Les droits et libertés à Metz et en Moselle

Les principes de liberté, d’égalité et de justice sont posés dès 1789 dans la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

Il reste encore pas mal de travail pour leur mise en œuvre.

La LDH combat l’injustice, les racismes et les discriminations, les atteintes à la dignité et à la liberté.

Elle défend les droits politiques fondamentaux, les droits économiques et sociaux, les droits environnementaux.

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VULNERABLES

« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés »

Livre septième les animaux malades de la peste, Jean de La Fontaine.

Cette fois, ma plume est restée longtemps silencieuse devant la page blanche, il y aurait tant à dire, et je ne pourrai pas tout dire…et puis, voilà que ces mots appris dans mon enfance sont revenus à ma mémoire d’une façon bien plus parlante que sur les bancs de l’école.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés… de quoi sommes- nous tous frappés aujourd’hui?

Quel est ce mal qui s’infiltre partout et nous rend tour à tour moroses, angoissés, inquiets, repliés sur nous- mêmes, méfiants, parfois agressifs ?

Il porte un nom vieux comme le monde : la peur

Il y a quelques années, c’était en 2017, j’avais évoqué à travers une réflexion toutes « ces peurs qui nous habitent » ; peur des attentats, peur de l’avenir, peur du réchauffement climatique, peur des Migrants qui viennent à nos portes, peur de ce que nous ne maîtrisons pas, de ce que nous ne comprenons pas.

Depuis, des mouvements sociaux, politiques, nationaux et internationaux ont marqué notre société, y laissant des traces indélébiles de violences multiples, les peurs sont toujours là. Aujourd’hui, parmi elles, un intrus imprévu dont on ne sait pas encore grand-chose, sinon qu’il bouleverse la planète entière, sème la terreur parmi les humains, une menace que personne n’attendait et qui s’appelle le COVID-19 avec au jour le jour ses conséquences dramatiques sur la santé humaine, pour les plus fragiles une course contre la mort, pour les autres la mise à l’écart, avec toute une série de mesures que nous savons : écoles fermées, entreprises en difficulté, partout l’activité économique mise à mal, des pays qui ferment leur frontière, les bourses qui s’effondrent.

Peut-on imaginer la taille d’un virus ? Selon l’encyclopédie, les virus ont une taille qui les situe tout en bas de l’échelle des dimensions, ce sont les plus petits micro-organismes.

Peut-on imaginer notre terre, avec ses continents, ses mers, ses immensités. Celle qu’on appelle la planète bleue devant nous, et face à elle cet infiniment petit qu’est un virus ? Pourtant, sachant les désastres destructeurs qu’il peut commettre comment ne pas y voir à la fois le visage de notre grandeur, de notre force mais aussi celui de notre vulnérabilité

Nous devons admettre que ce qui se produit à un endroit de notre terre, même le plus lointain, concerne rapidement la communauté internationale, pour la plupart d’entre nous la Chine c’est loin et pourtant…

Tous les continents sont concernés, touchés mais tous n’ont pas les mêmes moyens pour affronter ce défi. Certes, nous avons la technique, la Science, l’intelligence artificielle, les progrès immenses de la médecine, le savoir, pourtant, malgré cette croissance les inégalités sociales s’accroissent, la pauvreté s’installe pour beaucoup de nos concitoyens, dans cette réalité qu’il nous faut affronter aujourd’hui, nous ne sommes pas tous égaux.

Face à cette situation que nous n’avons pas choisie, quelle sera notre attitude ?

Au moment où la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été proclamée, la vie sur notre terre n’était pas « un long fleuve tranquille » il suffit de relire l’Histoire.

Face à ce défi, la vraie menace serait le chacun pour soi, le refus de tendre la main aux plus démunis, le désir de toute puissance ou la sécurité pour soi sans regarder le reste du monde, cette tentation peut exister !

Face à ce défi, le combat à mener est celui des Droits communs pour l’Humanité.

