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HONG KONG : « Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

LETTRE OUVERTE

à Emmanuel Macron, président de la République, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’Homme chargé de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire

 

Le 12 août 2019,

« Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

Depuis plus de deux mois la population de Hong Kong réclame en masse dans la rue que le pouvoir mis en place par Pékin respecte les accords concernant la cession à la Chine de l’ancienne colonie britannique et des Nouveaux Territoires. Depuis ce mardi 6 août 2019, elle se voit menacée d’une intervention armée qui, au regard de toutes les situations semblables, récentes ou passées, risque forcément d’être meurtrière.

Devant la menace d’une répression sanglante, nous demandons au gouvernement français ainsi qu’aux autres gouvernements européens d’affirmer avec force et au plus vite leur vive réprobation d’une solution militaro-policière violente et d’exiger le respect par la Chine du droit au suffrage universel énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le Bureau pékinois des affaires de Hong Kong et Macao a adressé lors d’une conférence de presse, tenue le 6 août dernier, un avertissement à ce qu’il qualifie de « tout petit groupe de criminels violents et sans scrupules et les forces répugnantes qui se cachent derrière eux » : « À jouer avec le feu, vous allez vous brûler à coup sûr. Ce n’est qu’une question de temps, le châtiment viendra. » a-t-il déclaré.

Les protestataires de Hong Kong ont voulu d’abord rejeter le danger immédiat d’un projet de loi d’extradition vers la Chine qui aurait rendu tout récalcitrant justiciable d’un appareil judiciaire chinois qui ignore le respect de la Constitution, la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges et le libre exercice de leur profession par les avocats saisis de dossiers « sensibles ». Sans oublier les condamnations à la peine capitale qui pourraient être prononcées.

Mais par-delà cette crainte immédiate, il y a le désir de fonder sur le suffrage universel la vie politique du territoire, pour que l’exécutif et le Conseil législatif émanent de la population dans son ensemble et non de corps électoraux restreints et désignés de telle manière que Pékin en aura toujours le contrôle. Le suffrage universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est toujours reporté et refusé. Ce refus est évidemment prévisible, de la part d’un pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard de ressortissants : l’on voit mal pourquoi il courrait le danger de l’accorder à Hong Kong.

La Chine ne veut pas s’embarrasser des libertés de Hong Kong et se donne le droit d’y faire la loi s’il en est besoin. « La Chine ne sera pas faible avec ceux qui enfreignent la loi, menace Pékin. Ne sous-estimez jamais la ferme détermination et la puissance immense du gouvernement central ».

A l’heure où se durcit la menace d’une intervention armée, il est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une répression sanglante.

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Signataires :

  • ACAT France – Action des Chrétiens contre la torture
  • ECPM – Ensemble contre la peine de mort
  • LDH – Ligue des droits de l’Homme
  • Mémorial 98
  • Solidarité Chine

Gigantesque sit-in à l’aéroport de Hong Kong contre le projet de loi d’extradition vers la Chine

Publié sur courrierinternational.com

“Nouvel épisode dans la contestation antigouvernementale : des centaines de personnes ont rejoint vendredi un sit-in de grande ampleur dans l’aéroport international de Hong Kong en vue d’assurer au mouvement un soutien international”, écrit le South China Morning Post. “Les organisateurs s’attendent à voir affluer des milliers de participants et espèrent que la police n’interviendra pas contre ce qui est présenté comme une manifestation pacifique devant durer jusqu’à dimanche.”

Dans le hall des arrivées, les manifestants distribuaient aux passagers des tracts résumant leurs revendications. Outre l’abrogation définitive du projet de loi d’extradition à l’origine du mouvement et qui est simplement reporté pour l’heure, ils demandent l’instauration du suffrage universel ainsi que l’abandon du terme “émeute” pour décrire le mouvement de protestation actuel.

L’ensemble des compagnies aériennes conseillent à leurs passagers de prendre beaucoup d’avance pour se rendre à l’aéroport. Des mesures de sécurité ont été déployées aux abords de l’aéroport pour tenter de fluidifier la circulation des voyageurs. Lundi 5 août, une grève générale décrétée dans la Région administrative spéciale (RAS) a provoqué l’annulation de 250 vols.

Le grand quotidien de langue anglaise de Hong Kong est depuis avril 2016 la propriété de Jack Ma (Ma Yun), patron du géant du commerce électronique chinois Alibaba. Cette acquisition a suscité de fortes craintes que la liberté de ton et la qualité journalistique de ce journal s’érode, voire disparaisse.

Rapport du GIEC : Un quart des terres sont dégradées par les humains…

Publié sur liberation.fr

Ce qu’il faut retenir du dernier rapport du Giec sur les sols de la planète

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publie, jeudi, un rapport sans précédent sur l’état des sols de la planète et la façon dont leur exploitation par les humains les affecte et bouleverse le climat.

