Liberté pour Daniele, étudiant italien enfermé et menacé d’expulsion

Le samedi 16 novembre au soir, à la suite d’un contrôle d’identité dans le 20e arrondissement de Paris, où il réside depuis des années, Daniele, étudiant et travailleur italien, a été arrêté pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ».
Placé en garde à vue, il s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il est actuellement enfermé en Centre de rétention administrative (CRA) à Vincennes, où il est retenu jusqu’à l’audience administrative qui devra statuer sur son OQTF et son renvoi éventuel en Italie.
La fédération de Paris de la Ligue des droits de l’Homme s’associe à toutes celles et ceux qui demandent la libération de Daniele et invite toutes les citoyennes et citoyens attachés aux libertés à faire de même.
Ce contrôle d’identité d’un groupe de personnes aux abords d’un café, le maintien en CRA de Daniele et l’OQTF qui pèse sur lui, surviennent dans un contexte général de renforcement des mesures de répression et d’intimidation policières et judiciaires.
Les manifestations des Gilets Jaunes, les rassemblements du mouvement Extinction Rebellion et même la manifestation syndicale du 1er mai ont été le lieu d’une violence policière dont le caractère strictement nécessaire et proportionné aux nécessités de maintien de l’ordre reste à démontrer.
Dans le même esprit, on a vu se multiplier les détentions préventives, les assignations à résidence, les interdictions préalables de se rendre sur les lieux ou aux abords des manifestations. Et maintenant les internements en CRA et l’obligation de quitter le territoire.
Comment ne pas voir là une menace inquiétante pour la liberté de manifester, de se rassembler, de circuler.
Nous resterons actifs et vigilants et nous contribuerons à ce que les victimes de ces violences et de ces sanctions fassent valoir leurs droits.
Nous demandons la libération immédiate de Daniele, le respect de son droit à résider et à se déplacer en France, à retrouver ses amis, son travail et ses études.
Paris, le 25 novembre 2019
Le vendredi 9 décembre, après plus de trois semaines passées au centre de rétention de Vincennes, il a été libéré. Le tribunal administratif a annulé les arrêtés pris par le préfet de police de Paris, qui l’obligeaient notamment à quitter le territoire, fait savoir son avocate.
Ligue des droits de l’Homme
Fédération de Paris
40 rue de Malte
75011 Paris
 

Pour le droit de manifester, allocation de la LDH Paris, lors de la commémoration du 14 juillet 1953

Le 14 juillet 1953, un drame terrible s’est déroulé en plein Paris. Au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 algériens et un français) ont été tuées et plus de quarante blessés par balles. Révélée par un film de Daniel Kupferstein https://daniel-kupferstein.com/, cette histoire est quasiment inconnue en France comme en Algérie.

Pour la seconde année consécutive le LDH et d’autres partenaires a organisé avec le concours de la mairie du 12° une commémoration de cet événement, suivie d’un bal populaire. Vous trouverez ici l’allocation faite au nom e la Fédération de Paris de la LDH, sur le droit de manifester hier et aujourd’hui : Allocution 13 juillet 2019

Bal POPULAIRE à Nation le 13 juillet 2019

Pourquoi ce bal à Nation  le 13  juillet ?

Le  14  juillet  1953,  à  l’arrivée  du défilé  traditionnel  de  la  gauche politique  et  syndicale  place  de  la Nation,  la  police  charge  le  cortège de nationalistes algériens pour leur arracher  banderoles,  drapeaux,  et portraits  de  leur  leader. Affrontements,  les  policiers  tirent. On relèvera 7 morts: 6 Algériens et un  syndicaliste  français,  de nombreux  blessés.  Une  répression qui a disparu de notre mémoire.
Ce jour-là, Jean Laurans, 18 ans, voulait  aller  danser  après  la manifestation  mais  une  balle l’en a empêché. C’est  pour  cette  raison  que,  pour la  deuxième  année  consécutive, nous  voulons  commémorer  de manière  festive  et  fraternelle  ce drame inconnu de l’histoire et que la  mairie  de  Paris  a  célébré  en apposant  une  plaque  le  6  juillet 2017.
L’actualité en France et en Algérie place  profondément  cette  édition 2019 sous le signe des libertés.
Ça commence place de l’ile de la Réunion Paris 12° à 18h30 :  Dépôt de gerbes, hommages : Catherine Barrati-Elbaz , maire du 12e, Gilles Manceron, historien, Jean-Luc Deryckx, président de la Fédération de Paris de la LDH, Nicolas Bonnet , président du groupe communiste au Conseil de Paris, Daniel Kupferstein, cinéaste, …)
Ça continue place de la Nation autour du kiosque face au lycée Arago à 19h30 :  Repas citoyen Rencontre avec des historiens et des témoins : Gilles Manceron, Nadjid  Sidi  Moussa,  Sadek  Hadjeres,  ancien  militant  du PPA/MTLD puis du PC Algérien,  Rosa Moussaoui des Amis de l’Huma et d’autres invités  Projection  d’un  extrait  du  film  «  Les  balles  du  14  juillet  »  de Daniel Kupferstein
Ça se termine de 22 heures à minuit  autour du kiosque face au lycée Arago   : BAL (toutes les musiques et toutes les danses…)

