Le procureur de Paris, le préfet Lallement et trois magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage »

Lallement, un préfet qui ment? Sa pratique répressive nous rappelle celle de Maurice Papon préfet de Paris pendant la guerre d’Algérie.

Publié sur 20minutes.fr le 14 janvier 2020

En septembre 2020, le député (LFI) Ugo Bernalicis avait signalé à la justice des propos, selon lui mensongers, tenus devant la commission d’enquête parlementaire qu’il présidait.

  • Selon nos informations, le parquet de Nanterre enquête depuis plusieurs jours sur des soupçons de « faux témoignage » visant cinq hautes personnalités de la magistrature et de la police.
  • Elles sont soupçonnées d’avoir tenu des propos mensongers lors de leurs auditions devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire.
  • Président de la commission, le député (LFI) du Nord, Ugo Bernalicis, avait signalé les faits à la justice, suscitant la désapprobation d’autres députés.

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Le préfet de police, Didier Lallement. L’ancienne cheffe du parquet national financier, Eliane Houlette. La procureure générale, Catherine Champrenault, et le président de la cour d’appel de Paris, Jean-Michel Hayat. Le casting est impressionnant. Mais il ne présage en rien de la suite qui sera donnée à la procédure.

Selon nos informations, le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) enquête depuis plusieurs jours sur des soupçons de « faux témoignage » visant cinq hautes personnalités de la magistrature et de la police. « Une enquête est en cours. Tous ces signalements font l’objet d’un traitement groupé », confirme à 20 Minutes le parquet de Nanterre sans vouloir « communiquer davantage » sur le sujet.

Cette procédure fait suite aux travaux de la commission d’enquête sur l’indépendance de la justice présidée par le député (LFI) du Nord, Ugo Bernalicis. Le 2 septembre, en marge de la présentation du rapport, celui-ci avait indiqué avoir signalé à la justice des soupçons de « parjure » visant plusieurs personnalités auditionnées par la commission. Mettant en cause des magistrats parisiens, le dossier a, depuis, été dépaysé à Nanterre où il fait donc l’objet d’une enquête.

Des explications par écrit réclamées aux mis en cause

« Je suis agréablement surpris par les suites données aux parjures que j’ai signalés, témoigne Ugo Bernalicis. Je craignais qu’un classement sans suite ne soit prononcé comme pour la commission d’enquête du Sénat, lors de l’affaire Alexandre Benalla. »

Le parquet de Nanterre procède, lui, à des vérifications. Selon nos informations, les personnes mises en cause ont dû fournir des explications par écrit, sans pour autant avoir été convoquées physiquement officiellement. « J’observe un peu circonspect le caractère quelque peu innovant de cette procédure groupée, poursuit Ugo Bernalicis. L’important, pour moi, c’est que l’on prenne au sérieux ce que signifie que de témoigner devant une commission d’enquête parlementaire. »

Un prétexte pour parler du programme sur la justice de LFI ?

Dans les faits, chaque personnalité se voit reprocher des propos tenus devant les députés qui ont planché sur les obstacles à l’indépendance de la justice. Par exemple, le procureur de Paris Rémy Heitz avait assuré n’avoir « signé aucun document donnant des instructions à [ses services] » lors de la crise des « gilets jaunes » alors qu’une note interne laisse entendre le contraire.

Autre illustration : le préfet de police, Didier Lallement, est, de son côté, accusé de ne pas avoir dit la vérité lorsqu’il a assuré ne pas avoir « trouvé les organisateurs » des manifestations de policiers non autorisées ayant eu lieu en juin 2020.

Manifs non déclarées de policiers : avec Lallement, c’est facile. pic.twitter.com/mat1M6K5pK— Alexis Poulin (@Poulin2012) June 24, 2020

Perçue comme étant politique, la démarche du député insoumis avait crispé jusqu’au sein même de la commission parlementaire. « Je suis un peu ennuyé, avait ainsi confié Didier Paris, le rapporteur (LREM). Je me demande si tous ces signalements ne sont pas un prétexte pour faire parler du programme de La France insoumise en matière de justice… »

Instuire ou classer : la décision du parquet de Nanterre le dira. Le délit de faux témoignage est passible de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 75.000

Vaste trafic d’armes démantelé en France impliquant militaires et extrême-droite

Dix personnes interpellées, dans plusieurs régions de France et placées en garde à vue, mardi 12 janvier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juin 2020 notamment des chefs d’acquisition, de détention, de transport d’armes au profit de trafiquants de drogue et de l’extrême-droite. Une illustration supplémentaire de la dangerosité de cette mouvance aux odeurs nauséabondes. Le combat pour les libertés, la démocratie, les droits humains est plus que jamais d’actualité hier, contre le fascisme, comme aujourd’hui.

Publié par lemonde .fr le 14/01/2021 Par Elise Vincent

Plusieurs militaires et retraités de la défense interpellés dans le cadre d’un vaste trafic d’armes

Les dix personnes placées en garde à vue mardi sont soupçonnées d’avoir fourni des armes à des trafiquants de drogue et des sympathisants d’ultradroite.

