Répression après l’évacuation d’un squat de réfugiés à Perpignan

Les droits humains bafoués par la police et des responsables de la Croix-Rouge à Perpignan. La présidente de la LDH bousculée, son drapeau arraché. Une plainte sera déposée.

Publié sur lindépendant.fr

Perpignan : tensions après l’évacuation d’un squat occupé par des demandeurs d’asile

Le comité de soutien aux sans-papiers a investi un local dans le quartier du Moulin-à-Vent avant d’y être délogé par la police.

Tensions ce samedi 19 octobre devant les locaux de la Croix Rouge de Perpignan. Le bâtiment, anciennement la caserne de pompiers du Moulin-à-Vent, est occupé par le comité local de soutien aux sans-papiers qui a investi ce site, semble-t-il désaffecté, pour y héberger des demandeurs d’asile. Trois hommes avaient été installés alors que plusieurs familles devaient également se rendre dans ce lieu ce week-end.

Une situation qui n’est pas du goût du propriétaire des lieux, la Croix Rouge, dont la direction, passablement énervée par cette situation, s’est rendue sur place afin de demander aux militants et aux demandeurs d’asile de quitter les lieux, proposant « des solutions de relogement pour les personnes en question« .

La police, dépêchée sur place, a interpellé un individu demandeur d’asile qui a été conduit au commissariat pour ne pas détenir sur lui son récépissé de la préfecture. Il a été relâché dans la journée et a reçu un rappel à la loi.

Après de longs pourparlers, deux militants associatifs, derniers occupants du lieu en fin d’après-midi, sont finalement partis.

Selon nos informations, la Croix Rouge aurait déposé plainte après l’occupation de ses locaux.

Julien Marion
Publié sur le site du NPA-66

PERPIGNAN – POLICE ET CROIX-ROUGE VIDENT UN SQUAT DE RÉFUGIÉES !

Samedi 19 octobre, plusieurs militantEs du Comité de soutien aux sans-papiers 66 accompagnéEs de demandeurEs d’asile laisséEs à la rue par l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) ont investi un local abandonné depuis plusieurs mois et appartenant à la Croix-Rouge. Des policiers, probablement alertés par des « voisins vigilants », ont débarqué immédiatement, agressifs, menaçants et insultants, en leur sommant de quitter les lieux.

En même temps que la police, sont arrivés des responsables de la Croix -Rouge – une organisation qui se définit officiellement comme une « association d’aide humanitaire française qui a pour objectif de venir en aide aux personnes en difficulté en France et à l’étranger ». Mais loin d’apporter une « aide humanitaire », les représentants de cette organisation sont venus… porter main forte aux policiers ! Insultes, provocations, agression physique. Une militante, âgée de 74 ans, a été jetée au sol, son poignet cassé. Les policiers ont non seulement laissé faire mais se sont eux aussi attaqués aux militantEs qui ont cherché à empêcher l’arrestation d’un jeune demandeur d’asile. La présidente de la LDH 66 s’est vue arracher le drapeau de son organisation ; quant à la présidente du MRAP 66, elle a été retenue plus d’heure dans le fourgon de police. Elle fait l’objet d’une convocation au commissariat.

Un exemple de plus que la police de Macron a aujourd’hui toute latitude non seulement pour chasser et terroriser les migrantEs mais aussi pour insulter et réprimer toutes celles et tous ceux qui tentent de s’opposer à la politique raciste brutale du gouvernement et de leur venir en aide. Florilège des propos tenus par les forces de l’ « ordre » à l’encontre des militantEs présentEs : « C’est à cause de vous que la France va mal. Vous feriez mieux de vous occuper des Français », « Vous êtes des terroristes »…

Le squat a été finalement été évacué en fin de journée avec son lot de personnes privées à nouveau d’abri. Avoir un toit est un droit humain inaliénable, de même que le droit à la santé et à l’éducation. Et quoi que fassent Macron, sa police, ses préfets et les juges à sa botte, la lutte pour ces droits mais aussi pour l’égalité pour touTEs continuera ainsi que le refus de capituler devant ces politiques racistes qui laissent à la rue des milliers de réfugiéEs. La riposte s’organise pour dénoncer ce nouveau méfait.

