Tarbes : 4 officiers de police judiciaire portent plainte pour harcèlement

Sihem Souïd le signale sur sa page Facebook : quatre policiers, qui plus est officiers de police judiciaire, du commissariat de Tarbes, ont porté plainte contre la directrice départementale de la sécurité publique et son adjoint. Les quatre fonctionnaires appartiennent au « Groupe d’appui judiciaire » (GAJ), une unité chargée de traiter les affaires « légères ». Que reprochent-ils à la directrice et son adjoint ? Essentiellement d’utiliser, et de leur demander d’utiliser des procédés parfois à la limite de la légalité pour satisfaire aux exigences de la politique du chiffre, devenue une véritable obsession dans les administrations (et pas seulement la police). L’article de la Dépêche du Midi raconte l’affaire dans le détail, on ne va pas le réécrire ici. Mais un point retient l’attention : ces policiers affirment qu’on leur demande d’établir des « comptes-rendus d’enquête » (CRE) avant même que l’auteur des faits soit clairement identifié. Résultat : une personne impliquée dans une affaire va se retrouver dans le « système de traitement des infractions constatées », le fameux STIC, alors qu’il n’y a aucune preuve contre eux. Ce qui montre bien le danger de la multiplication des fichiers, si chère au ministre de l’intérieur.

L’affaire est entre les mains de la procureure de la République, et les quatre policiers ont reçu le soutien du syndicat UNSA police.

Les fouilles corporelles systématiques interdites à la prison pour femmes de Rennes

C’est une dépêche de l’AFP qui l’annonce : le tribunal administratif de Rennes a ordonné la suspension de fouilles corporelles systématiques au centre de détention de Rennes. Ci-dessous, la dépêche AFP :

Le tribunal administratif de Rennes a ordonné la suspension des fouilles corporelles intégrales systématiques pratiquées au centre de détention pour femmes de Rennes sur décision du directeur de l’établissement, a-t-on appris mardi auprès de l’Observatoire international des prisons (OIP).

Dans une ordonnance rendue le 21 décembre et dont l’AFP a obtenu une copie, le juge des référés invoque la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 prévoyant que les fouilles doivent « être justifiées par la présomption d’une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l’établissement ».

« Leur nature et leur fréquence sont strictement adaptées à ces nécessités et à la personnalité des personnes détenues », selon la même loi rappelée par le juge qui avait été saisi par l’OIP.Le juge, qui a évoqué « une atteinte grave à l’intimité des détenus », a ainsi suspendu la décision du directeur de l’établissement rennais au nom du « doute sérieux » sur sa légalité. Celui-ci avait institué, par note du 14 octobre 2011, des « fouilles corporelles intégrales systématiques à l’égard de l’ensemble des personnes détenues ayant accès aux parloirs, aux unités de vie familiales, entrant dans l’établissement ou y revenant, de même qu’à l’égard des personnes dont la cellule est fouillée ».

L’Etat est condamné à verser à l’OIP la somme de 1.000 euros.Dans une ordonnance rendue le 3 novembre, le tribunal administratif de Marseille avait ordonné la suspension des fouilles corporelles intégrales imposées à l’issue de chaque parloir aux détenus du centre de détention de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

Le juge des référés avait estimé que la fouille imposée depuis novembre 2010 à l’ensemble des prisonniers, en moyenne tous les quinze jours, était « de nature à leur occasionner un préjudice caractérisé » en les contraignant « à se mettre nus devant le personnel pénitentiaire », portant ainsi « atteinte à leur dignité ».

Le crachat et le rêve français

Amine El Khatmi est un étudiant en master de droit. Il a 23 ans, et milite au parti socialiste. Chose qui lui est régulièrement reprochée, comme si cela enlevait une quelconque légitimité à la lettre qu’il a adressée au ministre de la chasse aux étrangers, Guéant. Sa légitimité à écrire cette lettre, (qui a été publiée le 2 décembre dernier par le quotidien Libération, et reprise depuis par de nombreux sites), il la tire du fait qu’il sait de quoi il parle, puisque c’est la situation de sa mère dont il évoque dans ce courrier. Et c’est édifiant.

En quelques années, la politique xénophobe et raciste mise en place par le pouvoir a rabaissé sérieusement l’image de la France : le pays des droits de l’Homme ne sera plus bientôt qu’un lointain souvenir…

Voici donc la lettre d’Amine El Katmi.

