Une cinquantaine de responsables internationaux appellent à accélérer l’adaptation au dérèglement climatique

Publié par lemonde.fr avec AFP le 7 septembre 2021

Les participants à un dialogue international décrivent les mesures à adopter, selon eux, lors de la conférence mondiale sur le climat (COP26), qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre.

Un dialogue, rassemblant une cinquantaine de responsables politiques et de spécialistes du climat et du développement, s’est tenu en présence de Ban Ki-Moon, président de la GCA, à Rotterdam, le 6 septembre 2021.

Une cinquantaine de responsables internationaux ont appelé, lundi 6 septembre, à accélérer la préparation aux effets du changement climatique comme les tempêtes, les inondations et les sécheresses extrêmes, rappelant que la plupart de ces phénomènes sont « tragiquement, déjà inexorables ».

Ces conséquences « mettront les gens, les communautés et l’économie mondiale en danger comme jamais auparavant et feront peser de nouvelles menaces majeures sur la biodiversité et la santé de l’homme », a souligné dans un communiqué le Centre mondial pour l’adaptation (GCA).

Fondé en 2018, le GCA est une organisation internationale destinée à accélérer l’adaptation du monde aux effets du changement climatique. Elle est présidée par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Lire aussi (Le Monde et AFP)  « Nous ne pouvons pas attendre que la pandémie de Covid-19 soit terminée pour réduire rapidement les émissions » de CO2 : l’alerte des principaux journaux médicaux

L’adaptation – comprenant systèmes d’alerte avancés, ajustements des infrastructures, améliorations agricoles – n’a, selon le GCA, pas bénéficié de la même attention, des mêmes ressources ni du même niveau d’action sur le terrain que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, laissant des communautés du monde entier exposées à une urgence climatique plus rapide que prévu.

« Les pays sont prêts pour une nouvelle ambition »

Un dialogue, rassemblant une cinquantaine de responsables politiques et de spécialistes du climat et du développement en présence de M. Ban et de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, s’est tenu, lundi, à l’occasion de l’inauguration à Rotterdam du siège du GCA.

Les participants – ministres, maires, chefs d’organisations internationales et banques de développement – ont décrit dans un communiqué les mesures à prendre, selon eux, lors de la conférence mondiale sur le climat (COP26) qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre, notamment la révision des plans d’adaptation pour lesquels les Nations unies se sont engagées à consacrer 100 milliards de dollars par an (environ 85 milliards d’euros).

« Les pays sont prêts pour une nouvelle ambition en matière d’adaptation, et sont également prêts pour un financement à grande échelle pour l’adaptation », a déclaré Ban Ki-moon.

Un récent rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a averti qu’une aggravation majeure des impacts climatiques surviendrait une décennie plus tôt que prévu, avec des changements sans précédent et certains irréversibles. Lire l’éditorial : Climat : été extrême, urgence absolue

Le monde a d’ores et déjà été confronté cette année à des événements climatique extrêmes : incendies spectaculaires en Grèce et en Turquie, feux de forêt en Sibérie et en Californie, famine à Madagascar, inondations exceptionnelles en Chine et en Allemagne, canicule record au Canada

Le soutien français aux artistes Afghans

Publié sur toutelaculture.com le 18 AOÛT 2021

Alors que les talibans prennent possession de Kaboul, la population civile, outre les artistes, fuit l’Afghanistan. Aujourd’hui, une partie du monde de la culture se mobilise pour les aider.  

Un contexte difficile

Cette toute nouvelle prise de pouvoir par les talibans fait trembler la capitale, le pays ainsi que la communauté internationale ; leur occupation de pouvoir précédente, de 1996 jusqu’en 2001, avait été marquée par une application violente de ce qu’ils disent être la loi islamique, dans sa vision la plus perverse et radicale.  

Pendant ce temps-là, en France, une trentaine d’institutions culturelles, dont des centres dramatiques nationaux,  ont remis aux mains des autorités une liste de cinquante-deux artistes à qui il faudrait venir en aide. Qui consisterait tout à la fois à l’accès aux billets d’avion, aux visas et aux logements. Des avions militaires ont par ailleurs été affrétés par le gouvernement français, puisque les vols commerciaux ont été interrompus. Le problème reste cependant l’accès des populations à l’aéroport, rendue difficile en raison du contexte actuel. Pour le moment, la France a exfiltré des diplomates ou Afghans ayant collaboré avec le pays. 

L’investissement des institutions et établissements culturels…

Le niveau de danger pour les artistes est pris en considération, notamment pour les femmes qui pourraient pâtir de la dureté d’un tel régime imposé par les talibans. Les artistes sont explicitement visés par ce groupe, qui nourrit une haine à l’égard de la culture et les exècrent. Ils ont d’ailleurs déjà proféré des menaces à leur égard, tout à la fois dans le passé et récemment, quand les créateurs ne sont pas physiquement attaqués ou tués. Il faut rappeler le cas de Khasha Zwan, humoriste et acteur de la région de Kandahar, visé car il aimait caricaturer les talibans. Celui-ci a été tué par lynchage fin juillet. Il est déjà devenu un symbole de la folie du nouveau régime à l’encontre des artistes. 

