LES 7 DE BRIANÇON LOURDEMENT CONDAMNÉ-E-S PAR LE TRIBUNAL DE GAP

Communiqué du Comité de soutien aux 3+4, Gisti, La Cimade et l’Anafé, dont la LDH est membre

 

Le 13 décembre 2018, le tribunal correctionnel de Gap a déclaré les 7 de Briançon coupables d’aide à l’entrée sur le territoire d’une personne en situation irrégulière. Si la circonstance aggravante de bande organisée a été abandonnée, la lourdeur des peines prononcées (conformes aux réquisitions du parquet) marque un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires.

Benoit, Théo, Bastien, Lisa et Eleonora ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple. Juan a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 8 avec sursis simple et 4 fermes et Mathieu à 12 mois d’emprisonnement dont 4 fermes et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve.

Nos organisations sont scandalisées et indignées par ce jugement qui criminalise encore une fois et de manière inédite des militant-e-s agissant en faveur des droits des personnes migrantes.

Le droit fondamental constitutionnel de manifester a donc été nié au profit d’une pénalisation toujours plus forte des personnes solidaires. Aussi, ce jugement va-t-il à l’encontre de l’obligation légale qu’a chacun·e de porter secours à une personne en danger. C’est un signal alarmant pour les défenseurs des droits humains en France qui font l’objet de pressions de plus en plus fortes de la part des forces de l’ordre et des autorités judiciaires.

Nos organisations se dressent aux côtés de Bastien, Benoît, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo et continueront de les soutenir et de dénoncer la situation de péril imminent des personnes migrantes dans les Alpes.

Lors de l’audience du 8 novembre 2018, les avocat-e-s et les prévenu·e·s ont pu dénoncer les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu·e·s mais aussi des personnes exilées.

Le Ministère public avait demandé au tribunal de condamner respectivement à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoît, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

Au-delà de la condamnation des 7 solidaires, le tribunal est resté sourd aux témoignages et preuves apportées par la défense, faisant le jeu ainsi des pratiques illégales de l’administration, les violations des droits et la traque des personnes migrantes. Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité.

Ce jugement est rendu alors que la Cour de cassation a annulé hier des décisions condamnant des militants pour « délit de solidarité ». L’occasion de rappeler que d’autres militants solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier et en mars 2019.

Par ailleurs, les associations alertent sur la militarisation de la frontière qui contraint les personnes migrantes à se mettre en danger en montagne dans le froid et la neige. La présence policière permanente entrave le déroulement des maraudes visant à secourir les exilé-e-s.

Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont signé la PÉTITION, nos organisations demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

Rappel des faits  :
Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo étaient poursuivi·e·s pour avoir participé, en avril dernier, à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon et pour protester contre la militarisation de la frontière franco-italienne. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ».

Manifestation départementale vendredi 14 décembre à 10h – parvis de la gare SNCF à Perpignan

Appel de la CGT

Solidaires des Gilets jaunes, exigeons une autre répartition des richesses !

PARCE QU’IL Y A UN POGNON DE DINGUE EN FRANCE ET QU’IL NOUS APPARTIENT !!

Après l’allocution de macron, lire la déclaration nationale de la CGT

Vendredi 14 décembre, à l’occasion de la réunion de la Commission Nationale de la Négociation Collective, la CGT appelle les salariés, les retraités, les précaires, les privés d’emploi à se mobiliser pour exiger l’augmentation du SMIC, des pensions et des minimas sociaux. 

NOUS EXIGEONS UNE AUTRE REPARTITION DES RICHESSES

fleche2 Parce que mon travail, mes diplômes, mes qualifications mon ancienneté doivent être reconnues,
 J’agis pour une augmentation de salaire, du point d’indice des fonctionnaires (qui n’a pas été revalorisé depuis 10 ans) pour un SMIC à 1 800 € et pour que mon travail soit revalorisé à sa juste valeur pour vivre dignement.
 J’agis pour obtenir enfin l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

fleche2 Parce que je n’ai pas choisi d’être privé d’emploi,
 J’agis pour une indemnisation pour tous les chômeurs (seuls 4 sur 10 le sont actuellement), son augmentation, pour un passage aux 32 heures et pour la création d’emplois indispensables au développement humain durable.

fleche2 Parce que j’ai travaillé toute ma vie pour une retraite digne de ce nom,
 J’agis pour l’augmentation des pensions, pour un droit à la retraite à 60 ans à taux plein, son indexation sur les salaires avec un départ anticipé selon la pénibilité des métiers et un taux de remplacement de 75 % minimum et pas une pension en dessous du SMIC.

