La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre le maire de Royan pour provocation à la haine raciale

Photo Sud-Ouest

La Ligue des droits de l’Homme vient de déposer une plainte auprès du procureur de la République de Saintes contre Didier Quentin, député maire de Royan, « pour les propos qu’il a tenus lors du conseil municipal du lundi 26 mars, à l’encontre de gens du voyage installés dans la commune ». Des propos jugés racistes par la Ligue. Le maire n’a en effet pas hésité à qualifier les gens du voyage de « menteurs », « voleurs », « fraudeurs ». Quelques extraits des déclarations du maire, qu’on peut écouter sur le blog de Romain Asselin, journaliste à Demoiselle FM : « On peut discuter mais ils mentent comme ils respirent. » « Ils sont pollueurs, laissent quantité d’excréments, de détritus de toute nature. » « Ils sont fraudeurs parce que je suis étonné de l’équipage de ces personnes. » « ils sont voleurs à certains égards. Ils se branchent sur les réseaux EDF, gaz de France, de l’eau, sans payer la moindre redevance. »

La section de Royan de la Ligue des droits de l’Homme a immédiatement réagi, et on peut entendre la déclaration de son président, Cyril Naudin, sur le blog de Romain Asselin. La Ligue a estimé que ces propos « sont constitutifs du délit de provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciale réprimé par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 », et son service juridique a donc saisi le parquet. La plainte est téléchargeable ici.

Le maire, quant à lui, assume ses propos, précisant, dans un article du journal Sud-Ouest, qu’ils les avaient « soigneusement pesés », et il estime qu’on lui fait un mauvais procès… Lire aussi dans Sud-Ouest, ici, et.

Affaire à suivre…

La CNDH inquiète sur le suivi de la loi de juillet 2011 sur l’hospitalisation sous contrainte

La Ligue des droits de l’Homme fait sienne cet avis, téléchargeable en pdf ici,  émanant de la Commission nationale consultative des droits de l’Homms, à propos  du suivi de la loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge. Ci-dessous, le communiqué de la CNDH au sujet de cet avis, suivi d’une note sur le rôle de cette commission.

La psychiatrie vit depuis l’entrée en vigueur de la loi du 5 juillet 2011 une réforme d’envergure, dont la CNCDH avait suivi l’élaboration et souligné les enjeux. L’obligation d’un contrôle systématique de l’hospitalisation sous contrainte par le juge introduit en effet une garantie importante en matière de liberté individuelle, à condition que les moyens de ce contrôle soient assurés. A cet égard, l’organisation des audiences et le lieu où elles se déroulent apparaissent comme des questions centrales. Pour la CNCDH, la tenue des audiences à l’hôpital devrait être la règle : elle garantit l’effectivité du contrôle de la privation de liberté par le juge, qui rencontre les malades et ne se prononce pas uniquement à la lecture d’un dossier ; elle fait aussi entrer un regard extérieur dans l’hôpital psychiatrique, vecteur d’un intérêt pour des malades dont les droits sont les mêmes que ceux des autres malades et doivent être défendus au même titre.

Tout en saluant la mobilisation rapide et convaincue des acteurs de la réforme du 5 juillet 2011, médecins, magistrats et administrations, la CNCDH exprime dans son avis ses inquiétudes : beaucoup d’hospitalisations psychiatriques échappent de fait au contrôle par le juge ; tout un volet de la loi, celui qui concerne les soins sans consentement hors de l’hôpital, reste très vague alors même que des atteintes aux droits des patients et de son entourage sont en jeu ; alors que la prise en charge des malades mentaux est un continuum entre des séjours à l’hôpital et un traitement hors les murs, la loi de juillet 2011 complique le passage de l’hôpital à l’ambulatoire et réduit de fait les possibilités concrètes de sorties pour certains malades.

La CNCDH rappelle que les réflexions sur la loi de juillet 2011 ne doivent pas être déconnectées de réflexions plus larges sur la politique de la France en matière de psychiatrie. Dans un contexte de fragilisation de l’organisation des soins psychiatriques et de ‘remise en cause progressive et profonde du secteur’, récemment pointée par la Cour des Comptes et que la CNCDH a déjà dénoncée à plusieurs reprises, ce sont non seulement les soins sans consentement hors de l’hôpital mais également l’ensemble des soins librement consentis qui sont hypothéqués. Et par là les droits des malades mentaux qui sont menacés.

