Pour une politique migratoire basée sur l’accueil et garantissant les droits fondamentaux

Communiqué de presse

Les organisations appellent au retrait du projet de loi Asile et Immigration

La motion de rejet préalable à l’examen du projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale.

Mobilisé·es depuis plus de 15 mois contre ce texte dangereux pour la dignité et les droits des personnes exilées, nos associations, collectifs et syndicats appellent désormais le gouvernement à retirer définitivement ce projet de loi. Tout renvoi du texte vers le Sénat ou une commission mixte paritaire serait une manœuvre politicienne désastreuse.

Plutôt que des discours xénophobes et stigmatisants à l’égard des personnes exilées, une politique migratoire basée sur l’accueil et garantissant les droits fondamentaux de tou·tes s’impose. Elle doit permettre de construire un système de solidarité et d’inclusion, unique rempart contre l’inhumanité et l’intolérance.

Nos organisations de la société civile restent mobilisées pour défendre une telle politique et appellent à se rassembler le lundi 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des personnes migrantes.

Organisations signataires : Anafé, ANVITA, CCFD-Terre Solidaire, la Cimade, CRID, Coordination 75 des Sans Papiers (CSP75), Collectif des Sans Papiers de Montreuil (CSPM), Collectif de Travailleurs Sans Papiers de Vitry (CTSPV), Emmaüs France, Fondation torkinekin Diakité, Gisti, Humanity Diaspo, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue de l’enseignement, Paris d’Exil, Polaris 14, Solidarités Asie France, SINGA, Thot, Tous Migrants, Union syndicale Solidaires, UniR Universités & Réfugié.e.s, Utopia 56

HALTE AUX MASSACRES A GAZA – Place de Jaude Dimanche 10 décembre à 14h

Après 48 jours de bombardements qui ont visé l’ensemble de la
population de la Bande de Gaza, et qui ont détruit plus de la moitié de ses
bâtiments et de ses infrastructures, après 48 jours de siège inhumain qui
a privé la population d’eau, de nourriture et de médicaments, la trêve fragile
qui a commencé le 23 novembre est rompue depuis le 1er décembre.

Nous saluons la libération d’otages civils israéliens et étrangers, et la
libération des prisons israéliennes d’une centaine de femmes et de jeunes
palestiniens. Mais nous observons que depuis le 7 octobre, ce sont 3000
nouveaux Palestiniens qui ont été emprisonnés par Israël, et que ce sont
des milliers de prisonniers politiques palestiniens qui restent
emprisonnés par Israël dans des conditions inhumaines.

C’est une guerre atroce et criminelle qui a été entreprise par l’Etat
d’Israël contre la population palestinienne de Gaza, 15.000 morts, 35.000
blessés, des milliers de disparus, des familles anéanties : cette guerre
doit enfin s’arrêter pour de bon.


Nous exigeons que la France et l’Union européenne s’engagent
activement pour le cessez-le-feu, y compris par des sanctions contre
l’État d’Israël.


Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre
de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, et notamment de
son droit à l’autodétermination. Elle implique l’arrêt de la colonisation et la
fin de l’occupation israélienne.

En Cisjordanie, la population palestinienne subit les attaques conjuguées de l’armée et des colons, qui ont fait plus de 200 morts depuis le 7 octobre.
Nous dénonçons ce processus de nettoyage ethnique.

Collectif pour une paix juste et durable en Palestine

Contre l’immigration jetable et pour une politique migratoire d’accueil

Le projet de loi asile et immigration conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des personnes migrantes.

Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de centres et locaux de rétention administrative.

Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des Sans-papiers au fichier des personnes recherchées.

Les personnes migrantes sont déshumanisées et considérées uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”.

Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreuses personnes étrangères, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints.

Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique…

Des mineurs étrangers toujours à la rue ce mois de novembre

Communiqué du Collectif yapasMIEux :

Mineurs toujours à la rue ! 7 personnes interpellées !

Jeudi soir, un repas partagé dans le nouveau lieu d’hébergement des mineurs à la rue était prévu. Il a été empêché à coups de lacrymos et 7 personnes ont été interpellées et placé.e.s en garde à vue. Les mineur.es présent.es ont pu être évacué.es, mais ils et elles sont sans hébergement.

Légalement, en France, tout⋅e mineur⋅e sans parents est pris⋅e en charge par le département.

Dans le cas des mineur⋅es isolé⋅es étrangers⋅ères, le département du Puy-de-Dôme délègue la mission de reconnaissance de leur minorité à l’association ANRAS/DDAOEMI. À peine arrivé⋅es, ces jeunes subissent des interrogatoires répétés sur leurs parcours. Ces entretiens ne font que les traumatiser, et aboutissent très souvent à la non-reconnaissance de leur minorité sans argument sérieux. C’est un
expédient facile pour éviter de prendre en charge des jeunes en grande vulnérabilité, qui relèvent légitimement de la protection de l’enfance. Elles et ils sont alors mis⋅es à la rue, restant dans un vide juridique tant qu’ils ne déposent pas un recours administratif.

C’est alors que le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) les accompagnent pour ces très longs recours. Le juge pour enfants statue ensuite, et il reconnaît après coup la minorité des jeunes dans la plupart des cas (84% d’entre elles et eux de janvier à octobre 2023, qui avaient attendu au moins 7 mois et jusqu’à 2 ans). Pendant ce temps, ces mineur⋅es sont ainsi maintenu⋅es en situation précaire : leur scolarisation est retardée, ils et elles sont dans la rue, donc en
danger.

