De nouveau des pompiers matraqués par la police lors d’une manifestation nationale à Paris (articles et vidéos)

Publié sur sudouest.fr  avec AFP

Paris : des affrontements entre pompiers et policiers lors d’une manifestation

Venus de toute la France, des sapeurs pompiers ont manifesté leur colère à Paris. Ils ont été durement repoussés par les forces de l’ordre

Des heurts ont eu lieu mardi à Paris entre les forces de l’ordre et des pompiers, qui manifestaient de nouveau pour exiger une revalorisation de leurs conditions de travail, notamment la prime de feu.

Dans un premier temps, le cortège de plusieurs milliers de soldats du feu en uniforme, quadrillé par les forces de l’ordre, est arrivé dans le calme place de la Nation, où une Marseillaise a été entonnée en choeur par les pompiers.

Des pompiers blessés

Plusieurs manifestants ont été légèrement blessés, notamment aux jambes par des éclats de grenades.

Plusieurs manifestants ont ensuite tenté de forcer un barrage métallique de police érigé pour empêcher un éventuel blocage du périphérique, brièvement envahi par les pompiers. Les pompiers ont été repoussés par les forces de l’ordre au canon à eau et par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.

Une revalorisation de la prime de feu

Il s’agit de la deuxième manifestation nationale de pompiers en moins de quatre mois dans la capitale, à l’appel des syndicats de pompiers professionnels, mobilisés depuis l’été dernier pour obtenir du gouvernement et des collectivités locales des réponses à leurs revendications.

Ils réclament une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, le maintien de leurs effectifs, la garantie du maintien de leur système de retraite actuel et qu’une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année.

Publié sur huffingtonpost.fr  et AFP

À Paris, heurts violents entre pompiers en grève et forces de l’ordre

Des heurts ont éclaté entre des pompiers en grève et les forces de l’ordre ce mardi à Paris. Certains soldats du feu se sont immolés symboliquement en pleine rue.

MANIFESTATIONS – Le sens du symbole. Plusieurs milliers de pompiers venus de toute la France sont en grève et manifestent ce mardi 28 janvier dans le centre de Paris. Des tensions sont rapidement apparues avec les forces de l’ordre déployés sur place.

En milieu d’après-midi, certains se sont symboliquement mis le feu à proximité de la Place de la République, tandis que d’autres lançaient des tirs de mortiers, interdits en manifestation. Les pompiers dénoncent leurs conditions de travail, le manque d’effectif et la revalorisation de leur prime de risque.

Au son des sifflets et sirènes, et sous les fumigènes multicolores, les pompiers, vêtus de leurs uniformes bleu marine à bandes jaunes fluorescentes, sont partis peu après 14h de la place de la République en direction de Nation, terminus de la manifestation.

Mais, selon la préfecture de police, l’itinéraire annoncé de la manifestation n’a pas été respecté, impliquant alors l’intervention des forces de l’ordre. Des affrontements violents ont éclaté entre les deux camps.

Plus tôt dans la journée, certains pompiers avaient également envahi une partie du périphérique parisien à proximité de Porte de Bagnolet. Plusieurs pompiers  ont aussi essayé de quitter l’itinéraire autorisé pour tenter de bloquer le périphérique au niveau de la Porte de Vincennes, selon la préfecture qui dénonce, dans un communiqué sur Twitter, un “inadmissible blocage”.

Ils sont de nouveau intervenus sur le périphérique vers 16h30 pour le bloquer au niveau de la porte de Vincennes, mais ils ont dû abandonner leur blocage face aux forces de l’ordre.

Rencontre au ministère dans l’après-midi

Les soldats du feu dénoncent le manque d’effectifs et de reconnaissance de leur profession et réclament des garanties pour leur retraite. Notamment une revalorisation de leur prime de feu, fixée à 19% du salaire de base depuis trente ans, selon le syndicat SUD. Les pompiers souhaitent qu’elle soit réévaluée à 28% et le gouvernement propose 25%, rapporte Franceinfo.

