Afghanistan : « Les Français veulent accueillir des réfugiés afghans, encouragez-les ! »

Publié sur lemonde.fr le 6/09/2021

Saluant l’élan de solidarité qui a accompagné l’arrivée en France de quelque 2 500 Afghans, une centaine d’artistes francophones dont Yael Naim, Maylis de Kerangal, Charlotte Gainsbourg ou Michel Hazanavicius, lancent un appel à accueillir notamment des artistes afghans en danger.

Tribune. Alors que les crispations identitaires empoisonnent le débat public, l’élan citoyen observé ces derniers jours pour accueillir les familles afghanes laisse songeur : des milliers de personnes se disent prêtes à ouvrir leur porte, des dizaines de milliers d’autres rassemblent vêtements, nourriture et fournitures de rentrée.

Cet élan doit être utilisé par la puissance publique pour montrer que la solidarité et l’ouverture sont préférables à la peur et au repli sur soi. Et si nous chantions les louanges des solidaires, au lieu de conforter les méfiants ? Car tout montre, aujourd’hui, que la solidarité et l’engagement sont un levier de mobilisation populaire. Dans chaque salle de théâtre, de concert, d’exposition, nous rencontrons ce public qui confirme cet élan et sa volonté de montrer une nation solidaire.

Nous, artistes français, lançons un appel au gouvernement français pour encourager cette mobilisation citoyenne, et pour venir en aide, par tous les moyens dont il dispose, diplomatiques et logistiques notamment, aux artistes afghans en danger. À l’instar des journalistes, des traducteurs, des citoyens afghans qui ont aidé la France et l’Europe, les travailleurs culturels en Afghanistan sont directement menacés.

Une protection internationale urgente et nécessaire

Même avant la prise du pouvoir par les talibans, les travailleurs culturels ont pris de graves risques en décrivant les expériences et en relayant les aspirations des Afghans, avec l’encouragement – et souvent le soutien direct – du gouvernement américain et de la coalition. Aujourd’hui, nombre de nos pairs ne voient pas d’autre choix que de quitter le pays. Qu’ils puissent ou non partir, nous appelons à la protection par la France de tous ceux qui se sont consacrés à la promotion de la liberté d’expression et de la société civile en Afghanistan.

Nous demandons au gouvernement, afin de sauver des vies et de tenir les promesses faites aux alliés, collègues et amis afghans, de prendre des mesures immédiates pour faciliter le traitement accéléré des visas et accorder l’asile à tous les Afghans vulnérables, à commencer par les femmes. La simple nature du régime taliban rend cette protection internationale urgente et nécessaire.

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Une cinquantaine de responsables internationaux appellent à accélérer l’adaptation au dérèglement climatique

Publié par lemonde.fr avec AFP le 7 septembre 2021

Les participants à un dialogue international décrivent les mesures à adopter, selon eux, lors de la conférence mondiale sur le climat (COP26), qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre.

Un dialogue, rassemblant une cinquantaine de responsables politiques et de spécialistes du climat et du développement, s’est tenu en présence de Ban Ki-Moon, président de la GCA, à Rotterdam, le 6 septembre 2021.

Une cinquantaine de responsables internationaux ont appelé, lundi 6 septembre, à accélérer la préparation aux effets du changement climatique comme les tempêtes, les inondations et les sécheresses extrêmes, rappelant que la plupart de ces phénomènes sont « tragiquement, déjà inexorables ».

Ces conséquences « mettront les gens, les communautés et l’économie mondiale en danger comme jamais auparavant et feront peser de nouvelles menaces majeures sur la biodiversité et la santé de l’homme », a souligné dans un communiqué le Centre mondial pour l’adaptation (GCA).

