Exposition « EUX C’EST NOUS  » à Prades du 4 au 15 février 2020 (collectif Bienvenue aux migrants dans le Conflent)

La LDH-66 soutient et participe à l’action du Collectif « Bienvenue aux migrants dans le Conflent »

Le collectif « Bienvenue aux migrants dans le Conflent » vous invite à l’exposition « Eux c’est nous » qui se tiendra à la médiathèque de PRADES du 4 au 15 février et au vernissage de celle ci le samedi 8 février à 11h après la conference de Vicenzo Celiberti 

« Cette exposition intitulée « Eux, c’est nous », réalisée par et avec des jeunes du Centre d’Accueil et d’Orientation de Vernet-les-Bains leur ouvre un espace d’expression, chaotique et puissant, à l’image de leur propre parcours. A travers des témoignages, elle aborde les conditions de leur voyage, mais aussi de l’accueil « controversé » qui leur est fait, entre dispositifs administratifs et solidarité concrète. Elle fait le choix de montrer le visage de la fraternité et de l’inclusion, par un travail réalisé par l’école de Fuilla où se côtoient des enfants d’ici et d’ailleurs, ou par la classe CLIS du collège de Prades.

De même, elle fait une place à l’action du collectif « Bienvenue aux Migrants en Conflent ». Enfin, et surtout elle donne à voir la richesse culturelle dont toute la diversité humaine est porteuse. »

EUX, C’EST NOUS

Depuis 2015, ce qu’on a appelé la « crise migratoire » s’est traduite par des départs massifs de personnes, hommes femmes enfants personnes âgées fuyant des théâtres de guerre, des dictatures ou des situations de misère où leurs vies étaient menacées. Le monde se rappelle ces cortèges d’arrivants, ces images d’embarcations de fortune, ou de corps échoués sur les plages de Méditerranée (34 000 morts selon le décompte d’ « il Manifesto », journal italien) ainsi que ces murs, ces barbelés érigés aux frontières d’une Europe riche et frileuse, prônant le droit d’asile mais se renvoyant les migrants d’un pays à l’autre (règlement Dublin) ou les acceptant au compte-goutte, à l’exception de l’Allemagne.

Le démantèlement des « jungles » de Calais et de la Chapelle » a entraîné sur l’ensemble du territoire français, mais aussi dans les PO, la création de structures d’accueil provisoire. Ainsi, les CAO de Campôme, puis Vernet et Olette, ont vu le jour, en plus du CADA de Fuilla. Au total, c’est moins d’une centaine d’adultes isolés ou de familles qui sont installées à titre provisoire sur le Conflent, en attente d’une décision sur leur demande d’asile. Sensibilisés à cette situation de déracinement, une poignée de citoyens du Conflent s’est mobilisée pour apporter aide et soutien, au-delà des dispositifs publics, et rompre l’isolement, créer des liens avec des personnes d’horizons si lointains et différents, qu’on qualifie de l’extérieur « de réfugiés », de « migrants », de « demandeurs d’asile ». Un élan de solidarité a permis tout d’abord de collecter des vêtements, et de proposer un moment d’accueil, pour faire mutuellement connaissance. Puis des actions concrètes se sont mises en place : cours de français, activités sportives, artistiques, conférences, fêtes et repas partagés, permanence d’accueil, etc.

Aujourd’hui, cette exposition intitulée « Eux, c’est nous », réalisée par et avec des jeunes du Centre d’Accueil et d’Orientation de Vernet-les-Bains leur ouvre un espace d’expression, chaotique et puissant, à l’image de leur propre parcours. A travers des témoignages, elle aborde les conditions de leur voyage, mais aussi de l’accueil « controversé » qui leur est fait, entre dispositifs administratifs et solidarité concrète. Elle fait le choix de montrer le visage de la fraternité et de l’inclusion, par un travail réalisé par l’école de Fuilla où se côtoient des enfants d’ici et d’ailleurs, ou par la classe CLIS du collège de Prades. De même, elle fait une place à l’action du collectif « Bienvenue aux Migrants en Conflent ». Enfin, et surtout elle donne à voir la richesse culturelle dont toute la diversité humaine est porteuse.

Décidemment, oui, bienvenue aux migrants en Conflent !

« Eux, c’est nous », parce qu’un jour, nous aussi, nous aurions pu ou nous pourrions être eux. (1939: la Retirada, exil des Républicains espagnols, 1940: Exode devant les troupes allemandes, 1962: retour des français d’Algérie) Mais aussi et surtout car la solidarité doit être l’expression de notre humanité.

Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie (Appel)

La LDH ne peut que soutenir cet appel signé par des associations écologistes et environnementales, des paysans soucieux d’une agriculture biologique, des médecins s’opposant à la criminalisation des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle suite à la création de la cellule de renseignement Demeter mise en place par le gouvernement.

Publié sur Reporterre

15 janvier 2020 / Une alliance d’écologistes, de paysans, d’associations environnementales, de médecins, etc.

Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».

Il y aura un avant et un après Demeter. Le 13 décembre, le ministre de l’Intérieur de la République française Christophe Castaner s’est rendu dans le Finistère en compagnie de la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Dans le cadre d’une convention signée entre son ministère et ce syndicat agricole. Cette première anomalie démocratique — depuis quand la police républicaine est-elle aux ordres d’une structure privée ? — n’est pas la dernière, de loin.

En effet, ce voyage avait pour but principal de lancer une cellule de la gendarmerie nationale appelée Demeter, la déesse grecque des moissons. Et marque reconnue, depuis des lustres, de l’agriculture sans pesticides. Quel en est le but affiché ? La lutte contre « l’agribashing ». Ce terme est une invention des communicants de la FNSEA, qui prétend sans en apporter la moindre preuve qu’on assisterait en France à une entreprise concertée de dénigrement du monde agricole. Elle permet à ce syndicat de maintenir ce qu’elle fait depuis des dizaines d’années : une pression lobbyiste pour obtenir en retour des avantages économiques.

Le ministre, confronté avec son gouvernement à une situation politique difficile, a donc décidé de jouer ce rôle dangereux, affirmant par exemple : « Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. »

Empêtré dans cette imprudente déclaration, le ministre démontre dans le même texte qu’il est incapable de prouver par le moindre fait la réalité de ce phénomène. Les chiffres qu’il cite pour 2019 parlent d’eux-mêmes : sur la base de 440.000 exploitations agricoles, les plaintes portent sur 314 tracteurs volés, 24 vols avec violence, 657 voitures dérobées.

Encore faut-il préciser que les vols avec violences ont diminué en un an de 31,4 %. La plupart des centres urbains se damneraient pour de telles statistiques. Il est visiblement plus simple de mobiliser la police que de régler la situation dramatique de la paysannerie française.

Il y a encore plus grave. Volontairement, n’en doutons pas, M. Castaner mélange dans un stupéfiant gloubi-boulga la délinquance vile — cambriolages, vols de matériel, incendies, dégradations —, les occupations de terres agricoles par des gens du voyage, les actions antifourrure ou antichasse. C’est mettre sur le même plan criminel le vol, le droit des populations nomades, celui de la critique sociale et politique.

Il y a encore plus grave. M.Castaner entend s’attaquer dans le cadre de Demeter, ainsi qu’il l’écrit, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette fois, on aura compris : il s’agit de faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien.

La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société

Qui mène « des actions symboliques » contre ce système ? Le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin des pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l’agriculture biologique. Beaucoup d’autres, qui défendent le modèle de l’agriculture paysanne contre les projets délirants d’usines à vaches, à cochons ou à poulets. Et au total des centaines de milliers de citoyens engagés contre l’importation massive de soja transgénique et donc l’élevage industriel, contre la mort des oiseaux et des insectes, pour des rivières débarrassées de la pollution et des rivages sans algues vertes, enfin pour une alimentation de haute qualité.

Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu’une ligne a été franchie. La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société. Et quand le ministre parle « d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », chacun comprend ce que cela veut dire. Cela signifie l’intimidation accrue de tous les adversaires décidés de la FNSEA, qui passe nécessairement par la surveillance électronique et informatique, d’éventuelles écoutes téléphoniques, voire des filatures, des infiltrations, ou pire encore, la délation.

Nous prévenons solennellement le gouvernement que nous refusons cette criminalisation et que nous demandons le démantèlement de la cellule Demeter. Notre contestation de l’agriculture industrielle, non-violente, se fait et se fera au grand jour, dans la conviction d’exprimer la volonté majoritaire de la société française. Nous voulons beaucoup de paysans, beaucoup plus de paysans, heureux et fiers de leur métier, enfin payés au prix convenable pour leur participation au bien commun. C’est en effet un autre monde que celui de la FNSEA.

