La mobilisation du 9 janvier contre la réforme des retraites par régions et villes – vue par francetvinfo.fr

Le mouvement social (de grève et de manifestations) contre la réforme des retraites depuis plus d’un mois est d’une importance considérable pour le droit à la retraite des salariés en France dans sa forme actuelle née à la Libération. Il s’agit pour le gouvernement de réduire drastiquement les dépenses publiques, dont les retraites, pour répondre aux exigences des institutions européennes et à leur doxa libérale et ouvrir un espace aux fonds de pension et complémentaires privées, comme cela s’est produit déjà depuis des années dans plusieurs pays du continent. Si tel était le cas ce serait une défaite majeure pour les droits sociaux en France qui font partie intégrante des droits humains. La LDH ne peut qu’en mesurer la gravité. La LDH-66 était présente dans chaque défilé ou initiative.

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Retraites : tour de France de la mobilisation contre la réforme, le point en début de soirée

A Perpignan 

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la ville pour protester contre la réforme des retraites. Ils étaient environ 3 800 selon les forces de l’ordre, et plus de 10 000 selon les syndicats, a rapporté France Bleu Roussillon qui fait état de beaucoup de cheminots, d’agents de la fonction publique territoriale, de pompiers, d’enseignants mais aussi de salariés du privé dans le cortège.

Journée numéro 36 de la mobilisation contre la réforme des retraites. À l’appel de plusieurs syndicats (CGT, FO, FSU, CFE-CGC…), ils étaient encore plusieurs milliers à défiler dans les rues de Perpignancomme un peu partout en France.

Plusieurs professions sont présentes. Beaucoup de cheminots, d’agents de la fonction publique territoriale, d’enseignants… Mais aussi des salariés du privé. « Ce n’est pas évident de faire grève dans le privé » souligne Bruno Ruiz, délégué CGT au Carrefour de Claira. « Il y a des sociétés où il y a très peu d’employés, et la pression du patronat fait que certains salariés ne peuvent pas faire grève« .

Syndiqués ou non, ils sont nombreux à lier cette mobilisation contre la réforme des retraites à d’autres revendications. Patricia Bellance est employée dans une usine de conditionnement de fruits et légumes à Torreilles. « On travaille dans l’humidité et le froid. On se voit mal travailler jusqu’à 64 ans dans ces conditions là. »

Des sapeurs-pompiers garnissent le cortège qui défile contre la réforme des retraites à #Perpignan 

Ce vendredi 10 janvier, peu avant 15 h 30, une centaine de grévistes ont investi une voie de chemin de fer en gare de #Perpignan. Un TGV pour Paris et un TER à destination de Toulouse sont bloqués. L’action s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la #ReformeRetraites.

Manifestation intersyndicale à 10H 30 – Place de Catalogne – à Perpignan – mardi 17 décembre 2019 – pour le retrait du projet de réforme des retraites

La LDH est concernée par le grand mouvement social qui traverse le pays pour le retrait d’un projet de réforme des retraites destructeur du système par répartition basée sur la solidarité entre générations, système né à la Libération. Le gouvernement veut faire travailler les salariés plus longtemps, et ouvrir un espace à la retraite par capitalisation. Cette réforme résulte des décisions libérales de l’Union européenne de réduire les dépenses publiques et la part du PIB consacrée aux pensions, mais aussi des exigences patronales de baisser les cotisations. Défendre tous les droits sociaux, comme le droit à la retraite par répartition, conquête de la Libération, fait partie du combat de la LDH pour les droits humains collectifs, droits sociaux gravement menacés aujourd’hui.

Lire l’appel intersyndical 66  des syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires-CGC  – au format PDF

RÉFORME DES RETRAITES – ACTE 4
C’EST TOUJOURS NON UN POINT C’EST TOUT !

Répression au Chili : un rapport accablant d’Amnesty international

Depuis plus de 50 jours le mouvement social continue au Chili contre les hausses de prix et les inégalités, malgré une terrible répression qui a déjà fait plus des dizaines de morts et plus de 2000 blessés. L’armée occupe les villes comme lors de la sinistre dictature de Pinochet dont la constitution anti-démocratique est toujours en vigueur. Tirs tendu des forces armées sur le visage et les yeux, tortures, violences sexuelles contre les manifestants, le rapport d’Amnesty est accablant.

Violences policières: le Chili rejette des accusations d’Amnesty

  • afp, le 22/11/2019

Le gouvernement chilien a rejeté jeudi des accusations contre les forces de l’ordre de la part d’Amnesty International, qui dénonce des violations généralisées des droits de l’Homme lors des protestations antigouvernementales de ces dernières semaines.

Le président chilien Sebastian Piñera a toutefois admis le même jour qu’il était possible que «dans certains cas» les procédures régissant l’activité des forces de l’ordre n’aient pas été respectées. Il a promis que d’éventuelles infractions feraient l’objet de poursuites en justice.