Il s’agit de la deuxième manifestation nationale de pompiers en moins de quatre mois dans la capitale, à l’appel des syndicats de pompiers professionnels, mobilisés depuis l’été dernier pour obtenir du gouvernement et des collectivités locales des réponses à leurs revendications. Les syndicats devaient être reçus dans l’après-midi au ministère de l’Intérieur pour discuter de ces sujets.

La manifestation nationale du 15 octobre avait réuni entre 7000 et 10.000 personnes, selon les syndicats. Elle avait été émaillée de quelques tensions après l’arrivée du cortège place de la Nation, où les forces de l’ordre avaient usé de gaz lacrymogènes et de lanceurs d’eau pour disperser les manifestants.

Les pompiers professionnels représentent 16% des 247.000 pompiers en France, les autres étant volontaires ou militaires.

Cette nouvelle manifestation s’inscrit dans un mouvement de grève démarré en juin, très suivi selon les syndicats même s’il n’a pas entraîné de perturbations majeures, les pompiers étant astreints à un service minimum.

Manifestation à PORT LA NOUVELLE le 25 janvier à 10h30 devant la Mairie contre le projet d’extension

Projet d’extension de Port la Nouvelle : 2ème        rassemblement                  

  Le collectif BTP, Balance Ton Port La nouvelle  se bat contre un projet d’extension portuaire qui va coûter 500 millions d’argent public aux collectivités locales d’Occitanie (c’est équivalent au projet de Notre Dame des Landes ) et qui va mettre en péril une zones des plus fragiles du littoral languedocien avec ses étangs lagunaires.
 Ce grand projet est basé sur deux piliers d’activité productiviste libérale, énergivore et polluante : tripler les exportations de blé dur et tripler aussi les importations de pétrole et d’agro-carburants  .
Le maître d’oeuvre : le Conseil régional d’ Occitanie mené par une coalition PS – EELV – PRG dont s’est retirée la France Insoumise.
Devant imbécillité économique de ces objectifs et l’incohérence flagrante du discours écolo de la région, celle ci a ajouté au projet 3 éoliennes off shore qui seraient montées sur un nouveau quai de 140 m de long dans le port .  tout ça pour faire avaler le projet aux EELV de la région. 
A peine 2 % d’entreprises locales ont répondu aux appels d’offre de ce projet colossal, le reste est conclu avec Bouygues . 
Le collectif BTP affirme que ces éoliennes n’ont pas besoin d’un nouveau port (celui de Sète existe déjà) qu ‘il est inutile et dangereux de construire une digue immense  de 2,4 kms, de déplacer 11 millions de mètres cube de sédiments marins pour recreuser un port qui ne servira à rien; que ces travaux mettent en péril les étangs de Bages-Sigean, que ce site classé déjà trois fois SEVESO en contact direct avec la réserve naturelle de Sainte Lucie et le parc régional de la Narbonnaise est une folie industrielle . 
Le collectif BTP demande un arrêt immédiat des travaux et un moratoire sur ce projet . 
nous demandons la réaffectation des subventions publiques dédiées à ce projet inutile sur des utilités sociales, écologiques et de relocalisation de l’économie régionale.
Nous refusons aussi  la privatisation du port décidée par la région. 
 
Pour dénoncer cette gabegie, pour dire NON à ce massacre annoncée du littoral,
– pour dire NON à l’entrée des pétroliers géants dans le port ,
– pour dire NON aux exports subventionnées et
– OUI à la souveraineté alimentaire et OUI à la relocalisation,
– pour dire OUI au soutien d’une agriculture paysanne, OUI au soutien de la pêche artisanale traditionnelle .

 VENEZ manifester à PORT LA NOUVELLE le 25 janvier à 10h30 devant la Mairie 

Les 1 % les plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes.

