Transidentité des mineurs : le Sénat adopte le texte LR jugé transphobe par la gauche et plusieurs associations



Le texte porté par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio a été largement remanié en commission et prévoit non plus l’interdiction des « bloqueurs de puberté », mais leur plus strict encadrement. L’opposition de gauche et des associations LGBT+ dénoncent une « offensive transphobe ».

« Offensive transphobe » ou « loi protectrice pour les mineurs » ? Le Sénat a adopté mardi 28 mai un texte controversé visant à encadrer les transitions de genre avant 18 ans. Une initiative des Républicains, farouchement condamnée par plusieurs associations et par la gauche et finalement désapprouvée par le gouvernement, malgré un certain flottement.



L’actrice transgenre Karla Sofia Gascon porte plainte contre Marion Maréchal pour « outrage sexiste »


Elle réagit au message posté par la candidate Reconquête aux élections européennes, après son prix d’interprétation féminine reçu à Cannes.

L’actrice transgenre Karla Sofia Gascon a déposé plainte pour « outrage sexiste » après un tweet de Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Reconquête, a appris l’AFP auprès de son avocat, mercredi 29 mai. Cette plainte, adressée au parquet de Paris, intervient deux jours après celle déposée par six associations de défense des droits des LGBT+ pour « injure transphobe », visant les mêmes propos.



SOPHISME: MARION MARÉCHAL SUR LA TRANSIDENTITÉ : “SI ON CONSIDÈRE QUE CE N’EST PAS UNE MALADIE, IL N’Y A PAS DE RAISON DE PRISE EN CHARGE PAR LA SÉCURITÉ SOCIALE”


Il y a bien longtemps que la Sécurité sociale prend en charge autre chose que des “maladies”, avec la pilule, l’IVG et même les préservatifs pour les jeunes. Ou alors il faut revenir sur tout cela.



La prise en charge médicale des mineurs transgenres



La prise en charge de la transidentité chez les mineurs divise la sphère politique. Contre l’avis de la gauche, des associations et du gouvernement, des sénateurs LR souhaitent, via une proposition de loi discutée ce 28 mai au Sénat, limiter l’accès aux bloqueurs de puberté pour les adolescents.

Liz, 18 ans, visage juvénile derrière ses petites lunettes, reçoit chez ses parents. Assignée homme à la naissance, c’est-à-dire née dans un corps masculin, et consciente de sa transidentité depuis son plus jeune âge, c’est à la puberté, quand son physique a changé, que cette dissonance lui est devenue insupportable. « Je supportais de moins en moins mon corps, au point qu’à un moment, prendre une douche, je ne pouvais pas. Enfin, je pouvais le faire, mais du coup, je devais fermer les yeux, je me sentais extrêmement mal. Je repoussais vraiment ce moment-là. Le fait d’être face à mon corps, c’était quelque chose que je ne supportais pas », raconte la jeune fille.



Avis sur la proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre »


Le 19 mars 2024, la proposition de loi n°435 « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre » a été enregistrée au Sénat. Dans son avis au parlement publié le 6 mai 2024, la Défenseure des droits s’inquiète des effets de cette proposition de loi, de nature à porter atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant.