Suite à la manifestation parisienne du 1er Mai, Communiqué des unions régionales Ile de France (URFI) CGT, FO, FSU, Solidaires avec UNEF, UNL et MNL
COMMUNIQUÉ des URFI CGT, FO, FSU, Solidaires avec UNEF, UNL et MNL
En dépit des intimidations annonçant le « chaos » et malgré la brutalité inouïe des violences policières organisées méthodiquement par le gouvernement, les unions régionales Ile-de-France (URIF) CGT, FO, FSU, Solidaires, avec l’UNEF, l’UNL et le MNL, se félicitent de la forte mobilisation de ce mercredi 1er mai 2019, en particulier en région parisienne qui enregistre la plus importante manifestation de cette dernière décennie à l’occasion de la journée internationale des travailleurs.
Les URIF CGT, FO, FSU, Solidaires, avec l’UNEF, l’UNL et le MNL, apportent leur soutien total à tous ceux qui ont eu à subir les violences policières au cours de la manifestation parisienne.
Les URIF apportent en particulier leur soutien au service d’encadrement de la CGT qui a eu à faire face à des charges successives des forces de l’ordre, aux coups de matraque, aux tirs tendus de LBD, de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement, aux canons à eau, tout comme à celui de FO, de la FSU et de Solidaires, qui ont eu à subir des affrontements violents avant même que la manifestation ne débute, entraînant une dizaine de blessés.
Les URIF réaffirment leur soutien aux dizaines de milliers de Gilets jaunes venus manifester avec les organisations syndicales aux cris de « On est là pour les travailleurs ! On est là pour un monde meilleur ! », au péril, eux aussi, de leur intégrité physique.
Nous ne sommes pas dupes de la stratégie dangereuse ordonnée par le gouvernement qui, au prétexte de lutter contre les « casseurs », établit dans les faits un climat de terreur, visant à disloquer les cortèges syndicaux et interdisant en réalité toute possibilité de manifester démocratiquement, ce dans l’unique objectif de tenter de faire refluer les mobilisations sociales, ce qu’il n’est pas parvenu à faire jusqu’à présent, en témoigne la puissance de la manifestation parisienne de ce mercredi.
Les URIF condamnent avec la plus grande fermeté le dispositif décidé par le Préfet de police de Paris, qui a failli à la mission républicaine de garantir le droit à manifester, contrairement à ses déclarations.
Parler de « dialogue social » dans ces conditions relève d’une véritable provocation. A l’inverse, les URIF exigent à nouveau que s’ouvrent immédiatement de véritables négociations à partir des revendications suivantes :
POUR :
· L’ARRET IMMEDIAT DE LA REPRESSION POLICIERE – Retrait total du projet de loi « anticasseurs »
· La HAUSSE immédiate du SMIC à 1800€ – AUGMENTATION générale des salaires et des pensions
· La REVALORISATION immédiate du point d’indice pour les fonctionnaires
· La RÉINDEXATION des salaires, des pensions et des retraites sur le coût de la vie
· Le RETOUR à la retraite à 60 ans à taux plein et ABANDON de toute réforme de retraite par points
CONTRE :
· Les LOIS « Rebsamen », « El Khomri », « Macron » qui cassent le droit du travail
· LES REFORMES DANS L’EDUCATION : Bac, lycée, lycée pro et projet de loi « Blanquer »
· L’AUGMENTATION des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, la sélection à l’Université.
C’est notamment sur ces bases que les URIF appellent à agir, aux côtés des fédérations de fonctionnaires, pour renforcer la mobilisation unitaire jeudi 9 mai prochain.
Montreuil, le 3 mai 2019.
Les mensonges de Christophe Castaner : « A la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital »
Paru dans marianne.net
« A la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital » : Christophe Castaner démenti par les faits
Par Louis Nadau
Un assaut sur un hôpital lors d’une manifestation réunissant les deux bêtes noires du gouvernement, gilets jaunes et black blocs ? Assurément une aubaine politique pour le ministre de l’Intérieur. Si bien que Christophe Castaner n’a pas attendu que les faits soient clairement établis ce 1er mai pour dénoncer publiquement une attaque de la Pitié-Salpêtrière à Paris en marge de la manifestation parisienne tendue mercredi. « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République« , a ainsi tweeté le premier flic de France. « Nos forces de l’ordre sont intervenues pour sauver le service de réanimation« , a même ajouté le ministre devant la presse.