Maria Carmela Mini, directrice du festival Latitudes Contemporaines de Lille, a expliqué auprès de l’AFP « Nous avons établi une liste des artistes les plus en danger, en particulier des femmes qui font du théâtre. » Cette liste compte en tout et pour tout soixante-dix personnes, en incluant les familles desdits artistes. Carmela Mini mène d’une main de fer ce projet, plaide cette cause auprès du ministère de la Culture pour les aider à quitter l’Afghanistan mais aussi à s’insérer au sein de la société française. Selon ses dires, les ministères qui étaient présents lors d’une réunion organisée pour l’occasion, ont accepté de mettre en place une procédure de visa accéléré.

… de longue date

Des structures accueillent depuis longtemps les artistes exilés de tous horizons, dont des Afghans d’origine, en danger avant même l’arrivée des talibans. C’est notamment le cas de l’association L’atelier des artistes en exil, qui accueille essentiellement les artistes liés aux arts visuels, dont beaucoup de femmes afghanes artistes. Cette aide consiste en un accompagnement, une réinsertion, notamment à l’aide d’une résidence d’artistes installée dans Paris. Logés, pouvant créer librement, suivant des cours de français et aidés sur le plan juridique, psychologique et social, ils ont alors la possibilité de reprendre une vie normale sur notre territoire. Le MUCEM de Marseille a toujours travaillé sur l’accueil d’artistes en exil venant du monde entier. Ils ont lancé une mobilisation pour cette situation d’urgence, et soutiennent aujourd’hui l’Atelier des artistes en exil. Ils ont lancé un appel aux dons pour fournir des billets d’avions aux artistes fuyant les talibans. La campagne est en ce moment efficiente sur le site d’Helloasso. A l’heure où nous écrivons, il leur manque 30% de dons. D’autres établissements culturels se sont mobilisés et ont suivi ce mouvement d’aide : on y compte entre autres le FRAC, les Beaux-Arts de Marseille, l’ENSP d’Arles, le Centre photographique à Marseille. 

D’autres aides politiques

La maire de Lille a quant à elle souhaité accueillir des réfugiés afghans. Elle a réquisitionné des logements sur la ville qui seront mis à disposition des futurs arrivants, et a elle aussi alerté le ministère sur l’urgence de la situation. 

Un appel aux dons a par ailleurs été lancé par la ville. « La Ville de Lille et la Fondation de Lille lancent un appel aux dons ‘Accueil Afghans en danger’, dont les fonds permettront de prendre en charge les frais de rapatriement ainsi que les frais de vie quotidienne« , a adressé Aubry dans un communiqué le lundi 17 août. 

.@lillefrance est engagée pour l’accueil d’Afghans actuellement en danger dans leur pays. Je vous invite à répondre à l’appel aux dons de la @fondationlille : https://t.co/AvDzIJo5ce pic.twitter.com/9Raw7PICLd

— Martine Aubry (@MartineAubry) August 9, 2021

Elle a également interpelé Macron pour mettre en lumière l’urgence de la situation : « Monsieur le Président de la République. Que fait la France pour accueillir les Afghans en danger, au-delà du rapatriement réalisé de ceux qui avaient travaillé pour la France ? « 

SOS MEDITERRANEE : UNE MER DE HONTE (Non assistance des Etats face à la détresse des migrants)

NEWSLETTER – n°56 • 12 mai 2021

ÉDITO
Une mer de honte. Loin des radars, le drame évitable des naufrages en Méditerranée se poursuit et nous en sommes les premiers témoins.

Témoins du drame, lorsque nos équipes à bord de l’Ocean Viking, sillonnant désespérément la mer à la recherche de survivants, découvrent le 22 avril les restes d’une embarcation retournée et une douzaine de corps.

Témoins de la non-assistance des États, lorsque malgré les appels de détresse répétés de cette embarcation dès le 21 avril, aucun centre de coordination des secours maritimes n’a assumé sa responsabilité, aucune opération de recherche n’a été lancée par les marines nationales.

Témoins du silence mortel enfin. Pour ces 130 personnes disparues, point d’éditions spéciales, point de discours des dirigeant.e.s politiques, seule une homélie du pape qualifiant cette énième tragédie de « moment de la honte » et quelques communiqués.

Bénévoles, équipes en mer ou à terre, citoyen.ne.s mobilisé.e.s, nous ne nous résignons pas à cette indifférence et restons déterminé.e.s à agir.

Pour les 236 personnes secourues le 27 avril par nos équipes et les autres à venir, nous nous engageons à poursuivre notre action vitale de sauvetage en mer et notre interpellation des États européens.

Merci pour votre soutien en ces circonstances difficiles.

L’équipe de SOS MEDITERRANEE