Le mouvement de protestation sociale, qui a débuté le 18 octobre, se poursuit. Des manifestations accompagnées de pillages et d’incendies ont eu lieu jeudi à Santiago et dans d’autres villes.

Dans son rapport publié jeudi, Amnesty International déclare que les forces de l’ordre chiliennes ont adopté une politique de brutalité délibérée contre les manifestants.

«L’intention des forces de l’ordre chiliennes est claire: blesser ceux qui manifestent pour décourager le mouvement de protestation, y compris en arrivant à des extrêmes, en utilisant la torture et la violence sexuelle contre les manifestants», estime l’ONG dans ses conclusions préliminaires à l’issue d’une visite au Chili.

– «Punir» les contestataires –

Le gouvernement du président Piñera a soutenu cette «politique pour punir» les contestataires, a déclaré Erika Guevara, directrice pour les Amériques d’Amnesty International.

L’ONG assure qu’«il ne s’agit pas de faits isolés» et que les violations qu’elle a répertoriées «répondent à un modèle».

Amnesty critique également la décision du gouvernement de faire appel à l’armée au cours des neuf premiers jours de la crise, ce qui a eu selon elle des conséquences «catastrophiques».

Le gouvernement chilien a immédiatement rejeté les conclusions de l’ONG.

«Le gouvernement rejette catégoriquement le dernier rapport d’Amnesty International qui prétend avoir identifié une politique délibérée visant à blesser les manifestants», a déclaré lors d’une conférence de presse la sous-secrétaire chilienne aux Droits de l’Homme, Lorena Recabarren.

La police chilienne a affirmé pour sa part qu’elle n’avait pas eu «l’intention de blesser» des manifestants.

Et les forces armées se sont elles aussi inscrites en faux. «Il n’a existé et il n’existe aucune politique des forces armées pour mener des attaques généralisées ou systématiques contre la population civile», déclare un communiqué conjoint de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air.

– 22 morts, 2.000 blessés –

Au cours de ce mouvement social, le plus important au Chili en trois décennies, 22 personnes ont été tuées, dont cinq après l’intervention des forces de sécurité, et plus de 2.000 blessés, dont plus de 200 grièvement touchés aux yeux.

L’Institut national des droits humains (INDH), organisme public, a déposé 384 plaintes pour des violations commises par les forces de l’ordre contre les manifestants.

Quelque 1.100 plaintes pour torture et mauvais traitements ont été déposées au parquet, et 70 dossiers d’agressions sexuelles commises par des représentants des forces de l’ordre sont en cours d’instruction.

Les carabineros (police chilienne) ont fait état pour leur part de 1.600 agents blessés durant les protestations.

Au cours d’une rencontre jeudi avec des journalistes de médias étrangers, le président Piñera a déclaré, comme il l’avait fait pour la première fois dimanche dernier, que si des violences policières étaient avérées, elles seraient sanctionnées.

– Promesse de sanctions –

Il a reconnu qu’il avait pu arriver que les procédures d’intervention ne soient pas observées.

«Si ces procédures n’ont pas été respectées, et je crois qu’il est possible que dans certains cas elles ne l’aient pas été, cela fera l’objet d’une enquête du parquet et cela sera sanctionné par les tribunaux», a assuré M. Piñera.

La police chilienne a annoncé mardi qu’elle suspendait l’utilisation de munitions controversées qui ont provoqué de graves lésions oculaires chez plus de 200 manifestants.

La police affirme que ces munitions sont en caoutchouc mais, selon une étude de l’Université du Chili, elles sont constituées à 20% de caoutchouc et à 80% de silice, de sulfate de baryum et de plomb, ce qui les rend très dangereuses.

Les protestations sociales se sont poursuivies jeudi à Santiago et dans d’autres villes.

– Tortures et incendies –

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant le centre commercial Arauco à Quilicura, dans le nord de Santiago, pour protester contre des tortures que des policiers auraient infligées à de jeunes manifestants. Le rassemblement a débouché sur le pillage et l’incendie de plusieurs boutiques.

Des manifestations ont aussi eu lieu sur la plaza Italia, dans le centre de la capitale. Des dizaines de manifestants encagoulés ont affronté la police, qui a utilisé gaz lacrymogène et camions lanceurs d’eau.

Des incidents et pillages ont aussi eu lieu à Antofagasta (nord), Valparaiso (centre) et Concepcion (sud).

Des manifestants affrontent la police anti-émeute lors d’une manifestation contre le gouvernement, à Santiago, le 19 novembre 2019. Le président Sebastian Pinera a condamné dimanche pour la première fois ce qu’il a qualifié d’abus commis par la police dans le cadre de quatre semaines de troubles violents qui ont secoué le Chili et qui a fait 22 morts et plus de 2 000 blessés. Les Chiliens protestent contre les inégalités sociales et économiques, et contre une élite politique bien enracinée, issue notamment d’un petit nombre des familles les plus riches du pays.