Au Brésil, un peuple récemment contacté est décimé par le Covid-19

Publié sur Reporterre le 22 juin 2020

Au Brésil, les Arara du territoire de Cachoeira Seca (NDLR : en français, cascade sèche) sont le groupe autochtone dont le taux connu d’infection par Covid-19 en Amazonie brésilienne est le plus élevé : selon les statistiques officielles, 46 % des 121 Arara vivant dans la réserve sont infectés par le virus. Les experts estiment même qu’il est très probable que tous les Arara du territoire soient désormais infectés.

« La nouvelle est potentiellement dévastatrice pour ce peuple, qui n’a été contacté qu’en 1987 et qui est particulièrement vulnérable aux maladies extérieures », a écrit Survival International dans un communiqué, vendredi 19 juin. La propagation du Covid-19 dans cette région n’est pas surprenante : « Ce territoire autochtone est l’un des plus envahis de toute l’Amazonie, avec des centaines de bûcherons, d’accapareurs de terres, d’éleveurs et de colons opérant illégalement à l’intérieur de ses frontières », a précisé l’ONG.

Un homme arara a décrit la situation à Survival : « Nous sommes très inquiets. Au poste de santé [près du village], il n’y a pas de médicaments, pas de ventilateur. Nous voulions un ventilateur pour ce poste afin de ne pas avoir à aller en ville. Le village se trouve à trois jours de la ville, où se trouve l’hôpital. » Avec l’appui d’associations comme Survival International, les Arara ont également exigé l’expulsion immédiate de « tous les envahisseurs de leur territoire et une réponse sanitaire complète » pour éviter les morts.

La COIAB, l’organisme de coordination des organisations autochtones de l’Amazonie brésilienne, a dit récemment dans une déclaration : « Depuis le début, nous dénonçons l’avancée du coronavirus vers les terres autochtones et les risques de contamination de nos territoires. La Covid-19 est maintenant entrée et se répand rapidement. Nous sommes au bord du désastre. Nous menons une bataille quotidienne pour survivre, non seulement à la Covid-19, mais aussi au démantèlement des lois, à l’arrêt de la démarcation et de la protection de nos territoires, au ciblage de nos terres et de nos vies, aux assassinats de nos leaders et aux mesures législatives anti-autochtones du gouvernement fédéral. »

Manifestation pour les soignants à Perpignan : « La santé publique nous concerne tous »

Publié sur l’Indépendant le  16/06/2020 

Les personnels de santé du public et du privé étaient nombreux ce 16 juin 2020 sur la place de Catalogne. Ils et elles défendent le droit à la santé pour tous/tes. La LDH-66 considèrent les droits sociaux comme des droits humains fondamentaux qu’il faut défendre et améliorer par la mobilisation la plus large possible.

Mobilisation du secteur médico-socila à l’appel de diverses organisations syndicale. Environ un milier de personnes, profésionnels de santé et soutiens se sont rasemblés sur la place de catalogne à Perpignan. Mise à la poubelle de la médaille reçue pour remercier le personnel soignant.

Ce mardi 16 juin 2020, soignants et usagers ont investi la place de Catalogne à Perpignan afin de réclamer des moyens pour le service public de santé dans la foulée de la crise du Covid-19.

La grogne ne se cantonne pas au seul hôpital de Perpignan. Ce mardi matin, lors du rassemblement qui s’est tenu sur la place de Catalogne, l’établissement emblématique de la lutte contre le Covid en pays catalan était bien représenté. Mais les soignants de l’hôpital psychiatrique de Thuir et des cliniques étaient également au rendez-vous. Tout comme leurs homologues des Ehpad, les infirmiers libéraux, les aides à domicile, ou encore les pompiers. Et la liste est encore loin d’être exhaustive.

L’objectif des manifestants ? S’opposer aux fermetures de lits et réclamer des moyens pour les secteurs sanitaire et médico-social (dont « 3000 embauches dans les P.-O. »), ainsi que des revalorisations salariales (« 300 euros nets mensuels minimum ») pour l’ensemble de leurs salariés.

1000 manifestants selon la CGT, 500 selon la police

Selon la CGT, qui appelait au rassemblement avec la FSU et Sud-Solidaires, ils étaient un millier à avoir répondu présent ce mardi matin. La préfecture a de son côté dénombré environ 500 manifestants.

À noter : finalement, une délégation du syndicat FO, qui ne s’était pas associé à l’appel à manifester initial, a également rallié le rassemblement.

