Il faut sauver Troy Davis !

Troy Davis a été condamné à mort en Géorgie (USA). Il affronte pour la 4ème fois en 20 l’annonce de son exécution, programmée le mercredi 21 septembre prochain, alors que sa culpabilité est loin d’être établie. De nombreuses associations se mobilisent pour empêcher cette exécution, et une mobilisation mondiale est prévue le 16 septembre. Des rassemblements seront organisés ce jour-là à travers le monde, pour faire pression sur le comité des grâces de Géorgie. A notre niveau, nous pouvons agir en signant la pétition en ligne, sur le site d’Amnesty International.

Ci-dessous, l’appel lancé par les associations qui défendent Troy Davis, avec des liens pour davantage d’informations.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Paris, le 13 septembre 2011

N’EXECUTEZ PAS TROY DAVIS !

RASSEMBLEMENT VENDREDI 16 SEPTEMBRE 2011

Six organisations françaises relaient l’appel lancé depuis les Etats-Unis à une mobilisation de l’opinion publique mondiale, le 16 septembre 2011, dans la rue et sur le web, pour empêcher l’exécution de Troy Davis, fixée au mercredi 21 septembre prochain.

Après 20 ans passés dans le couloir de la mort en Géorgie (Etats-Unis), Troy Davis fait face pour la 4ème fois à l’annonce de sa date d’exécution alors que des doutes persistent sur sa culpabilité.

Afin d’éviter qu’une erreur irréversible ne soit commise, les organisations appellent les citoyens à les rejoindre lors des rassemblements à Paris et en région, et à interpeller le Comité des Grâces de Géorgie – ultime recours – pour qu’il commue la peine.

Pour sauver Troy Davis

RASSEMBLEMENT à PARIS

Vendredi 16 septembre à 19h place Stravinsky

(Fontaine Niki de Saint-Phalle, près du Centre Georges Pompidou – Paris 4ème)

Avec ACAT-France, Amnesty International France, le Collectif Mumia Abu-Jamal, ECPM, la FIDH et

la Ligue des Droits de l’Homme

Les organisations appellent également à agir en ligne :

en postant un tweet pour soutenir Troy Davis,

en signant la pétition en ligne adressée au Comité des grâces de Géorgie

Plus d’information sur www.amnesty.fr/troy-davis, dont 5 nouvelles vidéos sur l’enquête.

Porte-parole des organisations disponibles pour des interviews avant et pendant l’événement

Contacts presse

ACAT-France – Ophélie Latil 01 40 40 40 24 / 07 61 71 66 69

Amnesty International France – Aurélie Chatelard / Laure Delattre 01 53 38 65 77 – 65 41 / 06 76 94 37 05

Collectif unitaire national de soutien à Mumia Abu-Jamal – Jacky Hortaut 06 86 46 99 80

Ensemble contre la peine de mort (ECPM) – Raphaël Chenuil-Hazan 01 80 87 70 53

FIDH – Karine Appy/Arthur Mannet  06 48 05 91 57 / 06 72 28 42 94

LDH – Virginie Peron – 01 56 55 51 07

Bravo aux lycéens de Rostrenen !

Rosa Parks en compagnie de Martin Luther-King.

Les élèves de première bac pro services de proximité et vie locale et leurs enseignants ont entrepris de rechercher un nom pour le lycée professionnel de Rostrenen (22). L’objectif était de symboliser l’esprit des élèves qui viennent dans les sections du sanitaire, du social et de la sécurité. Jusqu’à présent, le lycée professionnel, ouvert en 1967, n’avait pas de nom, malgré plusieurs propositions faites dans les années précédentes. Après un travail de recherche, plusieurs propositions ont été faites à la communauté scolaire. Un vote majoritaire s’est porté sur le nom de Rosa Parks, une couturière noire américaine qui est devenue célèbre parce qu’un jour, dans un bus, elle a refusé de céder sa place à un passager blanc (source Ouest-France, 12 septembre 2011).

Bravo à ces lycéens !

Loin d’être une anecdote, ce refus de Rosa Parks a eu pour conséquence la naissance du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis, mouvement mené par le pasteur Martin Luther-King, et qui a débouché sur la suppression de la ségrégation raciale dans ce pays.

