Jeunes majeurs étrangers: ça commence demain
L’action qui commence ce jeudi 30 juin à Troyes cherche à alerter l’opinion et l’administration auboise sur l’inhumanité du traitement qui est réservé à ces jeunes étrangers.
Ils sont plusieurs dizaines…
Ils sont plusieurs dizaines dans l’Aube, jeunes filles ou jeunes garçons. Sans parents, ils ont rejoint notre pays à 15, 16 ou 17 ans.
Pris en charge par le CDE, centre départemental de l’enfance, ils ont suivi un parcours souvent exceptionnel :
- Ils ont appris ou perfectionné leur français
- Dans des collèges, lycées, ils étudient et se montrent des élèves studieux, respectueux, avides d’apprendre et de progresser
- En lycée professionnel ou en CFA, ils s’engagent dans l’apprentissage de métiers où la main d’œuvre manque cruellement :
- Entre 200 000 et 300 000 emplois non pourvus en France dans le domaine de la restauration
- Dans le secteur du bâtiment, 900 postes sont à pourvoir dans l’Aube
- L’industrie cherche à recruter 50 000 emplois en France,
- Ils ne provoquent aucun trouble là où ils sont hébergés, mais sont bénévoles ou actifs dans des associations, des clubs sportifs
- Ils ne peuvent plus entretenir de liens avec leur famille, par crainte de mauvais traitements, discriminations, mutilations sexuelles, mariages forcés, motifs religieux
- Ils sont en voie d’insertion et, pour poursuivre dans cette voie, ils ont demandé en préfecture une régularisation à l’approche de leurs 18 ans.
POURTANT
Malgré leurs efforts, ceux du département pour les accueillir comme il en a l’obligation, malgré les demandes renouvelées des employeurs :
Plusieurs dizaines d’entre eux se retrouvent à la veille des vacances sans ressources, sans toit. Un bon nombre a été contraint de quitter l’apprentissage en cours, les lycées sont fermés …
Ignorant les avis de la Défenseure des Droits et de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, la réponse quasi-unique de la préfecture, quand ils deviennent jeunes majeurs, est :
Au motif qu’ils n’arrivent pas à faire la preuve de leur identité ; prétexte parfois contesté par le tribunal administratif de Châlons ou la Cour d’appel de Nancy, et malgré les documents d’état-civil demandés auprès des ambassades ou dans le pays d’origine.
Situations intenables, angoisses sans fin, absurdité économique …Voilà le résultat de cette politique de rejet quasi-systématique de leurs demandes de régularisation
Quels drames la préfecture attend-elle pour faire preuve d’humanité ?
MD