Stop à l’expansion prédatrice d’Amazon !

Communiqué d’Alternatiba66 – le 20/12/20

L’association citoyenne dénonce l’absence de débat de fond et de délibération plénière du Conseil Communautaire de Perpignan sur le projet d’installation d’un entrepôt logistique du géant Amazon à Rivesaltes.

Pour les militants, la justification du projet par la création d’emplois ne serait qu’un trompe l’œil et ses conséquences sur l’économie locale pourraient au contraire s’avérer préjudiciables. Elle réclame un moratoire sur l’attribution de ce terrain de 5,5 ha.

A l’heure ou les commerces et les entreprises sont fragilisés par la crise sanitaire, et alors que le Conseil Communautaire finance une campagne de communication pour soutenir et valoriser le commerce de proximité, celui ci accepterait l’implantation d’une multinationale du e-commerce championne de la concurrence déloyale ?

Si il est vrai qu’Amazon réalise son plus gros chiffre d’affaire au moment de Noël, non, Amazon n’est pas le père Noël, contrairement à ce que semblent vouloir nous faire croire, les membres du bureau du conseil d’agglomération. Les projets d’expansion massive de la firme en France, feront disparaître le commerce de proximité. Premier secteur concerné, le commerce traditionnel qui emploie, pour le même chiffre d’affaire, environ 7 fois plus de personnes qu’Amazon. Des études des fédérations du commerce évaluent à 4,5 emplois perdus pour un emploi crée par la multinationale. La perte d’emploi résultant de cette implantation sera très importante. Mais d’ailleurs de quels emplois parle t-on ? Il est régulièrement dénoncé que le management d’Amazon ne respecte pas les conventions collectives et emploi majoritairement des travailleurs sous contrats précaires.

Une concurrence déloyale basée sur l’évitement fiscal

Une étude réalisée par l’association ATTAC dénonce les pratiques d’évitement fiscal de la firme et de fraude à la TVA résultant du développement de sa « marketplace ». L’association a estimé que 98 % des vendeurs étrangers sur la plateforme n’étaient pas immatriculés auprès des services fiscaux et n’acquittaient pas la TVA . L’activité « place de marché » d’Amazon est évaluée à 60 % du chiffre d’affaire. Une perte de recette conséquente pour l’État. Une distorsion de concurrence que pointait déjà l’année dernière, un rapport de l’Inspection Générale des Finances.

Par cette implantation massive sur le territoire et ces pratiques d’évitement fiscal, la firme obtiendra une position dominante qui se traduira à court terme par une situation de monopole sur le commerce de distribution.

Le non respect des règles auxquelles tous les citoyens et toutes les entreprises sont assujettis, est inacceptable. Les élus garants de ces règles ne peuvent tolérer l’implantation d’une firme qui s’y soustrait sciemment.

Puisqu’à ce jour « rien n’est signé », et que les conséquences sociales, fiscales et écologiques seront catastrophiques, nous demandons au Président de l’agglomération de suspendre ces formalités de cession et prononcer un moratoire sur la vente du terrain destiné à l’installation d’Amazon

Contacts presse pour Alternatiba66 :

Eric Le Balier 06 74 71 52 95

Claude Bascompte 06 81 20 12 35

Covid-19 : le rapport du Sénat qui accuse le gouvernement…

Publié sur le site publicsenat.fr publié le 10/12/2020

La commission d’enquête du Sénat sur la gestion du Covid-19 accuse le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, d’être responsable du manque de masques à l’arrivée du virus, sans avoir averti Agnès Buzyn. Les sénateurs reprochent au ministre de la Santé, Olivier Véran, et au gouvernement d’avoir « sciemment dissimulé » le « fiasco des masques ».

C’est l’histoire d’un virus, que personne n’a vu venir. C’est aussi l’histoire d’un pays – la France – qui s’est retrouvé totalement désarmé, quand il a fallu faire face à ce virus. La commission d’enquête du Sénat « pour l’évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire de la covid-19 et de sa gestion » rend son rapport ce jeudi 11 décembre, une semaine après celui de l’Assemblée nationale.