Les usagers étaient également nombreux à s’être déplacés. Pour Catherine et Jean-Pierre, deux sexagénaires résidant à Montesquieu-des-Albères, rien de plus normal : « La santé publique nous concerne tous. Les soignants abattent un travail de fou. Il faut qu’ils puissent vivre dignement de leur métier. »

Confinés à cause du manque de lits

Cécile, une artiste de 46 ans, est plus loquace. « Le système social français doit absolument bénéficier d’un investissement budgétaire important, estime-t-elle. Ma mère a passé les fêtes à la clinique. Le personnel a été très gentil avec nous. Je n’ai rien à redire. Mais beaucoup avaient des valises sous les yeux. Une infirmière est même allée pleurer dans la salle de bains tellement elle était fatiguée… Je pense qu’il faut vraiment augmenter les effectifs et les salaires pour tous les corps de métiers, et pas seulement pour les médecins et les infirmiers. Si on veut pouvoir faire face en cas de nouvelle crise sanitaire, il est nécessaire d’investir. » 

Ce n’est pas Julien Berthélémy, du secrétariat départemental de la CGT, qui dira le contraire. « Nous avons été confinés car nos hôpitaux n’avaient pas assez de lits pour faire face à l’afflux de patients », accuse-t-il.

La concertation gouvernementale (Segur) lancée afin de plancher sur un plan de sauvetage de l’hôpital ? « C’est une coquille vide, répond le cégétiste. Elle n’empêchera pas les fermetures de lits et les réductions d’effectifs. » D’où tout l’intérêt de la mobilisation.

Collectif Inter Urgences : « Le Segur est une mascarade »

Le collectif Inter Urgences, créé l’an dernier pour réclamer des moyens pour l’hôpital public, s’est également associé à la mobilisation. « Il faudrait faire le bilan de cette crise, afin de déterminer ce qui a été bien fait et ce qui ne l’a pas été, martèle un infirmier perpignanais membre du collectif. Nous avons notamment connu une grosse pénurie de matériel (masques, surblouses, etc.). Certains collègues du service de réanimation ont fini avec des sacs-poubelles en guise de surblouses… À mon avis, ce qui nous a sauvés, c’est que nous sommes un département rural sans grosse métropole, sans métro et sans tramway. Pour moi, le Segur est une mascarade. Les infirmiers y sont sous-représentés et les aides-soignants n’ont même pas droit de cité. Ce sont encore les médicaux et les administratifs qui vont décider pour nous… » 

VILLAGE DE LA SANTÉ ET DE LA PROTECTION SOCIALE MARDI 16 JUIN 2020 à partir de 10h30 – place de Catalogne – PERPIGNAN

Dans le cadre de la journée nationale de grève et de mobilisation unitaire le 16 juin 2020 « Tous ensemble, salarié.e.s, usagers, population, Mobilisé.e.s et déterminé.e.s à obtenir satisfaction » organisée par les organisations syndicales paramédicales et médicales AMUF, SNIP CFE-CGC, CGT, FO, SUD et UNSA, les collectifs Inter Urgences, Inter Hôpitaux, le printemps de la psychiatrie et la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et des Maternités de proximité

La LDH-66 soutien l’initiative

Nous venons de traverser une période inédite où la pandémie COVID-19 a fait ressortir encore plus violemment la confrontation entre deux positions de classes et d’idéologies.
La santé et la protection sociale ont toujours été parmi les préoccupations principales de la population. Mais notre service de santé est malade : les choix et les décisions politiques libérales pris depuis des années ont anéanti ce qui faisait notre richesse et notre fierté. Les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies portent le même discours : la santé a un coût.

Regrouper, fusionner et économiser pour augmenter leurs profits, anéantir notre protection sociale – notre acquis social né du Conseil national de la Résistance et de le transmettre au secteur privé. Ces choix sont réalisés au détriment des conditions de travail des millions de salarié·e·s qui exercent au sein du service hospitalier et d’accueil des patient·e·s.
Le plan « SEGUR » mis en place par l’exécutif est déjà qualifié de mascarade. Pour preuve, des plans de suppressions d’emplois continuent en ce moment même de s’appliquer dans les hôpitaux.
Sur le département des Pyrénées-Orientales, la CGT66 exige :
– Un financement à la hauteur des besoins de la sécurité sociale ainsi qu’un système de santé, de protection sociale et des services publics qui répondent aux besoins de la population
– La création d’au moins 3 000 emplois directs pour les secteurs de la santé (public comme privé) et de l’aide à la personne (Aide à domicile, EHPAD…), un véritable Plan emploi-formation et la titularisation des emplois précaires
– Une augmentation générale des salaires pour tous les personnels ainsi que la reconnaissance des qualifications, des responsabilités et de la pénibilité des métiers de la Santé
– les moyens de protection ainsi que le matériel et les outils nécessaires pour exercer en toute sécurité 

Venez nombreuses et nombreux
avec vos masques!!! Pour défendre notre système de santé et de protection sociale (repas tiré du sac ou pris auprès des petits commerçants du centre ville)
Pétition en ligne: http://chng.it/syxgr5BS

Tract de la CGT

Tract CGT-Hôpital de Perpignan

Tract CGT-Hôpital- de Thuir

Communiqué unitaire