Lettre à monsieur le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration

Monsieur le ministre,

La sous-direction de l’accès à la nationalité française du ministère que vous dirigez vient de signifier à madame S. Boujrada, ma mère, le classement de son dossier et un refus d’attribution de nationalité. «Vous ne répondez pas aux critères», est-il écrit dans un courrier sans âme que l’on croirait tout droit sorti de l’étude d’un huissier ou d’un notaire.

Ma mère est arrivée en France en 1984. Il y a donc vingt-huit ans, monsieur le ministre, vingt-huit ans ! Arrivée de Casablanca, elle maîtrisait parfaitement le français depuis son plus jeune âge, son père ayant fait le choix de scolariser ses enfants dans des établissements français de la capitale économique marocaine.

Elle connaissait la France et son histoire, avait lu Sartre et Molière, fredonnait Piaf et Jacques Brel, situait Verdun, Valmy et les plages de Normandie, et faisait, elle, la différence entre Zadig et Voltaire ! Son attachement à notre pays n’a cessé de croître. Elle criait aux buts de Zidane le 12 juillet 1998, pleurait la mort de l’abbé Pierre.

Tout en elle vibrait la France. Tout en elle sentait la France, sans que jamais la flamme de son pays d’origine ne s’éteigne vraiment. Vous ne trouverez trace d’elle dans aucun commissariat, pas plus que dans un tribunal. La seule administration qui pourra vous parler d’elle est le Trésor public qui vous confirmera qu’elle s’acquitte de ses impôts chaque année. Je sais, nous savons, qu’il n’en est pas de même pour les nombreux fraudeurs et autres exilés fiscaux qui, effrayés à l’idée de participer à la solidarité nationale, ont contribué à installer en 2007 le pouvoir que vous incarnez.

La France de ma mère est une France tolérante, quand la vôtre se construit jour après jour sur le rejet de l’autre. Sa France à elle est celle de ces banlieues, dont je suis issu et que votre héros sans allure ni carrure, promettait de passer au Kärcher, puis de redresser grâce à un plan Marshall qui n’aura vu le jour que dans vos intentions. Sa France à elle est celle de l’article 4 de la Constitution du 24 juin 1793 qui précise que «tout homme – j’y ajoute toute femme – né(e) et domicilié(e) en France, âgé(e) de 21 ans accomplis,tout(e) étranger(e) âgé(e) de 21 ans accomplis, qui, domicilié(e) en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse un(e) Français(e), ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout(e) étranger(e) enfin, qui sera jugé(e) par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité, est admis(e) à l’exercice des droits de citoyen français». La vôtre est celle de ces étudiants étrangers et de ces femmes et hommes que l’on balance dans des avions à destination de pays parfois en guerre.

Vous comprendrez, monsieur le ministre, que nous ayons du mal à accepter cette décision. Sa brutalité est insupportable. Sa légitimité évidemment contestable. Son fondement, de fait, introuvable. Elle n’est pas seulement un crachat envoyé à la figure de ma mère. Elle est une insulte pour des millions d’individus qui, guidés par un sentiment que vous ne pouvez comprendre, ont traversé mers et océans, parfois au péril de leur vie, pour rejoindre notre pays. Ce sentiment se nomme le rêve français. Vous l’avez transformé en cauchemar.

Malgré tout, monsieur le ministre, nous ne formulerons aucun recours contre la décision de votre administration. Nous vous laissons la responsabilité de l’assumer. Nous vous laissons à vos critères, à votre haine et au déshonneur dans lequel vous plongez toute une nation depuis cinq ans. Nous vous laissons face à votre conscience.

Quand le souffle de la gifle électorale qui se prépare aura balayé vos certitudes, votre arrogance et le système que vous dirigez, ma mère déposera un nouveau dossier.

Je ne vous salue pas, monsieur le ministre.

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« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent

et de respecter ceux qui résistent. »

Thucydide

Pas de logement ? un gilet pare-balle fera l’affaire, non ?

Valérie Pécresse…

Voilà un nom qui restera certainement dans l’histoire.

