Contrôle policier renforcé dans les quartiers populaires de Perpignan… à la veille des élections municipales.

Le contrôle des quartiers à Perpignan : grand déploiement de forces de police. 

Une compagnie de CRS, + les effectifs locaux pour 300 personnes contrôlées en 2 jours, et …. Sept interpellations, dont une d’un étranger sans papiers, et un jeune avec un pistolet en plastique … Renouvellement de l’opération dans une semaine. Mr Pujol, maire de Perpignan,  peut se féliciter de l’aide du gouvernement dans sa campagne des municipales. Une fois de plus la question sécuritaire est instrumentalisée par certains candidats politiques de droite extrême pour leur plus grand profit électoral. Car il faut faire peur avec les classes populaires dangereuses…

fleche2  Lire ci-après les thèmes de la campagne de la LDH pendant les municipales (tracts et documents)

fleche2 Communiqué du collectif J’y suis j’y vote dont la LDH est membre

Publié sur france3-regions.francetvinfo.fr

Perpignan : 300 personnes contrôlées et 7 arrestations lors d’une opération anti-drogue et sécurité des quartiers

L’opération de police dans les cités sensibles de Perpignan s’est déroulée sur 2 jours, jeudi et vendredi derniers. De la drogue a été saisie, des commerces ont été contrôlés et 7 individus, dont 2 mineurs, ont été interpellés. La police renouvellera ce genre d’opération dans les semaines à venir.

C’est sur fond de tensions entre bandes rivales se disputant le marché des stupéfiants que les policiers sont intervenus dans plusieurs cités sensibles de Perpignan.
Les effectifs du commissariat de police avaient reçu le renfort d’une unité de force mobile pour intensifier les contrôles.

300 personnes et des commerces contrôlés

C’est ainsi que les policiers de la Section d’Intervention, de la BAC, de la brigade canine et de la brigade motorisée du commissariat de Perpignan, renforcés par une compagnie de CRS, ont mené jeudi et vendredi derniers plusieurs opérations de sécurisation et de contrôles.
Les lieux ciblés étaient la place du Puig, la place Cassanyes, les HLM Bétriu, la cité du Champ de Mars, la résidence “Les Oiseaux”, mais aussi la cité Clodion, la cité des Baléares et la cité ensoleillée.

300 personnes et plusieurs débits de boissons ont été contrôlés et inspectés.

7 interpellations dont 2 mineurs

Ce déploiement de policiers a permis de procéder dans la cité du Champ de Mars à l’interpellation de deux dealers, porteurs pour le premier de 66 grammes de résine de cannabis, de 250 euros en liquide et d’une balance de précision et pour le second de 110 grammes de résine de cannabis composés de 38 doses confectionnées pour la revente, et de la somme de 540 euros en espèces.
Une réserve de doses de résine de cannabis d’un poids total de 350 grammes, au conditionnement parfaitement identique, était également découverte à proximité, dans l’ancien hammam de la cité, grâce au flair du chien anti-stup.
Enfin, un mineur de 14 ans était arrêté pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et deux véhicules “ventouses” enlevés par la fourrière.

À la cité des Baléares, le contrôle d’un individu suspect campé devant la maison des jeunes, permettait de saisir deux morceaux de résine de cannabis, 570 euros en espèces et, dans le coffre de sa voiture, du matériel de conditionnement.

À la Place Cassanyes, le concours de policiers de la PAF amenait à l’interpellation d’un étranger en situation irrégulière et d’un individu faisant l’objet d’une fiche de recherche.

Aux HLM Bétriu, un mineur de 16 ans était interpellé après avoir été repéré grâce aux caméras de vidéo-protection municipale, en train de manipuler un pistolet automatique. L’arme se révélait heureusement factice.
Le lendemain, un dealer était interpellé au même endroit car trouvé en possession de 13 doses d’herbe de cannabis, représentant un poids de 15 grammes, et de 250 euros en liquide.

Une nouvelle campagne d’opérations de police a d’ores et déjà été programmée par la Sûreté publique des Pyrénées-Orientales.

Laissez-Nous Respirer ! Appel des familles contre l’impunité des violences policières, pour l’interdiction des techniques d’immobilisation et des armes létales

Cet appel est soutenu par de nombreux collectifs et associations dont la LDH ainsi que par de nombreux syndicalistes, députés, conseillers élus, comédiens, réalisateurs, universitaires, médecins,…Vous pouvez signer la pétition en fin de texte.