Fondé en 2018, le GCA est une organisation internationale destinée à accélérer l’adaptation du monde aux effets du changement climatique. Elle est présidée par l’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Lire aussi (Le Monde et AFP)  « Nous ne pouvons pas attendre que la pandémie de Covid-19 soit terminée pour réduire rapidement les émissions » de CO2 : l’alerte des principaux journaux médicaux

L’adaptation – comprenant systèmes d’alerte avancés, ajustements des infrastructures, améliorations agricoles – n’a, selon le GCA, pas bénéficié de la même attention, des mêmes ressources ni du même niveau d’action sur le terrain que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, laissant des communautés du monde entier exposées à une urgence climatique plus rapide que prévu.

« Les pays sont prêts pour une nouvelle ambition »

Un dialogue, rassemblant une cinquantaine de responsables politiques et de spécialistes du climat et du développement en présence de M. Ban et de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, s’est tenu, lundi, à l’occasion de l’inauguration à Rotterdam du siège du GCA.

Les participants – ministres, maires, chefs d’organisations internationales et banques de développement – ont décrit dans un communiqué les mesures à prendre, selon eux, lors de la conférence mondiale sur le climat (COP26) qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre, notamment la révision des plans d’adaptation pour lesquels les Nations unies se sont engagées à consacrer 100 milliards de dollars par an (environ 85 milliards d’euros).

« Les pays sont prêts pour une nouvelle ambition en matière d’adaptation, et sont également prêts pour un financement à grande échelle pour l’adaptation », a déclaré Ban Ki-moon.

Un récent rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a averti qu’une aggravation majeure des impacts climatiques surviendrait une décennie plus tôt que prévu, avec des changements sans précédent et certains irréversibles. Lire l’éditorial : Climat : été extrême, urgence absolue

Le monde a d’ores et déjà été confronté cette année à des événements climatique extrêmes : incendies spectaculaires en Grèce et en Turquie, feux de forêt en Sibérie et en Californie, famine à Madagascar, inondations exceptionnelles en Chine et en Allemagne, canicule record au Canada

«Ils vont tuer mes parents»: manifestation à Paris en soutien au peuple afghan

Publié sur rfi.fr le 6 septembre 2021 – Laurence Théault, du service France de RFI 

Une manifestation de soutien au peuple afghan s’est tenue, dimanche 5 septembre à Paris, à l’initiative de plusieurs associations. Quelques centaines de manifestants étaient massés sur la place de la République pour dire qu’en France, on est touchés par ce qui se passe en Afghanistan.

Ce rassemblement visait à « concentrer énergies et attentions » sur le drame humanitaire qui se joue depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, selon les organisateurs, Association solidarité et culturelle des Afghans à Paris et Enfants d’Afghanistan. Les personnes présentes ont manifesté leur solidarité avec les Afghans pour un accueil inconditionnel des civils en danger.

Pas de drapeau noir, rouge et vert, pas de slogan, ni pancarte. Rahim, 38 ans, est juste venu avec la photo de ses parents restés à Kaboul : « C’est mon père, c’est ma mère. »

Chemise ouverte et veste de costume, Rahim est réfugié politique en France depuis 2012. Il s’arrête sur le visage de son père : « Il travaille pour le gouvernement d’Afghanistan. En 2012, les talibans nous ont attaqués, chez nous… »

« Si les talibans trouvent mes parents, ils vont les tuer »

Aujourd’hui, Rahim est très inquiet. Il interpelle le gouvernement français : « Depuis que les talibans sont retournés à Kaboul, mes parents sont toujours cachés. On a deux voisins qui se sont accordés avec les talibans, aujourd’hui, qui donnent toutes les coordonnées de mes parents. On les connaît déjà, les talibans, et on sait que s’ils les trouvent, ils vont tuer mes parents, bien sûr. La seule chose que je demande, c’est que la France continue son programme d’évacuation. Comme pour mes parents, il y a beaucoup de personnes qui sont bloquées. »

Rahim range la photo dans la poche de sa veste. Depuis la prise de Kaboul par les talibans, confie-t-il, il ne dort plus.