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) est l’institution nationale de promotion et de protection des droits de l’homme française au sens des Nations Unies. Par ses avis, ses études et ses recommandations, elle assure, de manière indépendante, un rôle de conseil et de proposition auprès du gouvernement en matière de droits de l’homme, de droit international humanitaire et d’action humanitaire tant sur le plan national qu’international. Elle appelle en outre l’attention du gouvernement et du Parlement sur toute mesure lui paraissant de nature à favoriser le respect des droits de l’homme. http://www.cncdh.fr/

Universités : Laurent Wauquiez fait l’unanimité contre lui

Comme Valérie Pécresse, qui l’a précédé au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Laurent Wauquiez a réussi faire l’unanimité contre lui. Mais, comme l’ancienne ministre, cela ne semble pas l’atteindre.

Cette fois, il s’agit d’une mesure qui rassemble les caractéristiques de la politique sarkoziste : mesure de circonstance, improvisée, et imposée sans la moindre concertation.

Laurent Wauquiez a décidé d’introduire une nouvelle discipline à celles qui sont enseignées à l’université : la criminologie. Et ceci à un mois de l’élection présidentielle : on voit bien sûr l’intérêt politique de cette mesure pour l’image de celui qui se pose depuis les événements tragiques de Toulouse en protecteur de la nation et des victimes.

C’est tout d’abord la commission permanente du Conseil national des universités qui s’est opposé à cette mesure. Première critique : « Le projet de création d’une section de criminologie n’a fait l’objet d’aucun débat sérieux impliquant l’ensemble de la communauté scientifique. » Ensuite, « la CP-CNU estime que la création de la section de criminologie est motivée par des préoccupations étrangères à la logique scientifique ».  La CP-CNU entend apporter son soutien au développement de études en criminologie, mais « comme champ d’étude pluridisciplinaire ». Elle précise, avec des mots durs : « Mais elle refuse d’en faire une science de gouvernement et de l’enfermer dans une école de pensée marquée idéologiquement, ou dans un paradigme particulier comme le concept de « sécurité globale » défendu par les promoteurs de la nouvelle section de criminologie2. La création politique d’une section 75 de « criminologie » au sein du CNU, suscite notre réprobation et notre indignation, car elle va à l’encontre des valeurs essentielles qui fondent la vie scientifique et universitaire : le débat, la transparence, la collégialité et la responsabilité. » Et la commission permanente de la CNU conclut : « Pour toutes ces raisons, la Commission permanente du Conseil national des universités dénie toute légitimité à une section du CNU créée dans ces conditions. Elle souhaite que les universitaires ne rejoignent pas la nouvelle section de « criminologie » ».

C’est ensuite l’Association de droit pénal qui monte au créneau : cela vaut la peine de publier in extenso la motion qu’elle a adoptée à l’unanimité en janvier dernier et intitulée « Motion de l’Association française de droit pénal contre la création d’une section « expérimentale » de criminologie au sein du Conseil national des universités ». La voici :

L’association française de droit pénal (AFDP) tient à exprimer son indignation face à la création  d’une section interdisciplinaire dite « expérimentale » de Criminologie au sein du CNU, doublée de la mise en place d’un Institut National de la Criminologie.

L’AFDP met en garde contre l’instrumentalisation de la criminologie à des fins politiques et dénonce tant la méthode, qui a présidé à la mise en place de cette nouvelle instance, que l’inconsistance de son objet:

  • La nomination des 48 membres de cette section, en marge des élections au CNU, est un contournement inacceptable du processus démocratique, mise en place par le décret n°92-70 du 16 janvier 1992 relatif au Conseil national des Universités.
  • La criminologie ne saurait constituer l’objet d’une section du CNU, dès lors qu’elle n’est qu’un champ d’étude au croisement de nombreuses disciplines et non une discipline à part entière.

L’AFDP reconnait cependant que la formation et la recherche en criminologie dans l’Université française  souffrent d’une grande disparité et d’une faible visibilité et soutient en conséquence la conférence élargie des directeurs d’Instituts de sciences criminelles et de centres de recherche en droit pénal en criminologie, qui formulera en 2012 des propositions concrètes pour revaloriser les diplômes universitaires de criminologie et redynamiser la recherche universitaire en ce domaine.

