Rassemblement à Perpignan le samedi 19 décembre à 14h Allée Maillol, contre la loi « Sécurité globale »

La coordination #StopLoiSécuritéGlobale 66 appelle à une nouvelle mobilisation samedi 19 décembre 2020 contre la proposition de loi « Sécurité globale ». Elle prendra la forme d’un rassemblement à Perpignan, à 14 heures, allées Maillol.

Depuis un mois, la coordination #StopLoiSécuritéGlobale exige le retrait de la proposition de loi « Sécurité globale » et du Schéma national de maintien de l’ordre. Ce sont encore une fois les citoyen.ne.s qui protègent les libertés publiques fondamentales et essaient d’écarter toute tentative de surveillance de masse.

C’est pourquoi la coordination #StopLoiSecuriteGlobale 66 appelle à poursuivre la mobilisation jusqu’à son retrait définitif. Les dispositions de cette loi scélérate sont liberticides. La situation sera en outre aggravée avec les 3 décrets de fichage de masse qui vont bientôt rentrer en application, intitulés « Prévention des atteintes à la sécurité publique ». C’est bien une politique d’ensemble qui porte atteinte aux libertés et aux droits des citoyenne.s qu’il faut stopper.

Vendredi 27 novembre, samedi 28 novembre, jeudi 3 décembre, samedis 5 et 12 décembre, les manifestantes et manifestants ont exercé leurs droits les plus fondamentaux, en France et dans les Pyrénées-Orientales.

Rendez-vous samedi 19 décembre à Perpignan, à 14h dans le bas des allées Maillol, face au cinéma Castillet.

Pour dire non à l’amplification de la mise en place d’un système liberticide ! Non à la réduction des libertés de s’exprimer et de revendiquer !

la Coordination #STOP LOI SECURITE GLOBALE 66 (16-12-20)

60 000 MANIFESTANT-E-S CONTRE LES TEXTES LIBERTICIDES EN FRANCE, DES INTERPELLATIONS ARBITRAIRES À PARIS

6Communiqué commun signé par la LDH

Une soixantaine de mobilisations contre la proposition de loi « Sécurité globale » rythment encore cette fin de semaine dans tout l’Hexagone. Au moins 60 000 personnes ont marché ce samedi 12 décembre. Plus de 150 villes, des métropoles jusqu’aux localités plus modestes, ont déjà connu au moins un rassemblement depuis le 28 novembre, grâce au tissu associatif, syndical et politique sur lequel repose encore la vitalité démocratique de ce pays. Nous nous en félicitons.

Toutefois, comme nous le redoutions, la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d’organisations et autorisée par la préfecture de police, s’est transformée en souricière.

Nombre d’observateurs ont constaté ce samedi 12 décembre dans la capitale des dérives inadmissibles liées à un déploiement policier et militaire brutalisant et attentatoire au droit de manifester : interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal, gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d’infractions pénales dévoyées, refus de contacter l’avocat désigné par les gardés à vue… Une fois encore, journalistes comme manifestant·e·s ont été pris pour cibles. Le pouvoir exécutif a donné à voir sa détermination à mater toute contestation.

A Lyon et à Caen, des pratiques semblables ont été relevées.

Ne nous y trompons pas : le total des interpellations mis à jour en direct sur le compte Twitter du ministre de l’Intérieur dissimule trop souvent des procédures arbitraires. Les témoignages affluent et concordent en ce sens. Le récit gouvernemental repose sur des chiffres artificiellement gonflés. Cette manipulation a déjà été employée le 1er mai 2018 ou pendant le mouvement des Gilets jaunes.

Le pouvoir cherche à nous décourager, mais il n’y parviendra pas !

Nos organisations constatent que l’offensive contre nos libertés fondamentales se poursuit. Les trois décrets du 2 décembre 2020 élargissant les possibilités de fichage des militants et de leur entourage jusqu’aux enfants mineurs ainsi que de leur santé ou de leurs activités sur les réseaux sociaux seront contestés en justice. La loi dite « Séparatisme » représente un autre coin enfoncé contre les libertés.

C’est du jamais vu en France. Nous glissons lentement mais sûrement vers un régime autoritaire, un Etat illibéral, un Etat de police. Moins les politiques de ce gouvernement apparaissent comme légitimes, plus celui-ci utilise la répression et l’étouffement des libertés pour les imposer.

Paris, le 13 décembre 202

Premières organisations signataires : Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) – Association des cinéastes documentaristes (Addoc) – Attac – Black Robe Brigade – Collectif Kelaouiñ – Confédération générale du travail (CGT) – Droit au logement (DAL) La Quadrature du Net (LQDN) – Ligue des droits de l’Homme (LDH) – Politis – Profession : pigiste – Reporters en colère (REC) – Scénaristes de Cinéma Associés (SCA) – Société des personnels de l’Humanité – Société des réalisateurs de Films (SRF) – Syndicat de la magistrature – Syndicat national des journalistes (SNJ) – Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) – Union des Clubs de la Presse de France et francophones – Union syndicale Solidaires – Union des Clubs de la Presse de France et francophones (UCP2F) –

Rencontre Sissi/Macron à Paris: les ventes d’armes passent avant les droits humains

Le bilan de la réception du dictateur Sissi par Macron est une insulte aux droits humains. La politique de la France continuera à privilégier le partenaire économique (l’Egypte du dictateur Sissi) pour lequel la France a le triste palmarès de premier exportateur d’armes. Macron a effectivement déroulé le tapis rouge à Al-Sissi pour le remercier d’avoir gracieusement libéré trois personnes qui n’auraient jamais dû passer une minute en détention et alors que plus de 60 000 autres continuent de croupir en prison…Les exécutions de masse, les disparitions forcées et la torture généralisée continuent. Rappelons que Marine Lepen qui a rencontré le général Sissi en Egypte en 2015 soutient activement le dictateur.