communiqué de l’observatoire parisien des libertés publiques juillet 2019

Sous le nom d’ Observatoire Parisien des Libertés Publiques, un observatoire des pratiques policières et de défense des libertés publiques est en cours de constitution à Paris. Depuis le 1° mai, l’ Observatoire était présent sur plusieurs manifestations parisiennes. Les faits constatés, les films enregistrés, les témoignages recueillis ont été analysés collectivement au sein de l’Observatoire.
Trois membres de l’Observatoire étaient présents lors de la manifestation de vendredi dernier au pont Sully et ont été témoins des faits qui ont suscité l’indignation de beaucoup de personnes, en France et à l’étranger. Sollicités par des organes de presse pour témoigner « à chaud », les membres de l’Observatoire ont préféré décliner l’invitation au profit d’un travail collectif d’analyse qui a produit le Communiqué que vous trouverez ici en pièce jointe.
Ce communiqué est l’acte de naissance public de l’Observatoire Parisien des Libertés Publiques, animé à ce jour par la LDH Paris et le Syndicat des Avocats de France (SAF) et qui est appelé à se développer.

Violences policières, stratégie de maintien de l’ordre et Gilets Jaunes [Vidéo]

Le 27 mars, Arie Alimi, avocat et membre du Bureau National de la LDH était au Lieu-Dit (Paris 20°) pour un café-débat à l’invitation des Amis du Monde Diplomatique de Paris sur « Violences policières, stratégie de maintien de l’ordre et Gilets Jaunes ». Voici l’enregistrement intégral de ce débat https://youtu.be/B6cvQbyFfBM

Lettre à Madame la Maire du 20° sur l’interdiction de la projection du film « Police, illégitime violence »

A Madame Frédérique Calandra, maire de Paris 20°.

Madame la Maire,

Vous avez refusé que le documentaire « Police, illégitime violence » de Marc Ball soit diffusé par les animateurs de Perm’ Belleville le 16 mars 2019, dans les locaux scolaires de Pali Kao. La Ligue des droits de l’Homme est naturellement amenée à réagir à cette décision d’interdiction, que nous trouvons inappropriée et dangereuse.

Vous n’ignorez pas que ce documentaire montre comment, pour la première fois en France, des adolescents, pour la plupart mineurs, avec l’aide de leurs éducateurs, ont porté plainte collectivement pour violences volontaires contre une brigade de police du 12° arrondissement de Paris. Le procès s’est déroulé publiquement. Des policiers ont été condamnés par le tribunal. Ils ont, comme c’est leur droit, fait appel de ce jugement.

La Ligue des Droits de l’Homme, notamment par sa section de Paris 12°, a soutenu cette action des jeunes et des animateurs, sur le terrain comme devant les tribunaux. Elle continue et continuera de le faire et d’être à leurs cotés.

Vous considérez, Madame la Maire, que ce documentaire est « à charge » contre la police. Mais, ce sont, précisément, ces mêmes « charges » qui ont été portées devant le Tribunal et reconnues par la justice.

Certes, dans ces conflits entre jeunes et policiers, la responsabilité n’est pas à chercher uniquement et unilatéralement du côté de la police. Mais ne devons-nous pas considérer que la Police Nationale, corps d’Etat, dépositaire du monopole de la violence physique légitime, composé d’adultes formés et encadrés, a de ce fait une particulière responsabilité et doit avoir « un comportement irréprochable » comme l’a rappelé le tribunal ?

Des agissements policiers comme les humiliations, le tutoiement, le harcèlement quotidien, les contrôles au faciès (parfois violents), les arrestations arbitraires, l’usage illégitime de la force, la discrimination, les qualificatifs « d’indésirables »… sont très souvent des éléments qui mettent précisément le « feu aux poudres ».

Notre opinion est que cette vérité aussi doit être dite, discutée et débattue publiquement. La projection censurée du 16 mars en est une occasion ratée.

Outre la diffusion sur France 3, des projections-débats de ce documentaire ont été organisées au Café d’Aligre dans le 12° arrondissement, au Centre Social Relais 59 (annexe Rondelet) dans le 12°, à la Maison des Métallos dans le 11°… Ces projections et ces débats, loin de « mettre le feu aux poudres » (comme vous le craigniez) ont permis discussions et échanges d’une grande richesse, y compris parfois entre jeunes et policiers.

Nous regrettons vivement que cela n’ait pas pu se faire le 16 mars sous le patronage de la Mairie du 20° et dans le cadre de la Semaine de Lutte contre les Discriminations, ce qui aurait donné à cet événement un sens politique fort et positif. Au lieu de cela, interdire la projection a suscité, pour le moins, une incompréhension et une indignation que nous partageons.

Aujourd’hui, plus que jamais, La Ligue des Droits de l’Homme apporte son soutien aux actions des jeunes et des animateurs qui, à Paris 12e comme à Belleville, contribuent à faire vivre la discussion, le débat citoyen et la confrontation démocratique.

Nous restons ouverts à un échange avec vous sur ces questions et nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, l’expression de nos sincères salutations,

Sylvie Boitel,  présidente de la LDH Paris 12e

Jean-Luc Deryckx,  président de la LDH Paris 20e

Urgence écologique, sociale, démocratique

L’écologie est aujourd’hui un enjeu majeur, c’est l’avenir de la planète et de l’humanité qui est menacé. La LDH est partie prenante de l’importante mobilisation citoyenne face au danger, réfléchit sur la façon de poser cette question du point de vue des droits de l’Homme, considère que les droits écologiques ne peuvent être dissociés des droits sociaux et démocratiques.

Les sections du 10/11e et du 20e arrondissements de Paris ont organisé un débat à la Maison de la vie associative et citoyenne du 20e, le 9 mars 2019. Plus de 40 personnes ont participé à cette rencontre, ont été appelées à réfléchir sur trois problématiques posées par le dérèglement climatique : Comment mieux vivre ? Quelle justice écologique ? Quels droits du citoyen et quelle exigence démocratique ?

Les participants se sont répartis en plusieurs groupes de travail pour réfléchir, partager, proposer, chaque groupe a ensuite restitué en séance plénière le résultat de ses réflexions. Nous vous soumettons ici la synthèse des réflexions et propositions partagées : LDH – Urgence Ecologique Sociale Democratique [9 mars]

 

Rencontre citoyenne : Urgence ecologique

Urgence écologique, urgence sociale, urgence démocratique

Le manifeste de la jeunesse et la grève scolaire hebdomadaire pour le climat, la pétition « L’affaire du siècle » pour assigner l’Etat en justice pour infraction climatique, le mouvement des Gilets Jaunes qui souligne le lien entre justice fiscale et écologie, les marches pour le climat, le rapport très alarmant du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), autant d’évènements, pour ne citer qu’eux, qui heureusement témoignent de la prise de conscience des citoyens et citoyennes et de la mobilisation face au désastre.

Ça se passe en France mais aussi en Europe et dans le monde.

Les changements climatiques affectent nos vies et n’épargnent personne surtout les plus démunis mais les gouvernants et les possédants restent sourds à ce cri d’alarme préférant les profits à court terme, refusant d’interroger notre modèle de société, de tenir les objectifs de la COP21 et de saisir les opportunités économiques qu’offre la transition écologique.

La Ligue des droits de l’Homme vous invite à réfléchir ensemble aux questions posées par le dérèglement climatique et à partager les propositions et initiatives pour y faire face.

Comment vivre mieux ? Quelle justice écologique ? Quels droits du citoyen ? Quelle exigence démocratique ?