Appel des familles contre l’impunité des violences policières,
pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles
et des armes de guerre en maintien de l’ordre

Cédric Chouviat est le premier mort de l’année à cause de violences policières. Sera-t-il le dernier de la longue liste des personnes tuées par les forces de l’ordre ? Les statistiques des années précédentes nous font craindre que ce ne soit pas le cas. 26 décès en 2019, combien en 2020 ?

Nous apportons tout notre soutien et notre entière solidarité à la famille de Cédric pour qu’ils obtiennent la paix et la justice qu’ils demandent.

Car c’est aussi notre histoire. La vérité, la justice et la paix c’est aussi ce que nous demandons pour Lamine Dieng, 25 ans, décédé à la suite d’une clé d’étranglement et d’un plaquage ventral, tout comme Adama Traoré, 24 ans, Aboubacar Abdou, 31 ans, Abdelhakim Ajimi, 22 ans, Abou Bakari Tandia, 38 ans, Ricardo Barientos, 52 ans, Mohamed Boukrourou, 41 ans, Massar Diaw, 24 ans, Philippe Ferrières, 36 ans, Mariame Getu Hagos, 24 ans, Serge Partouche, 28 ans, Wissam El Yamni, 30 ans, Abdelilah El Jabri, 25 ans, Amadou Koumé, 33 ans, Mamadou Marega, 38 ans, Mohamed Saoud, 26 ans, Ali Ziri, 69 ans, mort après un pliage, Abdelhak Goradia, 51 ans, décédé par asphyxie dans un véhicule de police… et des dizaines d’autres « malaise cardiaque », « asphyxie », « mort naturelle » sans autre détail communiqués aux familles. Ce 3 janvier 2020, c’est Cédric Chouviat qui est décédé par asphyxie après une clé d’étranglement et un plaquage ventral.

Les témoins de cette interpellation ont confirmé ce que nous dénonçons depuis toujours : l’utilisation délibérée par les agents des forces de l’ordre de techniques extrêmement violentes et « potentiellement létales », selon la dénomination officielle. Clé d’étranglement, plaquage ventral et pliage, ces trois pratiques ont pour but d’immobiliser une personne en lui comprimant le thorax et le cou pour entraver la respiration. Mais plus la compression dure, plus l’interpellé manque d’oxygène et plus il se débat. Et plus les agents renforcent leur pression. Et plus cette violence tue.

Malgré les condamnations répétées de la France par la Cour européenne des Droits de l’Homme et par l’ONU, ces techniques continuent d’être pratiquées et de causer la mort. Malgré la condamnation de ces usages par la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, l’Etat se contente de justifier le « travail » de ses agents.

Comme la femme, les enfants et le père de Cédric, nous avons fait confiance à la justice de notre pays. Mais notre expérience pour que la vérité soit faite sur les violences qui ont tué nos proches nous a fait découvrir la réalité d’un déni de justice systématique pour les victimes. Un déni entretenu par une véritable culture du mensonge qui entraîne une culture du non-lieu.

La famille Chouviat a déjà subi le même traitement de la part des autorités que celui que nous avons connu : non-information des proches puis mensonges sur les causes de la mort, mépris de toute compassion élémentaire, tentative de criminaliser la victime pour la déshumaniser et maintien en activité des responsables de la mort d’un homme. Autant de souffrances, d’insultes, de calomnies qui s’ajoutent à la douleur des familles.

Ces contre-vérités des premières heures justifient des années de procédures interminables, d’enquêtes administratives et d’instructions bâclées, voire conduites à charge contre les victimes et leur entourage. Et bien sûr des frais de justice considérables. C’est tout un système auquel sont confrontées les victimes et leurs familles, qui révèle une impunité permanente aux membres de forces de l’ordre qui blessent, mutilent et tuent. C’est une violence judiciaire qui excuse, absout et prolonge les violences policières.

Ces brutalités permanentes étaient auparavant « réservées » aux habitants des quartiers populaires, comme le Mouvement de l’Immigration et des Banlieues le dénonçait il y a plus de vingt ans. Aujourd’hui, elles débordent dans les centres-villes. Et tous les témoins du déchaînement furieux de la force publique contre les mouvements sociaux peuvent désormais comprendre la violence d’Etat qui nous est imposée.