Publié sur www.oxfamfrance.org/

le 19 JANVIER 2020

Davos 2020 : Nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales

La situation en quelques nouveaux chiffres-clés :

• Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes).
• Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
• En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses.
• Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault.
• Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes.
• Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le secteur du soin.
• Les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme

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Lien vers le focus France 

A la veille du Forum économique mondial de Davos (Suisse) qui rassemble les grands décideurs économiques et politiques de la planète, Oxfam révèle dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales, « Celles qui comptent », que les 1% les plus riches du monde possèdent désormais plus du double de la richesse de 6,9 milliards de personnes, soit 92 % de la population mondiale. [1]. Une minorité d’hommes blancs se taille la part du lion au détriment du plus grand nombre, à commencer par les femmes et filles. A ce jour, près de la moitié de la population mondiale vit toujours avec moins de 5 euros par jour et le rythme de réduction de la pauvreté s’est ralenti de moitié depuis 2013.

Pour Pauline Leclère porte-parole d’Oxfam France : « Les inégalités indécentes sont au cœur de fractures et de conflits sociaux partout dans le monde car personne n’est dupe : la crise des inégalités traduit la complicité plus que l’impuissance des Etats à agir pour la combattre. Les inégalités ne sont pas une fatalité, elles sont le résultat de politiques sociales et fiscales qui réduisent la participation des plus riches – entreprises et particuliers – à l’effort de solidarité par l’impôt, et fragilisent le financement des services publics. Transports, éducation, santé, système de retraites…. sont sacrifiés alors qu’ils sont décisifs pour lutter contre la pauvreté. La France ne fait pas exception à cette tendance générale et maintient un statu quo mortifère alors qu’elle est traversée par la révolte des gilets jaunes et par la plus longue grève générale de la Ve République. »

Oxfam montre que ce clivage profond s’appuie sur un système économique sexiste et injuste et met en lumière la charge – lourde et inégale – du travail de soin (care en anglais) assuré par les femmes et les filles comme une raison tenace des inégalités économiques et de genre [2]. Ménage, cuisine, gestion du budget, soin des proches, collecte de bois et d’eau dans les pays du Sud, la valeur monétaire du travail de soin non rémunéré assuré par les femmes âgées de 15 ans ou plus représente au moins 10 800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur du numérique à l’échelle mondiale [3].

Oxfam dévoile également les discriminations à l’œuvre dans la sphère professionnelle où les femmes sont surreprésentées dans les secteurs les plus précaires et les moins valorisés économiquement (éducation, santé, travail social, nettoyage…).

« Les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d’un système économique qui les discrimine et les cantonne dans les métiers les plus précaires et les moins rémunérés, à commencer par le secteur du soin. Celles qui passent des milliers d’heures à s’occuper de nos enfants, de nos personnes âgées, de notre santé, de la propreté de nos lieux de vie, ne sont pas reconnues à leur réelle valeur, quelle injustice ! » s’insurge Pauline Leclère.

Pour Pauline Leclère : « La polarisation de notre monde est en marche lorsque l’on voit les records amers qui ont agité l’économie française en 2019 : Bernard Arnault, milliardaire et PDG du groupe LVMH, a été l’homme d’affaire qui a engrangé le plus de richesses supplémentaires dans le monde en 2019, tandis que le versement de dividendes par le CAC 40 est à son plus haut [5]. En parallèle, les inégalités sont reparties à la hausse, et plus grave, la France compte 400 000 pauvres de plus en 2019. Malgré les fortes attentes de justice fiscale et sociales, les plus pauvres restent les grands perdants des mesures budgétaires depuis le début du quinquennat : ce sont les seuls à ne pas avoir vu, depuis trois ans, leur pouvoir d’achat augmenter significativement ».