L’association a été reçue depuis au ministère, et a publié le compte-rendu de cette audience téléchargeable ici. Un communiqué a ensuite été publié (version pdf). La conclusion de ce communiqué daté du 16 mars : « Nous déposons, contre ces arrêtés, un recours devant la juridiction compétente, afin d’en obtenir l’annulation ». C’est dire la gravité du désaccord.

C’est enfin (il y en a tellement d’autres qu’il est impossible de les citer toutes. On en trouvera des liens dans le compte-rendu d’audience de l’Association française de droit pénal) l’association « Qualité de la Science Française », créée en 1982 à l’initiative de Laurent Schwartz, et qui « a pour mission de défendre et de promouvoir la qualité et la créativité de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, conditions indispensables de la compétitivité de la science, du développement de l’économie, et de la diffusion de la culture ». On peut lire son communiqué ici.

Jusqu’au dernier jour du quinquennat, ce pouvoir tentera de faire passer en force de projets les plus contestables, et le domaine de la justice et de l’enseignement et la recherche ont été particulièrement touchés ! ça n’est peut-être pas un hasard… La dernière trouvaille : le concept de « réitération » : il s’agit de crimes et délité répétés, mais, contrairement à la récidive, différents ; lire ici l’article qu’y consacre François Nadiras dans le site de la section de Toulon. Lire aussi le passionnant article de Véronique Soulé sur son blog.

Le maire de Nogent-sur-Marne retire son arrêté interdisant de fouiller les poubelles

L’histoire avait fait grand bruit à l’époque. Le Ligue des droits de l’Homme vient de remporter une victoire hautement symbolique : le maire de Nogent-sur-Marne a retiré son arrêté interdisant de fouiller dans les poubelles, après un jugement du tribunal administratif « sur la forme », en attendant un jugement sur le fond. Le Ligue a par conséquent renoncé à la procédure. Voici le communiqué qu’elle a publié :

Nogent sur Marne : plus belle la ville !

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme salue la décision prise par le maire de Nogent-sur-Marne, par un arrêté en date du 22 février 2012, de supprimer l’interdiction de fouiller dans les poubelles qu’il avait décidé d’infliger à la population indigente présente dans sa commune.

La LDH et sa section locale avaient contesté, tant devant le maire que devant la juridiction administrative, les mesures anti-pauvres qui se sont succédé depuis plus d’un an dans cette commune au nom de la santé et de la salubrité publiques.

Le 9 septembre 2010, M. J.-P. Martin prenait en effet un arrêté anti-mendicité applicable, de surcroît, en pleine période hivernale. Face à l‘illégalité manifeste de ce dernier soulevée par la LDH, cet arrêté n’avait pas été reconduit. Pourtant, le 16 septembre dernier, toujours à l’entrée de la période hivernale, un nouvel arrêté interdit de fouiller dans les poubelles. Devant la contestation d’une grande partie de ses administrés et l’introduction par la LDH d’un recours en annulation devant le tribunal administratif, le maire modifiait son arrêté le 3 novembre 2011 en précisant que le glanage – coutume locale moyenâgeuse portant sur les productions agricoles – n‘était pas concerné par son interdiction qui ne visait que le chiffonnage ! La LDH maintenait son recours et introduisait parallèlement un référé-suspension pour faire obstacle dans un délai rapproché à l’application de cette interdiction. Après avoir constaté l’urgence et l’atteinte à la liberté d‘utiliser le domaine public, le tribunal administratif de Melun suspendait le 17 novembre 2011 l’arrêté du maire dans l’attente du jugement sur le fond. Par un nouvel arrêté en date du 29 février dernier, le maire de Nogent-sur-Marne mettait donc un terme à l’interdiction de fouiller dans les poubelles, ne laissant plus en vigueur que celle de déverser les déchets sur la voie publique.

La LDH ne peut que saluer le retour du maire de Nogent-sur-Marne à la raison et l‘encourager à prendre des mesures en faveur des plus démunis. Elle se désiste de son recours au fond, et rappelle que, mieux que de multiples interdictions visant les personnes en situation de précarité, la Ville est plus belle lorsqu’elle est emplie d’humanité.

Demandeurs d’asile : toutes les familles logées

Les cinq familles de demandeurs d’asile de Saint-Brieuc ont pu être logées vendredi après-midi.

Depuis lundi, le collectif contre le racisme et pour la solidarité multipliait les actions, les contacts, pour trouver une solution. Une délégation composée de la Ligue des droits de l’Homme, du Secours catholique et de l’Association de solidarité avec les travailleurs immigrés (ASTI) a été reçue jeudi matin par la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), mais la rencontre n’a abouti sur aucune solution. Les quatre familles, auxquelles une cinquième s’était jointe (logée 2 nuits à l’accueil d’urgence de Loudéac, où on ne peut pas rester plus de deux nuits)ont dû « camper » dans les locaux de l’ASTI à Saint-Jouan, à Saint-Brieuc.

Une bonne nouvelle jeudi soir : l’évêque de Saint-Brieuc, Denis Moutel, propose d’héberger sept personnes dans une maison appartenant à l’évêché, et la quête faite à l’occasion de Pâques a rapporté plus de 400€, qui ont été versés au collectif au profit des demandeurs d’asile. Jeudi matin, Denis Moutel a participé à la réunion du collectif, pour mettre au point les modalités pratiques. Les contacts se sont multipliés toute la journée, notamment avec les élus de l’agglomération briochine. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que la situation s’est débloquée : un logement est mis à disposition à la maison de la Baie, deux appartements par l’organisme HLM Terre et baie, à Balzac. Et tout le monde à participé au déménagement des familles et à leur installation.

Cette victoire, fragile, puisqu’une autres solution devra être trouvée dès mardi pour certaines personnes, est intervenue au bout de 4 jours et 3 nuits de lutte pour la dignité. Par ailleurs, Eric Deschamps a mis un terme à sa grève de la faim.

A lire aussi : Ouest-France, et le Télégramme.

Demandeurs d’asile à la rue à Saint-Brieuc : le soutien de l’évêque

Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc (photo "Le Trégor").

Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc, a apporté hier, à l’occasion de la messe du jeudi de Pâques, un soutien de poids au collectif contre le racisme et pour la solidarité, et aux 5 familles sans logis de Saint-Brieuc. Il s’est engagé à en loger une partie, et a invité les paroissiens à faire offrande de nourriture pour ces personnes, au nom de la charité chrétienne. Une réunion rassemble en ce moment les membres du collectif en compagnie de l’évêque, pour mettre en place le dispositif.

Le site vous informera le plus régulièrement possible de l’évolution de la situation.

Voici le texte de la déclaration de Denis Moutel, prononcée pendant la messe de jeudi soir, et publiée par le journal Ouest-France.

« Ce soir, nous revivons le geste du Seigneur Jésus, qui a lavé les pieds de ses disciples frères et sœurs, l’appel du Seigneur à aimer et à servir est d’une grande actualité en ce moment à Saint Brieuc. En effet plusieurs familles venues du Caucase et d’Afrique sont sans logement depuis quelques jours. Et, au moment du geste du lavement des pieds, des catholiques de nos paroisses, servent,

Parmi d’autres, une soupe chaude à ces personnes inquiètes. J’ai rencontré cet après-midi ces chrétiens qui apportent leur aide concrète.

Dans ce jeudi saint, il est normal que je vous dise ce que je souhaite faire avec eux, avec vous.

Notre démarche n’est pas située sur un plan politique, car la question grave des migrations est complexe et mondiale, mais notre réponse, ici, doit être humaine et chrétienne.

J’invite les catholiques à prier pour ces familles, arrivées ici à Saint Brieuc, et aussi pour tous ceux qui connaissent l’inquiétude du lendemain. À ceux qui viendront prier un moment, cette nuit, comme nous le faisons chaque année à la Chapelle Saint Guillaume, je demande de participer à l’offrande qui sera organisée pour que des repas chauds puissent être servis à ces familles, dans les jours qui viennent.

J’irai moi-même leur rendre visite, demain vendredi saint, dans ce jour où nous nous rappelons combien le Seigneur s’est fait proche de tous.

