Blocages des lycées à Paris et en province pour protester contre l’absence de mesures sanitaires strictes dans leurs établissements.

Plusieurs blocages de lycées pour protester contre le non-respect des mesures sanitaires

Publié sur le site lemonde.fr mardi 3 novembre 2020

Par Violaine Morin et Luc Chatel

Une dizaine de blocages ou tentatives ont eu lieu à Paris, ainsi qu’à Saint-Etienne, Saint-Nazaire, Toulouse, Nantes ou encore Besançon. Dans certains lycées bloqués, des heurts ont eu lieu avec les policiers.

Le ton monte dans les lycées sur l’application des consignes sanitaires. Le lendemain de la rentrée, alors qu’un protocole « renforcé » est désormais censé s’appliquer dans les établissements scolaires, « une dizaine » de blocages ou tentatives de blocage ont eu lieu dans la capitale, selon le décompte du rectorat de Paris.

Des lycées ont également été bloqués à Saint-Etienne, Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Toulouse, Nantes ou encore Besançon. Le ministère de l’éducation nationale ne disposait pas, mardi soir, de « remontées précises ». Alors que la France s’est reconfinée, les lycéens protestent contre l’absence de mesures strictes dans leurs établissements.

« C’est exactement pareil qu’avant les vacances, rien n’a changé, déplore Déborah, élève de terminale au lycée Hélène-Boucher (Paris 20e), qui a participé au blocus mardi matin. Le président nous dit que c’est la crise et qu’on doit se confiner et, en fait, on retourne au lycée. » Et d’énumérer la somme des petites incohérences qui font que le protocole sanitaire, renforcé au cours des vacances par l’éducation nationale, n’est finalement pas respecté.

« On est censés aérer les salles, sauf qu’il fait 7 degrés le matin, explique-t-elle. On est agglutinés dans le couloir ou la cantine, qui est toute petite. Les seuls gestes barrières, au final, c’est le port du masque et le gel hydroalcoolique. » Déborah souhaite la mise en place d’un protocole plus strict, avec la formation de demi-groupes dans les lycées, comme le réclament aussi les syndicats – une solution tolérée par le ministère, sans être encouragée.

« S’il y a un virus dans le lycée, il se propagera forcément »

Clara, dans le même lycée, souhaite aussi la mise en place d’un protocole plus strict. « On a organisé ce blocus pour pouvoir continuer à étudier dans le respect des règles sanitaires, annonce-t-elle. Si ça n’est pas possible, il faut fermer les établissements, jusqu’à ce que cela le devienne. » Au lycée Colbert (Paris 10e), où la situation s’est tendue mardi matin, Jean, lui aussi élève de terminale, ne dit pas autre chose. « On est 30 dans les classes, serrés dans les couloirs, sans masque à la cantine ni en cours de sport, énumère-t-il. S’il y a un virus dans le lycée, il se propagera forcément. »

Ailleurs aussi, les lycéens se mobilisent. Dès le 2 novembre, des élèves du lycée Honoré-d’Urfé, à Saint-Etienne, ont voulu organiser un blocus symbolique – mais une voiture de police stationnée devant le portail les en a empêchés. Ils ont alors déployé une banderole « Honoré révolté » et se sont mis en grève. « Depuis lundi, on se retrouve entassés par dizaines sans masque dans la cantine à midi ou dans la cour pour fumer », explique Gabriel, 15 ans, élève de première.

S’ils n’étaient guère plus d’une dizaine de grévistes, mardi 3 novembre, leur initiative ne rencontre pas de résistance. « Nous avons beaucoup parlé avec le proviseur qui a donné un de nos tracts aux policiers, lundi matin, pour leur expliquer ce que nous faisions, raconte Maë, 15 ans, élève de seconde. Et il nous a laissés organiser une assemblée générale dans le lycée mercredi matin. » Leur principale appréhension serait de voir le lycée fermer ses portes : « Je suis en terminale et je ne veux pas d’un bac au rabais », s’inquiète Yanis, 17 ans.

« Les élèves ont de grosses restrictions dans leur vie sociale, mais une fois au lycée, il n’y a plus rien »

La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) rejoint les positions des lycéens, en réclamant, elle aussi, l’instauration de demi-groupes au lycée pour permettre un meilleur respect des consignes sanitaires. « Il y a un fort sentiment d’incompréhension des lycéens et des parents sur le protocole sanitaire, rapporte Ghislaine Morvan-Dubois, responsable de la FCPE Paris. Les élèves ont de grosses restrictions dans leur vie sociale, mais une fois au lycée, il n’y a plus rien. » Les parents élus FCPE souhaitent que les établissements restent ouverts et accueillent les élèves en classe dédoublée, tout en accueillant les autres dans d’autres lieux « où ils pourraient suivre la classe en parallèle », pour éviter que les jeunes soient « dans la nature ».