Cette violence assermentée à présent visible jusque dans les quartiers bourgeois est également celle des armes classées armes de guerre, là aussi d’abord utilisées dans nos quartiers. Le flash-ball est apparu en 1999. Et il a aussitôt éborgné Ali Alexis, à Villiers-sur-Marne. Cette arme a été remplacée par le LBD qui a été « inauguré » en 2007, à Villiers-le-Bel, pour mater la révolte des habitants après la mort de Moushin et Laramy percutés par un véhicule de police. Et les grenades comme celle qui a tué Rémi Fraisse en 2014 ou celle qui a tué Zineb Redouane en 2018 ; comme celles qui ont mutilé des dizaines de personnes et grièvement blessé des centaines lors des dernières manifestations, sont les mêmes qui explosent dans nos quartiers depuis presque dix ans.

Ce ne sont pas des « bavures » ni des « dérapages » mais des pratiques régulières autorisées par un État qui assume de pouvoir blesser grièvement, mutiler ou tuer un homme pour un contrôle d’identité.

C’EST POURQUOI NOUS EXIGEONS :

➡ L’interdiction totale de l’usage par les forces de l’ordre de toutes les techniques d’immobilisation susceptibles d’entraver les voies respiratoires.

➡ L’interdiction totale des armes de guerre en maintien de l’ordre (LBD, grenades GMD, GM2L et similaires).

➡ La création d’un organe public indépendant de la police et de la gendarmerie pour enquêter sur les plaintes déposées contre les agents des forces de l’ordre.

➡ La mise en place d’une réglementation qui associe la famille dès le constat de décès (autopsie autorisée seulement après un entretien de la famille avec les services de la médecine légale).

➡ La publication chaque année par le ministère de l’Intérieur :
• du nombre de personnes blessées ou tuées par l’action des forces de l’ordre,
• du nombre de plaintes déposées pour violence par les forces de l’ordre,
• du nombre de condamnations prononcées.

Et nous vous appelons toutes et tous à nous rejoindre
le 14 mars à Paris, pour la Marche de la Journée internationale
contre les violences policières

Cette initiative est lancée par le collectif Vies Volées et le comité Adama avec la famille Dieng et le comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng (Paris, 20e), la famille d’Abou Bakari Tandia (Courbevoie, 92), la famille de Tina Sebaa (Saint-Fons, 69), la famille de Baba Traoré (Joinville-le-Pont, 94), la famille d’Abdelhakim Ajimi (Grasse, 06), la famille de Mahamadou Marega (Colombes, 92), la famille de Mahamadou Marega (Ivry, 94), la famille de Youcef Mahdi (Melun, 77), la famille d’Angelo Garand et le collectif Justice pour Angelo (Blois, 41), Awa Gueye et le collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye (Rennes, 35), le comité Justice et Vérité pour Wissam El Yamni (Clermont-Ferrand, 63), le comité Vérité et Justice pour Gaye Camara (Champs-sur-Marne, 77), le collectif Selom et Matisse (Lille, 59), le comité Justice pour Ibrahima Bah (Villiers-le-Bel, 95), le comité Vérité pour Curtis (Massy, 91), le comité Vérité et Justice pour Morad Touat (Marseille, 13), le comité Justice pour Liu Shaoyao (Paris, 19e), le comité Vérité et Justice pour Ali Ziri (Argenteuil, 95), Haby Koumé sœur d’Amadou Koumé (Saint-Quentin, 02), les parents et la sœur de Rémi Fraisse, le collectif Vérité et Justice pour Mehdi (Vaux-en-Velin, 69), Florica Floarea et le comité Vérité et Justice pour Dorel (Vigneux-sur-Seine, 91), Salah Zaouiya et l’association Mémoire Jawad Zaouiya (Mantes-la-Jolie, 78), Justice pour Mehdi Bouhouta (Vaux-en-Velin, 69), la famille Touré et le comité Vérité et Justice pour Zakaria (Troyes, 10), Syakha Traoré, frère de Bouna (Clichy-sous-Bois, 93), Geneviève Legay (Nice, 06), Franck Lambin, père d’Allan (Saint-Hilaire-des-Landes, 35), Vérité et Justice 31 (31), l’Assemblée des Blessés et les Mutilés pour l’exemple.

LAISSEZ-NOUS RESPIRER !
Vérité et justice – Pas de justice, pas de paix ! 

fleche2  SIGNEZ LA PETITION!

