Bienvenue sur le site de la LDH-66 (Pyrénées orientales)

VENEZ REJOINDRE LE COMBAT POUR LA JUSTICE, L’EGALITE, LES LIBERTES, LA DEMOCRATIE, LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS

En Israël un mouvement social dure depuis 8 mois contre une réforme judiciaire qui renforce la dérive autoritaire du pouvoir

En Israël, des manifestations massives contre une réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement Nétanyahou

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv ou près du Parlement à Jérusalem, où sera examinée dimanche cette réforme visant à annuler la possibilité pour la justice de se prononcer sur le « caractère raisonnable » des décisions du gouvernement.

Publié sur Le Monde avec AFP le 22 juillet 2023

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/07/22/en-israel-les-manifestations-contre-la-reforme-judiciaire-se-poursuivent-a-l-approche-d-un-vote-crucial_6183030_3210.html

Une marche entre Tel-Aviv et Jérusalem

Les organisateurs de la manifestation ont prévu de camper toute la nuit devant le parlement israélien samedi. (AP Photo/Ohad Zwigenberg)

ARABIE SAOUDITE : EMMANUEL MACRON DOIT INTERVENIR POUR EMPÊCHER L’EXÉCUTION DE SEPT JEUNES HOMMES !

Publié le 16.06.2023 par Amnesty International

Vendredi 16 juin, le Président de la République française reçoit le Prince héritier d’Arabie Saoudite à l’Elysée. Amnesty international France demande solennellement à M. Emmanuel Macron d’intervenir auprès de Mohammed Ben Salman pour exiger de l’Arabie Saoudite qu’elle suspende l’exécution des sept jeunes hommes condamnés pour des faits commis alors qu’ils étaient mineurs.

Nous engageons la France à user de toutes son influence auprès des autorités saoudiennes afin qu’elles mettent immédiatement un terme aux exécutions et qu’elles instaurent un moratoire officiel sur les exécutions, comme première étape vers l’abolition de la peine capitale.

Malgré l’engagement des autorités saoudiennes à mettre fin au recours à la peine de mort contre les personnes qui avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, sept jeunes hommes risquent d’être exécutés à tout moment, leur condamnation ayant été confirmée en appel.

Les sept hommes avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, et l’un d’eux n’avait que 12 ans. Ils n’ont par ailleurs pas pu consulter d’avocat pendant toute la durée de leur détention provisoire. Leurs condamnations à mort ont été confirmées en appel entre mars 2022 et mars 2023. Six de ces hommes ont été condamnés pour des infractions liées au terrorisme et le septième pour vol à main armée et homicide, à l’issue de procès iniques entachés d’« aveux » extorqués sous la torture.

Leur exécution marquerait une inquiétante intensification du recours à la peine capitale, qui est déjà à un niveau record. Le nombre d’exécutions menées dans le pays ayant déjà été multiplié par sept au cours des trois dernières années.

« Les autorités saoudiennes se sont engagées à limiter le recours à la peine de mort et ont adopté des réformes juridiques interdisant le recours à la peine capitale contre les personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés. Si les autorités veulent que ces engagements soient pris au sérieux, elles doivent ordonner la suspension immédiate de l’exécution des sept hommes, qui étaient mineurs au moment de leur arrestation », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.

L’un des principaux bourreaux du monde

L’Arabie saoudite est l’un des pays exécutant le plus dans le monde. En 2022, le royaume a exécuté 196 personnes, soit le nombre le plus élevé d’exécutions qu’Amnesty International a enregistré dans le pays ces 30 dernières années. Ce chiffre est trois fois supérieur au nombre de personnes exécutées en 2021, et au moins sept fois supérieur aux chiffres de 2020.

Cette année, l’Arabie saoudite a exécuté 54 personnes à ce jour, pour un vaste éventail d’infractions, notamment pour homicide, trafic de stupéfiants et des infractions liées au terrorisme.

« Le gouvernement saoudien doit réfléchir à l’horreur qu’il inflige aux membres des familles de ces hommes, qui sont privés d’informations sur l’exécution de leur fils, de leur frère, de leur mari ou de leur proche. Jouer ainsi avec les émotions de ces familles désemparées qui cherchent désespérément un signe de clémence ou de sursis est intolérable. Leur souffrance est inimaginable.« 

Les familles ne sont souvent pas informées lorsque la Cour suprême et le roi ratifient des condamnations à mort et elles apprennent souvent l’exécution de leurs proches dans les médias.