La CGT 66, plus que jamais solidaire de la mobilisation légitime des « gilets jaunes », appelle l’ensemble des salariés à faire grandir le rapport de force par la généralisation de la grève.
Tous ensemble en MANIFESTATION DEPARTEMENTALE
VENDREDI 14 DECEMBRE à 10H
DEVANT L’ANCIENNE GARE SNCF de PERPIGNAN

fleche2 Après l’allocution de macron, lire la déclaration nationale de la CGT

APPEL DU CRID : « IL Y A UNE CRISE DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DU DIALOGUE PUBLIC, QUI ONT ÉTÉ CONFISQUÉS PAR LES PLUS RICHES »

APPEL DU CRID PUBLIÉE DANS BASTAMAG

Tribune du Crid, dont la LDH est membre

Depuis l’élection présidentielle, ce ne sont que des consultations de façade qui sont menées par le gouvernement, préférant écouter les intérêts des lobbies privés plutôt que les organisations de la société civile et les citoyens. Résultat : les inégalités s’aggravent, la transition écologique se fait contre les classes populaires et moyennes, et les orientations économiques et sociales néolibérales se poursuivent. Face à ce constat, le Crid, collectif de 50 organisations de solidarité internationale dont la Ligue des droits de l’Homme est membre (LDH), appelle à de véritables politiques de justice sociale et climatique, et à la réhabilitation du dialogue.

Depuis l’élection présidentielle, ce ne sont que des consultations de façade qui sont menées par le gouvernement, préférant écouter les intérêts des lobbies privés plutôt que les organisations de la société civile et les citoyens. Résultat : les inégalités s’aggravent, la transition écologique se fait contre les classes populaires et moyennes, et les orientations économiques et sociales néolibérales se poursuivent. Face à ce constat, le Crid, collectif de 50 organisations de solidarité internationale appelle à de véritables politiques de justice sociale et climatique, et à la réhabilitation du dialogue.

Voici leur appel.

Chacun∙e le sent aujourd’hui, le président et le gouvernement doivent changer de méthode face aux attentes de la société française. Encore plus que leurs prédécesseur∙e∙s, les dirigeant∙e∙s élu∙e∙s en 2017 ont privilégié le passage en force, sans négocier ni même écouter celles et ceux qui défendent leurs droits, ni les associations ou les syndicats qui relaient leurs revendications.

Depuis l’élection présidentielle, les appels au dialogue de nos organisations n’ont reçu pour réponses que des consultations de façade menées au pas de charge. Dès juin 2017, lorsque plus de 350 organisations de la société civile ont réclamé une véritable concertation pour définir des conditions d’accueil des migrant∙e∙s dignes et humaines, le gouvernement a rejeté cet appel au dialogue et fait voter une loi qui prône la chasse aux migrant∙e∙s, faisant fi des conventions internationales et européennes ratifiées par la France.

Les orientations économiques néolibérales ont considérablement aggravé les inégalités

Quelques mois plus tard, lors des états généraux de l’alimentation, plusieurs acteurs majeurs du droit à l’alimentation et de la souveraineté alimentaire ont été contraints de quitter la table des négociations tant le dialogue était perverti par la présence de puissants lobbies agro-industriels, au détriment de notre santé, de notre environnement et du droit de chacun∙e à une alimentation saine.

Cette méthode de consultations de façade menées au pas de charge a permis au gouvernement de prolonger, de manière plus assumée, plus brutale et plus cynique, les orientations économiques et sociales néolibérales qui, depuis plus de trente ans, ont considérablement aggravé les inégalités, réduit l’accès aux droits pour tou∙te∙s, créé des bulles spéculatives dangereuses pour l’économie réelle et mis en péril le climat.

La colère populaire qui s’exprime depuis près d’un mois, parfois de manière violente, contre cette aggravation des inégalités doit amener le gouvernement à prendre le temps de véritables négociations avec les différentes composantes de la société. Car il n’y a pas de « crise des gilets jaunes », pas plus qu’il n’y a de « crise des migrants ». Il y a une crise des politiques publiques et du dialogue public, qui ont été confisqués par les plus riches.

Pour nos organisations qui défendent la solidarité tant nationale qu’internationale, la transition écologique ne pourra pas se faire contre les classes moyennes et populaires, mais avec et pour elles, à travers de véritables politiques de justice sociale et climatique.

Limiter le pouvoir d’influence des lobbies privés et favoriser celui des citoyens

Celles-ci passent par une fiscalité juste, qui ne fasse pas majoritairement peser le coût de timides mesures environnementales sur les classes moyennes et populaires, mais qui cible en priorité les secteurs les plus polluants comme le transport aérien et maritime. Au-delà de la fiscalité, le gouvernement doit s’engager, comme le soulignent les “revendications des gilets jaunes”, en faveur d’une transition écologique par le biais de politiques de transports qui prennent en compte le droit à la mobilité pour tou∙te∙s, et des services publics de proximité.

Cette transition devra également passer par une véritable politique de rénovations énergétiques des logements pour, comme l’expriment ces revendications, “faire de l’écologie en faisant faire des économies aux ménages”.

Pour organiser une telle transition, le gouvernement doit créer les conditions nécessaires à une véritable concertation, en limitant le pouvoir d’influence des lobbies privés et en favorisant celui des citoyen∙ne∙s et des corps intermédiaires, que sont notamment les associations et leurs regroupements collectifs.

Une fois de plus, nous tendons la main pour que s’ouvre un dialogue sincère et une véritable concertation avec les responsables politiques. Nous sommes convaincu∙e∙s que seul ce dialogue nous permettra de faire face aux crises multiples auxquelles nos démocraties font face.

CRID, collectif de 50 organisations de solidarité internationale