L’annonce du plan hôpital ne change pas le climat dans les hôpitaux

Un des enjeux du mouvement des personnels dans les hôpitaux c’est le droit à la santé pour tou(te)s. A l’annonce du plan hôpital par le 1er ministre Philippe les acteurs du mouvement (collectif inter-hôpitaux, syndicats,…) parlent d’enfumage, de saupoudrage, de mesurettes… 

Publié sur francetvinfo.fr

Après l’annonce du plan hôpital, les réactions des élus et des syndicats sont mitigées

Alors que le gouvernement a annoncé des primes et des moyens supplémentaires pour l’hôpital, les mesures peinent à convaincre et à satisfaire pleinement. 

Le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont dévoilé mercredi 20 novembre « un plan d’urgence » pour l’hôpital public. Il comprend des primes pour les personnels, une rallonge budgétaire et une reprise partielle de la dette des établissements.

>>> Crise à l’hôpital public : reprise de la dette, hausse du budget, primes… Ce qu’il faut retenir du plan annoncé par le gouvernement

L’objectif, selon le chef du gouvernement, est de « redonner de l’oxygène à la communauté des soignants », après huit mois de crise dans les hôpitaux publics. Par exemple, une prime annuelle de 800 euros net sera attribuée de manière « pérenne » à quelque 40 000 infirmiers et aides-soignants vivant à Paris et sa proche banlieue et gagnant moins de 1 900 euros par mois.

Un effort salué (seulement) par la fédération hospitalière

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, consent que le gouvernement apporte « une réponse très concrète, presque sonnante et trébuchante ». Selon lui, « il y a surtout l’engagement de l’Etat sur trois ans à sortir d’un système de financement totalement délétère. On sort de ces logiques d’économies pour les économies pour essayer de relancer l’attractivité et redonner de l’oxygène aux hôpitaux. » Frédéric Valletoux estime que « le gouvernement a pris la mesure de l’interpellation des hospitaliers ».

De son côté, Nicolas Daragon, maire Les Républicains de Valence et président du conseil de surveillance de l’hôpital de Valence, juge qu’un effort est bien consenti mais « ce n’est pas vraiment à la hauteur des attentes ». « Les annonces sont déconnectées de la réalité. La reprise d’un tiers de la dette c’est mieux que rien, mais est-ce vraiment le sujet ? a regretté Nicolas Daragon. Cela veut dire qu’on va dégager des marges de manœuvre extrêmement faibles dans les centres hospitaliers. »

Michel Tsimaratos, professeur à l’hôpital de La Timone à Marseille considère, lui, que « c’est une sorte d’enfumage » proposé par le gouvernement. Une réponse qui soigne l’administratif au lieu du personnel, juge Michel Tsimaratos. « L’attractivité n’est pas qu’une question d’argent, estime-t-il. C’est les conditions dans lesquelles on travaille, et rien dans ces propositions ne permet d’imaginer qu’on va changer les conditions dans lesquelles on travaille pour pouvoir restaurer l’attractivité, retrouver la vocation et redonner envies aux jeunes de s’installer à l’hôpital et aux plus vieux d’y rester. »

« Du saupoudrage » selon le collectif inter-hôpitaux

Le porte-parole du collectif inter-hôpitaux, Antoine Pelissolo, insiste : « les revalorisations doivent concerner tous les personnels. » Cette prime de 800 euros nets aux infirmiers et aides-soignants vivant à Paris est « du saupoudrage sur des catégories distinctes ». Antoine Pelissolo rappelle que « les primes, ce n’est pas pérenne et cela ne compte pas dans la retraite. »

Il attire l’attention sur la situation d’autres personnels comme les assistantes sociales ou les psychologues qui ont « des très bas salaires et dont les postes ne sont pas attractifs ». Selon lui, « c’est vraiment l’urgence et c’est comme cela qu’on pourra sauver l’hôpital. Ce qui est proposé c’est de sauver les finances, un aspect un peu comptable via la dette, mais cela n’a pas d’effet direct sur le statut des personnels. »

Des syndicats dénoncent des « mesurettes »