Or, tous les éléments réunis au lendemain des faits indiquent que ceux-ci ne peuvent pas être qualifiés comme tels. Si un groupe de manifestants a bien tenté d’entrer dans le service de réanimation de l’hôpital public, les vidéos et témoignages rassemblés, ainsi que le bilan des dégâts, contredisent la version d’un raid.
DEUX VIDÉOS À LA PITIÉ-SALPÊTRIÈRE
Alors, que s’est-il passé ? Mercredi, alors que des heurts opposaient black blocs et forces de l’ordre entre la place d’Italie et le boulevard de l’Hôpital à Paris, des manifestants en marge du cortège ont pénétré dans l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière. Tandis que plusieurs d’entre eux enjambaient les barrières de l’hôpital, d’autres ont forcé la grille d’une entrée secondaire, située 97 boulevard de l’Hôpital, laquelle n’est pas identifiée comme l’entrée de la Pitié-Salpêtrière mais comme celle d’une résidence universitaire du Crous.
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux attestent une certaine confusion. Elles montrent des manifestants – avec ou sans gilets jaunes – stationner sans agressivité dans l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière et tout près de l’entrée d’un des bâtiments. On y voit ensuite des policiers arriver par la même entrée et faire ressortir les manifestants vers le boulevard. Une journaliste de l’AFP a rapporté avoir vu à cet endroit des manifestants se réfugier dans l’enceinte, vaste de plusieurs hectares, afin d’échapper aux gaz lacrymogènes sur le boulevard, avant d’être poursuivis par les forces de l’ordre.
L’une des vidéos de la scène, tournée par un médecin et relayée par un journaliste de Libération, montre effectivement un groupe de manifestants, pourchassé par la police, emprunter la passerelle conduisant au service de réanimation. Le personnel de la Pitié-Salpêtrière bat en retraite à l’intérieur et empêche un unique manifestant de forcer le passage. « Non ! Il y a des malades ici ! Vous ne rentrez pas ! On ne peut pas !« , crient les médecins. Le reste de la colonne de manifestants s’agglutine sur la passerelle avant d’être évacué par des policiers.
Un autre document, relayé par le journaliste David Dufresne, montre la même scène tournée depuis l’autre côté de la rue. Outre l’interpellation violente d’un individu, on y voit des policiers venir depuis le sens opposé de l’entrée par laquelle les manifestants sont entrés, de sorte que le groupe se trouve pris en tenaille avant de se précipiter vers la passerelle. Au terme de la séquence, 32 personnes ont été interpellées, a indiqué la préfecture de police de Paris.
Contacté par Marianne, Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat SGP-Police, confirme cette version des faits : « Les manifestants n’ont pas eu le temps de pénétrer complètement dans les locaux. Certes, ils ont détruit un peu de matériel mais ils n’ont pas pu aller plus loin. Un système de tenaille a été mis en place par la Brigades de Répression de l’Action Violent (BRAV) et la CRS 27″.
UN VOL SANS LIEN ÉTABLI AVEC L’INTRUSION
Sur la base de ces images, qui ne restituent cependant qu’une partie de l’agitation du moment à la Pitié-Salpêtrière, il paraît très exagéré de parler « d’attaque » de l’hôpital et « d’agression » de son personnel. De même, les manifestants filmés ne correspondent pas aux « individus ultra violents » décrits sur CNews par la porte-parole de La République en marche, Aurore Bergé, qui a déploré que « des hommes et des femmes politiques légitiment cette violence« , désignant notamment Jean-Luc Mélenchon. Yves Lefebvre est plus nuancé sur le profil des manifestants qui se trouvaient là : « Manifestement, c’est indéniable, certaines personnes, une bonne partie, se sont introduites dans les allées de la Salpêtrière pour se protéger des gaz lacrymogènes, on l’a vu et on le voit sur les images », convient-il, avant d’ajouter néanmoins : « Certaines personnes n’ont absolument pas un profil de casseurs. Mais une petite part était malgré tout là pour casser ».
