ISRAËL EXPULSE DE FORCE DES PALESTINIENS ET RÉPRIME VIOLEMMENT CEUX QUI LE DÉNONCENT

Publié le 12 mai 2021 sur amnesty.fr

Les forces de sécurité israéliennes ont utilisé de manière répétée une force injustifiée et excessive contre des manifestants palestiniens à Jérusalem-Est occupée. Des actes contraires au droit international. 

Autocollant pour plancher - forme de flèche - rouge  MERCREDI 19 MAI :  À 18H RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRÉFECTURE DE PERPIGNAN – EN SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN CONTRE LA RÉPRESSION SANGLANTE DE L’ÉTAT D’ISRAËL – À L’APPEL DU COLLECTIF 66 PAIX ET JUSTICE EN PALESTINE DONT LA LDH-66 EST MEMBRE

D’un côté, 840 Palestiniens ont été blessés en 4 jours. De l’autre, la police israélienne compte au moins 21 policiers et sept civils israéliens blessés.  

Depuis le début du ramadan, le 13 avril, les tensions n’ont cessé de croître alors que des Palestiniens manifestaient contre les restrictions israéliennes qui limitent leur accès à la porte de Damas, une des entrées principales de la vieille ville de Jérusalem. Le 26 avril, face aux manifestations persistantes, les autorités israéliennes ont levé les restrictions. En parallèle, la colère est également montée car quatre familles palestiniennes de Sheikh Jarrah (un quartier palestinien de Jérusalem-Est) étaient sous la menace d’une expulsion imminente au profit de colons israéliens.

Nous appelons les autorités israéliennes à mettre fin immédiatement aux expulsions forcées dans le quartier de Sheikh Jarrah et aux déplacements forcés de Palestiniens établis à Jérusalem-Est.  

DES PREUVES ACCABLANTES DE LA VIOLENCE DES AUTORITÉS ISRAÉLIENNES

Nous avons des preuves qui révèlent que les forces israéliennes ont recours à une force disproportionnée et illégale contre des manifestants palestiniens très majoritairement pacifiques, ces derniers jours. Parmi les personnes blessées lors des violences à Jérusalem-Est figurent de simples passants, ainsi que des fidèles venus à la mosquée pour les prières du Ramadan.  

« Je couvre les événements à Jérusalem depuis 10 ans […] et je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Tout le monde était une cible, j’aimerais dire que c’étaient des tirs aveugles, mais ce serait un mensonge. « 

Un journaliste palestinien

Ces violences mettent en évidence la volonté d’Israël d’étendre ses colonies illégales. Depuis plusieurs jours, les autorités israéliennes intensifient les expulsions forcées de résidents palestiniens à Sheikh Jarrah, afin de permettre à des colons israéliens de s’y installer . Ces expulsions bafouent de manière flagrante le droit international et pourraient s’apparenter à des crimes de guerre.  

LA MOSQUÉE AL AQSA PRISE D’ASSAUT

Entre le 7 et le 10 mai, plus de 470 Palestiniens ont été blessés lors de raids violents des autorités israéliennes contre la mosquée al Aqsa. Selon des témoins oculaires, et les vidéos et photographies de nos chercheurs, les forces israéliennes ont dispersé violemment des manifestants et des fidèles en tirant des projectiles de 40 mm et des grenades dans l’enceinte de la mosquée.  

« Ils savaient exactement qui et où ils visaient avec leurs balles et leurs grenades. La plupart des personnes ont été visées au niveau de la partie supérieure du corps (yeux, visage et torse). » 

Un journaliste palestinien

En réponse, les manifestants d’al Aqsa ont lancé des pierres et allumer des feux pour se défendre contre des forces israéliennes à cheval et en tenue antiémeute. Sur les 300 personnes blessés le 10 mai, 250 ont dû être hospitalisées et 7 sont dans un état critique.

Selon un autre témoin, les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes depuis les toits avant que d’autres unités ne prennent d’assaut l’esplanade des Mosquées depuis la porte des Maghrébins, dans la vieille ville.  

« Ils ont continué à avancer en repoussant les gens dans la mosquée al Aqsa, verrouillant [les portes] avec des chaînes métalliques […] puis brisant une fenêtre pour lancer des gaz lacrymogènes sur des personnes littéralement enfermées, avec peu de place pour respirer ou recevoir une aide médicale […] » 

un témoin de l’assaut de la mosquée al Aqsa

Ce témoin a également rapporté avoir vu les forces israéliennes battre des passants et arrêter des véhicules qui évacuaient des personnes blessées pour photographier celles-ci avant de les laisser partir. Il a lui-même reçu un tir au niveau du torse alors qu’il s’approchait d’un soignant blessé.  