 

En France, Oxfam demande à Emmanuel Macron de réorienter de toute urgence sa politique en faveur d’une réduction des inégalités, en prenant des mesures qui enrayent la précarité des femmes et en demandant aux ultra riches et aux entreprises de contribuer davantage à l’effort de solidarité :

• S’attaquer aux inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Notamment :
– En améliorant les conditions de travail et en valorisant les rémunérations dans les métiers à prédominance féminine notamment dans les métiers du soin.
– En sanctionnant les entreprises ne respectant pas l’égalité professionnelle.
– En augmentant significativement la durée du congé paternité.
– En renforçant la transparence sur les écarts de salaires (par quartiles, par pays, par genre).
• S’assurer que le système de retraites corrige les inégalités. Notamment :
– En supprimant les systèmes de décote pour les carrières incomplètes et en revenant à un calcul de la pension basé sur les meilleures années pour prendre en compte la réalité de l’emploi des femmes, notamment les carrières hachées.
– En renforçant la cotisation de solidarité prélevée sur les hauts revenus afin de tenir compte de leur espérance de vie plus longue.
• Rétablir une fiscalité plus équitable sur les contribuables les plus aisés. Notamment :
– En rétablissant un Impôt sur les grandes fortunes en tenant compte des failles du précédent dispositif et en supprimant le Prélèvement forfaitaire unique (PFU).
– En supprimant les niches fiscales qui bénéficient disproportionnément aux grandes entreprises ;
– En luttant efficacement contre l’évasion fiscale.

Contacts presse :

Caroline Prak cprak@oxfamfrance.org 06 31 25 94 74
Pauline Leclère pleclere@oxfamfrance.org 07 69 17 49 63

Notes aux rédactions :

Lien vers la méthodologie

Les calculs d’Oxfam sont fondés sur les données les plus complètes et les plus actuelles disponibles. Les données sur la répartition des richesses dans le monde sont tirées du Global Wealth Databook 2019 du Crédit Suisse Research Institute. Les données sur les personnes les plus fortunées de la société proviennent du classement des milliardaires de 2019 de Forbes. La fortune des milliardaires a baissé l’année dernière mais a augmenté depuis.

[1] Les données du Crédit Suisse permettent d’évaluer le patrimoine net total et sa distribution par décile et avec les 1% les plus riches. Selon ces données, les 1% les plus riches possèdent un patrimoine net total de 132 586 milliards de dollars. Les 90% les plus pauvres de la population possèdent un patrimoine net de 65 976 milliards de dollars, soit plus de deux fois moins. Avec une population mondiale estimée à 7,7 milliards de personnes, les 1% les plus riches possèdent effectivement plus que 6,9 milliards de personnes.

|2] Dans le monde 42 % des femmes ne peuvent avoir un travail rémunéré en raison de la charge trop importante du travail de soin qu’on leur fait porter dans le cadre privé/familial.

[3] Nombre d’heures par mois que les femmes consacrent aux soins non rémunérés multipliées par le nombre de femmes âgées de 15 ans ou plus. Le résultat est multiplié par 12 pour obtenir une estimation annuelle. Le marché mondial de la technologie valait 3 200 milliards de dollars en 2018, selon la société de recherche et de conseil Forrester.

[4] La France n’est pas épargnée par la crise des inégalités :
• En France, en 2019, les 10 % les plus riches détenaient 50% des richesses nationales. Et les 1 % les plus riches en détenaient 16 %.
• La France compte actuellement 41 milliardaires, c’est 4 fois plus qu’après la crise financière de 2008. Sur ces 41 personnes, plus de la moitié ont hérité de leur fortune, et seules 5 sont des femmes.
• 7 milliardaires français possèdent autant que les 30 % les plus pauvres.
• Le PDG du groupe Sanofi gagnait en 2018 plus de 343 fois le salaire moyen d’une aide-soignante française.
• La valorisation du travail de soin non rémunéré des femmes en France contribuerait à 399 milliards d’euros, cela équivaut à 14,8 % du PIB.
• Parmi les mères de famille monoparentale qui travaillent plus d’une sur quatre est pauvre.