Après six mois de travaux, cet imposant rapport de 452 pages, que publicsenat.fr a pu consulter, est impressionnant par sa richesse et sa précision (voir l’intégralité du rapport). Une somme d’informations, issue de 102 heures d’auditions pour 133 personnes entendues par le président Alain Milon (LR) et le vice-président de la commission, René-Paul Savary (LR), ainsi que les rapporteurs Bernard Jomier (PS), Catherine Deroche (LR) et Sylvie Vermeillet (UC).

Le rapport analyse avec précision comment la France s’est retrouvée démunie en nombre de masques. Il révèle le rôle majeur qu’a joué l’actuel directeur général de la santé, Jérôme Salomon, dans ce « fiasco ». Puis les errances du ministre de la Santé, Olivier Véran, pour reporter la responsabilité sur les gouvernements passés, et ne pas reconnaître la pénurie.

Disparition des stocks de FFP2 : une interprétation contestable de la nouvelle doctrine, guidée par une logique budgétaire

« La pénurie de masques restera le triste symbole de l’état d’impréparation du pays et du manque d’anticipation des autorités sanitaires face à la crise » résument les sénateurs. Ils rappellent des éléments déjà connus sur le changement de doctrine intervenu en 2013, sous Marisol Touraine, et amorcé en 2011, quand Xavier Bertrand était ministre de la Santé. « De 2011 à 2016, le stock stratégique de masques FFP2 est passé de 700 millions d’unités à 700 000 ». Un « assèchement » justifié par ce changement de doctrine du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). « Or, les interprétations qui en ont été faites sont contestables : aucun de ces documents ne suggère l’abandon d’un tel stock » soulignent les sénateurs. Par ailleurs, « Selon Xavier Bertrand, une logique budgétaire et courtermiste aurait présidé à ce choix » peut-on lire dans le rapport.

Masques Chirurgicaux : bien qu’alerté, Jérôme Salomon a choisi de ne pas reconstituer les stocks, sans en informer Agnès Buzyn, et a fait « modifier a posteriori les conclusions d’un rapport d’expert »

Sur la question du faible stock de masques chirurgicaux, les sénateurs chargent clairement Jérôme Salomon, le directeur général de la santé (lire aussi notre article sur le sujet pour plus de détails). Bien qu’alerté en 2018 par Santé publique France (SPF) que 600 millions de masques sont déclarés non-conformes, que fait le directeur général de la santé (DGS) ? Il décide de ne commander que 50 millions de masques, s’étonnent les sénateurs.

Deux éléments de gravité encadrent cette décision. Jérôme Salomon n’a « pas informé la ministre » de la Santé, Agnès Buzyn. Prendre une telle décision sans en référer à la ministre est pour le moins étonnant.

Mais ce n’est pas tout. Selon le rapport de la commission d’enquête, le DGS « a modifié un rapport scientifique a posteriori pour justifier sa décision ». Une accusation qui s’appuie sur un échange de mails, obtenu par les sénateurs, entre le directeur général de la santé et celui de Santé publique France, François Bourdillon, au sujet d’un rapport d’expert. Cet expert, c’est Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble.

« L’analyse de courriels échangés entre la direction générale de la santé et Santé publique France atteste d’une pression directe de M. Salomon sur l’agence afin qu’elle modifie la formulation des recommandations de ce rapport avant sa publication au grand public » dit le rapport sénatorial.

Une pression qui a fonctionné. Elle a permis de justifier, a posteriori, la décision de Jérôme Salomon de ne commander que 50 millions de masques, alors que le rapport d’expert préconisait bien, dans sa première version, de reconstituer « un stock » d’un milliard de masques. Or, lors de son audition en septembre 2020 devant le Sénat, le directeur général de la santé s’est appuyé sur le rapport Stahl « pour justifier l’inutilité de constituer un tel stock et la pertinence de n’avoir commandé que si peu de masques en octobre 2018 » constatent les sénateurs.