Un joli ouvrage lui est consacré dans la collection « Ceux qui ont dit non », chez Acte Sud. En voici la présentation par l’éditeur :

Depuis toujours, il y a dans le monde des hommes et des femmes qui ont su dire non à ce qui leur paraissait inacceptable… “En disant non, toute désarmée que j’étais, je restais en phase avec moi-même. Je ne cherchais nullement à être une citoyenne modèle, moi que la loi excluait du droit de vote, ainsi que de la liberté de boire à n’importe quelle fontaine, de m’asseoir à la place libre qui me faisait face, de me soulager dans les toilettes publiques… Contrairement aux humains, les animaux buvaient à la même source, quelle que fût la couleur de leur pelage. En Alabama, un écriteau surplombait nos fontaines : COLORED. Notre vie était la pancarte de la honte.” Parce qu’il est né au Tchad, et parce qu’il vit, écrit et publie depuis longtemps en France, Nimrod (1) prête sa voix avec une rage à peine contenue à Rosa Parks. La discrimination raciale, il la connaît bien, vieille ennemie qui guette sans cesse…

(1) Nimrod, est un poète, écrivain et essayiste tchadien.

Seine-Saint-Denis : vers le clash à propos des mineurs isolés

Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis, engage une partie de bras de fer avec l’Etat. Le problème ? Les mineurs étrangers isolés, demandeurs d’asile, dont l’Etat se désintéresse. Dès lors, c’est au conseil général, à travers sa compétence « aide sociale à l’enfance » qui en a la responsabilité. Mais les places d’hébergement, prévues pour les enfants français en difficulté, ne sont pas prévues pour ces adolescents, et leur accueil submerge les services du département. Claude Bartolone a donc décidé de mettre un terme à leur accueil. Du coup, ils sont pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse, dont ça n’est pas non plus le rôle : ces mineurs (une vingtaine), ne sont pas délinquants. Le ministère de la justice a demandé à la PJJ de mettre un terme à cet accueil, non conforme à sa vocation, déclare Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants du département, et spécialiste reconnu de la justice pour enfants. L’article est à lire dans Libération.

Les associations sont elles aussi confrontées à ce problèmes : trouver un hébergement aux demandeurs d’asile que l’Etat, qui doit les loger, se désintéresse, et c’est la solution qu’elles adoptent la plupart du temps. Sauf que cela renforce l’Etat dans son mépris des ses propres lois. Laisser les familles, souvent accompagnées de jeunes enfants ? L’Etat sait parfaitement que les associations n’oseront pas aller jusque là. La marge de manoeuvre est étroite, et le « chantage » de l’Etat de plus en plus insupportable. Politique du chiffre…

Esther a obtenu un titre de séjour

Excellente nouvelle ce matin : Esther A., que la section Loudéac centre Bretagne suit depuis mai 2010, lorsqu’elle a reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire français), a reçu un courrier de la préfecture l’informant qu’on lui accordait un titre de séjour « vie privée et familiale« .

L’histoire d’Esther est singulière. Congolaise (République du Congo, Congo Brazzaville), mariée à un Français d’origine congolaise lui aussi, elle a un enfant de 10 ans. Né de père français, cet enfant, qui a aujourd’hui 10 ans, est français, et il est scolarisé en France. Malgré cela, les services préfectoraux refusaient d’accorder un titre de séjour à Esther.

Depuis son arrivée en France, en octobre 2008, Esther vivait dans l’angoisse d’une arrestation, d’un placement en rétention et d’une expulsion vers le Congo.

François-Xavier Corbel, du service juridique de la Ligue des droits de l’Homme avait demandé à la préfecture des Côtes d’Armor, en mai dernier, d’accorder un titre de séjour à Esther en tant que mère d’un enfant français. C’est ce qui a été finalement fait. Et aurait dû être fait depuis son arrivée en France !

Arrêté à la sortie de la préfecture qui l’avait convoqué

Convoqué mardi en commission de titre de séjour, Ibrahim Sahin, un Turc sans-papiers demeurant à Lorient, a été arrêté dès sa sortie de la préfecture et placé en rétention. Lire l’article dans Le Télégramme.

Une technique bien éprouvée et fréquemment utilisée : on convoque les gens, et on prévient la police. Sauf que, dans l’immense majorité des cas, le juge des libertés annule la procédure et libère les personnes victimes de ces traquenards. Les exemples sont nombreux : site Avocats.fr, site RESF, par exemple.

En attendant, quel gâchis !

A qui le prix P.A.P.O.N. ?

Remise du « prix P.A.P.O.N »

(Prix Attribué Pour Obéissance Notoire)

Jeudi 8 septembre 2011 à 18h30

Allées Frédéric Mistral à Toulouse

L’Association pour l’Art et l’Expression Libres (A.A.E.L), avec le soutien de nombreuses organisations organise le jeudi 8 septembre 2011, à Toulouse, une cérémonie au cours de laquelle un jury remettra le « prix P.A.P.O.N » au Préfet de la République qui, sur directives gouvernementales, a procédé au plus grand nombre d’expulsions de sans papiers !