Des procès d’une iniquité flagrante

Six des sept jeunes hommes ont été déclarés coupables d’infractions liées au terrorisme, notamment pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement ou avoir assisté aux obsèques de personnes tuées par les forces de sécurité.

Ces six jeunes hommes condamnés à mort sont issus de la minorité chiite, dont les membres sont souvent victimes de discrimination et sont régulièrement jugés dans le cadre de procès iniques pour des accusations vagues et diverses liées à leur opposition au gouvernement.

Yousef al Manasif, qui avait entre 15 et 18 ans au moment des faits qui lui sont reprochés, a été condamné à mort par le Tribunal pénal spécial en novembre 2022.

D’après son acte d’accusation et la décision du tribunal, qu’Amnesty International a pu consulter, Yousef al Manasif a été déclaré coupable de plusieurs infractions dont : « atteinte au tissu social et à la cohésion nationale et participation et incitation à des sit-in et des manifestations qui portent atteinte à la cohésion et la sécurité nationales ». Sa famille a déclaré ne pas avoir été autorisée à le voir ou lui rendre visite pendant plus de six mois après son arrestation, période pendant laquelle il était détenu à l’isolement d’après ses proches. En mars 2023, sa condamnation a été confirmée en appel.

Abdullah al-Darazi, un autre des hommes condamnés à mort, avait 17 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Il a été déclaré coupable, entre autres, d’avoir « participé […] à des émeutes à Al Qatif, scandé des slogans contre l’État et semé le chaos » et d’avoir « attaqué des agents de la sécurité avec des cocktails Molotov ». Il a déclaré au tribunal qu’il avait été maintenu en détention provisoire pendant trois ans et qu’il n’avait pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat pendant l’enquête et sa détention provisoire.

D’après des documents judiciaires, qu’Amnesty International a pu consulter, il a déclaré au juge : « Je demande un examen médical indépendant pour prouver la torture à laquelle j’ai été soumis… Les dossiers de l’hôpital de l’unité d’enquêtes de Dammam prouvent que je continue d’être soigné en raison des coups que j’ai reçus aux oreilles pendant mon interrogatoire, et je demande encore un rapport médical à ce sujet. »

Le tribunal n’a pas mené d’enquête médicale indépendante et n’a pas enquêté sur ses allégations de torture et la Cour d’appel du Tribunal pénal spécial a confirmé sa condamnation à mort.

« Exécuter des personnes qui avaient moins de 18 ans au moment de l’infraction dont elles ont été déclarées coupables ou bien qui ont été déclarées coupables d’infractions n’impliquant pas d’homicide volontaire ou à l’issue de procès iniques, notamment sur la base d’“aveux” obtenus sous la torture ou d’autres formes de mauvais traitements, bafoue le droit international. La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.« 

Heba Morayef

L’ampleur des exécutions bien pire que ce qui a été rapporté

Dans la même lettre envoyée à Amnesty International en mai, la Commission saoudienne des droits humains indiquait que 196 personnes avaient été exécutées en 2022. Ce chiffre est largement supérieur au nombre d’exécutions déclaré par l’Agence de presse saoudienne et enregistré par Amnesty en 2022, qui était de 148 exécutions.

« L’écart entre le nombre d’exécutions rapporté par la Commission saoudienne des droits humains et celui déclaré par l’Agence de presse saoudienne montre que l’ampleur des exécutions est encore pire que ce qu’indique régulièrement l’Agence de presse saoudienne. Si les autorités saoudiennes veulent que les réformes qu’elles ont annoncées soient prises au sérieux, elles doivent, à titre de premier pas, établir un moratoire sur les exécutions et veiller à ce qu’aucune déclaration obtenue sous la torture ne soit admise devant les tribunaux », a déclaré Heba Morayef.

Est-ce ainsi que les humains meurent ?

Publié sur Politis le 15 juin 2023

Pire naufrage depuis 2016, la nouvelle catastrophe en Méditerranée révèle, une fois de plus, la politique macabre des dirigeants européens en matière d’accueil et de secours en mer.

Morbide hypocrisie. Alors que la Méditerranée s’alourdit de plusieurs centaines de corps morts après le terrible naufrage d’un chalutier dans la nuit de mardi à mercredi, en mer Ionienne, les autorités européennes – que ce soit les dirigeants des pays membres de l’Union européenne comme des institutions en lien avec le contrôle des frontières – se murent dans le silence coupable ou affichent d’effarantes réactions protocolaires.