Heurts et verbalisations

Si la plupart des lycées ont levé rapidement le blocus de mardi matin, la FCPE dénonce des verbalisations aux abords du lycée Colbert, où des heurts ont éclaté entre policiers et lycéens, ce dont témoignent plusieurs vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux.

Blocage au lycée Colbert dans le 10e arrondissement de Paris en protestation à l’ouverture de l’établissement duran… https://t.co/t0jdEXVY5V— tremblay_p (@Pierre Tremblay)

Les élèves verbalisés ont reçu des amendes de 135 euros, pour « rassemblement interdit », selon leurs témoignages – en application du décret nº 2020-1310 du 29 octobre 2020 interdisant les réunions de plus de six personnes sur la voie publique. « Ces verbalisations n’ont pas été comprises par les élèves et leurs parents », insiste Ghislaine Morvan-Dubois.

Fatima, mère d’une élève de terminale au lycée Colbert, a récupéré sa fille lestée d’une de ces amendes. « Ma fille n’a même pas participé au blocus, elle voulait juste se rendre en cours ! s’agace-t-elle. Sauf qu’au bout d’un moment, ça ressemble forcément à un rassemblement… puisque les élèves ne pouvaient pas entrer. » La FCPE, de son côté, se félicite d’une mobilisation organisée globalement « dans le calme », en dépit des heurts à Colbert, citant notamment le sit-in « pacifique » du lycée Balzac (Paris 17e).

Les élèves de Colbert refusent de dire s’ils se mobiliseront de nouveau dans les jours à venir. A Hélène-Boucher, on a décidé de faire les choses différemment. « Si c’est pour qu’on parle de guerre des poubelles dans la presse sans écouter nos revendications, on va s’y prendre autrement, annonce Déborah. On va faire des tracts et discuter avec l’administration, et il y a aussi des pétitions qui circulent », ajoute-t-elle.

Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Appel de 58 médecins hospitaliers

Publié  le 23 MARS 2020  –  PAR JEAN-PIERRE BOUDINE  BLOG : LE BLOG DE JEAN-PIERRE BOUDINE

Appel de 58 médecins hospitaliers

Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Était-ce réellement l’urgence ? Mais rien sur les usines réquisitionnées pour fabriquer masques, respirateurs… Rien sur la réouverture des lits nécessaires. Rien sur le dépistage systématique qui a fait ses preuves en Allemagne et en Corée du Sud. Qu’en est-il aujourd’hui, dans notre pays, de cette logistique nécessaire pour gagner le combat contre le coronavirus ? Le pouvoir exécutif semble en décalage entre les annonces rassurantes, la volonté affichée de transparence et la réalité du terrain que les soignants font remonter sans cesse et de tous lieux. Deux exemples, ils sont aussi simples que vitaux.

Alors que depuis des années les structures hospitalières sont matériellement asphyxiées par les enveloppes budgétaires, on nous annonce la fabrication de masques sans que soient donnés d’éléments précis : combien sont produits ? Où ? Quels délais ? Quels moyens de livraison ? Quels modes de distribution ?

Alors que depuis des années, les politiques gouvernementales ont supprimé des milliers de lits de réanimation et soins intensifs (passant d’environ 26 000 lits à 13 000), le pouvoir exécutif nous annonce la mise en œuvre de moyens exceptionnels. Soit, mais la logistique étant cruciale, la confusion est mortelle : combien de respirateurs sont en cours de fabrication ?

À ce jour, quel préfet est en mesure de répondre aux soignants qui sont sur le front? La responsabilité, l’urgence, du gouvernement est de fournir les armes et les moyens de combattre. La transparence est d’en rendre compte précisément. Nous, médecins, refusons de devoir choisir entre un malade grave que nous allons soigner et un très grave que nous allons laisser mourir.