Depuis toujours l’Église a une tradition d’accueil. J’ai demandé que l’on mette dès demain une maison, à disposition de ces personnes sans logis, au moins pour une partie d’entre elles.

Je remercie encore tous ceux qui se sont rendus disponibles, dans un passé récent, pour un tel accueil à Binic, Plédran et Saint-Jacut-de-la-Mer, avec notamment le secours catholique et les paroisses(1).

Nous ne pouvons pas l’impossible. Mais la charité du Christ nous presse de nous tenir auprès de tous ceux pour qui il a lui-même donné sa Vie ».

1. L’évêque a oublié de citer la municipalité de Plérin qui a logé gratuitement Deux couples de Géorgiens pendant 6 mois, en leur apportant une aide considérable.

Demandeurs d’asile : une pétition en ligne

Mardi soir, trois autres tentes se sont plantées devant la préfecture, ce qui a attiré la police qui est venue se renseigner. Eric Deschamps poursuit sa grève de la faim commencée lundi 2 avril.

Le collectif a décidé de lancer une pétition. Elle est en ligne à cette adresse sur le site « Pétition publique ».

Droit d’asile, droit au logement

Depuis le 2 avril 2012 fin de la période hivernale, 5 familles demandeuses d’asile ont été mises à la rue soit 14 adultes et 6 enfants.

L’asile est un droit et l’Etat a le devoir de proposer une solution de logement aux personnes à la rue, quelque soit leur situation administrative.

Je signe cette pétition pour demander au préfet qu’une solution soit apportée à ces familles.

Mercredi 5 avril, il est prévu de profiter du marché pour faire du bruit, informer la population, faire signer la pétition.
Rendez-vous à 10 h 30 – 11 h devant la préfecture, pique-nique ensuite. Nous déciderons ensuite des actions futures.
Il est important qu’il y ait une forte mobilisation avant la rencontre prévue jeudi matin à la préfecture, il est aussi important que les « campeurs » et les familles se sentent soutenus, le temps est long pour les uns comme pour les autres.
Par ailleurs, un appel a été lancé aux maires de l’Agglomération de Saint-Brieuc, en voici le texte :

APPEL AUX MAIRES DE L’AGGLOMERATION BRIOCHINE

Bonjour Mesdames et Messieurs les Maires,

Par la presse vous connaissez la situation d’aujourd’hui au niveau de l’hébergement d’urgence et de l’accueil des Demandeurs d’asile. Le problème n’est pas nouveau, nous vous avions lancé un appel en juin 2011 pour faire évoluer ces problèmes récidivants. La préfecture reste sourde à nos demandes parce que nous avons un rendez-vous à la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) jeudi 5 avril à 9h30.
Cinq familles ont été sorties des hôtels où elles étaient hébergées le lundi 2 avril + une famille sortie de la même manière dès le 2 mars et qui vit dans le provisoire depuis. Soit 12 adultes et 10 enfants. Parmi eux des malades et des handicapés. Aucune explication autre que ce sont des « Dublin 2 », mais les lois en vigueur disent bien que les D2 doivent être hébergés comme les autres.
Hier soir nous n’avons pas voulu faire une pression excessive sur Adalea dont nous occupions l’accueil de jour: ils auraient pu passer pour « complices » dès lors qu’ils n’appelaient pas la police pour nous faire sortir. À 19h le groupe des Sans-abris a donc migré vers le Centre St Jouan, local associatif appartenant à la ville de St Brieuc.
Est-ce bien normal que la ville de St Brieuc soit la seule à supporter le poids du précaire et du provisoire?
Est-ce bien normal que les associations soient seules à supporter ce poids d’engagement citoyen et humain de base?

C’est pourquoi nous lançons un appel pressant dans votre direction pour:

  • se partager les familles afin qu’elles soient un peu mieux installées et qu’elles respirent dans un pays riche et démocratique;
  • nous aider à faire plier le préfet de région qui se lave les mains un peu facilement !

Nous allons de notre côté lancer des « référés-liberté » devant la justice administrative pour que le droit soit dit.
Merci de l’attention que vous porterez à notre appel. Il y a urgence humanitaire.


Demandeurs d’asile : la mobilisation se poursuit à Saint-Brieuc

Nouveau pique-nique devant la préfecture à Saint-Brieuc ce midi : la mobilisation se poursuit à Saint-Brieuc.

