spécifiques.
  • à 18h, vernissage.

Samedi 30 : ouverture à 13h.

  • 14h, « Vivre sans lire et écrire », reportage  de Cécile Tartakovsky, en introduction d’une table ronde sur les difficultés de l’égalité des droits dans l’éducation, avec l’association nationale de lutte contre l’illettrisme, « Livres et lectures Bretagne », Françoise Le Goaziou, professeure de classe préparatoire du 93, un représentant de l’Urapei (personnes handicapées), un représentant de l’Éducation nationale (à définir),. Pendant la table ronde, lecture de textes en rapport avec le droit à l’éducation par « La Fabrique ».
  • À partir de 19h, soirée marocaine avec couscous par l’association Amal et Attadamoune (11€ adultes, 6€ enfants, sur réservation, sur place ou à emporter).

Dimanche 31: ouverture à 13h.

  • 14h, aubade par le groupe de jazz manouche « Amari Famili« .
  • 14h30, documentaire « la roulotte perdue », de Jean-Yves Varin.
  • 15h30, table ronde, « le droit à l’éducation pour les enfants du voyage et les enfants Rroms », avec Jean-Yves Varin, réalisateur, Jean-Pierre Dacheux, universitaire spécialiste des Rroms, Marie-Claude Garcia Le Quéau, directrice d’Itinérance 22.
  • 17h – 17h30 : concert gratuit d’Amari Famili (90′).

L’accès à l’ensemble de la fête est gratuit (à l’exception de la soirée couscous évidemment !).

 Petit message personnel pour terminer : D. G., les « droitdelhommistes » vous saluent bien…

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : manifestation à Saint-Brieuc (22) le 8 mars

8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La fédération départementale de la Ligue des droits de l’Homme s’associe à la manifestation organisée par un collectif d’associations, à 12h30, place Salvador Allende, à Saint-Brieuc. Voici le tract qui a été rédigé et signé par l’ensemble des associations, (Téléchargeable ici en PDF).

8 MARS : JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES

EN 2013, LE COMBAT CONTINUE !

RASSEMBLONS-NOUS À 12H3O

PLACE SALVADOR ALLENDE (SQUARE DES CHAMPS), SAINT-BRIEUC

Parce que nous considérons que l’émancipation de toutes et de tous passe par l’égalité, nous appelons, femmes et hommes d’horizons divers, à nous rassembler pour prendre part au combat féministe contre les violences, les discriminations, les dominations, les oppressions…

Si nous avons obtenu des avancées en 2012, ministère des droits des femmes, nouvelle loi sur le harcèlement sexuel, convention sur l’égalité à l’école, remboursement intégral de l’interruption volontaire de grossesse…, les politiques d’austérité aggravent encore plus la situation des femmes.

Les luttes pour une réelle égalité femmes/hommes avec les moyens financiers et humains appropriés, restent à mener dans de nombreux domaines :

  • Pour l’égalité salariale et professionnelle effective, pour la suppression du temps partiel impose, du travail précaire.
  • Pour le développement d’un service public de la petite enfance et la création d’un service public de la dépendance.
  • Pour les droits fondamentaux: un centre IVG dans chaque hôpital, remboursement à 100% de toutes les méthodes contraceptives, pour un réel accès à l’IVG et à la contraception.
  • Pour une loi-cadre contre les violences faites aux femmes avec des moyens adaptés.
  • Pour lutter contre la prostitution, violence majeure faite aux femmes.
  • Pour une éducation non sexiste a l’école, dans les crèches
  • Pour l’égalité dans toutes les sphères de la vie sociale et notamment pour l’égalité politique avec le non cumul des mandats et la parité réelle.
  • Pour l’égalité des droits : mariage et adoption pour tous et toutes.
  • Pour les femmes migrantes victimes de la misère, des violences, de viols, qui luttent quotidiennement en France pour obtenir le droit d’y vivre.

En solidarité avec les femmes du monde entier celles qui luttent contre les désastres écologiques à travers le monde, celles qui résistent dans les pays en guerre, celles qui se lèvent contre les politiques d’austérité, celles qui se battent pour la scolarisation des

filles, celles qui revendiquent toujours le droit à être reconnues égales des hommes, d’exister et de disposer de leurs corps par et pour elles-mêmes.