Avec le soutien collectif de :

Ligue des Droits de l’Homme, Union syndicale Solidaires, CGT, Attac France, UNEF, SNJ-CGT, Union nationale lycéenne, revue Mouvements, Attac Isère, Cases Rebelles, Désarmons-Les, Collectif Faty Koumba, Association Libre Lucha, collectif Dar Harraga, LeMurJaune.fr. Et les médias indépendant : Reporters En Colère, Collectif Œil, LaMeute Photo, Le Petit ZPL, Source Média, Infoline Médias Indépendants, Militant.e.s.

Et aussi :

Abd-Al Malik (auteur, réalisateur), Mouloud Achour (journaliste, animateur télé), Arié Alimi (avocat), Guillaume Arnaud (avocat), Rodrigo Arenas, Manon Aubry (députée européenne FI), Clémentine Autain (députée FI), Hady Ba (philosophe EHESS, Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Samir Baaloudj (ex-MIB), Bally Bagayoko (FI, adjoint au maire de Saint-Denis), Guillaume Balas (Génération.s), Julien Bayou (EELV), Ramzy Bedia (comédien et réalisateur), Alice Belaidi (comédienne), Akram Belkaïd (journaliste, écrivain), Esther Benbassa (sénatrice écologiste de Paris), Malik Bentalha (comédien), Eric Beynel (porte-parole de Solidaires), Jacques Bidet (philosophe, Université Paris 10), Black M (rappeur), Philippe Blanchet (linguiste, université Rennes II), Matteo Bonaglia (avocat), Saïd Bouamama (sociologue, FUIQP), Martine Boudet (conseil scientifique Attac France), Philippe Boursier (économiste, Fondation Copernic), Rachida Brakni (actrice et metteuse en scène), Youcef Brakni (comité Adama), Taha Bouhafs (journaliste), Cindy Bruna (mannequin), Marion Carrel (sociologue, Université de Lille), Leïla Chaïbi (député européenne FI), Souleymane Cissokho (boxeur), Vanessa Codaccioni (historienne et politologue, Université Paris 8), Eric Coquerel (député FI), David Cormand (député européen EELV), Robert Crémieux (ancien président du Mouvement national des chômeurs et précaires), Olivier Cyran (journaliste), Valérie Damidot (animatrice télé, actrice), Laurence De Cock (professeure), Christiane Dedryver (Ensemble !), Geoffroy de Lagasnerie (philosophe), Christian Delarue (syndicaliste DGFIP), Gilles Deloustal (retraité), Vincent Denorme (Ensemble! 80), Vikash Dhorasoo (footballeur professionnel et militant associatif), Waly Dia (humoriste, comédien), Rokhaya Diallo (journaliste et réalisatrice), Noom Diawara (comédien), Sadia Diawara (militant associatif), DJ Lord Issa (artiste, producteur), Djigui Diarra (acteur, réalisateur, journaliste), Eva Doumbia (metteuse en scène, autrice), Franck Dubosc (acteur), Alain Dru (membre de la CNCDH, conseiller au CESE), Mireille Fanon-Mendès-France (Fondation Frantz Fanon), Nadia Fares (comédienne), Eric Fassin (sociologue, Université Paris 8), Elsa Faucillon (députée PCF), Bruno Gaccio (auteur), Isabelle Garo (philosophe, Fondation Copernic), Franck Gaudichaud (historien, Université Jean-Jaurès, Toulouse), Pierre Gayral (Ensemble !, Droits devant !!), David Guiraud (porte-parole jeunesse FI), Abdellali Hajat (sociologue, Université libre de Bruxelles), Anis Harabi (avocat), Kaoutar Harchi (écrivaine et sociologue), Samuel Hayat (politologue, CNRS), Hollysiz/Cécile Cassel (chanteuse, comédienne), IAM (musiciens), Imany (auteure-compositeure-interprète), Nordine Iznasni (MIB-ien), Adélaïde Jacquin (avocate), Jok’Air (chanteur), Norma Jullien Cravotta (avocate), Kamel Le Magicien, Almamy Kanouté (activiste, comédien), Anasse Kazib (cheminot, délégué Sud-Rail), Jean-Riad Kechaou (professeur), Raphael Kempf (avocat), Pierre Khalfa (économiste, Fondation Copernic), Fahima Laidoudi (militante politique), Elise Languin (militante des droits humains), Mathilde Larrere (historienne), Yvan Le Bolloch (comédien), Olivier Le Cour Grandmaison, (politologue, Université d’Evry-Val d’Essonne), Les Réfractaires du 80 (gilets jaunes de la Somme), Edouard Louis (écrivain), Benjamin Lucas (Génération.s), Priscillia Ludosky (gilet jaune), Alain Mabanckou (écrivain, professeur à UCLA), Aïssa Maïga (actrice et réalisatrice), Jean Malifaud (syndicaliste SNESup-FSU), Adrien Mamere (avocat), Sofia Manseri (conseillère municipale, Gennevilliers), Vincent Maraval (producteur de cinéma), Eduardo Mariotti (avocat), Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT), Blaise Matuidi (footballeur), Margaret Mechin (retraitée), Didier Mehl (Ensemble ! sud-Vienne), Madjid Messaoudène (élu de Saint-Denis), Mokobe (rappeur, acteur), Claire Monod (Génération.s), Bénédicte Monville (conseillère régionale Île-de-France), Héloïse Moreau (présidente de l’UNL), Corinne Morel Darleux (conseillère régionale, Auvergne-Rhône-Alpes), Charlotte Namura Guizione (journaliste, animatrice télé), Samir Nasri (footballeur), Thomas Ngijol (comédien, réalisateur), Nnoman (photographe), Josette Noyau, Danièle Obono (députée FI), Younous Omarjee (député européen FI), Anne-Sophie Pelletier (député européenne FI), Irène Pereira (philosophe), Jhon Rachid (vidéaste, comédien), Maurice Rajsfus (connu des services de police depuis le 16 juillet 1942), Kevin Razy (humoriste, comédien), Riadh (influenceur, comédien), Mathieu Rigouste (chercheur en sciences sociales), Rocé (rappeur), Karole Rocher (comédienne, réalisatrice), Boris Rosenthal (avocat), Mamadou Sakho (footballeur), Eros Sana (photographe), Bayou Sarr (humoriste), Patrick Silberstein (éditions Syllepse), Lucie Simon (avocate), Laura Slimani (Génération.s), Maboula Soumahoro (présidente de Black History Month), Stomy Bugsy (artiste), Hapsatou Sy (entrepreneuse, animatrice télé), Hélène Sy (présidente de CeKeDuBonheur/militante humaniste), Omar Sy (acteur), Farid Taalba (ex-MIB, président de l’Echo des cités), Audrey Tcheuméo (championne de judo), Laurent Thines (neurochirurgien, auteur de la pétition pour un moratoire sur les armes “sub-létales”), Camille Vannier (avocate), Marie-Christine Vergiat (vice-présidente LDH), Emmanuel Vire (secrétaire général SNJ-CGT), Youssoupha (rappeur).

Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie (Appel)

La LDH ne peut que soutenir cet appel signé par des associations écologistes et environnementales, des paysans soucieux d’une agriculture biologique, des médecins s’opposant à la criminalisation des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle suite à la création de la cellule de renseignement Demeter mise en place par le gouvernement.

Publié sur Reporterre

15 janvier 2020 / Une alliance d’écologistes, de paysans, d’associations environnementales, de médecins, etc.

Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».

Il y aura un avant et un après Demeter. Le 13 décembre, le ministre de l’Intérieur de la République française Christophe Castaner s’est rendu dans le Finistère en compagnie de la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Dans le cadre d’une convention signée entre son ministère et ce syndicat agricole. Cette première anomalie démocratique — depuis quand la police républicaine est-elle aux ordres d’une structure privée ? — n’est pas la dernière, de loin.

En effet, ce voyage avait pour but principal de lancer une cellule de la gendarmerie nationale appelée Demeter, la déesse grecque des moissons. Et marque reconnue, depuis des lustres, de l’agriculture sans pesticides. Quel en est le but affiché ? La lutte contre « l’agribashing ». Ce terme est une invention des communicants de la FNSEA, qui prétend sans en apporter la moindre preuve qu’on assisterait en France à une entreprise concertée de dénigrement du monde agricole. Elle permet à ce syndicat de maintenir ce qu’elle fait depuis des dizaines d’années : une pression lobbyiste pour obtenir en retour des avantages économiques.

Le ministre, confronté avec son gouvernement à une situation politique difficile, a donc décidé de jouer ce rôle dangereux, affirmant par exemple : « Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. »

Empêtré dans cette imprudente déclaration, le ministre démontre dans le même texte qu’il est incapable de prouver par le moindre fait la réalité de ce phénomène. Les chiffres qu’il cite pour 2019 parlent d’eux-mêmes : sur la base de 440.000 exploitations agricoles, les plaintes portent sur 314 tracteurs volés, 24 vols avec violence, 657 voitures dérobées.