Il se trouve que le fonds d’aide au relogement d’urgence (le FARU) n’a pas dépensé la totalité de son budget : il reste 5 millions d’euros. On peut d’ailleurs se demander pourquoi…

Qu’à cela ne tienne, on ne va pas s’arrêter à de telles broutilles, et plutôt que d’abonder de cette somme le budget 2012, Mme Pécresse, ministre du budget, a trouvé une autre destination à ces fonds : achetons des gilets pare-balles ! C’est vrai, quoi, des fois que les mal logés ou les sans abris se révoltent et prennent les armes, il faudra bien que la police se protège ?

On ne sait pas comment réagir devant de telles inepties : révolte, rire, mépris…

Comme nous sommes en période de fêtes, ne nous privons pas d’un extrait du débat qui a eu lieu à l’assemblée nationale :

Mme Valérie Pécresse, ministre. Le fait est que les 5 millions d’euros prélevés sur le FARU ne seront pas dépensés d’ici la fin du mois. Nous pensons qu’ils seraient mieux utilisés dans le cadre de l’acquisition des gilets pare-balles. Ces crédits nous ont été demandés par les communes. Vous savez combien il est difficile…

M. Gilles Carrez, rapporteur général. Qu’ils les trouvent sur les crédits ad hoc.

Mme Valérie Pécresse, ministre. Monsieur le rapporteur général, pour moi, en tant que ministre du budget, chaque euro doit être dépensé. Voilà, c’est tout.

Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Brard.

M. Jean-Pierre Brard. Cette proposition est invraisemblable. Je ne sais pas lequel de vos conseillers a eu cette idée, madame la ministre, mais si nous décernions comme le Canard enchaîné des « Noix d’honneur », il y aurait droit ! Vis-à-vis de l’opinion, vis-à-vis des associations, troquer des crédits destinés au relogement d’urgence contre des gilets pare-balles…
Si encore, madame la ministre, vous aviez proposé, compte tenu de la situation dramatique des SDF, de troquer une partie des crédits pour le relogement d’urgence contre des couvertures chauffantes, j’aurais compris. Mais contre des gilets pare-balles, non ! Le ridicule a ses limites, même si je sais comme vous tous que, depuis Mme de Sévigné, il ne tue plus, hélas !

Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre.

Mme Valérie Pécresse, ministre. Comme l’heure est tardive et que les députés ont le droit de rentrer chez eux pour le week-end – même si les ministres, dont la ministre du budget, devront être présents au Sénat, puisqu’il siègera demain et dimanche –,…

M. Jean-Pierre Brard. Vous avez toute notre compassion, madame la ministre.

Le collectif Alerte, soutenu par la Ligue des droits de l’Homme a publié un communiqué pour répondre à cette bienfaitrice de l’humanité :

Des gilets pare- balles ou un toit pour les mal logés ?

L’Assemblée nationale a été le théâtre, le 2 décembre dernier, d’un débat surréaliste. Valérie Pécresse, ministre du Budget, constatant que le fonds d »aide au relogement d »urgence (Faru ) comptait encore, en fin d’année 2011, 5 millions d’euros non dépensés, a proposé aux députés de prélever 2 millions d’euros sur ce fonds pour « soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales » !! Si l’équipement des policiers est un sujet tout à fait important et légitime, il ne doit toutefois pas se régler au détriment du relogement des personnes se trouvant dans un habitat indigne.

Heureusement, des députés de la majorité et de l’opposition sont intervenus vigoureusement pour barrer la route à cette idée franchement inacceptable et la ministre a renoncé.

Dans cette affaire, le premier scandale, c’est que la France compte environ 150 000 sans domicile fixe, que le nombre d’expulsions a augmenté de 10 % cette année, que plus de 27 000 demandeurs DALO reconnus prioritaires n’ont toujours pas reçu de proposition adaptée, et que, malgré cela, un fonds d’Etat dédié au relogement d’urgence soit sous-utilisé par les communes et les CCAS ! C’est à désespérer, d’autant plus que le mot d’ordre de la politique du gouvernement est « le logement d’abord » !

Le deuxième scandale est qu’une ministre de la République puisse vouloir troquer du logement d’urgence contre des gilets pare-balles !

ALERTE exige que les crédits du FARU soient entièrement dépensés et effectivement consacrés au relogement d’urgence.