  • Liste des signataires :

- Valérie Murat, porte-parole de l’association Alerte Aux Toxiques !
- Pierre-Michel Périnaud, président d’Alerte des médecins sur les pesticides
- Sylvie Nony, secrétaire d’Alerte Pesticides Haute Gironde
- Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre
- Jean-francois Lyphout, président de l’Aspro-Pnpp
- Pierrick De Ronne, président de Biocoop
- Gwenola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante
- Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de Canopée
- Michel Besnard, du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
- Marie-Lys Bibeyran, du Collectif Info Médoc Pesticides
- Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
- Violette Auberger, représentante des Ami.es de la Confédération paysanne
- Joël Spiroux de Vendômois, président du Criigen
- Alain Bonnec, président d’Eau et rivières de Bretagne
- Jean-Luc Toullec, président de la Fédération Bretagne Nature Environnement
- Guillaume Riou, président de la FNAB
- Eric Feraille, président de FNE Aura
- François Veillerette, directeur de Générations futures
- Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France
- Arnaud Apoteker, délégué général de Justice Pesticides
- Daniel Cueff, maire de Langouët (35)
- Patrick Lespagnol, président du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique
- Eliane Anglaret, présidente de la fédération Nature & Progrès
- Fabrice Nicolino, président de Nous voulons des coquelicots
- Jean-Yves Bohic, président de Ragster
- Carole Le Bechec, présidente du Réseau Cohérence
- Jean-François Baudin, président du Réseau Amap Auvergne-Rhône-Alpes
- Florent Mercier, co-président du Réseau Semences Paysannes
- Jacky Bonnemains, directeur de Robin des bois
- Thierry Thévenin, porte-parole du syndicat Simples
- Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF)
- Benjamin Sourice, co-président de Combat Monsanto
- François Halligon, président de la coordination LPO Pays de la Loire
- Perrine Dulac, co-fondatrice du réseau Paysans de nature

Total assigné en justice pour inaction climatique

Publié sur francebleu.fr

Une vingtaine d’associations et de collectivités dont des villes comme Bayonne, Grenoble ou Nanterre en région parisienne assignent Total au tribunal de Nanterre ce mardi. Une forme d’action inédite en France. Elles reprochent au géant pétrolier son inaction climatique.

Ce mardi, quatorze collectivités territoriales* et cinq associations** ont assigné Total au tribunal de Nanterre. Une forme d’action inédite en France. Elles reprochent au géant pétrolier son inaction climatique. Les avocats qui représentent le collectif, maîtres Sébastien Mabile et François de Cambiaire ont tenu dans la matinée une conférence de presse à Paris pour détailler les demandes qui seront faites au tribunal.

Qu’est ce que le collectif attend de cette action en justice ? 

Les collectivités et les associations veulent que le tribunal oblige Total à respecter ce qu’on appelle le devoir de vigilance. Depuis 2017, la loi française impose aux entreprises de plus de 5.000 salariés de faire un plan de vigilance. Ce plan doit détailler les risques liés à l’activité de l’entreprise, entre autres pour l’environnement. Et aussi et surtout, dans ce plan, l’entreprise doit détailler les mesures concrètes qu’elle va prendre pour limiter voire éliminer ces risques.

Et pour l’environnement, le curseur est aussi clair que scientifique : c’est l’Accord de Paris et son objectif de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre c’est à dire limiter le réchauffement des températures mondiales à deux degrés maximum à horizon 2050.

Total a bien publié un plan de vigilance en mars dernier. Mais pour le collectif, le compte n’y est pas du tout.  D’après l’association Notre affaire à tous, « Total est parmi les plus mauvaises élèves du CAC 40 en matière d’atténuation de l’impact climatique ». Et ça alors que la multinationale est à l’origine de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Du coup, le collectif a retapé du poing sur la table en juin 2019 avec une mise en demeure du géant pétrolier.

Une assignation avec beaucoup de retombées possibles

Mais comme depuis cette mise en demeure, rien n’a bougé du côté de Total, le collectif a encore haussé le ton avec cette assignation signifiée ce mardi au géant pétrolier. Une assignation dont les avocats du collectif maîtres Sébastien Mabile et François de Cambiaire attendent beaucoup.

Si le tribunal oblige Total à verdir sa trajectoire sur les 30 prochaines années pour coller à l’Accord de Paris, ça pèserait aussi sur la politique économique de l’entreprise. Ce qui serait une véritable rupture, un vrai tournant d’après les avocats collectif. En plus, cette décision rendrait de fait l’Accord de Paris réellement contraignant pour les entreprises. Et comme le devoir de vigilance s’applique aussi au respect des droits fondamentaux des êtres humains, de nombreuses entreprises seraient poussées à mieux mettre en oeuvre la loi.

Arcueil, Bayonne, Bègles, Bize-Minervois, Centre Val de Loire, Champneuville, Correns, Est-Ensemble Grand Paris, Grenoble, La Possession, Mouans-Sartoux, Nanterre, Sevran et Vitry-le-François. 

** Notre affaire à tous, Sherpa, ZEA, Eco Maires et France Nature Environnement.