Deux mots doivent nous déranger et nous éclairer jour et nuit : solidarité et fraternité

Solidarité entre les pays de l’Union Européenne, entre les états, entre les pays riches et les plus pauvres, solidarité entre les chercheurs les scientifiques, entre les citoyens que nous sommes ici et ailleurs, solidarité avec les demandeurs d’asile fuyant leur pays en guerre.

Que dire alors de la fraternité, celle qui s’affiche sur nos murs, celle de notre devise républicaine, celle que nous devons mettre en œuvre dans les faits ….

La fraternité n’est pas une menace, elle est la réponse !

Françoise Maix (texte publié le 14 mars 2020 dans la lettre mosellane des droits de l’homme)

Lettre aux adhérents, aux amis de la LDH

Bonjour,

Vous êtes membres, donateur ou ami sympathisant de la Ligue des droits de l’Homme.

J’espère que vous et vos proches vous portez bien et j’apporte toute ma solidarité aux personnes touchées par cette épidémie.

Ce confinement bouscule l’organisation de nos activités.

Les permanences d’accès aux droits sont fermées. Nous continuons à assurer des permanences téléphoniques.

Des évènements et des projets, ont dû être annulés, reportés :

  • La conférence « Egalité Femmes Hommes, ça commence dès l’enfance.
  • La projection débat du film « femmes d’Argentine » prévue avec Amnesty
  • La formation de base droits des migrants destinée aux militants qui sont au contact avec les étrangers et dont l’action n’est pas centrée sur le droit (apprentissage du français par exemple…)
  • Notre conférence juridique trimestrielle qui devait être consacrée à la protection des données personnelles.
  • des actions en direction de la jeunesse reportées ou annulées : écrit pour la fraternité, interventions en milieu scolaire, ébauche des concours de plaidoiries.

Ensemble, restons mobilisés pour faire vivre les droits et les libertés.

Cette épidémie a un impact très important sur la vie démocratique et les libertés.

Le Conseil Constitutionnel assume de ne plus jouer son rôle de garant de la constitution.

Le Conseil d’Etat valide le fait de prolonger des détentions préventives, sans intervention du juge. «C’est la première fois depuis la loi des suspects de 1793 que l’on ordonne que des gens restent en prison sans l’intervention d’un juge », dénonce Louis Boré, président de l’ordre des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation.

La sortie de confinement pose la question de l’identification des personnes porteuses de virus et des méthodes de suivi. Les modèles de traçage à la chinoise ont le vent en poupe. Google propose déjà des cartes de suivi du confinement en utilisant nos données personnelles. La question est toujours celle de l’objectif proportionné, de l’accès, et du contrôle de ces bases de données.

Cette épidémie est lourde de conséquences sur l’accès aux droits fondamentaux, notamment pour les plus fragiles.

La situation de confinement provoque une augmentation importante des violences intra-familiales dont sont victimes les enfants et les femmes. Il est nécessaire d’informer sur les outils de prévention et de signaler les violences.

L’école à la maison assure la continuité pédagogique de façon très inégalitaire : inégalités de moyens, d’outils numériques, inégalités dans l’aide apportée aux élèves. Nous devons relever, alerter, signaler ces situations lorsqu’elles nous sont connues.

Les personnes qui vivent dans des situations précaires de logement, d’accès à la nourriture, d’accès aux soins sont encore plus fragilisées. La encore, nous avons un devoir d’alerte.

La police est amenée à contrôler le respect du confinement. Représentations, stéréotypes, préjugés peuvent entraîner des pratiques de contrôles différenciées (contrôles au faciès).

Confinement : un temps pour s’informer, se former

Le site national de la LDH a mis en place :

  • une page d’information sur les atteintes aux droits, les points de vigilance liés à cette épidémie.
  • Une page juridique qui donne des informations et des analyses liées à la loi de sécurité sanitaire et à ses implications dans le domaine sanitaire, du droit du travail, de l’accès aux différentes juridictions…

« Les dégâts causés à l’environnement peuvent avoir des effets négatifs directs et indirects sur l’exercice effectif de tous les droits de l’Homme ». L’université d’automne avait pour thème « Ecologie, Justice et Droits de l’Homme ». Retrouvez les vidéos des différentes interventions.