LE PERSONNEL SUR PLACE « PAS DU TOUT CHOQUÉ »
La directrice de la Pitié-Salpêtrière, Marie-Anne Ruder, a expliqué ce mercredi sur France Inter que le personnel était « profondément choqué que l’hôpital puisse devenir une cible » et que « cette intrusion violente et brutale » a été « très douloureuse pour toutes les personnes qui l’ont vécue« . Martin Hirsch, directeur général des hôpitaux de Paris (AP-HP), a quant à lui estimé sur Franceinfo que la situation était passée « au bord de la catastrophe« . « Vous vous rendez compte, si j’étais là ce matin devant vous pour expliquer qu’il y a des patients qui ont été bousculés et qui ont pu mourir au sein d’un des meilleurs hôpitaux d’Europe ? Je n’ose pas l’imaginer« , s’est effrayé a posteriori l’ancien président d’Emmaüs, qui a parlé de « vidéos édifiantes » remises à la justice dans le cadre d’une plainte de l’AP-HP.
La tonalité des témoignages recueillis par plusieurs médias auprès des principaux intéressés détonne pourtant nettement avec ces propos. « C’était extrêmement court, ça a duré deux, trois minutes environ. Avec la porte vitrée, on voyait l’intervention, ça s’est passé dans le calme, il n’y avait pas de débordements en tout cas. Pas d’intrusion. Pas de matériel dérobé. L’équipe n’est pas du tout choquée, il n’y a pas de réel traumatisme« , a ainsi témoigné sur BFMTV l’interne Mickaël Sebban. « Je rejoins mon collègue« , a confirmé sur la même chaîne Gwenaëlle Bellocq, aide-soignante : « Ça a été très court, on ne s’est pas senti en danger, c’était plus pour sécuriser la structure de réanimation (…). C’est l’effet de masse qui a été la surprise au début et très vite, ils ont été à l’écoute. Il y a même des gens qui ont essayé de calmer le jeu, qui ont compris qu’on ne pouvait pas les laisser rentrer ».
«Gilets jaunes»: Plus de 1.400 personnalités du monde de la culture clament leur soutien au mouvement
TRIBUNE Dans une tribune intitulée «Nous ne sommes pas dupes», plus de 1.400 personnalités du monde de la culture ont appelé à «écrire une nouvelle histoire»
Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Edouard Louis, Alain Damasio… Autant de personnalités qui apportent leur soutien à un mouvement «sans précédent dans l’histoire». Un mouvement qui représente tous les métiers de la culture. Un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale.
![A Bordeaux, le 29 décembre.](https://medias.liberation.fr/photo/1193637-checknews-prodlibe-manifestation-gilets-jaunes-a-bordeaux-acte-vii.jpg?modified_at=1549566831&width=960)
Tribune.
Depuis plusieurs mois, le mouvement des gilets jaunes, sans précédent dans l’histoire de la Ve République, bat le pavé de nos rues.
Un mouvement de citoyen·ne·s, né spontanément, qui ne se rattache à aucun parti politique. Un mouvement qui mobilise des dizaines de milliers de Français·e·s chaque samedi, depuis plus de six mois, et qui est soutenu par des millions d’autres. Un mouvement qui réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique.
Ce qu’ils demandent, ils le demandent pour tou·te·s. Les gilets jaunes, c’est nous. Nous, artistes, technicien·ne·s, aut·eur·rice·s, de tous ces métiers de la culture, précaires ou non, sommes absolument concerné·e·s par cette mobilisation historique.
Et nous le proclamons ici : Nous ne sommes pas dupes ! Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les gilets jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire. Comme cette violence qu’ils mettent en exergue chaque samedi. Pourtant la violence la plus alarmante n’est pas là.
Le bilan de la répression s’aggrave chaque semaine. Au 19 avril, on recensait 1 décès, 248 blessé·e·s à la tête, 23 éborgné·e·s, 5 mains arrachées chez les manifestant·e·s. C’est indigne de notre République. Et nous ne sommes pas les premier·e·s à le dénoncer : Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme, l’ONU, l’Union européenne, le Défenseur des droits, tou·te·s condamnent les violences policières sur les gilets jaunes en France.
Le nombre de blessé·e·s, de vies brisées, d’arrestations et de condamnations dépasse l’entendement. Comment peut-on encore exercer notre droit de manifester face à une telle répression ? Rien ne justifie la mise en place d’un arsenal législatif dit «anticasseur» qui bafoue nos libertés fondamentales.