« Nous sommes prêts à manifester indéfiniment » : en Irak, la mobilisation contre le gouvernement reprend dans le sang

En Irak, dans des conditions de répression terribles (déjà 150 morts depuis début octobre), un mouvement populaire de contestation, dont beaucoup de jeunes au chômage, dénonce la corruption de la classe politique,… comme au Liban.

Publié sur lemonde.fr

« Nous sommes prêts à manifester indéfiniment » : en Irak, la mobilisation contre le gouvernement reprend dans le sang

Au moins quarante personnes ont été tuées lors de rassemblements à Bagdad et dans le sud chiite du pays, vendredi, pour dénoncer le gouvernement, les milices chiites et, à travers elles, l’Iran.

Par   Publié hier à 03h15, mis à jour à 10h38

C’est dans une violence sans commune mesure qu’a repris, vendredi 25 octobre, le mouvement de contestation contre le pouvoir en Irak. Après une semaine de manifestations au début du mois, qui avaient fait 157 morts et plus de 6 000 blessés, et trois semaines d’une trêve implicite ­durant le pèlerinage chiite de l’Arbaïn, des milliers d’Irakiens, des jeunes hommes pour la ­plupart, se sont à nouveau réunis à Bagdad et dans les villes chiites du sud du pays pour dénoncer la corruption et l’incurie de la classe politique. Plus de 40 personnes ont été tuées et 2 300 autres blessées, selon des sources de sécurité et la Com­mission irakienne des droits de l’homme.

Les manifestations avaient débuté dans une atmosphère bon enfant, jeudi soir. Aux cris de « tous des voleurs », les manifestants avaient commencé à affluer place Tahrir, à Bagdad, pour réclamer « la chute du régime ». Dans la nuit et toute la journée de vendredi, les forces de sécurité leur ont opposé des barrages de gaz lacrymogènes, de balles assourdissantes et des tirs de sommation pour les empêcher d’accéder à la zone verte, le quartier ultrasécurisé qui réunit les institutions du pays et les représentations étrangères. Au moins huit personnes ont été tuées, dont plusieurs touchées à la tête par des cartouches de gaz lacrymogènes.

Le ministre de l’intérieur, Yassin Al-Yasseri, était pourtant venu sur l’emblématique place du centre de Bagdad, dire aux manifestants que les policiers les protégeraient. Dans une allocution télévisée après minuit, le premier ministre, Adel Abdel Mahdi, avait assuré que la liberté de manifester serait garantie, mais qu’aucune violence ne serait tolérée. « Où sont les snipers, oh Adel ? Dans ma poche ? », l’interpellaient, moqueurs, de jeunes hommes, en dénonçant les écueils du rapport d’enquête gouvernemental sur les violences de début octobre.

Publié sur huffingtonpost.fr

En Irak, les manifestations anti-gouvernement font 40 nouveaux morts

Le mouvement social qui a commencé au début du mois en Irak ne faiblit pas. Alors que le parlement tente de trouver une sortie de crise ce samedi, des manifestations la veille ont fait 40 morts.

AFP
Le parlement irakien se penche ce samedi sur les revendications des manifestants, dont plus de 150 sont morts depuis début octobre. 

MANIFESTATION – La contestation se poursuit en Irak. Des centaines de personnes ont à nouveau manifesté ce samedi 26 octobre sur la place Tahrir à Bagdad, où les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour les disperser, avant une réunion du Parlement consacrée à leurs revendications.

Vendredi, les violences ont fait plus de 40 morts, majoritairement dans le sud de l’Irak. Nombre d’entre eux étaient des manifestants asphyxiés dans des incendies ou touchés par des balles alors qu’ils attaquaient des sièges de la puissante coalition des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, premier allié du gouvernement du Premier ministre Adel Abdel Mahdi. Dans la nuit de vendredi à samedi, des incendies et des attaques ont été rapportés dans plusieurs provinces du sud du pays et des couvre-feux ont été déclarés.

La veille, le Premier ministre avait indiqué qu’aucune violence ne serait tolérée.

Samedi, les forces de sécurité ont à nouveau tenté de repousser les manifestants, majoritairement des jeunes et sans emploi, massés aux abords de la place Tahrir et du pont al-Joumhouriya qui mène à la Zone verte où siège le Parlement, en tirant des grenades lacrymogènes ou assourdissantes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les manifestants réclament des changements radicaux: une nouvelle Constitution et une classe politique renouvelée dans le 12e le plus corrompu au monde.