Et pour changer du COVID, nous vous invitons à la relecture d’Hommes et Libertés (le dernier numéro est en ligne).

Vous le savez, les droits et les Libertés, ça n’a pas de prix ,

mais les défendre a un coût !

La Ligue des droits de l’Homme vit des cotisations des adhérents et des dons !

Bernard LECLERC

Président de la section de Metz

Municipales : liberté et citoyenneté numérique

Le point sur la vidéo surveillance à METZ

Nous utilisons volontairement cette appellation et pas le terme de vidéoprotection qui est utilisé en France (et seulement en France) depuis 2009.

Quelques chiffres et informations concernant la vidéo surveillance à Metz

  • le nombre de caméras de surveillance implantées à Metz :

Il y a 148 caméras implantées sur le territoire messin et gérées par la police municipale. Il y en avait 35 en 2008, 72 en novembre 2014, 128 en 2018.

  • la définition d’image que l’on peut obtenir à partir d’une caméra récente :

La qualité des caméras nouvelle génération donne un rendu photo qui permet d’identifier les visages avec un zoom à 300m, soit d’un bout à l’autre de la rue Serpenoise.

  • la superficie des périmètres placés sous vidéo-surveillance :

Actuellement, les périmètres autorisés par la préfecture à être vidéo surveillés couvrent 21 km², soit 50% du territoire de la commune.

  • ce qu’est un centre de supervision urbaine (CSU) et le nombre de policiers municipaux mobilisés actuellement pour travailler dans ce centre :

Le centre de supervision urbaine est le lieu ou sont visualisées et stockées les images de vidéo surveillance. La durée de conservation des images est de 15 jours.

8 agents sont affectés au visionnage des vidéos. Le CSU fonctionne 24h/24. Il y a 1,5 poste de technicien affecté à la maintenance du dispositif.

à noter: quand vous appuyez sur les boutons d’appel des bornes d’accès au secteur piétonnier, vos êtes directement en contact avec le CSU.

  • vos droits d’accès aux images et la procédure :

Chaque citoyen a le droit d’accéder aux images sur lesquelles il apparait. Pour avoir accès à ces images, il faut en faire la demande par écrit à la police municipale en joignant une photocopie de sa carte d’identité.

  • l’année de la dernière visite d’une autorité de contrôle :

La CNIL a effectué un contrôle en 2008.

  • le budget voté en 2019 pour l’entretien du parc de caméras :

En 2019, le conseil municipal a voté un budget de 200 000 € pour renouveler en partie le matériel de vidéosurveillance (DCM 19-02-28-14).

 

Le nombre de caméras augmente de façon importante, connaissez vous :

  •  l’argument le plus souvent utilisé pour justifier cette augmentation :

Souvent, avec les caméras, il est difficile d’identifier les personnes (en fait, un aveu d’échec du dispositif). Ce qui est important, c’est de pouvoir les suivre, les tracer. Pour cela, il est nécessaire d’avoir davantage de caméras.

  •  les dispositifs techniques pour que les images soient utilisables :

Pour pouvoir utiliser les masses d’images, les sociétés de vente de matériel proposent des logiciels permettant de tracer les personnes, voire de les identifier par des dispositifs de reconnaissance faciale. Ces outils font appel à de l’intelligence artificielle dont les algorithmes, le fonctionnement, ne sont pas transparents.

  • les cas d’expérimentations de reconnaissance faciales déjà faites à Metz :

Le FC METZ et la société TWO’I ont déjà mené des expérimentations de reconnaissance faciale (RL du 23 janvier 2020).

Le numérique dans la ville prend bien d’autres aspects, la contribution au débat de la Ligue des droits de l’Homme, nos valeurs et nos propositions.

Et le seul rapport que nous connaissons relatif à l’efficacité et au coût de la vidéosurveillance: il a été rédigé par la cour des comptes

Élections municipales

La commune est le premier échelon de notre organisation démocratique institutionnelle. Il bénéficie encore d’un fort taux d’adhésion et de confiance.