Afin d’être parfaitement équitables, et que tous les Préfets de la République aient leur chance, une distinction sera faite entre le territoire métropolitain et les départements et territoires d’outre mer. Un certain nombre d’accessits pourra également être décerné aux fonctionnaires préfectoraux pour leur zèle dans ces expulsions.

Il ne s’agit évidemment pas de faire des assimilations abusives avec des évènements passés, mais de clairement « tirer la sonnette d’alarme », une fois encore, sur des pratiques scandaleuses dont on sait à quoi elles peuvent conduire.

Le gouvernement a, ces dernières années, engagé une chasse sans merci contre des hommes, femmes et enfants… Ainsi il n’est pas de jour sans que l’on n’arrête dans la rue, l’on piège aux guichets des préfectures, l’on sépare des familles, l’on détruise des vies et des avenirs en enfermant, jugeant, embarquant, souvent manu militari, dans des bateaux des avions…

Des fonctionnaires de la République, n’écoutant que les ordres et la voix de leur maître, contribuent, par leur servilité et leur zèle, à cette politique inqualifiable… au premier rang de ces serviteurs, nos « héroïques » préfets, assistés de leurs directeurs de services.

Il n’était que temps de leur rendre l’hommage qu’ils méritent !

La cérémonie se déroulera, comme il se doit, au Monument de la Résistance de Toulouse en présence de citoyennes et citoyens afin que chacune et chacun soient témoins de leurs exploits.

Rendez vous le 8 septembre 2011 à 18h30

Allées Frédéric Mistral Toulouse

AAEL, Association pour l’Art et l’Expression Libres

Avec le soutien de : Réseau Education Sans Frontières 31 – La Cimade – Ligue des droits de l’Homme

Toulouse et Colomiers – REFI M-P ( Réseau Emploi Formation Insertion) – Comité de liaison intercollectifs pour le soutien aux sans papiers (CLIC) : Cercle des Voisins du Centre de Rétention de Cornebarrieu – Confédération Syndicale des Familles Haute Garonne – Resf 31 – Sans papiers de Cugnaux – Fonsorbes sans papiers – Tournefeuille sans papiers -…La Maison du Gabon, – le Cri 31 – SOS Racisme Toulouse – A.L.– Aget FSE – CNT Toulouse – UAT – EELV 31 et Midi-Pyrénées – Alters Echos – Collectif anti-OGM 31 – Comité de soutien aux Faucheuses et Faucheurs Volontaires du 31 – Le COUAC – l’ OEil du Silence – Brancaleone – Le réseau du coin – La Case de Santé – Confédération Syndicale des Familles 31

Racisme décomplexé : aujourd’hui, Marleix. Demain : ?

Photo Reuters

On avait la droite décomplexée. On a aujourd’hui la droite raciste décomplexée. Chaque semaine nous apporte son incident. Cette fois, c’est l’auteur du découpage électoral des législatives, M. Marleix, qui s’y colle. Il parle de Jean-Vincent Placé, candidat Europe Ecologie les Verts aux sénatoriales, comme de « notre Coréen national ». Immonde.

Mais pourquoi donc Jean-Vincent Placé, évidemment et normalement scandalisé par ce propos, s’est-il cru obligé de préciser: «  je suis Français depuis 34 ans et uniquement français» ? Pourquoi se sentir obligé de se « justifier », alors qu’on sort à peine de ce débat nauséabont sur la double nationalité ? Jean-Vincent Placé est Français, point barre. Et la façon dont il a acquis la nationalité française (naissance, adoption, naturalisation…) n’a strictement aucune  importance.

Idée fixe : l’UMP veut limiter le droit d’asile

Dessin paru sur le site de la CGT ADDSEA, http://cgtaddsea.wordpress.com/2008/10/

Bruno Le Maire, dans le programme qu’il a présenté devant l’université d’été de l’UMP, propose une nouvelle limitation du droit d’asile. Ce n’est pas une nouveauté, c’est une idée fixe de la droite. Le moyen trouvé : accélérer le traitement des dossiers, pour passer de 18 à 20 mois actuellement à 6 mois. Et derrière cette accélération souhaitée, une idée redoutable : « «Il faut faire en sorte que les demandeurs d’asile n’aient pas le temps de scolariser leur enfants et de trop s’installer» car après il serait d’autant plus difficile de leur donner une réponse négative. Et il sera d’autant plus facile de limiter la mobilisation des association.