Le grand ayatollah, qui passe pour faire et défaire les Premiers ministres, a lui aussi appelé à des réformes et à la fin de la corruption, l’une des revendications premières des manifestants.

Le gouvernement promet des changements

Ce matin, les députés doivent “discuter les revendications des manifestants, les décisions du Conseil des ministres et la mise en oeuvre des réformes”, selon l’ordre du jour de la séance fixée à 10H00 GMT au siège du Parlement dans la Zone verte.

Les autorités ont promis d’engager des réformes quand le premier épisode de la contestation sociale s’est soldé par plus de 150 morts, quasiment tous des manifestants, entre le 1er et le 6 octobre.

Jusqu’ici, le Parlement a été paralysé par les divisions, et les séances précédentes, qui devaient mener à un remaniement ministériel maintenant annoncé pour la semaine prochaine, ont dû être annulées ou levées avant leur fin faute de quorum.

Juste après la reprise jeudi soir de la contestation, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi s’est adressé dans la nuit à la nation plaidant pour des réformes, notamment du système d’attribution des postes de fonctionnaires.

Dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans, il a aussi appelé à abaisser l’âge légal des candidats aux élections pour favoriser le renouvellement d’une classe politique conspuée dans la rue et accusée de corruption.

Le président du Parlement Mohammed al-Halboussi a annoncé samedi avoir rendu visite aux manifestants de la place Tahrir dans la nuit.

Au Chili contre l’injustice sociale et la répression, plus d’un million de manifestants à Santiago

Sur tous les continents, des peuples se soulèvent contre l’injustice, la corruption des dirigeants, la répression… Liban, Equateur, Chili, Algérie, Soudan, Irak, Hong-Kong,… Face aux politiques ultra-libérales qui provoquent souffrances et inégalités, face à la violence d’état, la LDH soutient les mouvements sociaux des peuples pour leurs droits humains: droit à la justice sociale, pour les libertés et la démocratie…

Au Chili la jeunesse est aux avants-postes de la mobilisation rejointe par les autres catégories sociales.

Publié sur francetvinfo.fr

Chili: un million de manifestants font pression sur le gouvernement

Les Chiliens ne relâchent pas la pression sur leur gouvernement. Vendredi 25 octobre, près d’un million de manifestants se sont rassemblés à Santiago, la capitale pour dénoncer les inégalités sociales. C’est historique.

Une marée humaine dans les rues de Santiago, la capitale chilienne. Les manifestants sont toujours plus nombreux. Un million, vendredi 25 octobre, décidés à maintenir la pression sur le gouvernement contre les inégalités sociales. « Ils ne nous écoutent pas, ils ont bouché leurs oreilles, alors voici la réponse, au final, ils ont provoqué la colère de beaucoup de citoyens« , explique une manifestante.

Une mobilisation qui s’amplifie

Il y a une semaine c’est l’augmentation du prix du ticket de métro qui a déclenché la colère : une mesure qui a été abandonnée par le gouvernement, mais d’autres revendications ont pris le relais. Retraites trop faibles, santé trop chère, réponse trop brutale des autorités.

« Ils nous tuent« , voila le message adressé à des militaires dans les rues par les manifestants. À leur tour, des routiers ont rejoint le mouvement de contestation vendredi 25 octobre. Le président conservateur Sebastián Piñera a bien concédé certaines mesures sociales, comme la housse du minimum vieillesse, mais sans réussir à ramener le calme pour l’instant.

Publié sur AFP

Chili: plus d’un million de manifestants mettent le gouvernement sous pression

Le gouvernement du président chilien Sebastian Pinera se trouvait vendredi plus que jamais sous pression: plus d’un million personnes ont défilé au Chili dans une mobilisation historique pour protester contre les inégalités sociales.

Une semaine après le déclenchement d’une vague de contestation sans précédent depuis des décennies dans un pays considéré comme un des plus stables d’Amérique latine, la mobilisation ne cédait pas.

La gouverneure de la région de Santiago, Karla Rubilar, a fait part de son « émotion » face à la participation massive à cette manifestation qui a réuni, selon elle, « plus d’un million de personnes à Santiago et différentes régions du pays ».

Auparavant, la mairie de Santiago a déclaré dans un tweet que, selon la police, « plus de 820.000 personnes » étaient rassemblées dans le centre de la capitale.