Les pouvoirs publics n’assurent pas leur prise en charge. Le projet d’un nouveau lieu négocié avec eux n’a pas abouti. Le « 5 étoiles » a été évacué l’été dernier. Les températures chutent. Il est urgent de mettre à l’abri les jeunes nouvellement arrivé.es.

Au-delà d’un toit, un lieu de vie représente la promesse d’un espace d’accompagnement -pour les démarches administratives, la scolarité– et d’émancipation, co-construit avec les mineur⋅es.

Cette démarche s’est heurtée jeudi 23 novembre à la répression : intervention de la police, gaz lacrymogène, interpellation de 7 militants soutenant les jeunes.

Afin qu’un accueil digne de ces mineur.es soit possible, dans un contexte de répression exacerbée contre les personnes étrangères et les organisations qui les aident, nous exigeons :

  • l’ouverture immédiate par les pouvoirs publics d’un lieu d’hébergement et d’accompagnement pour ces mineur.es isolé.es et vulnérables ET/OU la mise à disposition par les pouvoirs publics d’un lieu conventionné pour l’hébergement et l’accompagnement de ces mineur.es isolé.es et vulnérables
  • la libération immédiate des militant.es interpellé.es, sans poursuites à leur encontre

Nous appelons aux soutiens les plus larges face à l’immobilisme des pouvoirs publics, à la régression des droits des étrangers et à la répression des initiatives citoyennes. La mobilisation ne faiblit pas !

Rendez-vous ce vendredi 24 novembre, à 18h pour une Conférence de Presse sur les marches de la préfecture

Avant que les flammes ne s’éteignent

   » Avant que les flammes ne s’éteignent  » un film qui n’est pas sans lien avec l’affaire Wissam et les difficultés de toutes sortes à demander et obtenir justice, en cas de violences policières.

Un film à soutenir, avec Camelia Jordana dans le rôle principal :

Ce film fait actuellement l’objet d’une campagne de dénigrement sur Allo-Ciné de la part de l’extrême-droite ( voir communiqué ci-dessous  )

A voir   jusqu’au mardi 28 novembre
au CGR Val Arena :
une seule séance par jour à 13h45 ou 14h
au Capitole : une seule séance par jour à 21h

https://www.cgrcinemas.fr/films-a-l-affiche/307362-avant-que-les-flammes-ne-seteignent/

Stop à l’inhumain. Cessez-le-feu immédiat, libération des otages, protection des populations civiles

Communiqué de LDH France le 9 novembre 2023

Depuis le 7 octobre 2023, un nouveau cycle de violences s’est enclenché sur les territoires d’Israël et de Palestine.

D’abord l’horreur des commandos du Hamas qui ont tué, dans des actes de terrorisme d’une violence inouïe, plus de 1 400 personnes et en ont enlevé plus de 200 autres de différentes nationalités qu’ils détiennent encore en otage.

Puis la réaction du gouvernement israélien qui bombarde depuis des jours le territoire de Gaza, force les populations à fuir plus au sud, empêche l’aide humanitaire d’entrer autrement qu’au compte-goutte.

De massacres en bombardements aveugles, de vengeances en représailles, les innocents meurent par milliers. Le gouvernement israélien doit cesser de confondre le droit de se défendre avec la loi du talion, c’est-à-dire avec une réponse à l’inhumain par l’inhumain.

L’urgence est d’arrêter le cycle infernal des crimes de guerre, des tueries et des massacres.

Pour empêcher que des dizaines de milliers de civils ne meurent, sans soins, ne soient opérés sans anesthésie, privés d’eau et de nourriture, il n’y a aujourd’hui qu’une solution : cessez-le-feu immédiat, libération de tous les otages, fin du blocus et protection des populations civiles sous l’égide de l’ONU.

Plus globalement, pour arrêter la course à l’abîme, il faut en finir avec les doubles standards : une vie vaut une vie, les Israéliens et les Palestiniens ont les mêmes droits et notamment celui à un État viable et sûr. Comme l’a rappelé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, « aucune partie à un conflit armé ne peut se considérer au-dessus du droit international », qui est le même pour toutes et tous à commencer par le droit international humanitaire. L’ensemble des résolutions de l’ONU doivent enfin être appliquées et il doit être mis fin à la colonisation.

C’est la seule route vers la paix et la sécurité pour toutes et tous.

Les Etats-Unis et l’Union européenne ont les moyens de faire pression pour en finir avec la surenchère meurtrière, de faire pression pour le cessez-le-feu, pour le retour au respect du droit.

Dès maintenant, la France, dans le prolongement de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU qui a exigé le 27 octobre dernier une trêve humanitaire, et l’Union européenne dans son ensemble, doivent donner l’exemple. Les citoyennes et citoyens, les sociétés civiles, doivent faire pression sur leurs gouvernants pour construire la paix, pour le droit, pour la justice.

Nous ne lâcherons pas.

Ensemble nous pouvons, nous devons construire un nouveau camp pour la paix.

C’est pourquoi la LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle l’ensemble de celles et de ceux qui se reconnaissent dans ces valeurs à se mobiliser lors des marches contre la guerre, ce samedi 11 novembre 2023, à 15h place de la République à Paris et partout en France.

Paris, le 9 novembre 2023