Ouvrons de larges débats pour le scrutin des 15 et 22 mars 2020

C’est par le débat contradictoire avec les équipes candidates que les citoyennes et les citoyens peuvent confronter leurs interrogations, leurs problèmes et leurs analyses des maux qui traversent la société et peser sur les programmes qui seront soumis à leurs suffrages.

Pour que vive la démocratie, toutes ces paroles doivent être prises en compte.

La campagne électorale est l’occasion de réfléchir ensemble aux solutions à proposer face aux difficultés connues et aux attentes, comme répondre à la nécessaire transition écologique, démocratique et sociale, à construire sur des droits effectifs conformes aux valeurs républicaines.

Bien que les enjeux de la vie quotidienne soient déterminés par les choix politiques nationaux et internationaux, c’est aussi à l’échelle des villes et des villages qu’ils peuvent être repensés et que peuvent être corrigés le déficit croissant de représentation, l’insuffisante diversité et renforcée la place des femmes.

Il dépend de chacune et de chacun qu’une conception humaniste et démocratique prévale lors de ces élections, que la conception haineuse portée par les extrêmes droites d’un « tous contre tous » soit mise hors débat, hors jeu électoral.aire fructifier.

Les propositions de la Ligue des droits de l’Homme

Les propositions  concernant la solidarité à Metz portées par la LDH Metz avec d’autres associations.

La tribune de Malik Salemkour

 

ECOLOGIE, JUSTICE et DROITS FONDAMENTAUX

Les changements climatiques, les menaces sur la biodiversité, la raréfaction et la pollution de ressources indispensables à la vie ont bien évidemment des conséquences majeures sur l’exercice des droits fondamentaux. Comme le souligne le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, « les dégâts causés à l’environnement peuvent avoir des effets négatifs directs et indirects sur l’exercice effectif de tous les droits de l’Homme ».

Cette situation implique que les défenseurs des droits installent cette problématique comme incontournable dans leurs réflexions, leurs mandatements et leurs pratiques. Elle implique réciproquement que les défenseurs de l’environnement intègrent la question des droits fondamentaux dans leur propre réflexion et leur action. Cela nécessite de penser de façon nouvelle les rapports entre les organisations de défense des droits et celles de défense de l’environnement, de croiser les approches et les préoccupations.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a organisé deux journées pour travailler sur ces sujets en partenariat avec les organisations de l’Affaire du siècle (Fondation Nicolas Hulot, Oxfam, Greenpeace, Notre affaire à tous). Ces associations ont engagé il y a un an une procédure en justice contre l’Etat pour l’enjoindre de lutter efficacement contre le dérèglement climatique.

Pour permettre à chacune et chacun d’avancer dans la réflexion sur la façon de penser l’articulation entre défense des droits et défense de l’environnement, nous vous proposons de Retrouvez les interventions de : Christophe Bonneuil, historien des sciences, Alexandre Faro, avocat spécialiste de l’environnement, Jean-François Corty, médecin, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides, Priscillia Ludosky, engagée dans le mouvement des « gilets jaunes », Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam, Malik Salemkour, président de la LDH, et de toutes et tous nos intervenants sur ces deux journées d’échanges..


« Droits et démocratie face aux bouleversements de l’anthropocène »

Christophe Bonneuil, historien des sciences : une vidéo de 40′

Comment la vision de la nature par l’Homme a-t-elle évolué ? De quelle façon les processus d’industrialisation, particulièrement ceux qui ont engagé une consommation de ressources disproportionnée et par suite des déstabilisations environnementales depuis la fin du XVIIIe siècle, ont-ils été rendus possibles, soit par une délibération publique mal informée ou faussée par les intérêts économiques, soit à l’inverse à travers une valorisation de l’idée d’appropriation de la nature et des éléments ? Ces phénomènes sont-ils propres au monde occidental ou existent-ils dans d’autres cultures ? Y a-t-il rupture dans la conception du rapport de l’homme à la nature avec le déploiement de « l’anthropo-capitalocène » ? Quelle capacité des sociétés démocratiques à résister dans l’avenir pour l’exercice des droits et des libertés à des atteintes majeures aux écosystèmes ?


