Pierre Tartakowsky au journal de 13h de France Inter

p10003521Pierre Tartakowsky, nouveau président de la Ligue des droits de l’Homme, est intervenu ce mercredi 21 septembre au journal de 13h de France Inter, à propos de l’exécution probable de Troy David et des propos d’Arno Klasfeld sur la politique du chiffre en matière d’immigration.

Vous pouvez l’écouter ici : journal du 21/09/2011, et lire l’article du Monde ici.

Après le Taser, « les grenades assourdissantes » ?

Utilisées par les forces de l’ordre contre certaines manifestations, les armes acoustiques n’ont fait l’objet d’aucun débat public en France. Dans son livre Le Son comme arme, Juliette Volcler dénonce cette opacité.

Le Monde publie ce mardi 20 septembre un article détaillé et documenté sur cette arme, qui a été introduite discrètement dans l’arsenal des armes de défense de la police par le ministre de l’intérieur en 2004. Ministre de l’intérieur qui s’appelait Nicolas Sarkozy, sans qu’aucun test indépendant n’ait pu évaluer leur dangerosité.

Lire l’article du Monde.

Voir la 4ème de couverture du livre de Judith Volcler.

Voir la version simplifiée gratuite de l’ouvrage.



Inculpé parce qu’il ramasse les ordures que le service de voirie ne collectait plus

On atteint là, au choix, le sommet de l’ignoble, d’ubuesque, du ridicule.

Serge Guichard, président d’une association de solidarité avec les Roms, a organisé et participé au nettoyage des abords d’un campement de Roms, où les services de nettoyage municipaux n’intervenaient plus. Lui et ses amis ont rassemblé les ordures dans des sacs poubelle, qu’ils ont déposés le long de la route, pour que les services de voirie puissent les enlever.

Que croyez-vous qu’il arrivât ? Serge Guichard est inculpé pour « dépôt d’immondices sur la voie publique ».

Comme le souligne très justement son comité de soutien (il risque une peine de prison et une forte amende), ce qui compte c’est de dire dans la même phrase, « Roms », « ordures » et « délinquants ».

Lisez ci-dessous le communiqué de son comité de soutien, et signez la pétition !

Inculpation de Serge Guichard : quand le ridicule rejoint l’ignoble…

Serge Guichard, président de l’Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms, membre du réseau Romeurop, est assigné au pénal et risque de la prison ainsi qu’une amende pour avoir organisé, avec d’autres associations dont la LDH de l’Essonne et les familles Roms, un nettoyage complet du terrain au bidonville de Moulin Galant qu’elles habitent.

Cette action fut menée le samedi 26 mars afin de protester contre le fait que les autorités responsables n’assuraient plus, depuis des mois, la collecte des ordures. Les sacs furent en fin d’opération placés en bordure de la voie publique, à disposition des services d’enlèvement. (http://www.romeurope.org/-Essonne-.html ).

D’où l’incrimination dont est victime Serge Guichard : « dépôt d’immondices sur la voie publique ». Où l’on voit que la vérité des faits s’efface sous le prononcé des mots : ce qui compte c’est de dire dans la même phrase, « Roms », « ordures » et « délinquants ». Et pourtant l’action a payé : quelques semaines plus tard, les poubelles étaient  ramassées comme il se doit, normalement. Où est dès lors la délinquance ?

A chaque opération du gouvernement en matière de traitement des étrangers, on ne peut que constater l’approfondissement d’une politique de discrimination, de mise à l’écart, de stigmatisation aux fins de répondre aux supposés souhaits de sécurité des populations. En clair il s’agit de chevaucher le tigre des idées d’extrême droite pour tenter de retrouver la base électorale qui permettrait la reconduction d’un Sarkozy, dont le camp est en voie de liquéfaction.

L’inculpation de Serge Guichard démontre par l’absurde qu’il s’agit d’une politique systématique de désignation des allogènes dans une blanche société française fantasmée et d’une criminalisation des opposants.

La LDH appelle tous les citoyens à :

  • exiger le respect des droits et la fin d’une poursuite judiciaire grotesque contre Serge Guichard ;
  • signer la pétition de soutien : (http://soutienasergeguichard.over-blog.fr);
  • participer au rassemblement de soutien le 22 septembre à 14h00, au tribunal de proximité, 1 rue de la patinoire, à Evry.

Carrefour market Loudéac : refus du travail du dimanche

Les salariés de Carrefour Market de Loudéac ont comme prévu refusé de travailler ce dimanche 18 septembre. Ils se sont installés devant l’entrée du parking du magasin, pour expliquer aux passants le sens de leur démarche, et ils ont reçu un bon accueil du public.