DES EXPULSIONS MASSIVES ET ILLÉGALES DANS LE QUARTIER DE SHEIKH JARRAH

Nahalat Shimon International, une organisation de colons israéliens, a engagé des poursuites pour saisir les habitations de dizaines de familles à Sheikh Jarrah et les transférer à des groupes de colons. Depuis, quatre de ces familles sont sous la menace imminente d’une expulsion forcée. Pour rappel, le transfert forcé d’une population dans un contexte d’occupation est interdit par le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. 

Pour protester contre ces expulsions illégales, les Palestiniens de Sheikh Jarrah ont organisé des manifestations nocturnes. En réponse, les autorités israéliennes ont là aussi utilisé la force de manière excessive contre les manifestants pacifiques et les habitants du quartier : utilisation infondée de grenades assourdissantes et incapacitantes, recours injustifié à des canons à eau putride, arrestations arbitraires. 

« Sheikh Jarrah envoie un message au monde entier, y compris au Congrès américain, au Parlement britannique, au Parlement français, au Parlement européen et à la Cour pénale internationale : ce qui nous arrive est un crime de guerre. »

Nabil el Kurd, un des habitants menacés d’expulsion forcée à Sheikh Jarrah

Le 9 mai, des chercheurs d’Amnesty International ont été témoins d’une attaque perpétrée par les forces israéliennes, en l’absence de toute provocation, contre un groupe de manifestants pacifiques à Sheikh Jarrah. Ce groupe d’une dizaine de manifestants pacifiques scandait des slogans contre les projets imminents d’expulsion de familles palestiniennes. Ils étaient simplement là pour défendre leurs droits et pour appeler au respect du droit international. Les manifestants se trouvaient à au moins 10 mètres des forces israéliennes quand celles-ci se sont approchées à cheval, et ont frappé les membres du groupe pour les disperser. Un de nos chercheurs qui observait la manifestation a également été frappé. Les résidents ont été contraints à rentrer chez eux et cinq hommes ont été arbitrairement arrêtés. 

Au lieu de continuer à bafouer les droits des habitants et habitantes de Sheikh Jarrah et des personnes qui leur témoignent leur solidarité, les autorités israéliennes doivent immédiatement renoncer aux expulsions forcées prévues.  

FACE À CES CRIMES DE GUERRE, QUELLE SERA LA RÉPONSE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?

Il ne faut pas laisser Israël continuer à se livrer à des actes de violence aveugle contre des Palestiniens et Palestiniennes qui ne font que défendre leur droit d’exister et protestent contre leur déplacement forcé. Se contenter d’exprimer des préoccupations face au mépris total d’Israël pour ses obligations en vertu du droit international ne suffit pas. Il faut que ces violations flagrantes soient clairement et fermement dénoncées, y compris les déplacements forcés, l’expansion des colonies illégales et la répression brutale des personnes qui manifestent contre ces graves violations. 

Dans l’immédiat, nous appelons les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à se réunir en séance publique et le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient à informer les États membres. Nous appelons également toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à prendre toutes les précautions possibles pour éviter de blesser des membres de la population civile. Enfin la communauté internationale doit amener Israël à rendre des comptes pour les violations systématiques des droits humains qu’elle commet au regard du droit international.  

Autocollant pour plancher - forme de flèche - rouge  MERCREDI 19 MAI :  À 18H RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRÉFECTURE DE PERPIGNAN – EN SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN CONTRE LA RÉPRESSION SANGLANTE DE L’ÉTAT D’ISRAËL – À L’APPEL DU COLLECTIF 66 PAIX ET JUSTICE EN PALESTINE DONT LA LDH-66 EST MEMBRE

Colombie : de nouvelles manifestations au 15e jour de la crise sociale

Au moins 41 morts parmi la population et les manifestants et des centaines de civils blessés victimes des forces de répression de ce gouvernement autoritaire et criminel. Cette terrible répression, la pire dans l’histoire de la Colombie, avec de nombreux viols et actes de torture, fait suite à un vaste mouvement social pacifique avec la jeunesse à sa tête. Les manifestants réclament une politique plus sociale et demandent le retrait de la réforme de la santé, qui vise à restreindre l’accès universel à des soins de qualité. Ils souhaitent également des aides pour les entreprises qui ont souffert de la crise sanitaire, ou encore l’accès à une éducation gratuite pour tous. Ils dénoncent aussi  les abus des forces de l’ordre, accusées de recourir à la violence envers les manifestants.

Publié sur francetvinfo.fr le 13 mai 2021 avec AFP

Cette mobilisation est marquée par des violences meurtrières dans ce pays dont l’économie s’est détériorée avec la pandémie de Covid-19.

La colère ne faiblit pas. Des milliers de personnes manifestaient à nouveau en Colombie, mercredi 12 mai, au 15e jour d’une forte mobilisation sociale contre le gouvernement. Ce mouvement est marqué par des violences meurtrières dans ce pays dont l’économie s’est détériorée avec la pandémie de Covid-19.

