L’année dernière paraissait un Livre blanc du travail social. Alors que la Protection de l’Enfance s’est effondrée et que la pénurie de professionnelles explose, les diagnostics de cette étude laissaient enfin entrevoir un début de volonté de reconstruction. Qu’en est-il aujourd’hui ? Spoiler : les 400 000 enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance sont toujours maltraités.
Travail social
L’aide sociale à l’enfance précarisée par une idéologie sécuritaire et méritocratique
Témoignage
Au travers de la fermeture de mon service d’insertion professionnelle en protection de l’enfance, je propose d’analyser les conséquences de la mise en oeuvre d’une politique de rapprochement du champ du handicap et du social sans moyen suffisant et d’une idéologie méritocratique et sécuritaire sur les jeunes vulnérables.
Voilà un peu plus de 10 ans que je travaille dans la protection de l’enfance, avec une spécificité sur l’accompagnement scolaire de ces jeunes âgés de 0 à 21 ans.
Pendant 10 ans j’ai constaté que la cause de ces enfants, adolescents et jeunes adultes, intéressait si peu les pouvoirs publics que les défauts systémiques des structures ne pouvaient être au mieux palliés que par les efforts des personnels épuisés. Le burn out ou la maltraitance institutionnelle semblent être les deux faces d’une peu glorieuse médaille.
« La Protection de l’enfance s’est littéralement effondrée »
Le « Livre blanc du travail social » a été remis à Bergé et Dussopt le 5 décembre. Il a été adopté par l’assemblée plénière du Haut conseil du travail social le 6 septembre, mais les ministres n’étaient pas libres pour le recevoir fin septembre comme prévu, trop occupés à communiquer sur les réseaux. Au menu : constats édifiants et propositions à rebours des innovations libérales macronistes.