Tirs près du centre de rétention de Rennes Saint-Jacques : 2 versions

D’après le très droitier syndicat « Alliance« , deux policiers auraient été visés par des tirs, dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 décembre. Huit détonations auraient été entendues, provenant, toujours d’après Alliance, d’un camp de gens du voyage proche du centre de rétention. Alliance précise que les deux hommes auraient été visés pendant qu’ils effectuaient leur ronde à pied autour du bâtiment. Alliance souligne en conclusion : « Au total ce sont huit détonations provenant du camp des gens du voyage qui ont été constatées. Heureusement, le sang-froid, le professionnalisme des collègues ont conduit à ce que personne ne soit blessé et ils n’ont pas riposté. »

Le problème, c’est qu’un autre syndicat, Unité SGP police FO livre une toute autre version de l’incident, qui n’a fait aucun blessé : Stéphane Chabot, délégué départemental du syndicat, a indiqué à l’agence France-presse que les tirs « n’étaient pas du tout en direction du centre de rétention. Aucun impact et aucune cartouche n’ont été retrouvés ». Stéphane Chabot indique encore : « Les collègues ont bien entendu des détonations provenant peut-être d’armes, mais sans aucune certitude. Peut-être étaient-ce de gros pétards ou des tirs en l’air ».

L’incident est relaté dans de nombreux quotidiens régionaux : Ouest-FranceLe Télégramme, pour la Bretagne. Si Le Télégramme donne bien le point de vue du syndicat SGP (majoritaire sur le site), en revanche Ouest-France se contente de celle d’Alliance.

Manipulation ?

Les amoureux au ban public, le film

Le film réalisé par Nicolas Ferran, « Les amoureux au ban public, le film », vient d’être édité en DVD. Un film militant, certes,mais pas seulement : c’est un vrai film, qui communique au spectateur l’émotion des 13 couples qui témoignent de leurs vies souvent dramatiques. Un film indispensable, qui peut en outre servir de base à des débats publics, ou en section.

En voici la présentation, faite par l’association « les amoureux au ban public », dont Nicolas Ferran, réaluisateur du film, est un des créateurs.

Au nom de la lutte contre les « mariages blancs » et de la « maîtrise » de l’immigration familiale, les couples franco-étrangers subissent depuis plusieurs années le durcissement continu des politiques d’immigration. Avec intensité et émotion, treize couples décrivent dans ce film un parcours du combattant pour se marier en France, faire reconnaître un mariage célébré à l’étranger, obtenir un visa pour la France ou bénéficier d’un titre de séjour. Ils racontent leur peur ou leur vécu de l’expulsion, leur révolte de devoir vivre cachés ou séparés, le traumatisme des arrestations à domicile, l’opacité et l’arbitraire de certaines administrations, le contrôle répétitif de leurs sentiments et le dévoilement de leur intimité, la difficulté d’obtenir le respect de leurs droits. Leurs témoignages ne relatent pas des dysfonctionnements exceptionnels. Ils mettent à jour une politique répressive qui a décrété la mise au ban des couples franco-étrangers dans notre pays.

Le mouvement des Amoureux au ban public
Nés en 2009 sous l’impulsion de la Cimade, le mouvement des Amoureux au ban public regroupe des couples franco-étrangers engagés dans la défense de le droit de vivre en famille mis à mal par les lois sur l’immigration et des pratiques administratives toujours plus restrictives. Offrant appui et conseils juridiques aux couples en difficultés, les Amoureux au ban public mènent également diverses actions de mobilisation et de sensibilisation.

Pour en savoir plus : hppp://www.amoureuxauban.net

Le site du film : http://amoureuxauban.net/film

Entièrement auto-produit, le film n’a pas de distributeur. Aidez l’association Les amoureux aux ban public à assurer sa diffusion en organisant une projection publique dans votre ville. Pour cela, écrire à amoureuxlefilm@gmail.com

Les cadeaux de Noël de Monsieur Guéant

On savait bien qu’on pourrait compter sur Guéant pour qu’il s’occupe du Noël des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Et puis on savait bien également que c’est un homme consciencieux : il a des objectifs à tenir. On avait raison d’avoir confiance : le ministre de l’intérieur termine l’année en beauté. Le dernier communiqué du Réseau éducation sans frontière est édifiant. N’hésitez pas à signer les pétitions, et à écrire aux adresses indiquées.

Il ne reste plus que quelques jours au ministre de l’intérieur pour remplir ses objectifs, et aux préfets pour afficher leurs chiffres. Une prime de fin d’année, ça ne tombe pas tout seul, (même si officiellement cela n’a rien à voir avec le rendement en matière d’expulsion), il faut se retrousser les manches, enfermer et expulser, enfants, parents, Roms, malades, et tout étranger qui comme chacun le voit bien, menace l’ordre public et le rétablissement de l’équilibre financier de notre pays.