Le président de droite Ivan Duque a rencontré, mercredi, des représentants des jeunes, qui sont en première ligne de la protestation, après avoir promis pour les plus modestes la gratuité des frais d’inscription à l’entrée dans les universités publiques.

« Je vais mettre toute mon énergie, toute ma capacité et toute l’équipe gouvernementale pour que ce processus [de négociation] se passe bien », a déclaré le président lors de cette rencontre avec des étudiants à Bogota.

Au moins 42 morts

Les affrontements, qui ont marqué certaines de ces journées depuis le 28 avril, ont fait au moins 42 morts, dont un membre des forces de l’ordre, selon le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits humains.

De son côté, le ministère de la Défense, dont relève la police en Colombie, maintient un chiffre de 849 agents blessés, dont douze par armes à feu, et 716 civils mais sans préciser le nombre de ceux blessés par balles.

Il s’agit des manifestations les plus sanglantes qu’ait jamais connues ce pays de 50 millions d’habitants, appauvri par la pandémie, qui a fait près de 79 000 morts. La Colombie est également confrontée à une recrudescence de la violence des groupes armés financés par le narco-trafic.

Colombie. Les disparitions forcées et violences sexuelles dont des manifestant·e s ont été victimes

Publié par Amnesty International sur amnesty.org

7 mai 2021, 13:08 UTC

En dépit de l’indignation croissante suscitée au niveau national et international, l’intervention militarisée et la répression policière déployées face à des manifestations très majoritairement pacifiques se poursuivent dans différentes villes de Colombie. La police a recouru à la force de manière disproportionnée et sans discernement, et le nombre de signalements de violences sexuelles et de disparitions forcées est alarmant, a déclaré Amnesty International vendredi 7 mai. Les disparitions forcées et les violences sexuelles imputées aux autorités sont des crimes de droit international pour lesquels n’importe quel État est habilité à mener une enquête et lancer des poursuites.

« Les autorités colombiennes doivent garantir le droit de réunion pacifique et s’abstenir de pointer du doigt et de réprimer les manifestations ayant lieu à travers le pays depuis le 28 avril. La garantie du droit à la vie et du droit à l’intégrité physique des personnes qui manifestent de manière pacifique doit être au cœur de l’action des autorités, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International.

Amnesty International a précédemment dénoncé certains agissements, comme par exemple lorsque les forces de sécurité ont employé des armes létales et à létalité réduite sans discernement. Malgré le tollé international provoqué par ces événements, l’organisation continue à recenser des cas graves de recours excessif à la force contre des manifestant·e·s. Après la vérification et l’analyse de séquences audiovisuelles, l’organisation a, par exemple, pu établir que des membres de l’unité antiémeutes de la police (ESMAD) ont tiré des grenades de gaz lacrymogène très près des manifestant·e·s à Cali. Dans un autre cas confirmé par Amnesty International, la police de Bogotá a utilisé une arme à feu contre une personne tandis que celle-ci fuyait. L’organisation a également reçu des signalements selon lesquels, le soir du 4 mai, dans le quartier Siloé de Cali, des manifestant·e·s ont été directement visés par des tirs d’arme à feu, et ont été victimes de menaces et d’actes de torture.

La garantie du droit à la vie et du droit à l’intégrité physique des personnes qui manifestent de manière pacifique doit être au cœur de l’action des autorités, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains. 

Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International

…/… (la suite sur le site)

SOS MEDITERRANEE : UNE MER DE HONTE (Non assistance des Etats face à la détresse des migrants)

NEWSLETTER – n°56 • 12 mai 2021

ÉDITO
Une mer de honte. Loin des radars, le drame évitable des naufrages en Méditerranée se poursuit et nous en sommes les premiers témoins.

Témoins du drame, lorsque nos équipes à bord de l’Ocean Viking, sillonnant désespérément la mer à la recherche de survivants, découvrent le 22 avril les restes d’une embarcation retournée et une douzaine de corps.

Témoins de la non-assistance des États, lorsque malgré les appels de détresse répétés de cette embarcation dès le 21 avril, aucun centre de coordination des secours maritimes n’a assumé sa responsabilité, aucune opération de recherche n’a été lancée par les marines nationales.

Témoins du silence mortel enfin. Pour ces 130 personnes disparues, point d’éditions spéciales, point de discours des dirigeant.e.s politiques, seule une homélie du pape qualifiant cette énième tragédie de « moment de la honte » et quelques communiqués.

Bénévoles, équipes en mer ou à terre, citoyen.ne.s mobilisé.e.s, nous ne nous résignons pas à cette indifférence et restons déterminé.e.s à agir.

Pour les 236 personnes secourues le 27 avril par nos équipes et les autres à venir, nous nous engageons à poursuivre notre action vitale de sauvetage en mer et notre interpellation des États européens.

Merci pour votre soutien en ces circonstances difficiles.

L’équipe de SOS MEDITERRANEE