Encore faut-il préciser que les vols avec violences ont diminué en un an de 31,4 %. La plupart des centres urbains se damneraient pour de telles statistiques. Il est visiblement plus simple de mobiliser la police que de régler la situation dramatique de la paysannerie française.

Il y a encore plus grave. Volontairement, n’en doutons pas, M. Castaner mélange dans un stupéfiant gloubi-boulga la délinquance vile — cambriolages, vols de matériel, incendies, dégradations —, les occupations de terres agricoles par des gens du voyage, les actions antifourrure ou antichasse. C’est mettre sur le même plan criminel le vol, le droit des populations nomades, celui de la critique sociale et politique.

Il y a encore plus grave. M.Castaner entend s’attaquer dans le cadre de Demeter, ainsi qu’il l’écrit, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette fois, on aura compris : il s’agit de faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien.

La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société

Qui mène « des actions symboliques » contre ce système ? Le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin des pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l’agriculture biologique. Beaucoup d’autres, qui défendent le modèle de l’agriculture paysanne contre les projets délirants d’usines à vaches, à cochons ou à poulets. Et au total des centaines de milliers de citoyens engagés contre l’importation massive de soja transgénique et donc l’élevage industriel, contre la mort des oiseaux et des insectes, pour des rivières débarrassées de la pollution et des rivages sans algues vertes, enfin pour une alimentation de haute qualité.

Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu’une ligne a été franchie. La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société. Et quand le ministre parle « d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », chacun comprend ce que cela veut dire. Cela signifie l’intimidation accrue de tous les adversaires décidés de la FNSEA, qui passe nécessairement par la surveillance électronique et informatique, d’éventuelles écoutes téléphoniques, voire des filatures, des infiltrations, ou pire encore, la délation.

Nous prévenons solennellement le gouvernement que nous refusons cette criminalisation et que nous demandons le démantèlement de la cellule Demeter. Notre contestation de l’agriculture industrielle, non-violente, se fait et se fera au grand jour, dans la conviction d’exprimer la volonté majoritaire de la société française. Nous voulons beaucoup de paysans, beaucoup plus de paysans, heureux et fiers de leur métier, enfin payés au prix convenable pour leur participation au bien commun. C’est en effet un autre monde que celui de la FNSEA.

  • Liste des signataires :

- Valérie Murat, porte-parole de l’association Alerte Aux Toxiques !
- Pierre-Michel Périnaud, président d’Alerte des médecins sur les pesticides
- Sylvie Nony, secrétaire d’Alerte Pesticides Haute Gironde
- Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre
- Jean-francois Lyphout, président de l’Aspro-Pnpp
- Pierrick De Ronne, président de Biocoop
- Gwenola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante
- Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de Canopée
- Michel Besnard, du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
- Marie-Lys Bibeyran, du Collectif Info Médoc Pesticides
- Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
- Violette Auberger, représentante des Ami.es de la Confédération paysanne
- Joël Spiroux de Vendômois, président du Criigen
- Alain Bonnec, président d’Eau et rivières de Bretagne
- Jean-Luc Toullec, président de la Fédération Bretagne Nature Environnement
- Guillaume Riou, président de la FNAB
- Eric Feraille, président de FNE Aura
- François Veillerette, directeur de Générations futures
- Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France
- Arnaud Apoteker, délégué général de Justice Pesticides
- Daniel Cueff, maire de Langouët (35)
- Patrick Lespagnol, président du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique
- Eliane Anglaret, présidente de la fédération Nature & Progrès
- Fabrice Nicolino, président de Nous voulons des coquelicots
- Jean-Yves Bohic, président de Ragster
- Carole Le Bechec, présidente du Réseau Cohérence
- Jean-François Baudin, président du Réseau Amap Auvergne-Rhône-Alpes
- Florent Mercier, co-président du Réseau Semences Paysannes
- Jacky Bonnemains, directeur de Robin des bois
- Thierry Thévenin, porte-parole du syndicat Simples
- Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF)
- Benjamin Sourice, co-président de Combat Monsanto
- François Halligon, président de la coordination LPO Pays de la Loire
- Perrine Dulac, co-fondatrice du réseau Paysans de nature