Parti, selon plusieurs sources, de Tobrouk, une ville portuaire à l’Est de la Libye, le bateau embarquait 750 personnes, sans gilets de sauvetage, dans des conditions atrocement précaires. Une centaine de passagers ont pu être sauvés. Ils sont aujourd’hui pris en charge par les secouristes de la Croix-Rouge, effondrés de savoir qu’il en reste tant, inertes, au large de la Grèce. Sans que cela n’émeuve la diplomatie européenne, trop occupée à dresser des murs et des barbelés en Hongrie, en Pologne, en Lettonie, en Lituanie, en Bulgarie ou au Bélarus. Ou à financer la Turquie pour retenir les personnes exilées à sa frontière.

Car les noyés ont beau s’entasser dans les fonds marins de cette mer-cimetière, les chefs d’État et les agences européennes, comme Frontex, qui leur servent de bras armé, n’ont pas l’air de vouloir remettre en question la politique d’accueil des personnes exilées. À peine prennent-ils le temps de commenter ce naufrage – le pire depuis 2016.

Kyriákos Mitsotákis, le premier ministre grec sortant engagé dans de futures élections législatives, fin juin, se dit « attristé par la perte de tant de vies innocentes ». Le matin même du naufrage, mardi 12 juin, le conservateur se félicitait pourtant d’avoir « réduit au minimum les flux migratoires ». Il est aussi accusé par plusieurs ONG de mener une politique répressive d’ampleur contre les exilés, en les refoulant illégalement aux frontières. Si le gouvernement provisoire a décrété trois jours de deuil national, le favoris du prochain scrutin va-t-il changer son programme, alors que la barre des 20 000 morts en Méditerranée a été franchie depuis 2020 ?

Dans le silence et la complaisance avec l’extrême droite, les dirigeants européens ne peuvent feindre une quelconque émotion.

De son côté, Emmanuel Macron n’a pas réagi, tout comme Georgia Meloni qui s’offrait, dimanche 11 juin, une visite en Tunisie munie d’un chèque d’1 milliard d’euros, en partie pour financer le contrôle des frontières du pays. La première ministre italienne d’extrême droite était accompagnée d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Le comble du cynisme vient sûrement de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, qui confie sur Twitter, mercredi 14 juin, être « profondément ému(e) » par « les événements tragiques qui se déroulent au large de la Grèce ». Une agence visée par des enquêtes de presse et des rapports d’association révélant l’attitude violente de ses gardes et le refoulement illégal auquel elle recourt. La veille du naufrage, un de ses avions avait d’ailleurs repéré le bateau surchargé. Mais n’a pas daigné le secourir, prétextant, tout comme les gardes-côtes grecs, que ses passagers voulaient poursuivre leur traversée jusqu’en Italie.

Dans le silence et la complaisance avec l’extrême droite, les dirigeants européens ne peuvent feindre une quelconque émotion après ce drame lorsqu’ils dessinent, avec minutie, depuis la crise migratoire de 2015, la nouvelle image de carte postale de l’Union européenne : une forteresse bordée d’un cimetière à ciel ouvert. Les rescapés, eux, devront encore traverser l’enfer administratif et le racisme qui les attendent une fois arrivés sur le continent. Et survivre, malgré le cauchemar de la traversée.

Publié sur Ouest-France le 16 juin 2023

La Méditerranée, zone la plus dangereuse

En 2022, 3 800 personnes sont décédées sur les routes migratoires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les dangers guettant les migrants sont nombreux : conditions climatiques, défaut de soins, faim et soif, violences… Mais la principale cause de décès est la noyade. Les naufrages d’embarcations surchargées, ou les accidents de pneumatiques inadaptés à la traversée de la Méditerranée ou de la Manche, se succèdent à un rythme épouvantable.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) documente depuis 2014 les disparitions de candidats à l’exil sur les différentes routes migratoires mondiales, via le Missing Migrants Project. En moins de 10 ans, l’OIM a recensé plus de 56 000 morts, dont 33 700 par noyade. Les accidents de la route représentent 4 800 décès, les violences 3 500.

Les noyades sont donc la principale cause de décès sur les routes migratoires. Et la plupart surviennent en Méditerranée, qui est la zone la plus dangereuse au monde pour les migrants :

Depuis 2014, l’OIM estime que 26 912 personnes ont perdu la vie dans la zone Méditerranée. C’est près de la moitié de tous les décès répertoriés.

|1| |30| |31| |32| |33| |34| |319|