Pour noircir le tableau, la commission d’enquête constate que les masques n’ont été commandés que huit mois après. Selon Agnès Buzyn, ce délai « illustre la faible importance que semble revêtir alors la reconstitution du stock stratégique » rapportent les sénateurs. L’ex-ministre voit notamment une explication à l’état d’esprit de l’époque : « Si la question des stocks de masques n’a pas été remontée, c’est, je pense, en raison d’un traumatisme lié à la gestion de la grippe H1N1. Roselyne Bachelot l’a d’ailleurs payé : tout le monde a parlé de gabegie ».

La suite sur le site publicsenat.fr

Inde: le gouvernement Modi livre l’agriculture à l’agrobusiness et ruine les paysans

En, les paysans mettent le pays à l’arrêt pour exprimer leur désespoir

En Inde le gouvernement autoritaire de Modi applique brutalement le néolibéralisme destructeur en dérégulant les prix agricoles. Il livre ainsi l’agriculture à l’agrobusiness et accule les paysans à la misère. Dans ce pays le plus peuplé au monde, avec 1milliard 350 millions d’habitants, l’agriculture fait vivre 70% de la population. Les paysans n’ont d’autre issue que de bloquer le pays par la grève générale. La LDH soutien la lutte des paysans indiens pour leurs droits sociaux vitaux.

Publié sur courrierinternational.com Publié le 08/12/2020

À Delhi, mais dans bien d’autres régions du sous-continent aussi, des manifestations devaient avoir lieu mardi 8 décembre pour réclamer le retrait d’une réforme de dérégulation des tarifs agricoles imposée fin septembre par le gouvernement Modi.

“Personne ne comprend les problèmes des paysans.” C’est avec ce cri du cœur que le leader syndical Hannan Mollah explique dans l’Indian Express pourquoi un appel à la grève générale a été lancé en Inde pour le mardi 8 décembre. Secrétaire général du All India Kisan Sabha, organisation d’obédience marxiste, il rappelle que le secteur agricole exprime son désespoir “depuis maintenant six mois”, du fait des nombreux problèmes qu’il traverse. D’après lui, “400 000 fermiers se sont suicidés” en un quart de siècle dans le sous-continent.À LIRE AUSSIDérégulation. En Inde, Delhi est prise d’assaut par les paysans en colère

Mais lorsque le gouvernement de Narendra Modi a fait adopter au Parlement une réforme de dérégulation du marché agricole intérieur indien, fin septembre, “on n’a pas demandé leur avis aux paysans”, ceux qui produisent et qui sont à 86 % “de tout petits exploitants vivant sur moins de 2 acres (0,8 hectare) de terre”. À ce niveau de superficie, impossible d’investir pour mécaniser et augmenter les rendements. Comment ces gens “sans défense” pourront-ils “survivre aux attaques” des géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution si ce sont avec ces derniers qu’il leur faut directement négocier les prix, ainsi que le prévoit désormais la loi ?

C’est seulement “de 11 heures à 15 heures” que les paysans espèrent bloquer le pays mardi, précise le Hindustan Times, “de façon à permettre aux Indiens des villes d’aller travailler le matin et de rentrer chez eux le soir”. Depuis onze jours, la tension est à son comble à Delhi, la capitale, vers laquelle convergent des centaines de milliers de manifestants à pied ou en tracteur. Ailleurs en Inde, des rassemblements sont aussi prévus, notamment au Maharashtra, au Kerala ou au Bengale-Occidental. “Les grands axes routiers devraient être bloqués”, de même que certaines activités de services “devraient être paralysées, comme les banques”.

Ainsi que le rappelait The Print au mois de juillet, 70 % des Indiens vivent encore à la campagne. Pour leur venir en aide, “le gouvernement a augmenté cette année les crédits à l’emploi rural”, mais les salaires de ces emplois aidés dépassent à peine 200 roupies par jour (2,20 euros), “un niveau inférieur au minimum syndical de 347 roupies par jour auquel est censé avoir droit la main-d’œuvre agricole non qualifiée”.

Guillaume Delacroix