Déficit public : il est temps de mettre fin au bal des démagogues


Face à la dette, s’obstiner dans la démagogie actuelle ne peut qu’aboutir à ruiner notre pays ou à dépecer notre modèle social. Contrairement à ce que tout le monde pense, celui ou celle qui affichera l’importance d’un effort collectif pourrait très bien y gagner, affirme Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités (extrait du quotidien Libération).

La France compte 3 000 milliards d’euros de dette, et son déficit dépasse 5 % de la richesse produite en une année. Chaque année, nous dépensons plus de 50 milliards d’intérêts, l’équivalent de 80 % du budget de l’Éducation nationale, à payer nos créanciers. La hausse des taux d’intérêt a au moins eu un mérite : vu le coût des emprunts, ceux qui songent à s’endetter à l’infini ne sont plus nombreux. Un large accord existe sur la nécessité de régler l’addition. Il n’existe que deux solutions pour cela : baisser les dépenses ou augmenter les recettes. Réduire les dépenses semble plus indolore, car en apparence on ne touche pas au porte-monnaie des Français. Encore faudrait-il expliquer aux Français de quoi on parle concrètement.

David Graeber : comment la violence a engendré la dette

L’anthropologue anarchiste et figure de proue du mouvement Occupy Wall Street, David Graeber, est mort le 2 septembre dernier. Socialter faisait paraître un mois plus tôt un dossier « Qu’est-ce qu’on attend pour effacer la Dette » où figurait cet article consacré à ses travaux et son livre Dette. 5 000 ans d’histoire (Les Liens qui Libèrent, 2013). Cet ouvrage, qui s’est imposé comme une référence dès sa sortie en 2011, montre combien les dettes sont des constructions sociales inscrites dans des rapports de domination et ne doivent leur existence qu’à des rapports humains pervertis par la violence.

Par Youness Bousenna , publié le 07 septembre 2020

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