Transports : le risque de banalisation des atteintes aux droits et libertés

La LDH Paris 20 a publié le 7 janvier 2025 un communiqué suite à l’ Assemblée générale du 2 janvier 2025 contre les violences policières et institutionnelles qui s’est tenue à la Gaité Lyrique occupée et en lutte, avec la participation du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, du Comité Vérité et Justice pour Safyatou, Salim et Ilan (Paris 20), pour Lamane Dieng (Paris 20) et Adama Traore, de l’Assemblée anti CRA d’Île de France et d’avocats de la Légal Team.

AG du Collectif des jeunes du parc de Belleville sur les violences policières et administratives – Gaité lyrique occupée – 2 janvier 2025

Communiqué

La section de Paris 20 de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce les violences dont a été victime de la part d’agents de la sécurité Ratp et de la police un jeune migrant, membre du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville. Dans l’après-midi du 18 décembre, ND, jeune mineur hébergé par la Mairie de Paris grâce aux actions du Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, se trouvait dans la station de métro-RER Denfert-Rochereau lorsqu’il a été terrassé et menotté par le service de sécurité de la Ratp qui lui a également arraché et écrasé son casque de musique. Qu’est-ce qui a déclenché cette violence ? Eh bien, ND a simplement sauté le tourniquet parce qu’il n’avait pas de titre de transport. La sécurité de la Ratp a ensuite appelé la police qui a placé ND en garde à vue, au commissariat du 18e arrondissement. Vers 2h du matin, un médecin est venu pour attester du bon état de santé du jeune. Quelques heures plus tard, ND, enfermé, a frappé à la porte de sa cellule parce qu’il voulait aller aux toilettes. En guise de réponse, cinq policiers sont entrés dans la cellule, ils ont enlevé les caméras accrochées à leurs uniformes et ont commencé à le frapper et à l’insulter. Selon son témoignage, pendant qu’un policier lui écrasait la mâchoire de ND avec ses bottes pour
l’empêcher de crier et un autre écrasait son dos avec son pied pour l’immobiliser, un troisième donnait des coups de botte sur son pied jusqu’à ce qu’il soit fracturé. Les deux restants se tenaient devant la porte pour empêcher toute personne de rentrer. Ces agressions physiques s’accompagnaient d’injures racistes, et l’un des policiers a notamment affirmé qu’avec ses collègues ils n’en avaient « rien à foutre des gens comme lui venus en bateau sans passeport ». La section LDH de Paris 20 dénonce les violences et les injures racistes et discriminatoires dont ce jeune mineur a été victime au commissariat du 18ème arrondissement. Nous appelons l’ensemble des habitant.es, les élu.es, les associations et les partis politiques à la plus grande vigilance face aux violences policières qui frappent les jeunes et en particulier les jeunes migrants. L’impunité face
à de tels actes ne peut être tolérée. Nous appelons les citoyen.es qui sont témoins ou victimes d’acte de discrimination ou de violence policière à témoigner auprès de la LDH ou d’autres associations de défense des droits humains et auprès de la Défenseure des droits.

Paris, le 7 janvier 2025

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L’ Assemblée nationale entame à partir du 10 février les débats sur la proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports. La LDH alerte sur ce texte qui, contrairement à son titre trompeur a en réalité pour but de renforcer les pouvoirs des agents de sécurité dans les transports, la répression et la surveillance de la population. Il comporte de nombreuses dispositions attentatoires aux droits et libertés.

https://www.ldh-france.org/proposition-de-loi-sur-les-transports-la-ldh-alerte-sur-le-choix-du-tout-securitaire-et-la-banalisation-des-atteintes-aux-droits-et-libertes/

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