En 1905 l’Alsace et la Moselle étaient allemandes. La France votait la loi de séparation des églises et de l’Etat.
Ce 120e anniversaire est l’occasion de rappeler ce qu’est la loi de 1905. Mettant fin au Concordat et aux cultes reconnus, elle proclame la liberté de conscience et la liberté de culte et pose le principe de séparation entre Etat et religions, dont découlent les exigences de neutralité religieuse de l’Etat et de non-financement public des cultes.
En 1918, l’Alsace et la Moselle sont rattachées à la France. Le régime concordataire datant de 1801 y est maintenu. Une exception à la loi de 1905,à la laïcité qui a maintenant plus de 109 ans.
Les Alsaciens et les Mosellans attendent toujours l’application des principes et des règles de la laïcité républicaine dans leurs trois départements.
La LDH ne se résout pas à ce que l’Alsace et la Moselle restent orphelines de la laïcité.
La séparation de toutes les religions et de l’Etat, la liberté de conscience et d’exercice de tous les cultes, sont les principes intangibles du socle commun de la laïcité, qui ne doivent souffrir aucune exception sur l’ensemble du territoire français.
Dans l’attente de l’abrogation de ce qui reste d’un concordat archaïque et obsolète, sans remettre en cause les avancées sociales d’un droit civil local, la Ligue des droits de l’Homme demande :
– l’abrogation de l’enseignement religieux dans les écoles d’Alsace et de Moselle ;
– la sortie du système de financement des ministres des cultes par les fonds publics.
Seule la laïcité républicaine, appliquée à tous et pour tous, ici et dans l’ensemble de notre pays, permet de faire « vivre ensemble » la diversité et le pluralisme d’une démocratie dont les principes sont issus de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, inscrite dans le préambule de notre Constitution.
Au delà du problème de l’Alsace Lorraine, les principes fondateurs de la laïcité ont été altérés par une inflation législative et un dévoiement politicien et nous vous invitons à lire le communiqué de la LDH à ce sujet.
Le droit doit aussi s’appliquer sur les campus universitaires- communiqué
Les faits
Une intervention de la police nationale a eu lieu le 8 septembre sur le domaine universitaire du Saulcy à Metz.
Les policiers ont procédé à un contrôle d’identité d’étudiant.es qui étaient en train de tenir un stand aux couleurs d’un collectif, en présence de membres d’une organisation représentative étudiante.
Un drapeau palestinien a été retiré par la police, arguant du « contexte géopolitique ». A ce sujet, la LDH rappelle qu’exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien n’est ni un délit ni une menace, c’est un droit.
Cette intervention policière ne semble pas avoir été réalisée dans le cadre d’une réquisition de la présidence de l’Université, ni dans le cadre de circonstances permettant une action des forces de l’ordre sans réquisition, comme cela peut être le cas en situation de flagrant délit.
Position de la LDH
Les universités sont des institutions particulières qui jouent un rôle central dans la formation des citoyens et qui mettent à leur disposition des connaissances nécessaires au débat public.
La liberté d’expression des étudiants, au même titre que les libertés académiques, constitue un fondement essentiel de leur rôle démocratique.
Cela est- confirmé par le Code de l’Education Article L.811-1 : « Les usagers du service public de l’enseignement supérieur […] disposent de la liberté d’information et d’expression à l’égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils exercent cette liberté à titre individuel et collectif, dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d’enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l’ordre public. »
La LDH Metz- Moselle apporte son soutien à la présidence de l’université de lorraine qui s’est positionnée contre cette violation manifeste des franchises universitaires sur le campus du Saulcy.
La LDH rappelle que c’est la Présidence de l’Université qui a la responsabilité légale d’assurer les libertés d’expression et de réunion des étudiant.es sur le campus. La Présidente est la personne garante de l’exercice effectif de ces droits.
La LDH rappelle que les étudiant.es bénéficient de la liberté d’organiser des réunions, débats, ou autres événements liés à des sujets politiques, sociaux, culturels ou universitaires.
Toute mesure visant à limiter la liberté d’expression des étudiant.es doit être justifiée, nécessaire et adaptée à la situation. Une simple distribution de tracts sur le campus du Saulcy ce 8 septembre ne justifiait nullement l’intervention de la police.
La LDH Metz- Moselle apporte son soutien plein et entier aux étudiant.es , dont la liberté d’expression ne saurait être mise en cause, lorsque celle – ci s’exerce dans le respect des procédures de l’établissement.