Des enfants arrachés à leur école et placés derrière des grillages, un enfant séparé de son père et qui ne sait pas s’il le reverra demain, voilà quelques-unes des violences que ce gouvernement revendique dans son bilan.

1/ 4 enfants Roms toujours en rétention à Oissel, 4 enfants expulsés

8 enfants de 4 familles Roms de Roumanie (7 adultes), ont été cueillis le 15 décembre à 6 heures du matin par la Police de l’Air et des Frontières, arrachés à leurs camarades d’école et à leurs enseignants et internés au Centre de Rétention Administrative d’Oissel (76), loin de leur foyer du Centre d’hébergement le Forum de Besançon. L’un d’eux est parti sans son père, seule sa mère faisait partie du voyage. Oissel, il connaît, puisqu’en septembre il y avait déjà suivi sa mère lors d’une précédente tentative d’éloignement. Les 7 autres accompagnent maman et papa – on ne sépare pas les familles, on est humain ! -dans cette galère de l’éloignement que nous préférons appeler EXPULSION, ce mot cinglant parlant mieux à nos oreilles.

Ces 4 familles faisaient partie des Roms de Roumanie pris en charge depuis un an par les services sociaux de Besançon, enfants scolarisés, parents suivis dans le cadre d’une politique d’insertion menée par les travailleurs sociaux, pour trouver du travail et, pour certains d’entre eux, se soigner des maux de l’errance et de la galère. Mais le préfet en a décidé autrement. Il fait fi de tout ce travail, de la santé de ces familles, de la scolarité de leurs enfants ! Le référé déposé pour obtenir la libération des enfants a été refusé. Et le 20 décembre, deux des 4 familles (4 adultes et 4 enfants) ont été expulsées vers la Roumanie, là où ils ne retrouveront ni école, ni logement décent.

Quatre enfants et leurs parents ont vu leur rétention prolongée de 20 jours. Ils pleurent, ils ont faim, ils ont froid. Ils ont peur de rester encore 20 jours de plus dans cette galère. C’est ce que disent les enfants à celles et ceux qui leur téléphonent. Et aussi qu’ils sont isolés dans les bâtiments du CRA, pas mêlés aux autres retenus. Larissa (11 ans), Mirabella (9 ans) et Franco (6 ans) étaient scolarisés depuis septembre 2010 à l’école Champagne, et Adrian (13 ans) au collège Diderot. Ils étaient heureux d’aller à l’école, eux qui, pour les plus grands, n’avaient pas eu accès à une scolarité normale en Roumanie. Il faut les libérer de leur prison, qu’Adrian puisse retrouver son père, et que, début janvier, ils puissent retourner dans leurs classes.

2/ Tu pars avec ton père ou ta mère ? Aujourd’hui la préfecture cherche une solution d’expulsion familiale pour Élisée, Ronaldo et Adam, 9, 11 et 13 ans, et leurs parents.

Depuis le 6 décembre, la famille Ajredinovski / Todorova et leurs enfants Élisée, Ronaldo et Adam, enfermés au Centre de Rétention Administrative de Lyon, a subi deux tentatives de dislocation. Le 19 décembre, les policiers sont venus chercher le père et les trois enfants pour les expulser vers le Danemark, bien qu’ils soient macédoniens. Dublin II vous dit-on. L’avion n’est pas parti, problèmes techniques ou grève à l’aéroport. Le 22 décembre, la police est venue chercher la compagne du père, Madame Todorova, déboutée de sa demande d’asile faite en rétention, pour l’expulser vers la Bulgarie. Tentative arrêtée en plein cours. Il semble que la préfecture, saisie d’humanité soudaine, cherche maintenant une solution d’expulsion familiale. Ceux qui visitent la famille constatent de jour en jour les effets de l’angoisse que créent l’enfermement et les deux tentatives d’expulsion sur chacun d’eux. Aujourd’hui, le père n’a n’a pu que difficilement parler un peu  avec l’interprète et les enfants, heureux d’avoir reçu quelques livres, réclament leur école.

La famille Ajredinovski / Todorova doit être libérée au plus vite.