« On est sur des mesurettes ! », réagit sur franceinfo Renaud Péquignot, chef du service de médecine et réadaptation des Hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et président du syndicat Action Praticiens Hôpital. Il rappelle que « le budget hospitalier, c’est un peu plus de 80 milliards par an. Alors quand on nous annonce des 300 millions d’euros, on va sauver la vie de personne », selon lui. Il pointe que les tarifs des actes n’augmentent pas suffisamment par rapport à l’inflation. « Concernant la reprise de la dette, c’est presque rien », juge Renaud Péquignot. « C’est une goutte d’eau qui ne répond absolument pas au problème réel des soignants aujourd’hui, qui ont une paie bloquée depuis 10 ans, qui fait que les gens ne viennent plus. »

Pour le syndicat SUD-Santé à l’AP-HP, « le compte n’y est définitivement pas ». Selon le secrétaire général Olivier Youinou, il s’agit plutôt d’« un plan de communication, à une stratégie de division dans la crainte sûrement que la convergence des colères et des luttes se fasse en cette fin d’année ». Un sentiment partagé par Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers. « On se moque complétement de nous ! », a-t-il lancé sur franceinfo. « Nous ce que l’on demande c’est être revalorisé à hauteur de nos compétence et nos responsabilités. On ne demande pas une prime d’accès aux logements pour les gens de banlieue parisienne », conclut-il.

« C’est un plan de soins palliatifs »

« Ce plan est un plan de soins palliatifs, estime quant à lui Olivier Falorni, député divers gauche de la 1re circonscription de Charente-Maritime. L’idée de proposer des primes plutôt qu’une revalorisation des carrières et donc des salaires est une mauvaise idée. On sait bien qu’il y a l’effet d’aubaine : on prend la prime et après on s’en va au bout de deux ou trois ans. Il y a deux impératifs pour résoudre la souffrance profonde de l’hôpital public : la revalorisation des salaires, indispensable. Et puis la fin de la facturation à l’acte : un système particulièrement pervers et dont on a vu les effets depuis plusieurs années. »

Bilan de la manifestation des Gilets jaunes à Perpignan pour le 1er anniversaire du mouvement le 16 novembre 2019 et vidéo

Plus de 700  participants à cette belle manifestation des Gilets jaunes à Perpignan le samedi 16 novembre sous le soleil. Manifestation dynamique dans une belle ambiance festive pour le 1er anniversaire du Mouvement. La presse locale (l’Indépendant), notre quotidien unique,  a relevé la présence de cinq militants de la LDH-66 avec brassard d’observateur (en cas de violences policières). Pas de présence du mouvement syndical (seuls quelques syndicalistes discrets) pourtant les Gilets jaunes ont souvent participé eux et quelquefois massivement aux journées de mobilisation syndicales sur Perpignan. Ils ont annoncé leur présence le 5 décembre, journée de grève générale appelée par les centrales syndicales.

Tout s’est bien passé malgré une présence policière disproportionnée (gendarmerie en compagnie de  quelques cowboys de la BAC).

Ci-dessous une belle vidéo de notre ami Isidore qui écrit :

« C’était la foule des grands jours pour ce premier anniversaire du mouvement né sur les ronds-points. A défaut de pouvoir y accéder pour cause d’interdiction préfectorale (remercions Philippe Chopin, le préfet qui interdit tout et n’importe quoi), c’est au centre-ville de Perpignan que les gilets s’étaient donné rendez-vous. Des retrouvailles, des sourires, des chansons, il régnait une belle ambiance de fête en ce samedi de novembre à Perpignan, malgré une présence massive des forces de l’ordre qui continuent de jouer le bras armé du capitalisme ».

Publié sur francebleu.fr   Dimanche 17 novembre 2019

Par France Bleu Roussillon   Perpignan, France 

Gilets jaunes à Perpignan: blocages et ferveur pour le premier anniversaire

600 à 700 gilets jaunes ont manifesté dans les rues de Perpignan samedi. Ils célébraient leur premier anniversaire. Ils ont bloqué dans l’après-midi un rond point de la zone commerciale d’Auchan.