La section Loudéac centre Bretagne soutient leur mouvement pour la défense d’un droit fondamental, et plusieurs de ses membres ont participé à la manifestation.

Lire aussi ci-dessous le communiqué de la section du Parti socialiste de Loudéac, et l’article dans Ouest-France.

Ouverture de Carrefour Market Loudéac le dimanche matin : la section PS réagit

La section du parti socialiste de Loudéac réagit à la décision de la direction de Carrefour Market d’ouvrir le magasin de Loudéac le dimanche matin.

Une telle ouverture nuit gravement au principe du repos du dimanche, seule journée de la semaine durant laquelle les salariés peuvent se retrouver en famille et pratiquer des activités collectives (sport, loisirs, culture).

Dans une agglomération comme celle de Loudéac, cette ouverture aurait, de plus, des impacts très négatifs sur les commerces de centre ville et des communes alentour.

Il y a quelques mois, les députés UMP avaient tenté de faire voter une loi libéralisant l’ouverture des commerces le dimanche. A l’époque, une large partie de la population, dont le parti socialiste, avait clairement exprimé sa désapprobation.

Aujourd’hui, nous continuons à nous y opposer fermement et appelons tous ceux qui avaient combattu cette loi à nous rejoindre pour demander à la direction de Carrefour Market de revenir sur sa décision.

Avec Guéant, 200 jours de campagne électorale pour donner la nausée

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme :

De déclarations en petites phrases, de projets en promesses, c’est l’évidence : le gouvernement entend mobiliser de grandes peurs, xénophobes et sécuritaires pour scander les campagnes électorales à venir, et pour préparer des alliances aussi dangereuses que nauséeuses. Face aux crises montantes, face aux oukases des agences de notation et des « marchés », il a choisi ses cibles et ne cesse depuis la rentrée de les désigner à une vindicte populaire supposée réceptive. Après avoir qualifié les heureux « bénéficiaires » du RSA de fraudeurs, agité la perspective d’un énième  fichier pour traquer les supposés fraudeurs à l’assurance maladie, il justifie l’espionnage illégal d’un journaliste par un service de police et indique que la « communauté  comorienne de Marseille » est facteur de délinquance, rien de moins ! Adossé à sa politique du chiffre, il réquisitionne en dehors de tout cadre légal un tramway parisien pour « éloigner » des familles roms et place – toujours illégalement – des enfants en rétention. Car un enfant expulsé, c’est une unité de plus dans la statistique…

Pour faire bonne mesure, il exhume une proposition rancie d’encadrement des jeunes délinquants par des militaires à la retraite et promet trente mille places supplémentaires de prison. Trente mille places qui seront, n’en doutons pas, immédiatement occupées, venant alimenter l’état structurel de surpopulation carcérale.

Ces gesticulations et cette hyper agitation, dont Claude Guéant assure la mise en scène afin de laisser Nicolas Sarkozy peaufiner une image censée être présentable de candidat à la présidentielle, est le signe d’une certaine impuissance. Mais elle est extrêmement inquiétante. La réactivation des thèmes xénophobes, la chasse aux pauvres ont bien évidemment à voir avec la promesse d’une austérité renforcée et présentée comme seule solution à la crise financière. Cette politique de boucs émissaires, qui vise à opposer les « étrangers » aux Français, les « vrais français » à d’autres qui le seraient moins, les « fraudeurs » aux « bons pauvres », les jeunes aux moins jeunes, se déploie sur un fond d’affaires qui ne cessent de surgir et resurgir, alimentant un dégoût de la chose publique et de l’investissement citoyen… Tout cela confirme s’il en était besoin, le lien étroit entre droits civils et sociaux, entre agressions sociales et reculs des droits, des libertés.

Cette situation peut conduire au pire. Elle implique qu’on lui oppose la perspective d’une société de solidarité, solidement campée sur le principe d’égalité républicaine. C’est pourquoi la LDH entend redoubler d’efforts dans les jours à venir pour porter à la connaissance du plus grand nombre les propositions portées par le « Pacte pour les droits et la citoyenneté » dont elle est signataire avec quarante-neuf autres organisations associatives et syndicales. Il s’agit bien, face à la montée des agressions et des périls, face à l’organisation de la déliquescence démocratique, d’opposer la force d’un  ensemble de propositions crédibles, tangibles, dessinant les valeurs d’une autre société, égale, solidaire et, sur ces bases, d’engager le débat avec les forces politiques et leurs candidats, avec l’opinion publique.