« Faut-il donner des nouveaux droits à la nature, à la Terre – pour quelle effectivité ? Quelle articulation avec les droits de l’Homme ? »

Marine Calmet, présidente de Legal Wild: une vidéo de 30′
Michel Tubiana, avocat, président d’honneur de la LDH: une vidéo de 30′
Marta Torre-Schaub, directrice de recherche CNRS, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne Université Paris 1, directrice du réseau Droit et changement climatique – ClimaLex : une vidéo de 30′

Il s’agit de mesurer les avantages et les inconvénients de la formalisation d’une personnalité juridique pour la nature, la terre, les écosystèmes ainsi que pour des êtres vivants ou naturels pris spécifiquement. Dès lors qu’un sujet de droit non-humain est défini, quels droits lui octroie-t-on et comment sont-ils articulés avec les droits des êtres humains ? Peut-on éviter dans cette hypothèse une hiérarchisation ou une relativisation des droits de l’Homme ? À l’inverse, définir des responsabilités humaines vis-à-vis des écosystèmes suffit-il à les protéger ? Dans cette perspective, la reconnaissance d’un crime d’écocide est-elle un outil adapté ? En quoi ces instruments juridiques sont-ils efficaces sur les plans politiques et socio-économiques ?


« Justice et environnement : quel intérêt à agir, quels débats ? »

Laura Monnier, juriste contentieux à Greenpeace : vidéo de 30′
Alexandre Faro, avocat spécialiste de l’environnement : vidéo de 30′
Liora Israël, directrice d’études de l’EHESS, Centre Maurice Halbwachs (CNRS, ENS, EHESS) : vidéo de 30′

Il s’agira de débattre autour du recours à la justice en matière de défense de l’environnement, de sa légitimité et de son efficacité. Quels sont les fondements en droit de tels recours ? Sur quelles incriminations s’appuyer ?  Quelles responsabilités peuvent être légitimement mises en cause (pouvoirs publics ? entreprises ? individus…?) Qui a intérêt à agir ? Comment articuler la justiciabilité avec les règles d’une politique définie démocratiquement ? Quels obstacles à l’accès au droit ? Quelle efficacité ?


« Droit à un environnement sain : quelle effectivité ? »

Jean-François Corty, médecin, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides : une vidéo de 30′
Nino Künzli, professeur de santé publique, spécialiste de la pollution atmosphérique, expert pour l’OMS sur les politiques publiques internationales : une vidéo de 30′
Catherine Bourgain, généticienne, co-animatrice de l’association Sciences citoyennes : une vidéo de 30′

Le droit à un environnement sain est aujourd’hui reconnu tant par des textes internationaux que par des textes nationaux, mais son effectivité est loin d’être complète. De multiples intérêts économiques sont à l’œuvre pour contester les risques et éviter que soient mises en place des réglementations contraignantes. Quelles politiques publiques et quelles réglementations peut-on mettre en place en France, en Europe et dans le monde ? Comment se forment l’opinion et la décision publiques, comment mener le débat sur ces questions ?  Comment en particulier (re)constuire la confiance dans les sciences et les scientifiques et traiter les controverses scientifiques ?


« L’écoféminisme »

Fanny Hugues, doctorante à l’EHESS, Lorraine Gehl, étudiante en Master « Ethnologie et anthropologie sociale » à l’EHESS : vidéo de 30′

Historique des luttes écoféministes. Analyse et intérêt des rapports entre les mouvements écologiques et les mouvements de femmes, entre la destruction de la nature, les discriminations et dominations subies par elles.


« Transition écologique et justice sociale »

Guillaume Duval, éditorialiste à Alternatives Economiques et membre du Cese:  vidéo de 30′
Priscillia Ludosky, engagée dans le mouvement des « gilets jaunes » : vidéo de 30′
Francis Lemasson, responsable national CGT Vinci : vidéo de 30′
Michel Badré, vice-président du Cese, ancien président de la Haute Autorité environnementale : vidéo de 30′

Comment concilier défense de l’environnement et défense des droits sociaux ? Défense de l’environnement et défense de l’emploi ? Quelle responsabilité des entreprises ? Quelle justice fiscale et quel rôle de la fiscalité ? Quelles pratiques de concertation et de dialogue social et civil pour y parvenir ?