Nous ne sommes pas dupes ! La violence la plus menaçante est économique et sociale. C’est celle de ce gouvernement qui défend les intérêts de quelques-un·e·s aux détriments de tous et toutes. C’est la violence qui marque les corps et les esprits de celles et ceux qui s’abîment au travail pour survivre.
Puis nous devons – c’est une urgence historique – affronter collectivement la crise écologique et trouver des solutions justes et efficaces, afin de laisser un monde vivable à nos enfants. Nous ne sommes pas dupes ! Ce gouvernement n’a cessé de reculer sur la question pour ne pas inquiéter les responsables du désastre annoncé. Les gilets jaunes le dénoncent comme les militants écologistes. Aujourd’hui, la convergence des luttes sociales et environnementales est en route.
Nous continuerons à nous indigner, plus fort, plus souvent, plus ensemble.
Et aujourd’hui, nous appelons à écrire une nouvelle histoire.
Nous, écrivain·e·s, musicien·ne·s, réalisa·teur·trice·s, édit·eur·rice·s, sculpt·eur·rice·s, photographes, technicien·ne·s du son et de l’image, scénaristes, chorégraphes, dessinat·eur·rice·s, peintres, circassien·ne·s, comédien·ne·s, product·eur·rice·s, danseu·r·se·s, créat·eur·rice·s en tous genres, sommes révolté·e·s par la répression, la manipulation et l’irresponsabilité de ce gouvernement à un moment si charnière de notre histoire.
Utilisons notre pouvoir, celui des mots, de la parole, de la musique, de l’image, de la pensée, de l’art, pour inventer un nouveau récit et soutenir celles et ceux qui luttent dans la rue et sur les ronds-points depuis des mois.
Rien n’est écrit. Dessinons un monde meilleur.
«A dream you dream alone is only a dream / A dream you dream together is reality.» John Lennon
Les premiers signataires : Juliette Binoche, comédienne ; Emmanuelle Béart, comédienne ; Jeanne Balibar, comédienne, réalisatrice ; Swann Arlaud, comédien ; Bruno Gaccio, auteur ; Anne-Laure Gruet, actrice, réalisatrice ; Gérard Mordillat, romancier, cinéaste ; Annie Ernaux, écrivaine ; Edouard Louis, écrivain ; Stanislas Nordey, metteur en scène comédien ; Denis Robert, écrivain; Yvan Le Bolloc’h, chanteur, comédien ; Elli Medeiros, artiste ; Marion Montaigne, autrice de BD ; Gilles Perret, réalisateur ; Alain Damasio, écrivain ; Liliane Rovère, comédienne ; Jean-Claude Petit, compositeur, chef d’orchestre ; Anouk Grinberg, actrice ; Frank Margerin, auteur de BD ; Simon Abkarian, comédien ; China Moses, musicienne ; Alexandre Gavras, producteur ; Fanny Cottençon, comédienne ; Guillaume Brac, cinéaste ; Julien Seri, réalisateur ; Mireille Perrier, comédienne ; Alain Guiraudie, cinéaste ; Emile Bravo, auteur de BD ; Luis Rego, comédien ; Olivier Rabourdin, comédien ; Christian Benedetti, metteur en scène directeur ; Christine Boisson, actrice ; Jean-Pierre Thorn, cinéaste ; Sam Karmann, acteur réalisateur ; Anne Alvaro, comédienne ; Bernard Blancan, comédien réalisateur ; Xavier Durringer, auteur réalisateur ; Pierre Schoeller, cinéaste ; Florent Massot, éditeur ; Martin Meissonnier, compositeur, réalisateur ; Aline Pailler, productrice radio ; Stéphane Brizé, réalisateur ; Dominique Cabrera, réalisateur ; Jacques Bonnaffé, comédien ; Mariana Otero, réalisatrice ; Laurent Bouhnik, réalisateur ; David Hermon aka Cosmic, musicien ; Jean-Pierre Duret, ingénieur du son, réalisateur documentaire ; Blandine Pélissier, metteuse en scène ; Ludovic Bource, compositeur ; Niko Kantes (Sporto Kantes), musicien ; Robert Guédiguian, réalisateur producteur ; Ariane Ascaride, actrice.
Les 1400 autres artistes et créateur.rice.s signataires sur: http://www.nousnesommespasdupes.fr/
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