C’est un très gros coup de filet qu’a réalisé la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire parisienne dans les cercles discrets des passionnés d’armes. Dix personnes ont été interpellées dans plusieurs régions de France et placées en garde à vue, mardi 12 janvier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juin 2020 notamment des chefs d’acquisition, de détention, de transport d’armes et d’association de malfaiteurs. Selon nos informations, six de ces interpellés sont des militaires en activité ou de jeunes retraités du ministère de la défense.

Ce réseau relativement atypique par son ampleur et sa proximité avec les milieux du narco-banditisme est notamment soupçonné d’avoir fourni des armes à des trafiquants de drogue et des sympathisants d’ultradroite. Les faits doivent encore être consolidés par les gardes à vue en cours, mais pour certains des interpellés, la question se pose de savoir si ces armes auraient pu servir à nourrir, dans des délais encore à établir, un projet d’action violente. L’un d’entre eux était connu pour être un sympathisant d’extrême droite tandis qu’un autre était « fiché S » en raison de ses liens avec l’ultradroite.

Plusieurs tonnes de munitions

Parmi les personnes interpellées se trouvent ainsi deux militaires en activité, comme l’a révélé TF1 mercredi 13 janvier, et un fonctionnaire du ministère de la défense. Ont également été arrêtés trois militaires retraités partis travailler dans le privé, dont un haut gradé, ainsi qu’un ancien adjoint de sécurité de la police nationale et un agent de sécurité. Ces interpellations ont eu lieu en Ile-de-France, dans l’est et le sud de la France.

Plusieurs tonnes d’armes et de munitions ont été saisies et une cache d’armes a été découverte lors des perquisitions menées aux domiciles des gardés à vue. Parmi ces armes dont la comptabilité et la typologie doivent encore être précisées, se trouvent aussi bien des armes de poing, des fusils d’assaut, des armes longues que des grenades et de la poudre. La plupart d’entre elles étaient achetées à des collectionneurs, remilitarisées puis revendues.

Les gardes à vue peuvent durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures. Les juges d’instruction chargés de l’enquête devront évaluer le degré d’implication des personnes interpellées et décider de leur éventuelle mise en examen et défèrement.

Elise Vincent

Tapage nocturne, insultes, menaces de mort: des amis de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Pendant sa campagne des municipales Aliot n’a cessé de se targuer de s’être éloigné du Rassemblement national (ex FN). Cet article démontre, une fois de plus, les liens étroits entre Aliot et des responsables peu fréquentables qui ont beaucoup travaillé avec l’extrême-droite . Comme par hasard le prochain congrès national du RN pour investir la nouvelle candidature de Marine Lepen aux présidentielles se tiendra les 3 et 4 juillet à Perpignan…

Tapage nocturne : des proches de Louis Aliot à la soirée RN organisée en plein confinement

Publié sur oeilsurlefront.liberation.fr le 13/01/2020

PAR TRISTAN BERTELOOT

Des cadres du RN se sont réunis le 13 décembre pour un dîner très animé à Paris, chez le député européen Jérôme Rivière. L’événement, où étaient présents des proches du maire de Perpignan s’est plutôt mal terminé : une enquête a été ouverte pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort».

Des nouvelles des deux hommes qui accompagnaient l’eurodéputé RN Jean-Lin Lacapelle à la petite sauterie organisée chez un autre élu du parti, Jérôme Rivière, le 13 décembre, en plein reconfinement. Nous vous en parlions hier : cette soirée a débouché sur l’ouverture d’une enquête pour «tapage nocturne, injures publiques et menaces de mort», a révélé Mediapart. Il s’agit, selon plusieurs sources, d’Arnaud Folch et de Nicolas Lesage, deux proches de Louis Aliot.

Le premier a récemment été nommé directeur de la communication par le maire RN de Perpignan. Selon le site d’information local Made in Perpignan, Folch a signé un contrat de onze mois pour «communiquer sur les enjeux territoriaux forts» en vue des régionales. Il a également la particularité d’avoir été directeur adjoint de la rédaction du magazine Valeurs actuelles, en charge des hors-séries. Egalement passé par l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, il est décrit comme un «obsédé par Gabin et la France de cette époque-là», nous raconte un ami d’Aliot, qui le considère comme assez «littéraire». L’avant-dernier article de Folch dans Valeurs traite d’ailleurs du maire de Perpignan. Son titre : Aliot, dynamiteur du «front républicain».

Lesage est lui aussi un homme de l’ombre du clan Aliot. Ami très proche de l’ex-député des Pyrénées-Orientales, il a été son directeur de cabinet, avant de rejoindre celui de Marine Le Pen. Elle s’en est séparé après la présidentielle 2017, le jugeant «peu fiable», selon une source. Celle-ci précise que Lesage n’est aujourd’hui «pas en odeur de sainteté» auprès de la présidente du RN. Spécialisé dans les «problématiques de défense et sécurité», nous dit-on, il assurait à ce titre pendant longtemps le rôle de «logisticien et coordinateur» du cercle des Horaces, ces hauts fonctionnaires au service du RN. «C’est lui qui était chargé de trouver les lieux de réunion, explique un ancien membre. Il faisait la navette entre le cabinet de la présidente et les Horaces, orientant des personnes qui cherchaient à interroger Marine Le Pen sur des sujets techniques vers nous.» Bref, du beau monde.