« À l’échelle internationale, les populations vulnérables face aux atteintes à l’environnement »

Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam : vidéo de 30′
Marine Denis, doctorante en droit public : vidéo de 30′
Florry Cimina, militant et défenseur des droits humains, membre du mouvement citoyen Lucha RD Congo : vidéo de 30′

Il s’agit de mener une réflexion sur les droits des populations particulièrement vulnérables à l’échelle internationale aux changements climatiques et aux dégradations des écosystèmes, en l’articulant avec les aspirations au développement économique. Au-delà des causes spécifiques de cette vulnérabilité accrue, qui relèvent d’une variété de situations, quels mécanismes, quelles responsabilités est-il utile d’élucider dans les atteintes aux droits elles-mêmes ? Cela pour être en mesure d’informer le débat public et de mobiliser pour que les décisions institutionnelles en tiennent compte. Sur ce point, des solutions internationales sont-elles envisageables, y compris mais sans s’y limiter sur les questions de déplacements de populations ?


« Quels projets politiques pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique et les atteintes aux écosystèmes ? »

Marie Pochon, L’Affaire du siècle : vidéo de 30′
Juliette Renaud, chargée de campagne Industries extractives et RSEE aux Amis de la Terre : vidéo de 30′
Pauline Boyer, porte-parole des mouvements Alternatiba et Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) : vidéo de 30′
Malik Salemkour, président de la LDH : vidéo de 30′

En quoi la transition écologique remet-elle en cause les paradigmes classiques comme le progrès, la croissance, le développement et, sur le plan politique, le système de représentation ?  Quels critères pour articuler les libertés et les contraintes de la transition ? Comment assurer l’universalité des droits et des enjeux écologiques ? Quelle vision de la démocratie, de l’engagement politique de la jeunesse, des droits, des libertés, les luttes écologiques peuvent-elles porter ?

 

La lettre N°84

Au sommaire de ce numéro de la Lettre Mosellane, les éléments relatifs à notre assemblée générale :

  • le rapport moral, comme un manifeste,
  • nos activités de l’année,
  • un article à propos la réforme de la justice des mineurs envisagée par le gouvernement,
  • frères d’armes,
  • Devoir de vigilance : Responsabilité Sociale des Entreprises,
  • Violences faites aux femmes.

Pour lire ce numéro, le télécharger

Les atteintes aux droits de l’enfant actuellement en France

30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant

La France a ratifié la convention internationale des droits de l’enfant,

Cette convention établit que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions qui concernent les enfants.

Elle définit des valeurs fondamentales valables dans le monde entier sur la façon de se comporter envers les enfants, au-delà des différences sociales, culturelles, ethniques ou religieuses.

La convention impose des obligations aux 195 états qui les ont ratifiés, dont la France.

         Force est de constater que toutes les dispositions de la Convention ne sont pas appliquées en France, actuellement.

Des atteintes aux droits de l’enfant peuvent être constatées aussi bien dans le cadre des relations familiales que dans le cadre institutionnel.

Quelles atteintes aux droits de l’enfant dans le cadre familial ?

Parlons déjà de ce que l’on appelle « les violences éducatives ordinaires ».

Ce sont l’ensemble des pratiques punitives, tolérées, voire recommandées pour « bien éduquer les enfants ».

Ces violences sont enfin interdites explicitement par la loi du Le 10 juillet 2019, comme des violations des droits de l’enfant et des atteintes à sa dignité et à son intégrité physique et mentale.

40 ans après la Suède, la France interdit les violences physiques ou psychologiques faites aux enfants, y compris dans la famille : l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques. (Article 371-1 du code civil).

Mais comment penser que cette loi puisse être appliquée ?