Signataires: Action Catholique des Femmes, Adalea, Amnesty International Saint-Brieuc, Association Départementale information Jeunesse 22, ATTAC 22, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, collectif citoyen Front de Gauche, CFDT, CGT, Europe-Écologie les Verts 22, Fandiyéma, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste, France Palestine Solidarité Saint-Brieuc, FSU, Gauche Anticapitaliste, LGBT Armor, Ligue des Droits de l’Homme section de Saint—Brieuc, Marche Mondiale des Femmes 22, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Parti Communiste Français 22, Parti Socialiste, Planning Familial 22, RESIA, Solidaires 22, Union Démocratique Bretonne Rance Penthièvre

Rennes, samedi 23 février : « les rouages de l’extrême droite », par le collectif Antifa rennais

Samedi 23 février, à l’auditorium de la Maison internationale de Rennes, de 16h30 à 19h, le collectif Antifa Rennais organise une conférence sur le thème « les rouages de l’extrême droite, d’hier à aujourd’hui (prix libre).

A l’heure où les droites les plus extrêmes n’hésitent plus à sortir du bois, et où certains à droite empruntent leurs idées (on l’a vu avec la loi     sur le mariage ouvert aux couples de même sexe), cette conférence est la bienvenue.

De 16h à 17h30, Maurice Rajsfus, historien, traitera la question : « Quelle a été l’action de la police sous Vichy ». De 18h à 19h30, Jean-Paul Gautier répondra à la question : « l’extrême droite d’aujourd’hui est-elle l’héritière de Vichy et des fascismes ? »

Les organisateurs indiquent que « Cette rencontre sera aussi l’occasion de trouver les derniers ouvrages des auteurs invités, « Je n’aime pas la police de mon pays » de Maurice Rajsfus aux éditions Libertalia, ainsi que « Les extrêmes droites en France : de la traversée du désert à l’ascension du Front National, 1945-2008 » de Jean-Paul Gautier, aux éditions Syllepses.

Davantage d’information sur le site d’Antifa Rennes.

Retirer au Parquet le monopole de poursuite des crimes de guerre et contre l’humanité

La Ligue des droits de l’Homme est cosignataire d’un communiqué publié par la « Coalition française pour la Cour pénale internationale », dont elle fait partie, demandant la suppression du monopole de poursuite des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité détenu jusqu’à présent par le parquet. Cette situation fait que selon les affinités politiques du pouvoir en place, ces crimes sont poursuivis ou pas. Le sénateur Jean-Pierre Sueur a déposé une proposition de loi visant à supprimer ce monopole.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Sénat doit retirer au Parquet le monopole de poursuite des crimes de guerre et contre l’humanité

Paris, le 18 février 2013 – Le 26 février prochain, le Sénat débattra d’une proposition de loi visant a retirer les quatre « verrous » qui bloquent les poursuites d’auteurs de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de génocide devant les tribunaux français. Cette proposition du Sénateur Jean-Pierre Sueur qui tente de lever les freins mis par le Parlement en août 2010, est sous pression. Le 13 février, la Commission des lois du Sénat a rétabli le plus puissant de ces verrous : le monopole des poursuites par le Parquet, privant ainsi d’accès aux juges les victimes des crimes les plus atroces.

Réserver la poursuite des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide à la compétence seule et exclusive du Parquet, et empêcher ainsi aux victimes de ces crimes de déclencher l’action publique en se constituant parties civiles, est totalement dérogatoire au droit commun et à la tradition pénale française.

Le rétablissement du monopole du Parquet constituerait une atteinte grave au droit des victimes à l’accès au juge, a un recours effectif et enfin une anomalie au regard de l’engagement de la France pour la reconnaissance des droits des victimes lors des négociations pour l’établissement de la Cour pénale internationale (CPI).