Elle doit être régularisée pour que cesse enfin son errance, et que les enfants puissent retrouver leur école à la rentrée dans un cadre apaisé auquel ils ont droit.

la pétition : http://resf.info/P2077

3/ M. ZHANG, en rétention à Toulouse depuis plus de 26 jours

Xiwu travaille en France dans le bâtiment depuis 5 ans comme carreleur, peintre et plombier; sa femme est couturière et leur fils ZHANG Zhouhao est élève au collège Marx Dormoy en classe de 6e dans le 18e arrondissement de Paris. Zhouhao est arrivé en France en décembre 2005 à l’âge de 8 ans, quelques mois après ses parents, arrivés eux à la fin de 2004. Sa mère suit intensivement des cours de français; elle a obtenu le DILF (diplôme d’initiation à la langue française) et prépare le DELF qu’elle passera en août 2012. Leur fils a reçu le plein soutien de ses professeurs et des parents du collège Marx Dormoy. La famille ZHANG habite le 19ème arrondissement depuis quelques semaines.

26 novembre 2011. M. ZHANG Xiwu revenait d’un chantier, lorsqu’il a été arrêté dans la gare de Narbonne et placé en rétention au centre de Toulouse Cornebarrieu. « Contrôle au faciès »?  M. ZHANG n’ayant commis aucun délit ni suscité aucun « trouble à l’ordre public » et étant muni d’un billet de train en règle. M. Zhang est le seul chinois du CRA. Ses soutiens lancent une campagne de signature de la pétition et de campagne de cartes postales : « Envoyons des centaines de cartes postales et de lettres à M. ZHANG Xiwu »!!

http://www.educationsansfrontieres.org/article40248.html

M. Zhang doit être libéré et rendu à sa famille

Expulsion des étudiants étrangers : Guéant en difficulté ?

Il semblerait que le collectif du 31 mai ait réussi à sensibiliser suffisamment le public sur le problème de la circulaire Guéant qui vise à expulser les étudiants étrangers une fois qu’ils ont obtenu leurs diplômes. La mobilisation s’amplifie : la pétition a été signée par plus de 15000 personnes, qui jugent cette circulaire « moralement méprisable, économiquement suicidaire ». Les présidents d’universités eux-mêmes sont montés au créneau : le 31 octobre, la conférence des présidents jugeait cette circulaire « très grave », tandis que le président de la conférence des grandes écoles, Pierre Tapie, déclarait au journal Le Monde, le 11 novembre dernier : « Oui, du mal a été fait : cette affaire a fait énormément de bruit en Inde, au Brésil, en Chine, au Maroc… »

Ce sont maintenant des collègues de Guéant qui se manifestent : Pécresse, Wauquiez (« on s’est planté »), Mitterrand (« un problème »)… Jusqu’au Charles Givadinovitch, secrétaire national de l’UMP chargé de la lutte contre la précarité et la pauvreté qui demande le retrait pur est simple de la circulaire… Le Médef lui-même commence à s’inquiéter…

Du coup, Guéant a perdu un peu de sa superbe et nous refait le coup du « c’est pas ça que j’voulais dire »… ben tiens ! Reçu ce vendredi matin par son chef, il avait commencé à expliquer jeudi soir qu’il y avait « de nombreux malentendus ».

Le collectif du 31 mai reste cependant prudent. Vincent Chauvet estime : « il y aura sûrement des consignes un peu plus laxistes sur la proportion de dossiers à refuser ».

En attendant, la fuite des cerveaux a commencé. Et pas vers les pays qui seraient heureux de voir revenir leurs étudiants : les bénéficiaires de la circulaire Guéant sont avant tout les pays riches, comme le Canada, par exemple, qui saisit cette opportunité.

En fait, on n’avait effectivement peut-être pas bien compris Guéant : comme le titrait Rue 89 le 27 novembre dernier : « La France veut bien des étudiants étrangers, mais juste les riches »…

Retour sur une année de luttes pour les droits de l’Homme : 4ème et dernière partie

En octobre, la mobilisation pour les demandeurs d’asile se poursuit, avec notamment des distributions de tracts et une pétition, signée à la fois sur papier et en ligne.

Une autre affaire, qui avait mobilisé la section au 2ème semestre 2010, revient à la une de l’actualité : l’affaire Natacha Aussibal. La CGT a mis en ligne une pétition pour soutenir Natacha, et annoncé une manifestation au mois de novembre. Elle mobilisera 150 personnes, le 22 novembre, devant le siège de la Cidéral à Loudéac.