Hortefeux : coupable, mais relaxé

Photo Rue 89

Ajout dimanche 18 septembre : un article de Maître Eolas sur le sujet.

C’est un des paradoxes de la justice : on peut être coupable, mais relaxé. C’est ce qui arrive à Hortefeux. La cour d’appel a reconnu qu’il avait tenu des propos racistes quand il avait déclaré « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes». Mais elle n’a pas reconnu le caractère public de cette déclaration, et par conséquent, s’agissant de propos privés, les faits se transforment de délit en contravention. Conséquence : e MRAP n’était pas habilité à se porter partie civile, et le tribunal ne peut donc pas juger.

Le tribunal est pourtant sévère. Se livrant à une explication de texte approfondie, il déclare : Tout en concluant à une irrecevabilité des poursuites, la cour d’appel ne se prive pas de disséquer les paroles de l’ancien ministre en se montrant sévère à son égard.

Ainsi l’emploi du mot «prototype», qui revient à considérer «toutes les personnes d’origine arabe comme pratiquant les préceptes de la religion musulmane», «témoigne d’un évident manque de culture» de Brice Hortefeux, estiment les juges.

Le ministre s’offre ainsi «un malheureux trait d’humour» au prix de «schémas simplistes et quelque peu réducteurs».

«Désagréable», l’expression «ça ne va pas du tout» n’est pas pour autant outrageante, poursuivent les juges.

«Il en est autrement des seconds propos poursuivis», observent-ils concernant la fameuse phrase «Quand il y en a un, ça va…»

Ce propos «qui vient conforter l’un des préjugés qui altèrent les liens sociaux est outrageant et méprisant à l’égard de l’ensemble du groupe formé par les personnes d’origine arabe stigmatisées du seul fait de cette appartenance, ce qui le rend punissable», assène la cour.

Le MRAP a décidé de se pourvoir en cassation.

Lire l’article complet dans Libération.

Carrefour Loudéac : non à l’ouverture le dimanche

Les personnels du magasin Carrefour de Loudéac se mobilisent : la direction veut l’ouvrir le dimanche matin.

Plusieurs questions se posent, et les personnels les posent :

  • que deviendront les petits commerces du centre ville ? en leur supprimant le seul jour sans concurrence, on peut le deviner.
  • quelle sera la réponse des concurrents ? sans aucun doute l’imitation.
  • quel moyen les personnels auront-ils de refuser de travailler le dimanche ? cette mesure devrait être basée sur le volontariat, mais…

Les personnels de Carrefour Market appellent donc à un rassemblement dimanche 18 septembre, à partir de 8h30, pour les soutenir dans leur lutte. Voici le tract qu’ils distribuent (cliquer sur les deux images pour les agrandir) :



Claude Guéant : l’infamie

La fédération des Bouches-du-Rhône de la Ligue des droits de l’Homme a publié le communiqué suivant, après les propos du ministre de l’intérieur, Claude Guéant, sur les Comoriens :

L’infamie.

C’est le seul terme qui convient aux allégations odieuses exprimées par le Ministre de l’Intérieur stigmatisant la communauté Comorienne de Marseille.

Avant-hier les boucs émissaires se nommaient « jeunes arabes des banlieues » ou encore « gens du voyage » hier « Roms » aujourd’hui « Comoriens » et demain ? Mais où va-t-il s’arrêter dans cette dénonciation insupportable et xénophobe.

L’importante communauté Comorienne de Marseille est, rappelons-le, présente dans notre ville depuis plus de trente ans, pour la plupart, originaire de Mayotte (département français) et donc citoyens français. Le plus souvent pauvres, ils constituent une main d’œuvre surexploitée, très souvent regroupée dans les quartiers périphériques et sont eux aussi victimes d’actes xénophobes. Rappelons l’assassinat du petit Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du Front National.

La Fédération départementale de la Ligue des Droits de l’Homme tient à manifester son soutien sans réserves aux Marseillais Comoriens et à toutes les victimes de racisme.

Elle exige la démission immédiate du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, xénophobe récidiviste, qui par ses propos, a foulé au pied les valeurs républicaines.

Marseille le 13/09/2011.

Ces propos viennent après ceux que Guéant avait prononcés au sujet des Roms. A qui le tour demain ?

De nombreux journalistes dénoncent l’attitude de Guéant, qui n’hésite pas à falsifier les chiffres et à inventer des statistiques.

Vous pouvez lire le point de vue du sociologue Laurent Mucchielli sur le site de la section de Toulon.

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