Elle ne comporte aucune mesure de sanction et ne bénéficie d’aucune campagne de sensibilisation ou d’accompagnement, hormis la lecture de l’article 371-1 du code civil aux futurs époux lors de la cérémonie de mariage et une information sur le « syndrome du bébé secoué » dans le nouveau carnet de santé.

Une loi qui a peu de chances de remettre en cause la conception répressive de l’éducation !

Les violences éducatives ordinaires ne sont pas à sous-estimer. Comme pour les violences faites aux femmes, les décès sont la pointe de l’iceberg de la maltraitance, qui est constituée d’une suite de mauvais traitements et de négligences.

Actuellement en France le bilan de l’enfance maltraitée est terrible.

  • Un enfant est tué par l’un de ses parents tous les cinq jours. [1]

C’est un phénomène constant de 2012 à 2018, avec 72 morts d’enfants en moyenne par an.

  • Plus de la moitié des enfants ont moins d’un an. Ce sont aussi bien des filles que des garçons.
  • La moyenne de 72 morts semble très sous- estimée, car le recensement ne reflète qu’une partie du phénomène. Il ne prend pas en compte les bébés tués juste à la naissance et les « syndromes du bébé secoué » non diagnostiqués.
  • Il y a un lien très fort entre la violence conjugale et les violences commises sur les enfants.

– Il est établi que 64 % des familles n’étaient pas suivies par l’ASE, ni par aucun service social.

– Il y a une grande disparité selon les départements :  les plus forts taux d’homicides sont recensés dans des départements plutôt ruraux, peut-être du fait d’un faible maillage des services sociaux.

Quelles priorités politiques et sociales pour agir contre les violences faites aux enfants ?

  • Une meilleure coopération entre les services médico-sociaux, éducatifs, policiers et judiciaires. Dans bon nombre de situations, la maltraitance aurait pu être détectée si l’on avait rapproché plusieurs signaux d’alerte visibles pour en faire la synthèse.
  • La mise en place d’une politique de prévention de la maltraitance des enfants, notamment :
  • Le renforcement des moyens des services sociaux type PMI/ CMPP par accompagner les parents pendant la grossesse et au début de la parentalité
  • La formation des personnels exerçant dans le domaine de l’enfance, par exemple en les sensibilisant aux facteurs qui poussent à la violence, comme la fatigue, les difficultés extérieures, le manque de temps pour soi, sa propre éducation, le manque de soutien …[2]
  • Un meilleur accompagnement des femmes dans leur contraception.
  • Des campagnes médiatiques pour changer les habitudes éducatives.

Quelles atteintes aux droits de l’enfant dans le cadre institutionnel ?

Sans être exhaustif, on peut signaler :

  • L’enfermement des enfants dans les centres de rétention administrative

En 2018, 1221 enfants à Mayotte et 208 enfants En France métropolitaine, ont été privés de liberté pour une durée de 1 à 13 jours.

Cette pratique constitue non seulement une atteinte au respect de la vie familiale, mais aussi un traitement inhumain et dégradant.

La section LDH de Metz et les associations du réseau de solidarité ont interpellé à plusieurs reprises les députés sur ce sujet et ont rencontré le préfet. Pour le moment, sans effet positif malgré les engagements pris par les députés LREM au sujet d’un projet de loi qui interdirait cette pratique … Nous sommes toujours en attente ….

  • La prise en charge à minima assurée par l’Aide sociale à l’Enfance des enfants qui lui sont confiés.

La protection de l’enfance se caractérise par un délitement des moyens et des situations de plus en plus dégradées, comme le dénoncent régulièrement les professionnels de ce secteur.

Cela aboutit au fait qu’actuellement, un SDF sur quatre sort de l’ASE. [3]

Quant aux mineurs isolés pris en charge par l’ASE, ils devraient bénéficier d’un accompagnement éducatif de même ordre que celui des jeunes dits « du département ». C’est loin d’être le cas !

En fait, ils sont souvent simplement mis   à l’abri. Comment envisager un suivi éducatif quand un professionnel suit 60 dossiers MNA et que le prix de journée d’un MNA est la moitié de celui d’un enfant du département ?