Nous, médecins, refusons d’exposer nos équipes avec des recommandations qui ne reposent pas sur les données acquises de la science mais sur les possibilités réduites de recours aux meilleurs soins. Nous faisons nôtres ces propos d’une collègue cheffe de service le 14 mars 2020 après une réunion à l’ARS et nous nous souviendrons quand viendra l’heure de la reconstruction des hôpitaux que nous n’avons pas pu compter sur vous, Messieurs et Mesdames du gouvernement :

« Madame la Directrice générale du CHU, Monsieur le Directeur général de l’ARS

Auvergne-Rhône-Alpes, je veux bien après cette réunion de crise retourner dans mon hôpital organiser les services différemment pour accueillir la médecine à la place de la chirurgie, fabriquer un service de dix lits de réanimation de toutes pièces et en urgence, nous avons d’ailleurs déjà commencé depuis vendredi, je veux bien risquer ma vie et celle de mes équipes en soignant tous ces malades qui vont arriver. Jamais je ne vous ai attendus pour prendre une telle décision. Mais, s’il vous plaît, ne me parlez pas d’union nationale, ne me parlez pas de votre efficacité, ne parlez pas de vos responsabilités ni de l’implication des ministres qui ont fermé tous ces lits et laissé périmer tous ces masques.» 

À grands coups d’« il y a trop de lits hospitaliers en France… La télémédecine va résoudre les problèmes des déserts médicaux… Le tout ambulatoire et les filières de soins régleront le problème de l’engorgement… Il faut choisir entre les malades et tenir compte du rapport bénéfice/coût », ils ont considérablement détruit notre système hospitalier depuis des années et des années.

Nous ne pouvons pas attendre la fin de l’épidémie, c’est maintenant, tout de suite qu’il faut prendre les mesures pour le rétablir. Et pour cela on ne peut compter que sur la mobilisation en direction du gouvernement

Dr Alliot Marie-Josée, médecin, 69 ; Dr Anton Johannes, anesthésiste-réanimateur, Laval ; Dr Baali Kader, président CME, Saint-Laurent-du-Pont ; Dr Bah Thierno, gériatre SSR, Saint-Geoire-en-Valdaine 38 ; Dr Balasanu Oana, hématologue CHR Metz-Thionville ; Dr Belucci Sessa Sylvia, maître de conférences honoraire des universités, médecin hématologue AP-HP; Dr Ben Maklouf Wisse, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Benet Blandine, pharmacien biologiste CHR Metz-Thionville ; Dr Bernard Isabelle, neurologue libéral, Cholet 49 ; Dr Borel Isabelle, gastro-entérologue ; Dr Brinnel Heiner, addictologue CH L’Arbresle 69 ; Dr Bruneau Catherine, médecin du travail, Lyon ; Pr Canis Michel, chirurgie gynécologique, chef de service démissionnaire CHU Clermont-Ferrand ; Dr Cardine Mathieu, PH Puma-Urgences Samu 38; Dr Carpentier Geoffrey, psychiatre, Paris ; Dr Chabernaud Jean-Louis, pédiatre réanimateur, AP-HP ; Dr Chaillet Antoine, interne, 69 ; Dr Crimu Daniela, interniste, CHU Grenoble-Voiron ; Dr Crova Philippe, réanimateur médical, CHPO Bourgoin 38 ; Dr Delon Jacques, médecin du travail, Lyon ; Dr Doguet Marie-Hélène, psychiatre, Le Havre ; Dr El Khebir Mohamed, médecin urgentiste, Samu 60 ; Dr François Patrice, département santé publique CHU Grenoble ; Dr Francony Gilles, réanimation chirurgicale CHU Grenoble ; Dr Gaillard-Régnault Jean-Luc, médecin honoraire anesthésiste-réanimateur AP-HP ; Dr Gréani Yves, médecin généraliste Propriano ; Dr Giloux Nathalie, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Guenin Monique, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Houchois Émeline, interne Lyon ; Dr Khitri Yasmina, urgentiste 38 ; Dr Lemaitre Ilona, interne 69 ; Dr Lemonnier Marie-Paule, hématologie cancérologie AP-HP ; Dr Lesouple Chantal, PH retraitée Guéret ; Pr Lorin de la Grandmaison Geoffroy, chef du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Raymond-Poincaré, 92 ; Dr Marquet Jean-luc, urgentiste CH Riom 63 ; Dr Martin Jean-Max, médecin généraliste, 44 La Haïe-Fouassière ; Dr Martin Charles-Antoine, PH ORL CH La Chartreuse Villefranche-de-Rouergue ; Dr Mesnil Adeline, gastro-entérologue CHU Grenoble-Voiron ; Dr Miroux Patrick, PH urgentiste CHU Angers ; Dr Okamba Patricia, biologiste Metz-Thionville ; Dr Pangrani Marc, médecin généraliste, Fréjus ; Dr Paquet Cyrielle, chirurgien CHU Grenoble ; Dr Paraire François, médecin légiste APHP, syndicaliste ; Dr Pichon Hervé, chirurgien 38 ; Dr Prunayre Gaspard, psychiatre CH Vinatier ; Dr Riboud Romain, chirurgien CHU Grenoble-Voiron ; Dr Rivière Pierre, psychiatre Paris ; Pr Roujeau Jean-Claude, Paris ; Dr Ruynat Luc, anesthésiste-réanimateur Hôpitaux de Lyon ; Dr Salvaing-Clauzier Pierrette, médecine scolaire, Paris ; DrSchweitzer Marc, pédopsychiatre, Paris ; Dr Tranchant Lionel, gériatre CH Saint-Laurent-du-Pont 73 ; Dr Varnet Olivier, PH neurologue au CH de Gonesse, secrétaire général SNMH FO ; Dr Venet Cyrille, anesthésiste-réanimateur CHU Grenoble-Voiron ; Dr Vienot Patrice, PH anesthésiste 39 ; Dr Woerlé Jean-Louis, psychiatre.