Du 2 au 8 août, à Genève, des délégations des 195 Etats membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) se sont réunies pour approuver ligne par ligne le résumé aux décideurs, concentré en 65 pages, du large état de la science réalisé par plus d’une soixantaine de scientifiques du monde entier sur le changement climatique et les sols. Leurs conclusions sont aussi inquiétantes qu’encourageantes. «C’est le premier rapport du Giec qui s’intéresse à l’ensemble de terres émergées et qui présente l’ensemble des données chiffrées sur la pression que nous exerçons sur nos terres, soit directes, via des activités comme l’exploitation forestière ou l’agriculture, soit indirectes par le biais du changement climatique», explique Nathalie de Noblet-Ducoudré, bioclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et co-auteure du chapitre 2. En voici un résumé en quatre points :

Un quart des terres sont dégradées par les humains

Un des premiers et plus frappant constat de cette évaluation mondiale est la proportion des terres atteintes par la main humaine. Ainsi trois quarts des sols émergés non englacés subissent notre exploitation, un quart est considéré comme dégradé (perte de productivité, touchés par l’érosion). Il ne reste donc que moins d’un quart des terres planétaires libres de l’influence directe humaine.

«Depuis 1961, l’usage des fertilisants dans le monde a été multiplié par neuf, la quantité de bois utilisée accrue de 50% et l’usage en eau doublé, ajoute Nathalie de Noblet-Ducoudré. A ma connaissance, il n’existe pas encore de sols dégradés irréversiblement. Le risque le plus important concerne les zones côtières soumises à l’érosion et à la montée du niveau des mers. Cela peut provoquer des pertes sèches de terres.»

Les terres se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale

La lutte contre le réchauffement climatique se concentre souvent sur deux objectifs : limiter la hausse des températures à 1,5°C ou à 2°C, des limites qui, selon le Giec, permettrait d’éviter des conséquences catastrophiques pour une partie de l’humanité. Où en est-on de cette ambition ? En moyenne, la planète s’est réchauffée de 0,87°C. Donnée obtenue en comparant la période 1850-1900 à 2006-2015. On pourrait même avoir dépassé les +1°C, avec le dernier mois de juillet qui a été 1,2°C plus chaud que la moyenne historique. Mais, ce que souligne surtout ce dernier rapport du Giec est que les terres se réchauffent deux fois plus vite que le globe. Sur la période de référence, les continents ont vu leur température de surface croître de 1,53°C en moyenne. Les 1,5°C stipulés dans l’accord de Paris sont donc déjà dépassés dans ce que ressentent les humains et les écosystèmes terrestres.

Les villes sont encore plus touchées. «Le réchauffement mondial et l’urbanisation peuvent exacerber l’augmentation des températures dans les villes et alentour, par l’effet des îlots de chaleur, notamment durant les canicules, précise le rapport. Les températures nocturnes sont plus affectées par cet effet que celle du jour.» L’agrandissement continu des villes peut aussi renforcer les pluies extrêmes localement ou dans le sens des vents.

La reforestation durable serait une solution miracle

Actuellement, les terres rendent un grand service à l’humanité en pompant environ 29% des émissions à gaz à effet de serre anthropiques. Les forêts jouent un rôle essentiel dans ce phénomène. D’après le rapport, la reforestation et la gestion durable des forêts seraient donc des solutions aux multiples bénéfices pour la planète.

«Le reboisement permet d’absorber plus de dioxyde de carbone, restaure les sols, favorise le développement de la biodiversité, réduit localement les températures grâce au phénomène d’évapotranspiration et diminue l’amplitude des événements extrêmes, énumère Nathalie de Noblet-Ducoudré. Si on va plus loin en misant sur l’agroforesterie[mode d’exploitation associant des arbres et des cultures ou de l’élevage, ndlr], cela bénéficie aussi à la sécurité alimentaire.»

Beaucoup d’émissions peuvent aussi être évitées en arrêtant la destruction des forêts, des tourbières et des mangroves, ce qui représente actuellement 10 à 15 % des émissions totales. Plus les sols seront dégradés, plus leur capacité à stocker du carbone sera affaiblie.

Le réchauffement climatique réduit la productivité agricole

Une des notions présentes tout au long du rapport est que l’agriculture est à la fois une des principales causes du dérèglement du climat et en subit durement les conséquences. Pour ne prendre qu’un exemple : d’ici 2030, une hausse de 20% de la production de riz sera nécessaire pour nourrir la demande croissante en Chine, poussée par l’accroissement de la population et l’amélioration du niveau de vie. Or, chaque degré de réchauffement réduit les rendements de blé de 6%, de riz de 3,2%, de maïs de 7,4% et de soja de 3,1%. Ces cultures fournissent actuellement deux tiers des apports en calories de l’humanité et les revenus de millions d’individus.

L’augmentation de la concentration en dioxyde de carbone dans l’atmosphère provoque aussi une baisse de la concentration en zinc et en fer des céréales et des légumes. Les carences en oligo-éléments sont déjà un problème sanitaire majeur, affectant la vie de près de 2 milliards d’êtres humains. Près de 63 millions en meurent chaque année.

Face à cela, le Giec présente un changement d’alimentation et de modèle agricole comme une solution très efficace, tout en ne soutenant ouvertement aucun régime alimentaire spécifique. «Des régimes équilibrés, comprenant des aliments d’origine végétale, comme les céréales sèches, les légumineuses, les fruits et légumes, les noix et graines, des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre, représentent des opportunités majeures pour l’adaptation et l’atténuation [du réchauffement] tout en générant des cobénéfices considérables pour la santé humaine.»

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