Venez échanger et débattre à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne 18 rue Ramus Paris 20° (Métro Gambetta) le samedi 9 mars de 15 à 18 heures.

Entrée libre et gratuite, sans réservation

Organisé par la LDH Paris 20° et la Paris 10/11°

 

Quoi de neuf sur le mouvement des Gilets Jaunes…

Initialement, les membres de la ldh du 20eme ont regardé le mouvement des gilets jaunes avec curiosité et une certaine inquiétude . Nous nous sommes questionnés sur la récupération possible du mouvement par l’extrême droite . La mobilisation des gilets jaunes perdure , beaucoup de personnes  qui n’étaient pas habituées à manifester, partout en France se révoltent contre les inégalités, se réunissent autour de revendications ,échangent de manière horizontale pour s’opposer aux institutions ,se confrontent, ouvrent des cahiers de doléances, s’organisent, inventent des propositions et de nouvelles solidarités.A Belleville aussi des gilets jaunes  se réunissent, ensemble ils font le choix des sujets,des décisions, des actions…A Commercy , le 26 et 27 janvier, s’est tenue la première assemblée des assemblées des gilets jaunes des ronds points et des parking,des places, des assemblées, des manifs, réunissant une centaine de délégations. L’assemblée des assemblé a décrété: » Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable. Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère ».

https://reporterre.net/IMG/pdf/appel_de_l_assemble_e_des_assemble_es_des_gilets_jaunes_a_commercy_27_janvier.pdf

      A ce jour , nous déplorons les conséquences désastreuses de ce mouvement: escalade de la violence et usage de  la violence policière en particulier avec les blessés graves de deux armes de catégorie A2 (classées comme armes de guerre): la grenade de désencerclement (GMD) et le LBD40  .

la CGT et la LDH ont saisi le juge des référés le 21 janvier 2019 afin de demander l’interdiction de l’usage de flah ball durant les prochaines manifestations.  Le tribunal administratif de Paris a rejeté la requête tout en reconnaissant le caractère dangereux du LBD40   : https://t.co/6cv1y0uRUB


la commissaire Mijatovic du conseil de l’Europe, suite à son déplacement à Paris le 28 janvier, livre ses observations sur les questions des droits de l’homme liées au mouvement des »gilets jaunes »  . Elle résume ses observations : »le niveau élevé de tension qui prévaut actuellement en France suscite mon inquiétude et je considère qu’il est urgent d’apaiser la situation… » lien ci dessous:

https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/suite-a-sa-mission-a-paris-la-commissaire-mijatovic-livre-ses-premieres-observations-sur-les-questions-de-droits-de-l-homme-liees-au-mouvement-des-gil

2 pétitions:

https://www.mvtpaix.org/wordpress

https://www.mvtpaix.org/utils/petitionparlementaires-flashball.php

Actuellement, la ligue des droits de l’homme du 20eme réfléchit à la manière de s’investir dans le « grand débat » proposé par le gouvernement sans  participer à une opération de diversion ou de Communication du gouvernement 

La LDH Paris 20° animera deux heures d’émission sur Radio Libertaire, ce vendredi 1° février de 19 à 21 heures. 
On parlera de la LDH face au mouvement des Gilets Jaunes, de la répression policière et judiciaire et du Grand Débat.
Nous avons interviewé deux ligueurs dont Dominique Noguéres sur la stratégie de maintien de l’ordre du gouvernement.
A écouter sur 89.4 FM ou sur https://www.radio-libertaire.net/ (cliquer « Ecouter en direct » puis sur le fichier « radiolib » téléchargé)

Vendredi 1er février à 19h une émission avec la LDH 20 sur les gilets jaunes…

La LDH Paris 20° animera deux heures d’émission sur Radio Libertaire, ce vendredi 1° février de 19 à 21 heures. 
On parlera de la LDH face au mouvement des Gilets Jaunes, de la répression policière et judiciaire et du Grand Débat.
Nous avons interviewé deux ligueurs dont Dominique Noguéres sur la stratégie de maintien de l’ordre du gouvernement.
A écouter sur 89.4 FM ou sur https://www.radio-libertaire.net/ (cliquer « Ecouter en direct » puis sur le fichier « radiolib » téléchargé)
L’émission sera enregistrée. Nous vous communiquerons les liens pour une écoute différée. Mais… rien ne vaut le direct…