La mobilisation pour la grève générale du 5 décembre contre le projet de réforme des retraites

La mobilisation pour le 5 décembre contre le projet de réforme des retraites (qui met à mal le système de retraite par répartition, conquête de la Libération, basé sur la solidarité entre générations) s’élargie à d’autres secteurs : Gilets jaunes, poste, EDF, éducation, justice, transport urbain, routiers,…  Aujourd’hui plusieurs assemblées générales du mouvement étudiant contre la précarité appellent à la journée du jeudi 5 décembre. Pour la CGT et FO cette grève est reconductible.

Ci-dessous l’appel unitaire à la grève du 5 décembre 2019 (CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL, UNEF) et un article paru dans liberation.fr à partir de l’AFP.

Jeudi 5 décembre :

Toutes et tous en grève et dans l’action !

CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL, UNEF

Les organisations syndicales et de jeunesse s’engagent à construire un plan d’action contre le projet de réforme de retraites par points et pour gagner un renforcement, une amélioration du système actuel de retraites solidaire et intergénérationnel.

L’émergence et la construction de luttes dans les différents secteurs professionnels, montrent la nécessité d’apporter des réponses aux salarié-es en termes d’emploi, de salaires, d’égalité entre les femmes et les hommes, de conditions de travail… Autant de sujets qui sont étroitement liés aux questions de la retraite et que l’actuel projet de réforme gouvernemental aggravera.

Les organisations vont initier et impulser des assemblées générales sur les lieux de travail et d’études, des débats publics sur tout le territoire, des interpellations des élu-es locaux et nationaux, des initiatives de sensibilisation de toute la population pour échanger sur la réforme et sur les modalités d’actions et de riposte collective.

Les organisations syndicales et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL, UNEF) appellent l’ensemble des salarié-es du secteur privé comme du secteur public, des retraité-es, des privé-es d’emploi, des jeunes, a une 1ère journée de grève interprofessionnelle le jeudi 5 décembre 2019.

Appel des fédérations CGT, UNSA, SUD-Rail à la grève reconductible le 5 décembre 2019

POUR NOS RETRAITES
POUR NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ET NOS EMPLOIS
EN GRÈVE À PARTIR DU 5 DÉCEMBRE !

Les Organisations Syndicales Représentatives, réunies en inter-fédérale le jeudi 14 novembre 2019, ont partagé la nécessité d’organiser une riposte face aux nombreuses attaques lancées contre les salariés du ferroviaire.

Elles appellent les cheminots à se mobiliser massivement à partir du 5 décembre.

Dans l’unité, exigeons du gouvernement l’abandon de son projet sur les retraites et la prise en compte de nos revendications au niveau de la branche et de la SNCF.

NOS RETRAITES SONT ATTAQUÉES !

Le projet de retraites par points du gouvernement Macron s’attaque aux retraites de l’ensemble des salariés : les régimes spéciaux comme le régime général sont ciblés. Au-delà des menaces sur le moment auquel nous pourrions partir en retraite, tout-e-s les salarié-e-s subiraient une baisse très importante du montant de leur pension ! Les différentes simulations réalisées sur la base du rapport Delevoye prévoient en effet des baisses de pensions de 200, 400, 600€ par mois selon les situations ! Ce n’est pas admissible !

C’est sans compter sur la baisse prévisible du montant du point de retraite, en imposant une « règle d’or » qui limite la part des pensions à 14% du PIB. Avec la forte progression à venir du nombre de retraités, les pensions des retraités seraient encore diminuées !

UN CADRE SOCIAL TOTALEMENT REMIS EN CAUSE !

Avec la mise en oeuvre au 1er janvier 2020 de la Loi « nouveau pacte ferroviaire », la direction SNCF souhaite remettre en cause l’essentiel de notre contrat social, aussi bien avec l’éclatement en Sociétés Anonymes que dans le cadre de la négociation de la convention collective rémunération, métiers, protection sociale, emploi, externalisation, facilités de circulation, fin du Statut, avenir des lignes et du Fret, etc., l’État a décidé de ne rien nous épargner.