La France a déjà été rappelée à ses obligations, ai plusieurs reprises, par divers organes des Nations unies qui ont estimé que le monopole du parquet constituait dans le cas présent une entrave au droit des victimes a un recours effectif. Ce fut notamment le cas, en 2005 et 2010, par le Comité contre la torture des Nations Unies, puis par le Conseil des droits de l’homme lors de l’e><amen périodique universel de 2008, En août 2010, la CFCPI avait vivement regretté l’adoption de la loi du 9 août 2010 « portant adaptation du droit pénal à l’institution de la CPI », qui rendait pratiquement impossible la poursuite en France des auteurs de tels crimes internationaux.

Pendant sa campagne pour l’élection présidentielle, François Hollande s’était engagé à revenir sur ce texte, déclarant : « Je n’accepte pas le mécanisme juridique existant qui défend (protège) des bourreaux en France. La Loi du 9/08/2010 ne permet pas aux victimes des crimes internationaux les plus graves d’obtenir justice dans notre pays. Les possibilités de poursuites à l’encontre des auteurs présumés de ces crimes sont restreintes (…) Je veux, bien entendu, revenir sur ces restrictions ».

Il faisait ainsi écho à une délibération du Secrétariat national du Parti socialiste qui avait dès 2010 réclamé la suppression de ce monopole du Parquet et des autres verrous alors proposés par la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie.

La CFCPI rappelle que la loi adaptant le droit français au Statut de la CPI doit combler le « vide juridique » dans lequel se trouvent les victimes de génocide, crime contre l’humanité ou crime de guerre, qui n’ont pas accès à la justice dans leur propre pays, en leur permettant de saisir la justice du lieu où sont trouvés les auteurs suspectés de ces crimes. La Cour pénale internationale ne peut en effet juger qu’un très petit nombre de personnes et son Statut appelle les États, conformément au principe de complémentarité, à poursuivre eux-mêmes les auteurs de crimes internationaux devant leurs propres juridictions pénales.

La CFCPI ne peut se résoudre à ce que le Parlement continue de refuser l’accès des victimes des crimes les plus graves à un juge. La pratique a en effet démontré, s’agissant du crime de torture pour lequel la compétence extraterritoriale existe depuis plus de 10 ans dans la législation française, que le parquet n’ouvrait jamais d’information judiciaire de sa propre initiative.

La CFCPI appelle par conséquent les sénatrices et les sénateurs à revenir au texte initial de la proposition Sueur et à retirer au Parquet le monopole des poursuites pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

 

Un enfant de 12 ans emprisonné 18 jours à Fleury-Mérogis

Marie Derain, adjointe de Dominique Baudis, le défenseur des droits, est la défenseure des enfants. Elle ne cache pas son étonnement : « c’est probablement une première en France », déclare-t-elle à Libération : elle vient de découvrir qu’un enfant de 12 ans a passé 18 jours en prison. Et pas n’importe laquelle : le centre pour jeunes détenus de Fleury-Mérogis (Essonne). Or, en France, malgré tous les efforts de l’ancien président de la République et de ses ministres de l’intérieur successifs, on ne peut pas emprisonner un mineur de moins de 13 ans…

Alors, que s’est-il passé ? La faute à personne, comme d’habitude. « Une incroyable succession d’approximations ayant abouti à la confusion entre deux mineurs ». Mais le résultat est là : Sébastian, né le 15 février 2000 (on a fini par avoir son état-civil complet et indiscutable), a été emprisonné au mois de juillet 2012, donc âgé de seulement 12 ans. En l’absence de papiers, l’administration a procédé à un examen médical d’identification osseuse, cette méthode très décriée par les experts pour estimer l’âge d’un enfant. Le résultat du test situe Sébastian entre 13 est 16 ans…

Il a fallu la visite dans la prison d’un membre de l’Observatoire international des prisons (OIP), pour qu’on réalise l’erreur : étonné par l’aspect enfantin de Sébastian, l’observateur a alerté le Défenseur des droits, et c’est ainsi que Marie Derain, défenseure des enfants, a pu intervenir. Elle s’est rapidement rendu compte de l’inversion des identités avec un autre mineur, et a obtenu de l’ambassade de Roumanie, pays d’origine de l’enfant, confirmation de son nom.

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