Publié sur fidh.org le 9/12/2020

Tribune : « Jamais dans l’histoire de l’Egypte moderne, il n’y a eu autant d’avocats, de militants des droits humains et de syndicalistes arrêtés »

L’Egypte d’Al-Sissi est un facteur régional de déstabilisation sécuritaire soulignent, dans une tribune au « Monde », Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains, Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme et Bahey Eldin Hassan, directeur de l’Institut du Caire pour les études des droits de l’Homme.

La visite d’Al-Sissi à Paris intervient alors que la pire répression de l’histoire moderne de l’Egypte s’abat sur ses libertés. La récente arrestation de trois membres de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (Egyptian Initiative for Personal Rights, EIPR), organisation membre de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), et la décision d’inscrire deux défenseurs des droits humains de renom, Mohamed Baqer et Alaa Abdel Fattah, sur la liste des terroristes, ne sont que les derniers chapitres du plan de répression d’Al-Sissi contre son propre peuple.

L’indignation consécutive à l’arrestation des membres de l’EIPR s’est répandue dans le monde comme une traînée de poudre, du secrétaire général des Nations unies à l’actrice américaine Scarlett Johannson, en passant par les autorités françaises et l’administration américaine entrante. Le 3 décembre, nous apprenions que les trois membres de l’EIPR, nos camarades, étaient relâchés après trois semaines d’angoisse. Ils restent poursuivis pour « adhésion à un groupe terroriste », « utilisation d’un compte de réseau social pour diffuser de fausses nouvelles » et « diffusion de fausses nouvelles ».

Deux leçons peuvent être tirées de cette nouvelle : la première, que la pression internationale forte, coordonnée, unifiée, fonctionne. La deuxième, que nous sommes toujours à la merci du général Al-Sissi.

Tortures, exécutions, disparitions
Jamais dans l’histoire de l’Égypte moderne, il n’y a eu autant d’avocats, de militants des droits humains et de syndicalistes arrêtés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, que ce soit l’expression d’une opinion, la participation à une réunion, à une manifestation pacifique ou, tout simplement, l’exercice de leurs métiers d’avocat, de journaliste ou de médecin.

Derrière la destruction d’un tissu social essentiel se profile un État autoritaire, dirigé par une junte militaire qui n’est pas disposée à dialoguer avec ses citoyens. Les exécutions de masse, les disparitions forcées et la torture généralisée sont les seuls outils utilisés par le régime pour interagir avec les Égyptiens.

Le système judiciaire égyptien a été qualifié de « parodie de justice » par les Nations unies. Sans parler des attaques contre les droits des femmes, des personnes LGBTI + [les personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres ou intersexes et tous les autres], de la corruption généralisée et de la militarisation de l’économie. Autant d’entorses aux principes fondamentaux qui fragilisent la stabilité même du pays dans la région.

La répression orchestrée par le général Al-Sissi est largement documentée par les ONG, les journalistes et la société civile dans son ensemble. Tout comme la potentielle complicité des États occidentaux tels que la France, qui vend à l’Égypte du matériel de surveillance qui a pu servir à traquer les opposants, des blindés Sherpa et camions MIDS Renault vus dans les rues du Caire en 2013. Il y a deux ans, nos organisations ont documenté une éventuelle utilisation d’armes françaises dans des violations des droits humains.

Une armée équipée
Très récemment, un rapport parlementaire reconnaissait les risques posés par les contrats d’armements passés avec le régime égyptien, errements dénoncés depuis longtemps par les ONG. Des élus de la majorité se sont aussi émus du sort des prisonniers politiques en Égypte. Les pratiques des gouvernements français successifs face au général égyptien interrogent jusque dans les cercles les plus proches du pouvoir.

Aujourd’hui, la machine répressive du général Al-Sissi continue de fonctionner. Et elle continuera tant que son armée sera équipée. Tant que l’aide économique sera versée et que les « dangereux terroristes » (lire : les défenseurs des droits humains) resteront enfermés.

Si la réponse française s’en tenait à dérouler le tapis rouge à Al-Sissi pour le remercier d’avoir gracieusement libéré trois personnes qui n’auraient jamais dû passer une minute en détention et alors que plus de 60 000 autres continuent de croupir en prison, cela équivaudrait à un feu vert aux autorités égyptiennes qui croiraient que la répression n’a qu’un coût politique très faible.

La France doit se poser en championne des droits. Monsieur Macron, vous devez exiger d’Al-Sissi des gages en échange de cette visite à Paris et, avant tout, la libération des prisonniers de conscience. Vous devez suspendre la coopération économique et militaire tant que la situation des droits humains ne s’améliore pas. Dans le cas contraire, la France aura permis au général Al-Sissi de briller dans les rues de Paris, tandis que les droits humains plongent l’Égypte dans les ténèbres.LIRE LA SUITE