« Joyeux anniversaire ! » L’ambiance est plutôt légère, mais les messages sont directs : « On ne lâchera rien, on est là ». À Perpignan, les gilets jaunes étaient entre 600 et 700 à défiler pour souffler leur première bougie. Partis du Castillet en début d’après-midi, ils ont ensuite marché jusqu’à un rond-point de l’avenue d’Espagne, aux alentours de la zone commerciale Auchan. De quoi occasionner des bouchons sur les accès à la D900.

Manifestation sans incident notable

Les gendarmes ont finalement dégagé le rond-point. Tout le défilé s’est fait dans le calme, sans heurts. Parmi les Gilets Jaunes, Marie-Noëlle est venue défendre sa retraite : « Je gagne très peu. On est venu reprendre ce que Macron nous a pris, notamment sur les pensions et les APL. »

Nombreux sont ceux à ne pas avoir été convaincu par les mesures prises par le gouvernement depuis le début du mouvement. « Ce ne sont que des gouttes d’eau«  peste Claude, retraité de 65 ans. « Ils ont voulu faire ça pour que les gens restent chez eux. Mais au lieu de ça, on est toujours dans la rue » regrette celui qui dit être mobilisé depuis un an.

Tous ne sont pas des Gilets Jaunes de la première heure, certains disent avoir commencé à défiler depuis quelques mois ou semaines. D’autres sont émus de fêter cet anniversaire. Sur une pancarte, on pouvait lire « C’est reparti pour un an ».

Gilets jaunes à Montpellier : une plainte déposée pour violences policières

Lors de la manifestation des Gilets jaunes du samedi 9 novembre à Montpellier, les forces de l’ordre ont encerclé les manifestants (nassage) les enfermant dans une souricière puis les matraquages ont commencé… Une trentaine d’organisations (dont la LDH, Médecins du monde, la CIMADE ou Amnesty international) ont déposé une plainte pour violences policières.

Publié sur france3-regions.francetvinfo.fr     Par Olivier Le CreurerPublié le 15/11/2019

Suite à la manifestation des gilets jaunes samedi 9 novembre à Montpellier, une plainte vient d’être déposée pour violences policières avec saisine de l’IGPN. Six manifestants avaient été blessés. 

Samedi dernier, un millier de gilets jaunes avait répondu à l’appel national : « on a été nassés de tous les côtés, on nous interdit de manifester« , expliquait une participante au micro de France 3 Occitanie. Sur les images, on peut constater qu’un couple reçoit des coups de matraque. L’homme entoure la femme au sol. Il s’agit d’un frère qui tente de protéger sa petite soeur : « ma petite soeur 1,50m et 50 kg, j’étais dessus pendant qu’ils nous tabassaient ».

Dès que les manifestants s’approchaient des barrages, les policiers les chargaient. Les manifestants ont dû subir un contrôle d’identité systématique pour pouvoir sortir de la nasse. Une stratégie anticipée : « les forces de l’ordre assument leur action. C’était préparé. L’idée n’est pas du tout de partir sur un blocage violent mais bien de neutraliser une manifestation qui n’est pas autorisée« , expliquait Bruno Bartocetti, secrétaire régional SGP Police FO.

Ce matin, sa soeur blessée a porté plainte pour violences policières avec saisine de l’IGPN (inspection générale de la police nationale) pour que des sanctions disciplinaires soient prises par le Préfet de l’Hérault.

Elle raconte: « On s’est fait chargé. Je sens les coups, un fort coup dans mon genou. Je crie et je perds l’équilibre. Je me retrouve au sol et là il me met un coup de matraque dans la colonne vertébrale et là, j’ai cru que j’étais paralysée.

Cette action est soutenue par une trentaine d’associations parmi lesquelles La ligue des droits de l’homme, Médecins du monde, la CIMADE ou Amnesty international : « Soit la police est hors contrôle, soit l’Etat organise les violences policières. Nous exigeons des mesures disciplinaires et conservatoires immédiates à l’encontre des deux policiers de la BAC ayant violemment matraqué deux personnes pacifiques (mains levées) l’une à la tête et l’autre alors qu’elle était au sol ».

La police a procédé à des contrôles d’identité lors de la conférence de presse devant la préfecture. Le Préfet n’a pas souhaité réagir à ce dépôt de plainte.