C’est le moment d’imposer d’autres choix ! La colère sociale est montée d’un cran supplémentaire ces derniers mois. Le nouveau Président de la SNCF doit répondre, en urgence, aux revendications.

Les fédérations syndicales CGT, UNSA, SUD-Rail ont déposé un préavis de grève reconductible par périodes de 24 heures, à compter du 5 décembre 2019. Elles appellent les cheminots à s’inscrire massivement dans la grève et à participer aux assemblées générales pour débattre du niveau de mobilisation, des négociations et des suites à donner.

Elles s’organisent pour donner des éléments d’appréciation nationaux.

Publié sur liberation.fr

MOBILISATION

Qui appelle à la grève le 5 décembre ?

Transport, écoles, justice… Beaucoup de secteurs seront touchés par la grève interprofessionnelle du jeudi 5 décembre. On fait le point.

La journée d’action du 5 décembre génère bien des commentaires avant même d’avoir eu lieu. «Corporatiste» pour le gouvernement, «solidaire» pour l’opposition de gauche, elle agrège les colères de bien des secteurs différents. Libération fait le point – évolutif – sur les appels à grève connus.

Transports

Au départ, il s’agit bien d’une grève dont le jour a été choisi par une intersyndicale de salariés de la RATP. Libération le rappelle, après une mobilisation réussie le 13 septembre contre la réforme des retraites, cinq syndicats de la régie (Unsa, FO, CGC, Solidaires et SUD) décident d’une nouvelle date avec trois critères en tête : laisser au gouvernement le temps de réagir à la mobilisation du 13 septembre, laisser aux autres organisations le temps de se joindre au mouvement, attendre que les salariés aient touché leur 13mois pour pouvoir tenir financièrement. La date du 5 décembre est ainsi retenue. La CFE-CGC s’est jointe au mouvement.

Cet exemple a été suivi à la SNCF, où la CGT, Unsa, SUD rail et la CFDT cheminots ont déposé un préavis de grève. Chez Air France, 11 syndicats appellent au mouvement. Ils sont imités par l’Usac-CGT à la direction générale de l’aviation civile.

Plus globalement, dans tout le secteur des transports, la CGT, FO, SUD et Solidaires appellent à cesser le travail à partir du 5 décembre.

Jeunesse et éducation

Une partie des organisations étudiantes et lycéennes ont dégainé très tôt dans le cadre d’un appel interprofessionnel autour de la confédération CGT, Solidaires, FSU et FO. On trouve notamment l’Unef, la FIDL, UNL, MNL, Solidaires… La Fage, syndicat majoritaire, laisse ouverte la possibilité de sa participation.

Les jeunes sont épaulés par leurs enseignants du primaire, du secondaire comme du supérieur par le biais de plusieurs organisations syndicales comme le SNE, le Snuipp, le Snes-FSUl’Unsa, le SNPTES, La Ferc-CGT, le SNCS, etc.

Justice et police

Le Conseil national des barreaux appelle à une journée «justice morte». Dans le même temps, le syndicat national de la magistrature au sein d’une intersyndicale (syndicat des avocats de France, CGT, Snepap-FSU, Solidaires, SNPES-PJJ) appelle aussi à la grève.

Alliance police nationale a déjà annoncé des actions symboliques le 5 décembre, comme la fermeture de commissariats hors urgences. L’Unsa police, elle, évoque la possibilité d’une mobilisation.

Gilets jaunes, Poste, EDF…

D’autres secteurs se sont greffés au mouvement des transports. Les gilets jaunes ont décidé de «se mobiliser fortement» le 5 décembre, lors de leur assemblée des assemblées de Montpellier. Des mouvements sont aussi annoncés à la PosteEDF, au syndicat du livre, dans l’agroalimentaire, le jeu vidéo ou encore la fonction publique territoriale. Bref, il s’agit d’un réel mouvement interprofessionnel.

Le bureau national de la CFDT n’appelle pas à la grève. Laurent Berger l’a confirmé à l’Obs. Mais certains syndicats de la confédération le font en leur nom propre comme la CFDT Cheminots (déjà évoquée) ou le Sgen-CFDT Auvergne.

Hôpital

L’hôpital est très mobilisé depuis plusieurs mois maintenant. Des journées d’action sont prévues les 30 novembre et 10 décembre. La convergence avec la lutte du 5, voulue par la CGT, n’est pas actée.