Fêtes de la Mirabelle, lettre ouverte à Monsieur le Maire de Metz
Monsieur le Maire, les fêtes de la Mirabelle ont obtenu le label « Les Plus Belles Fêtes de France ».
Cela peut paraitre flatteur et vous vous en réjouissez. « Nous avons reçu un label que nous n’avons pas demandé, qui ne nous a pas coûté d’argent. Je me moque de savoir s’il s’agit de gens d’extrême gauche ou d’extrême droite, s’ils trouvent que les Fêtes de la Mirabelle sont très bien. » (RL du 19/08)
Mais il me vient aussitôt à l’esprit cette morale de la fable :
« Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».
Cette valorisation des Fêtes de la Mirabelle n’a pas couté d’argent, mais cela ne signifie pas qu’elle n’a pas un coût. Ce coût est symbolique et politique. Cette labellisation s’inscrit dans une stratégie de l’extrême droite qui consiste à porter un message culturel identitaire sous couvert de valorisation des terroirs.
Les flatteurs, ce sont ceux qui portent le projet Péricles dont le but est d’ organiser la victoire de l’extrême-droite en 2027.
Nous tenons à vous faire part de notre défiance vis-à-vis de ce Label .
Nous aurions davantage de plaisir à participer aux fêtes de la Mirabelle, si comme beaucoup d’autres, vous refusiez ce cadeau empoisonné.
Fêtes de la Mirabelle, lettre ouverte à Monsieur le Maire de Metz
Monsieur le Maire, les fêtes de la Mirabelle ont obtenu le label « Les Plus Belles Fêtes de France ».
Cela peut paraitre flatteur et vous vous en réjouissez. « Nous avons reçu un label que nous n’avons pas demandé, qui ne nous a pas coûté d’argent. Je me moque de savoir s’il s’agit de gens d’extrême gauche ou d’extrême droite, s’ils trouvent que les Fêtes de la Mirabelle sont très bien. » (RL du 19/08)
Mais il me vient aussitôt à l’esprit cette morale de la fable :
« Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».
Cette valorisation des Fêtes de la Mirabelle n’a pas couté d’argent, mais cela ne signifie pas qu’elle n’a pas un coût. Ce coût est symbolique et politique. Cette labellisation s’inscrit dans une stratégie de l’extrême droite qui consiste à porter un message culturel identitaire sous couvert de valorisation des terroirs.
Les flatteurs, ce sont ceux qui portent le projet Péricles dont le but est d’ organiser la victoire de l’extrême-droite en 2027.
Nous tenons à vous faire part de notre défiance vis-à-vis de ce Label .
Nous aurions davantage de plaisir à participer aux fêtes de la Mirabelle, si comme beaucoup d’autres, vous refusiez ce cadeau empoisonné.
Le 10 mai, nous célèbrons l’abolition de l’esclavage.
L’occasion d’éclairer une partie de notre histoire commune avec Haïti-Saint Domingue.
Saint Domingue en 1791 est une colonie française, dont 90% des habitants sont esclaves, et parmi ceux-ci, une majorité sont nés en Afrique, déportés par la traite. Depuis 1789, la promesse d’égalité contenue dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen a fait son chemin. Les esclaves se révoltent. Le 29 aout 1793 Toussaint LOUVERTURE déclare « Je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint Domingue ». L’esclavage est aboli localement à Saint Domingue.
Le 4 février 1794, «La Convention nationale déclare aboli l’esclavage dans toutes les colonies ; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.».
En 1801, Napoléon décide d’une expédition vers Saint Domingue et l’esclavage est rétabli le 20 mai 1802. Toussaint LOUVERTURE est fait prisonnier et déporté. La résistance des anciens esclaves et libres de couleur, unifiée au sein de l’Armée Indigène, triomphe avec une victoire décisive en novembre 1803. Les troupes françaises capitulent et évacuent Saint-Domingue.
En 1825, le 17 avril, Charles X, roi de France concède par ordonnance, aux habitants de la partie française de Saint-Domingue, l’indépendance pleine et entière. Cette partie Française prendra le nom d’Haïti. Mais il y a une condition : il faut dédommager les propriétaires d’esclaves. Le dédommagement demandé est de 150 millions de Francs Or. « cette somme représente environ 2% du revenu national français de l’époque, soit l’équivalent de plus de 40 milliards d’euros aujourd’hui si l’on considère une même proportion du revenu national de 2018 »1.