  • La réforme de la justice des mineurs : réprimer plutôt qu’éduquer

Le gouvernement a exprimé la volonté d’abroger dans l’urgence l’ordonnance du 2 février 1945, au profit d’un code pénal de la justice des mineurs.

La philosophie de l’ordonnance de 1945 prenait racine dans une volonté humaniste de traiter le passage à l’acte comme un symptôme d’une enfance en danger.

Il est essentiel de rappeler qu’un enfant « délinquant » est avant tout un enfant en danger, que l’éducatif doit primer sur le répressif, que l’objectif premier de la justice des enfants est d’apporter protection et assistance.

Or, aujourd’hui, le répressif prend le pas sur l’éducatif.

Le futur code de la justice pénale des mineurs risque d’être une compilation d’articles de loi venant répondre aux infractions et délits commis par les mineurs, sans dimension éducative permettant la réinsertion.

  • L’accès à l’école toujours difficile pour les enfants en situation de grande précarité

L’accès à l’école en France n’est pas un droit effectif pour de nombreux enfants, ainsi qu’en témoignent les refus d’inscription ou les tracasseries administratives envers les enfants d’origine étrangère ou en grande précarité sociale.

Selon les estimations de la Défenseure des enfants, la France compte plus de 100.000 enfants non scolarisés, qui vivent dans des bidonvilles, des hôtels sociaux ou font partie de la communauté des gens du voyage.

La section LDH de Metz intervient régulièrement pour défendre le droit à l’éducation pour tous les enfants.

  • Une atteinte majeure aux droits de l’enfant : la grande pauvreté

20 % d’enfants vivent dans la pauvreté, dont un grand nombre d’enfants sans abri, dans des bidonvilles, dans des « hébergements d’urgence », parfois pendant des années….

Les enfants en situation de grande pauvreté ne sont souvent pas disponibles aux apprentissages scolaires du fait de la précarité de leurs conditions de vie : vivre à cinq dans une chambre d’hôtel, ne pas avoir de coin tranquille pour travailler, avoir des soucis pour s’habiller, se chausser, ne pas toujours avoir trois repas jour, pas d’accès à une pratique culturelle…

Ils sont, comme leurs parents, dans l’urgence de la survie, dans l’immédiateté et cela a des incidences sur la capacité à s’intégrer dans un groupe

L’accès insuffisant à une éducation et à des soins de santé de qualité peut menacer les droits fondamentaux des enfants et leur enlever toute chance d’échapper à la pauvreté et d’obtenir une vie meilleure.

Conclusion

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant énonce les droits fondamentaux qui sont ceux de tous les enfants du monde : droit à la survie, à se développer, à être protégé, à participer à la vie familiale, culturelle et sociale.

L’intégralité de ces droits   est -elle effectivement mise en œuvre en France ?

La question est toujours celle de l’écart entre les droits proclamés et les droits réels.

Hélène LECLERC

Co-responsable du GT « Jeunesse et droits de l’enfant »

[1] Rapport IGAS-IGJ- IGAENR- Mission sur les morts violentes d’enfants au sein des familles – mai 2018

[2] Etude menée par l’observatoire de la violence éducative ordinaire

[3] Rapport annuel 2019 de la fondation abbé Pierre

Mineurs non accompagnés : la prise en charge en Moselle – Point de vue du Défenseur des Droits

Le défenseur des droits publie une décision, des recommandations qui prennent en compte les différents aspects de la prise en charge des mineurs non accompagnés (mineurs isolés étrangers) par le département de la Moselle :

  • mise à l’abri, hébergement,
  • évaluation de l’âge,
  • scolarisation, formation,
  • sortie du dispositif,
  • relations avec les associations,
  • accès à la santé,

Une mise au point salutaire, qui pose la question des moyens nécessaires pour une prise en charge plus respectueuse des droits et permettant une réelle insertion de ces jeunes quand ils atteignent l’âge de leur majorité.

Nous célébrons bientôt les 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Cette convention s’impose partout en France, y compris dans les dispositifs de prise en charge des mineurs non accompagnés.

Pour lire le rapport du Défenseur des Droits

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