S’exprimer et se réunir sur la question palestinienne

Alors que le gouvernement israélien, massivement contesté en Israël même, s’est engagé dans un développement accéléré de la colonisation et une répression sans limite contre les Palestiniens, on assiste en France à des prises de position inquiétantes pour nos libertés :

Des pressions inadmissibles ont abouti à l’annulation d’une réunion à Lyon, le ministre de l’Intérieur s’est associé à ces pressions en reprenant le narratif israélien contre notre compatriote Salah Hamouri, et des député-es, notamment de la majorité présidentielle, s’attaquent à leurs collègues dès qu’elles font entendre une voix critique par rapport à la politique israélienne.

C’est dans ce climat inquiétant que 19 associations ( ont la LDH ) et organisations syndicales ont écrit à la Première ministre pour lui demander d’agir en tant que cheffe du gouvernement et cheffe de la majorité.

Ils lui demandent de protéger la liberté d’expression et de réunion, de clarifier la position du gouvernement sur Salah Hamouri, et de renoncer à tout amalgame entre la critique de l’État d’Israël et la lutte légitime contre l’antisémitisme et contre toute forme de racisme.

Lire la Lettre ouverte :

https://www.ldh-france.org/le-droit-de-sexprimer-et-de-se-reunir-sur-la-question-palestinienne-en-france-19-organisations-ecrivent-a-la-premiere-ministre/

Depuis l’expulsion de Salah Hamouri par Israël et son arrivée en France en décembre dernier, ce militant franco-Palestinien doit faire face au ministère de l’Intérieur qui prend régulièrement à son encontre, au nom d’un prétendu risque de trouble à l’ordre public, des arrêtés visant à empêcher la tenue de réunions dans lesquelles il doit s’exprimer. 

Le dernier était celui pris par le préfet de Meurthe-et-Moselle, en date du 15 mars 2023, par lequel il entendait interdire la conférence “fils de Jérusalem, expulsé de sa terre natale par Israël” prévue à la maison des jeunes et de la culture Pichon, à Nancy.

La LDH a contesté cette décision par la voie d’un référé liberté parallèlement à celui déposé par l’Association France Palestine Solidarité Lorraine Sud, Amnesty International France et M. Hamouri lui-même, en soulevant notamment l’atteinte manifeste porté aux libertés constitutionnelles que sont la liberté de réunion et d’expression. 

Par une ordonnance du 16 mars 2023, le tribunal administratif de Nancy a suspendu l’arrêté contesté reconnaissant l’atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion et en estimant que le risque de trouble à l’ordre public n’était pas suffisamment caractérisé.