La jeune république Haïtienne n’a pas les moyens de payer. Elle doit emprunter. « Les créditeurs français sont parvenus à extraire du pays l’équivalent de 5% du revenu national Haïtien, par an , en moyenne ».2
Cette dette, avec les intérêts a maintenu « Haïti dans une position de dépendance et freiné son développement, transformant la brutalité de la colonisation et du système esclavagiste en une dépendance prolongée à l’égard de son ancienne métropole »
Le 17 avril, c’est le 20ème anniversaire de la « rançon d’Haïti ».
A cette occasion nous demandons au Président de la République de demander pardon au peuple haïtien au nom de la France pour plus de cent ans de colonisation, de traite et d’esclavage, et pour l’injustice redoublée qu’a été ensuite pour lui l’imposition de cette « double dette » qu’il a intégralement remboursée, à force de sacrifices.
Il doit aussi engager la France à agir en faveur d’Haïti dans un esprit de réparation, d’abord pour aider le pays à sortir de la crise actuelle, et ensuite pour l’accompagner sur le chemin de sa reconstruction.
Le 17 avril, le Président Macron a reconnu le poids injuste pour Haïti de cette dette imposée par la France en 1825. Il a institué une commission mixte institué mixte franco-haïtienne ayant pour mission d’explorer deux siècles d’histoire, y compris l’impact de l’indemnité de 1825 sur Haïti. A suivre….
Vendredi 25 avril 2025, à la mosquée de la Grand-Combe (Gard), Aboubakar, 22 ans, a été tué sauvagement alors qu’il priait.
L’agresseur, inconnu de la victime, a revendiqué son acte avec des propos ouvertement antimusulmans. Le caractère raciste de ce meurtre ne fait aucun doute.
Face à cet acte odieux, nous exprimons notre solidarité aux proches d’Aboubakar et aux musulmanes et aux musulmans de France.
Dans un contexte de hausse continue des actes racistes, xénophobes et antimusulmans, nous attendons des paroles fortes de l’exécutif. Alors que trop de paroles publiques alimentent un climat de haine, la parole des responsables politiques doit être exemplaire.
Nous demandons que la parole publique retrouve hauteur et clarté.
Nous exigeons des autorités qu’elles combattent clairement cette haine qui fait le terreau de passages à l’acte dramatiques.
Nous demandons aux citoyennes et aux citoyens de s’engager massivement contre les haines qui défont notre société, et notamment celle qui vient de frapper mortellement Aboubakar.
Que l’on estime que la motivation de cet acte doive être qualifiée de racisme antimusulman, d’islamophobie ou de haine envers les musulmans, nous condamnons le meurtre qui a frappé le jeune Aboubakar du fait de sa confession musulmane.
La persécution des femmes en Afghanistan : une urgence féministe mondiale
Depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 après des décennies de guerres impérialistes, les droits des femmes dans l’espace public et dans l’espace privé sont broyés. Femmes et filles sont soumises à une discrimination systématique et généralisée, un « crime contre l’humanité fondé sur le genre » selon Amnesty International.
L’isolement forcé
Le régime taliban efface les femmes de la société. Il a détruit les institutions judiciaires qui défendaient leurs droits. Leurs fenêtres sont murées, elles ne doivent plus être vues ni entendues. Leur droit à l’éducation a été suspendu : en 2023, 80 % des filles étaient privées d’accès à l’école, 30 % n’avaient jamais commencé l’enseignement primaire. Selon ONU Femmes, d’ici 2026, la déscolarisation des filles élèvera de 45 % le taux de maternité précoce. Ce fléau touche déjà des milliers de femmes. La situation s’aggrave pour les plus jeunes : 28,7 % des filles de moins de 18 ans sont mariées, 10% avant l’âge de 15 ans.
Dans ce pays dévasté par la guerre et rongé par la misère, le mariage est un mécanisme de survie. Leur retrait du système éducatif a des conséquences dramatiques. Leur santé mentale est gravement atteinte. Le nombre de leurs suicide augmente, 80% sont des suicides de femmes.
En mars 2024,le Ministre du Vice et de la Vertu a restauré la lapidation des femmes accusées d’adultère et la flagellation. Ces graves atteintes aux droits humains ont été sévèrement critiquées par des experts, comme Abdul Wahid Sadat, président de l’Association des avocats afghans: “Du point de vue du droit musulman, elles contredisent les principes fondamentaux selon lesquels la promotion de la vertu n’a jamais été définie par la force, la coercition ou la tyrannie.”
Malgré la persécution, les femmes afghanes font preuve d’une résilience et d’un courage remarquables. Elles résistent en dépit des interdictions et des menaces, organisent des radios, des classes clandestines et en ligne pour filles, forment des communautés de soutien. Beaucoup continuent de lutter pour la liberté, la dignité et le droit à la vie. « Les talibans veulent étouffer les femmes, mais elles ne seront pas réduites au silence » (Zubaida Akbar, militante afghane). Ces courageuses actions clandestines montrent la détermination des femmes afghanes.