Claire Rodier, juriste au Gisti (Groupe d’information et de soutien aux immigrés) a immédiatement réagi à cette proposition, qualifiant le choix d’une norme fixe (durée de traitement des dossiers) « d’absurde ». On peut lire sa réaction, ainsi que celle de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) dans l’article de Libération paru ce lundi 5 septembre.

Un cas exemplaire : la famille Gogitidze, à Blois

Communiqué de RESF  Blois :

« Dans une note de service début août, le préfet désigne les « Reconduites d’étrangers en situation irrégulière » comme l’« objectif prioritaire du second semestre de l’année 2011 », « conformément aux exigences du ministre de l’Intérieur ». La famille Gogitidze d’origine géorgienne, vit à Blois depuis juillet 2004. Elle a même possédé une carte de séjour pour trois mois en 2010.
Depuis leur arrivée, ils ont été accompagnés par les services sociaux et des bénévoles, et se sont conformés aux demandes faites par les autorités.
La mère a appris le français, et leur quatre enfants, de 6, 5 et 3 ans sont nés à Blois, les deux plus grands sont scolarisés.
Le mardi 30 août, à quelques jours de la rentrée des classes, cette famille est brutalement interpelée par la police : expulsés de leur logement, le père est conduit au commissariat. La mère, accompagnée par la police, est sommée d’aller chercher ses deux plus grands enfants.
Ceux-ci participent alors à des activités d’animation de la ville. Ils  doivent les interrompre en milieu de matinée, sous les yeux choqués du personnel municipal impuissant. La famille est rassemblée au commissariat de Blois. Les autorités prennent alors une décision choquante autant qu’inacceptable, et séparent cette famille : les enfants sont pris en charge par l’UPAS, et sont placés dans deux familles d’accueil. Gardé quelques heures au commissariat, le père est relâché, dans la rue, sans qu’on lui donne aucune indication sur le lieu où se trouvent sa femme ou ses enfants. La mère est envoyée en centre de rétention administratif à Paris. Grâce au travail de son avocat et au soutien du collectif de défense des sans papiers, elle est libérée vendredi en fin de matinée sur décision du juge des libertés, alors qu’elle était en route vers l’aéroport.
Elle est de retour à Blois dans la journée, sans logement, et se met à la recherche de ses enfants. Elle parvient à les avoir au téléphone dans la soirée, mais ceux-ci doivent rester dans leur famille d’accueil. Les parents sont convoqués au tribunal le mercredi 7, pour statuer sur le devenir des enfants, charge aux parents de fournir la preuve d’un logement.
Cette famille, qui vit parmi nous depuis maintenant 7 ans, représente-t-elle une menace pour la société ?
Ces enfants n’ont-ils pas le droit à leur famille, à l’école, et à toutes les conditions qui pourront leur permettre de vivre tranquillement  en France ? Mais peut-être que notre gouvernement considère t-il  qu’il faut leur supprimer ce droit?
Le préfet en tout cas n’hésite pas à faire appliquer les directives du Ministère de l’Intérieur .
Le collectif de soutien aux sans papiers et RESF 41 appellent tous ceux qui le peuvent à se rassembler mercredi 7 septembre à  partir de 17h30
place de la République pour soutenir cette famille et montrer notre indignation aux autorités.

Tramway de la honte : la LDH saisit le défenseur des droits

La Ligue des droits de l’Homme a décidé de saisir le défenseur des droits, pour lui soumettre le problème de ce tramway que la RATP a affrêté pour faciliter l’expulsion de Roms à Saint-Denis. Voici le communiqué qu’elle a diffusé :

PARIS, le 2 septembre 2011

Un tramway pour les Roms : le gouvernement plonge dans l’indignité

Le 31 août à Saint-Denis, après une nouvelle évacuation de leur bidonville, des familles de Roms roumains ont été entassées par la police dans une rame du tramway jusqu’à la gare de Noisy-le-Sec puis forcées à prendre le RER avec l’objectif de leur faire quitter le département.

Cette traque inhumaine menée par l’Etat contre les plus précaires est inacceptable. La Ligue des droits de l’Homme condamne cette opération indigne de bannissement territorial menée sous les ordres du préfet de Seine-Saint-Denis. La réquisition des moyens de transport public est injustifiable et la complicité des représentants locaux de la RATP est inadmissible.

Déjà en 2008 pour des faits semblables à la gare de Massy, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, que la LDH avait fait saisir, avait fermement qualifié d’illégal le comportement de la police et du préfet de l’Essonne et fortement condamné la duplicité de la SNCF dans cette affaire.

La LDH a décidé en conséquence de saisir le Défenseur des droits désormais compétent pour instruire des tels agissements.

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