Communiqué de la section de Montpellier de la Ligue des droits de l’Homme

Maintien de l’ordre, OUI
Mutilations, NON
La Ligue des droits de l’Homme Section Montpellier publie ce jeudi 26 septembre 2019 un rapport glaçant sur les agissements des forces du maintien de l’ordre lors de la manifestation des Gilets Jaunes du 7 septembre 2019 qui a eu lieu à Montpellier suite à un appel national.
Loin de constituer des actions involontaires ou une méconnaissance des procédures, les faits contenus dans ce rapport semblent au contraire caractériser une intention volontaire de blesser voire de mutiler les manifestants afin de sanctionner leurs actions.
Il est d’autant plus inquiétant que ces pratiques semblent tolérées voire parfois encouragées, aucun responsable d’unité ni collègue policier situé à proximité du lanceur/tireur ne semblant relever l’usage dangereux qui est fait de l’armement utilisé.
Nous demandons que le Préfet de l’Hérault prenne la mesure de la gravité de ces faits et adopte les mesures nécessaires pour qu’elles ne se reproduisent pas lors des manifestations prévues les 28 et 29 septembre 2019 à Montpellier ni lors de toute autre manifestation ultérieure.
Ce rapport s’inscrit dans la continuité des quatre rapports précédents publiés par la section montpelliéraine de la Ligue des droits de l’Homme. Ils dénonçaient un usage disproportionné de la force publique face aux manifestants avec notamment huit personnes gravement blessées au visage par LBD40, des pressions graves et continues sur les observateurs LDH, les photographes et les vidéastes ainsi que la violence institutionnelle déployée par le tribunal correctionnel de Montpellier dans le traitement des dossiers relatifs aux Gilets Jaunes. A la veille du premier anniversaire du mouvement des gilets jaunes, le présent rapport indique que la proportion et le discernement font toujours défaut dans l’usage de la force publique.

La LDH Section Montpellier tient à souligner que, dans un Etat de Droit, la sanction relève de la justice pénale et non des forces du maintien de l’ordre et qu’en aucun cas cette sanction saurait être de nature physique. La France peut-elle encore être qualifiée d’Etat de Droit ?

 
Le jeudi 26 septembre 2019,
Ligue des droits de l’Homme Section Montpellier