La France et l’asile
Le monde et les pays occidentaux doivent réagir et traduire leurs engagements en actions concrètes. La situation sur le terrain est désastreuse. Les femmes qui parviennent à rejoindre des pays voisins, comme l’Iran ou le Pakistan, se heurtent à la difficulté d’obtenir un visa, la procédure est trop lente, restrictive. Laissées sans protection, beaucoup sont exposées à de nouvelles violences.
Des initiatives comme celles du « Comité International de Défense des Femmes Afghanes » appellent à une mobilisation internationale et font campagne pour l’accueil des femmes afghanes réfugiées. En juin 2024, Amnesty a remis une pétition à l’Élysée signée par 148.000 personnes demandant des visas pour les femmes afghanes.
Le 11 juillet 2024, la Cour nationale du droit d’asile a estimé que les femmes afghanes doivent toutes pouvoir bénéficier du statut de réfugiée. Ce tournant reconnaît la persécution fondée sur le genre en Afghanistan: le gouvernement français doit désormais prendre ses responsabilités.
La France a promis de protéger les femmes afghanes, elle doit passer de la parole aux actes et mettre en place les trois piliers d’un programme d’urgence: * la protection des femmes fuyant l’Afghanistan pour les pays voisins, ** la délivrance accélérée des visas leur permettant d’entrer en France, *** l’accueil des femmes et de leurs enfants sur le territoire national.
Le cabinet du préfet de Moselle a reçu le 9 décembre notre délégation départementale du « Comité International de Défense des Femmes Afghanes » qui demandait que les dossiers déposés en préfecture soient traités favorablement. La sécurité intérieure a entendu notre demande et la transmettra au service compétent (la direction de l’immigration) sans garantie de réponse.
Nous poursuivons notre campagne pour un accueil digne de toutes les femmes afghanes et notre appel à signer notre lettre ouverte au Ministère des Affaires étrangères.
Une mobilisation mondiale
Les violences et discriminations infligées aux femmes en Afghanistan ne sont pas seulement une tragédie locale, mais un défi mondial que doit combattre une solidarité internationale exigeant des gouvernements qu’ils agissent pour les en protéger.
Les femmes et les enfants restent les premières victimes des guerres, des catastrophes climatiques et du patriarcat, et nous devons faire en sorte qu’elles ne soient pas oubliées. Le combat pour la sécurité et la liberté des femmes ne peut plus se limiter à des actions symboliques ou ponctuelles.
Buchers, talibans, culture du viol ou industrie pornographique, les châtiments corporels infligés aux femmes obscurcissent l’horizon et nous devons nous demander ce qu’ils révèlent de la misogynie dont reste imprégnée l’humanité. Il est vital que partout nous utilisions nos plateformes afin d’organiser la mobilisation et la solidarité pour mettre fin à cette violence destructrice.
Aldjia MOULAI
Membre du Comité international de défense des femmes afghanes
Le 14 Mars 2025, le centre Pompidou Metz et l’association Frag/ment organisent un concert de Keiji Haino. Ce concert est un évènement musical associé à l’exposition de Cerith Wyn Evans au centre Pompidou.
Le concert devait se dérouler à la Cathédrale de Metz. Suite à une vidéo diffusée sur Youtube et relayée par des proches de Civitas, le centre Pompidou de Metz déplace le concert : il n’aura pas lieu à la cathédrale mais dans une salle du centre Pompidou.
Après l’annulation du concert de Bilal HASSANI en avril 2023, pour la deuxième fois une structure culturelle messine se soumet aux injonctions d’intégristes catholiques. « Le diocèse et le chapitre de la cathédrale de Metz ne sont aucunement décisionnaires dans le choix fait par le Centre Pompidou de déplacer le concert », a indiqué le diocèse à l’AFP, expliquant qu’il s’agissait d’une « décision du Centre Pompidou, pour raison de sécurité ». Celui-ci dit que le choix de ce transfert s’est fait « dans le souci de préserver l’événement comme un moment de partage ».
Les injonctions et les menaces ne doivent pas fixer les règles de ce qui est permis ou non en terme de création et de diffusion culturelles à Metz.
Face à cela, nous ne pouvons pas rester indifférents
Nous ne pouvons pas nous résigner collectivement à ce que la soumission à de telles injonctions devienne la règle.