Dans sa première réaction, le président conservateur Sebastian Pinera a dit avoir « entendu le message » délivré par les manifestants.

« La foule, joyeuse et pacifique, défile aujourd’hui, avec des Chiliens qui demandent un Chili plus juste et solidaire, cela ouvre de grands chemins d’avenir et d’espérance », a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter. « Nous avons tous entendu le message », a-t-il ajouté.

Les manifestants, brandissant des drapeaux chiliens et entonnant des chants popularisés pendant la période de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), se sont rassemblés sur la Plaza Italia, devenue l’épicentre du mouvement de contestation, ainsi que dans plusieurs avenues adjacentes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Ce sera probablement le plus grand rassemblement de tous les temps », s’enthousiasmait Francisco Anguitar, 38 ans, un agent de développement en intelligence artificielle, dans le cortège de Santiago. « Nous demandons justice, honnêteté, éthique au gouvernement. Nous ne voulons pas le socialisme, le communisme, nous voulons moins d’entreprises privées, plus d’Etat », a-t-il ajouté.

Le premier effet de cette mobilisation, « c’est que nous n’aurons plus jamais à subir d’abus, plus jamais. Les gens sont prêts à faire le sacrifice, si nous devons tout arrêter pendant une semaine, un mois, nous allons le faire, peu importe ce que cela nous coûte », a déclaré Carlos Lazo, un retraité de 77 ans.

AFP / Martin BERNETTIManifestants brandissant le drapeau chilien à Santiago le 25 octobre 2019

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont également manifesté dans plusieurs autres grandes villes du Chili.

Alors qu’une grande partie du pays et la capitale restaient sous état d’urgence, avec 20.000 policiers et militaires déployés, la manifestation dans la capitale s’est déroulée globalement dans une ambiance festive.

Une atmosphère qui contrastait avec les violentes émeutes qui ont éclaté il y a une semaine, avec des saccages et des pillages de dizaines de stations de métro, de stations-service et de supermarchés.

Des incidents sporadiques ont eu lieu en fin de manifestation, avant l’application d’un septième couvre-feu nocturne — 23H00 à 04H00 (02H00-07H00 GMT) — pour les 7,5 millions d’habitants de Santiago.

Devant le palais présidentiel de La Moneda, les forces de l’ordre ont eu recours brièvement à des lances à eau, des gaz lacrymogène et des lanceurs de balle de défense pour disperser quelques manifestants, a constaté l’AFP.

– « Une deuxième transition » –

AFP / Nicolas RAMALLOManifestations au Chili

L’annonce mardi par M. Pinera d’une série de mesures sociales, dont une augmentation du minimum vieillesse, une hausse des impôts des plus riches, et un gel de la hausse de 9,2% de l’électricité, n’a pas eu l’effet escompté.

Plus déterminés que jamais, les protestataires ne relâchaient pas la pression sur le pouvoir chilien.

Dans la matinée, des centaines d’automobilistes et de chauffeurs routiers avaient participé à des opérations escargot sur les autoroutes qui relient Santiago au reste du pays pour protester contre les prix des péages, provoquant d’importants embouteillages, a constaté l’AFP.

« Nous, les petits transporteurs, nous sommes accablés par les prix des autoroutes (…) nous rejoignons la mobilisation », a déclaré à l’AFP Marcelo Aguirre, un chauffeur de 49 ans.

La question du prix du transport avait déjà été le détonateur de ce mouvement social inédit, lorsque les étudiants avaient appelé à protester contre une augmentation de plus de 3% du prix du ticket de métro dans la capitale.

Malgré la suspension de la mesure, la colère sociale n’est pas retombée. Le mouvement, hétérogène et sans dirigeants identifiables, s’est amplifié, nourri par le ressentiment face à la situation socio-économique et aux inégalités dans ce pays de 18 millions d’habitants.

L’énorme mobilisation de vendredi « constitue un point d’inflexion après trente années marquées par une dépolitisation croissante depuis 1989 », alors que commençait la transition démocratique mettant fin au régime d’Augusto Pinochet, a déclaré à l’AFP Marcelo Mella, politologue à Université de Santiago.

Le mouvement « interpelle les dirigeants politiques pour qu’ils impulsent des changements profonds dans le modèle de développement capitaliste. Une sorte de deuxième transition », a-t-il ajouté.