Le 28 octobre, le président du conseil général s’interroge dans la presse : « Qu’est devenue la tradition d’accueil de notre pays, cette France ouverte ? » En effet, un artiste indien, invité par le conseil général dans le cadre de ses échanges intetrnationaux, a été bloqué à la frontière, et n’a donc pas pu participer au spectacle prévu dans le cadre de l’opération « Fenêtre sur l’Inde ». Quelques jours plus tard, ce sont des musiciens du groupe groupe Burkina Bé « Sama Band de Borono » qui sont interdits de séjour pour la semaine de la solidarité internationale.

Le 5 novembre, la section s’associe avec Cac Sud 22 pour organiser une soirée sur les discriminations, avec pour support le film d’Alice Diop, « la mort de Danton ». Animé par Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l’Homme, et animatrice du groupe de travail national sur les discriminations.

Le 11 novembre, c’est un événément important pour la section : l’inauguration de la stèle érigée par la municipalité de Trévé, en hommage aux tirailleurs sénégalais internés dans un camp dans la commune. Une cérémonie émouvante, en présence de Joseph Collet, maire de Trévé, Ronan Kerdraon, sénateur, Armelle Mabon et Anne Cousin, historiennes, Michelle Paul, présidente de la section, et suivie par une centaine de personnes.

httpv://www.youtube.com/watch?v=WPIM5Uzj2aM

Ce même jour, la section a tenu son assemblée générale, également à Trévé.

En décembre, ce sont les nazillons de breiz atao, qui se manifestent, en se réjouissant du vandalisme perpétré contre l’arbre de la laïcité de Concarneau, avec le verbiage qu’on leur connaît.

Pour cette rétrospective de l’année, nous nous sommes contentés de parler de ce qui s’est passé localement, et ce qui a mobilisé la section : cela ne veut évidemment pas dire que nous nous sommes désintéressés des actualités nationale et internationale !

Retour sur une année de luttes pour les droits de l’homme : 3ème partie

Le demandeurs d'asile logés par le conseil général à Saint-Brieuc.

Juillet : la lutte pour soutien aux demandeurs d’asile se poursuit, avec l’occupation du centre social du Plateau, à Saint-Brieuc. 13 demandeurs d’asile, dont 7 enfants, à la rue y ont trouvé refuge, soutenus et aidés par le collectif contre le racisme et pour la solidarité, qui coordonne les actions. Le 13 juillet, enfin une bonne nouvelle, mais qui n’arrive pas de là où on l’attendait : une maison est mise à la disposition des familles, rue Jean-Jaurès à Saint-Brieuc. Ce n’est pas, et pour cause, le préfet qui l’annonce, alors que c’est sa mission : c’est Annie Le Houérou, vice présidente du conseil général.

Le 21 juillet, la plaque de la stèle que la mairie de Trévé est revenue de la fonderie. L’oeuvre d’Annie Lagadec, sculpteur et membre de la section sera fixée sur la stèle et l’inauguration aura lieu le 11 novembre 2011. On peut voir la vidéo d’Annie en train de préparer le moule ici.

Pendant l’été, pas de trêve pour les demandeurs d’asile, les sans papiers et les étrangers. Sara, une jeune Mongole, s’est suicidée début août en se jetant sous une voiture, sur la 4 voies, à la hauteur de Plérin. Lire aussi ici, ici, et là.

Quelques jours plus tard, une nouvelle famille était placée en rétention au centre de Rennes Saint-Jacques.

Le mois de septembre a été marqué par la lutte des salariés de Carrefour Market à Loudéac, pour obtenir que l’ouverture de leur magasin le dimanche matin ne puisse pas avoir lieu. Ils ont manifesté plusieurs dimanches consécutifs, mais la direction n’a pas reculé, malgré les gesticulations du député Le Fur qui ne devait plus se souvenir qu’il avait voté quelques mois plutôt une loi autorisant cette ouverture. Depuis, Ronan Kerdraon, sénateur, a déposé et fait adopter au Sénat un amendement réglementant plus sévèrement ces ouvertures. Amendement qui doit être maintenant accepté par l’assemblée nationale : nous ne doutons pas que le député soutiendra l’initiative de son collègue sénateur…

A suivre.

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