La journée de lundi a été bien remplie : beaucoup de monde au pique-nique, présence de journalistes. La préfecture a refusé de recevoir le Collectif contre le racisme et pour la solidarité de nous recevoir : elle maintien le rendez-vous de jeudi matin malgré l’urgence.

Vers. Déménagement vers 14h30, le Collectif s’est rendu avec les demandeurs d’asile dans les locaux de l’accueil de jour pour l’hébergement d’urgence à l’ADALEA, rue de la Corderie.La directrice de l’ADALEA a tenté en vain d’infléchir la position de la Direction départementale de la cohésion sociale. Il n’a pas été possible de conduire les familles à Lannion et Lamballe : les abris de nuit n’acceptent pas les enfants. Il a fallu quitter les locaux de l’ADALEA : l’association se rendait complice en n’appelant pas la police pour évacuer, et risquait alors de voir retirer la gestion du 115 par la préfecture : les demandeurs d’asile sont donc partis au local de l’ASTI, à Saint-Jouan, ou un « camping » a été organisé.

La mairie a été prévenue. 3 personnes du Collectif on accompagné les 14 adultes et les 6 enfants privés de toit.

Eric Deschamps a commencé sa grève de la fin, seul dans sa tente, devant la préfecture. N’hésitez pas à passer.

Ce mardi : nouveau pique-nique entre midi et 14h devant les grilles de la préfecture.

Il faut mobiliser : le collectif a besoin de renforts. Le camp d’en face est déterminé. RESISTONS JUSQU’AU BOUT : on ne transige pas avec le droit au logement !

Demandeurs d’asile : vingt personnes à la rue ce soir à Saint-Brieuc

Vingt demandeurs d’asile dormiront dehors ce soir. Quatre seulement seront logés à l’accueil d’urgence de Loudéac. Des militants du collectif contre le racisme et pour la solidarité, qui regroupe plusieurs associations et des citoyens, sont sur place. Ils demandent à la préfecture d’avancer le rendez-vous qu’il avait obtenu pour le jeudi 5 avril à cet après-midi, mais il n’y a pour le moment pas de réponse. Sur les vingt personnes, quelques unes sont malades ou handicapées.

Pour les quatre personnes qui doivent venir à Loudéac, il reste un problème : l’accueil est fermé dans la journée, et sur les quatre personnes, une est gravement malade.

Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation.

Une soirée passionnante avec Bertrand Rothé

Bertrand Rothé et Gaëlle Gouérou, pendant le débat.

Bertrand Rothé était vendredi soir l’invité de la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme. Après la

Michèle Paul, présidente de la section, et Jérôme Lucas, du Cithé, ont présenté la soirée.

projection du film d’Yves Robert, la Guerre des boutons, dans le cadre du festival « Films et terres d’ici et d’ailleurs » organisé par le cinéma Le Cithéa de Plouguenast, il a présenté son livre « Lebrac, 3 mois de prison », et débattu avec les spectateurs. Un débat riche pendant lequel on a mesure l’évolution qui a eu lieu entre 1912, date de publication du roman de Pergaud, 1962, date du tournage du film, et aujourd’hui : évolution du regard sur l’enfance et l’adolescence, évolution des comportements, évolution de la tolérance vis à vis de ces comportements, et évidemment évolution de la législation qui concerne les mineurs, avec notamment la destruction progressive mais déterminée de la circulaire de 1945, qui plaçait la prévention et l’éducation en tête des préoccupations en ce qui concerne le traitement de la « délinquance juvénile ». Bertrand Rothé a aussi insisté sur le fait que, contrairement à ce que les médias nous assènent à longueur de temps, la violence n’a pas augmenté. Et il note que « plus un journal connaît de difficultés financières, plus il va parler de violence » : c’est un fond de commerce très intéressant.

La prochaine animation de la section aura lieu cet automne, avec une projection débat du film « Amoureux au ban public », réalisé par Nicolas Ferran, et qui traite des harcèlements dont sont souvent victimes les couples « mixtes », souvent accusés de vouloir faire des mariages « blancs ». Ou gris, selon cette ridicule invention du regrettable Eric Besson.

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